26 janvier 2018
Ciao Nonna !
J'espère que tu vas bien dans ce monde qui existe ou pas, peu où tu te trouves, j'espère que ça va bien. On ne pourrait pas en dire de même de mon côté. En effet, ça fait deux semaines que je suis toute flagada. Premièrement, j'ai eu une rage de dent, une des choses les plus douloureuses au monde. Je ne me suis pas présentée aux cours pendant quatre jours tant la douleur me rongeait de l'intérieur. Je ne dormais plus tant ça faisait mal.
Maman avait prévenu papa que j'avais une rage de dent, il n'a pas daigné de m'appeler une seule fois pour savoir comment je me sentais. Lorsque je lui ai fait la remarque, il m'a simplement répondu qu'il avait oublié et qu'il était malade. J'ai été surprise et déçue qu'il ait oublié. J'ai eu un sentiment d'abandon. Je ne savais comment le prendre, il avait oublié que j'allais mal. J'avais l'impression qu'il avait oublié que j'existais et que j'étais sa fille. Ça m'a blessée, on peut dire que ça a en quelque sorte touché mon ego mais légèrement. Enfin bref, passons outre.
Comme je te l'ai dit un petit peu plus haut, j'ai raté quatre jours de cours, ce qui fait que j'ai dû me remettre en ordre. J'avoue que demander à Marco, un garçon de ma classe, n'était peut-être pas l'idée du siècle. Le seul cours, sur tous, qu'il m'a envoyé c'est maths. Ce n'est absolument pas comme si je les avais tous raté. Tu entends mon ironie ? J'ai dû me débrouiller par moi-même. J'ai appris la veille ou deux jours avant que j'avais une interrogation, tu comprendras donc que je n'avais aucunement le temps d'étudier quoi que ce soit et même si je l'avais voulu je n'aurais pas pu étudier étant donné que mes feuilles n'étaient pas complètes ou bien je ne les avais tout simplement pas.
Tu n'imagines pas à quel point tu me manques... J'aimerais tellement que tu me prennes dans tes bras afin de me réconforter comme tu avais l'habitude de le faire auparavant lorsque je n'étais encore qu'une enfant, un être petit naïf et totalement innocent.
Pourquoi ne nous apprenons-nous pas dès la maternelle ou plutôt dès la primaire que nous vivons dans un monde cruel ? Ou pourquoi tout simplement ne nous apprennent-ils pas comment est le vrai monde au lieu de dire que le monde est bisounours où tout est beau et où tout est rose ?
On nous a peut-être appris à lire, à écrire, à calculer mais je ne pense pas que l'on nous ait réellement appris qui nous étions, le but de nos présences ou encore où nous vivions... Nous faire croire que l'endroit où l'on se trouve, dans lequel on vit, on respire, est beau est une des plus grandes trahisons à laquelle, moi, j'ai eu à faire...Tous ces adultes qui nous ont fait rêver, qui nous ont fait croire en un monde magique, se rendent-ils compte à quelle intensité le choc peut être violent pour des personnes qui ne s'y attendent pas... Je l'ai vécu moi... Notamment à la maison mais aussi à l'école où il a été plus violent.
Ne plus voir son père du jour au lendemain alors que tu as à peine cinq ans, c'est très violent. Tu ne sais pas, tu ne comprends pas ce qui se passe et lorsque tu demandes à ta maman pourquoi ton papa n'est plus là, pourquoi il ne dort plus à la maison, pourquoi quand il vient te voir, il ne reste pas, il s'en va et qu'elle te répond que ça ne te regarde pas, que ce sont « des choses de grands », que ça ne regarde uniquement « les grandes personnes ». Je peux te dire que ça fait mal et pour finir tu te rabaisses à ses paroles parce que c'est ta maman et que tu supposes donc qu'elle sait ce qu'elle fait. Cependant pour te rassurer, elle te dit que ton papa reviendra bientôt que s'il n'est plus là ce ne sera que de courte durée. Des sottises oui. Des jours, des semaines, des mois, des années, au fil de tout ce temps tu te rends finalement compte que ces paroles ne sont en fait que des mensonges et que rien a changé.
C'est à ce moment-là que j'ai pris conscience du fait que l'on m'avait menti une grosse partie de ma vie, pas seulement ma maman mais aussi toutes ces personnes qui disaient autrefois que tout était toujours rose.
A l'heure d'aujourd'hui comme tu le sais, papa et maman sont divorcés, maman déteste papa et elle se force à lui parler quand elle estime qu'elle le doit.
Lorsque je vois tous ces ados, ces jeunes adultes qui possèdent leurs deux parents auprès d'eux, vivant sous le même toit je sais que la plupart d'entre eux n'imaginent pas une seule seconde la chance qu'ils ont. Ils ne pourront jamais savoir ce qu'un enfant qui ne voit plus l'un de ses parents alors qu'il le côtoyait tous les jours, peut ressentir. Cette douleur, ce déchirement, ce bouleversement, ils ne l'affronteront jamais en tant que petit être.
Tu dois te demander pourquoi je me pose toutes ces questions, pourquoi je pense à cela maintenant et bien je ne le sais moi-même pas. Il se fait tard, c'est peut-être pour cela. En effet, j'ai souvent des pensées similaires à celles-ci avant d'aller me coucher. Je suis fatiguée, je m'en vais de ce pas dans mon lit.
Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai.
Enfant, ado, adulte.
Ti amo !
I love you!
Te quiero!
Ik hou van jou!
Te amo!
Enfin bref, tu auras compris, je t'aime dans toutes les langues du monde, au passé, au présent, au futur.
Nadia
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Yo mes petits lecteurs ! J'espère que vous allez bien, on se retrouve pour un nouveau chapitre qui j'espère vous a plu et si c'est le cas, n'hésitez pas à voter, commenter et partager !
On se retrouve très vite pour un nouveau chapitre (enfin, j'espère).
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