27 juillet 2017

Très chère Nonna, très chère grand-mère,

Aujourd'hui, nous sommes le 27 juillet 2017, ce qui signifie que cela fait exactement cinq mois que tu nous as quitté afin de rejoindre le ciel ainsi que ton défunt mari qui n'est autre que Nonno que je n'ai malheureusement pas eu la chance de rencontrer étant donné qu'il nous a quitté alors que je n'étais encore point née ni même conçue.

Je voudrais te dire tant de choses, j'aurais aimé te les dire lorsque tu faisais encore partie de ce monde. J'ai tant de regrets si tu savais. Je regrette de ne pas être venue à l'hôpital afin de te voir et de te dire au revoir comme il se doit, te dire à quel point je t'aime et à quel point tu m'as manquée durant toutes ces longues années mais surtout de te dire à quel point je regrette de ne pas être venue chez toi, à ta rencontre beaucoup plus tôt. Papa m'a dit tellement de fois pendant ces dernières années que tu voulais me voir et moi je ne cessais de lui répéter que je ne me sentais pas prête à te revoir après toutes ces années et ces problèmes avec maman. Cependant, ce qui compte est que je sois venue avant qu'il ne soit trop tard n'est-ce pas ? Et pour cela, tu sais, ce n'est pas vraiment moi qu'il faut remercier mais ma toute première vraie confidente qui de plus est une très bonne amie : Carolina Rossi ! C'est une italienne aussi, je te l'avais déjà dit mais je te le redis encore au cas où tu aurais oublié. C'est complètement idiot de te dire ça étant donné que tu n'es plus là. Tu ne m'entends probablement pas mais ça me fait du bien de te parler, ça te fait exister même si tu ne sais pas me répondre en étant sous terre. Dans tous les cas, c'est grâce à Carolina que je suis venue te voir, elle m'a donné la force, le courage qui me manquaient parce qu'en soit je crois que je n'aurais jamais été prête à te revoir. Je suis heureuse de l'avoir écoutée, de t'avoir vue ne serait-ce que quelques fois et de t'avoir dit je t'aime à chaque moment où j'ai pu te voir.

Je ne suis pas au cimetière, je suis assise sur ma chaise de bureau en train d'écrire tous ces mots qui me tiennent à cœur et qui te sont destinés. J'ai hésité à donner cette lettre à papa afin qu'il sache tout mon ressenti, tout ce que je pense de ma vie. D'ailleurs c'est ce que je t'écrirai dans ma prochaine lettre.

Maintenant, pour terminer cette lettre, je vais te parler de mon ressenti par rapport à Giovanni, ton fils, mon tendre papa. Papa a toujours été très gentil avec moi, même s'il n'est pas très présent dans ma vie. Je vais le voir de temps à autre, mais disons que lorsque je suis chez lui, enfin techniquement, je suis chez Evelyne, sa compagne car officiellement, ils ne vivent pas ensemble, mais bon, passons outre. Ce que je disais c'est que lorsque je vais là-bas, je vois plus ma belle-mère ou encore même la télévision que mon père car il est toujours occupé dans son garage et ça m'attriste parce que lorsque je vais le voir c'est pour le voir lui et non voir ma belle-mère ou la télévision bien que j'adore Evelyne, je ne veux pas te laisser croire le contraire et la télévision et bien j'en possède une chez moi, je n'ai donc pas besoin d'aller là-bas pour en voir une. J'aimerais voir mon père un peu plus souvent car je l'aime tellement et il me manque énormément. Il me donne l'impression que son garage, toutes les motos sur lesquelles ils travaillent, tous ces gens qui viennent le voir sont plus important que sa propre fille mais je sais que si quelqu'un vient le voir, il ne peut pas lui demander de partir sous prétexte que je suis là car ça ne se fait pas... Mais je voudrais juste l'avoir un peu plus pour moi car il me manque de plus en plus chaque jour depuis qu'ils sont séparés avec maman c'est-à-dire depuis 2004 bien qu'ils se soient divorcés sept ans plus tard, tu comprends ? J'ai l'air ridicule à te poser ce genre de question alors que je sais très bien que tu ne me répondras pas...

C'est tout pour cette première lettre, prend bien soin de toi et de nous tous parce que nous t'aimons fort ! (Surtout moi !). Je te retrouve bientôt pour te voir et pour t'écrire.

Nadia

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