Buon anno Nonna!

J'espère qu'au moins toi, tu passeras une bonne année. C'est inutile de te souhaiter une bonne santé, de la joie, du bonheur si tu n'existes plus, si tu n'existes pas. A moins que tu ne te sois réincarnée, en un autre humain, dans un autre monde ou en animal dans n'importe quel monde, rien de tout cela je peux vraiment te le souhaiter.

Je me demande ce que je t'évoque quand tu me vois, enfin si tu me vois sinon c'est encore une question inutile. Ne te désespéré-je pas ? Ne t'exaspéré-je pas ? De là-haut ou d'où que tu sois, ne te fais-je pas honte ?

J'ai honte de moi-même. En même temps, comment ne pas avoir honte de soi quand on passe notre temps à se plaindre de ce que nous offre la vie ? Je passe le plus clair de mon temps à pleurer sur mon sort en sachant pertinemment que d'autres enfants, adolescents, femmes, hommes meurent de faim, n'ont pas cette chance de vivre. Vivre. Arrêtons-nous sur ce mot. Ce mot, simple, que l'on emploie sans vraiment connaître sa véritable signification. En effet, chacun de nous utilise ce mot, ce verbe sans pour autant lui apprêter attention. Vivre. Aimer. Vivre et aimer ont, selon moi, la même puissance. Je vis. Je t'aime. La même puissance. Pour moi, vivre, c'est aimer la vie que l'on possède malgré tous ces obstacles qu'elle a pu mettre sur notre chemin. Et à partir du moment où tu ne ressens plus cette joie de vivre, cette force de te lever tous les matins pour te battre contre ces obstacles, tu ne vis plus. Tu existes.

A cet instant précis où je t'écris ces mots, je ne vis plus, j'existe. J'ai vécu.

La différence entre la mort et l'existence, c'est qu'en étant mort tu ne peux plus avoir cette chance de pouvoir retourner dans la vie, c'est comme si le pont qui reliait la vie et la mort s'était écroulé après que tu soies passé de la vie à la mort. Tu ne peux plus faire machine arrière. C'est terminé. L'aventure s'est arrêtée. Tu te retrouves dans un endroit sombre, et tu dois refaire ta vie qui n'en est plus vraiment une. Tu ne comprends pas ? Formulons ça autrement. Tu dois créer dans l'obscurité totale, une nouvelle aventure sans oublier tes proches que tu as laissé dans la lumière. Tu vois ce que je veux dire ? Parfait.

Passer de la vie à l'existence, tu peux le faire mais passer de l'existence à la vie, tu peux le faire aussi. Tu peux traverser le pont une fois et si tu te retournes, il sera toujours là autant solide que lorsque tu l'as traversé la première fois. D'ailleurs, que tu le traverses deux, cinq, dix ou encore mille fois, il sera toujours aussi solide  que la première fois. C'est ça la différence mais aussi l'avantage de l'existence.

Lorsque tu te diriges dans le monde de l'existence, tu te promets à toi et à tes proches que tu retourneras dans le monde lumineux.  Tu ne peux pas rester toute une éternité dans ce monde car si c'était ton souhait, il te suffisait tout simplement de te diriger dans le monde de la mort. En entrant dans le monde de l'existence, tu te retrouves dans une bulle et on te donne un masque. Un masque avec un sourire collé. S'il advenait que certaines personnes percent ta bulle pour pouvoir te parler, ils ne verront pas qu'au fond de toi tu es éteint et détruit. Ils se contenteront de te parler en pensant que tout va bien parce que c'est ce que tu leur fais croire.

On pourrait comparer ce masque qui te cache en un masque d'acteur. Tu es un acteur, ce masque, c'est ton personnage. Le seul. Celui que tu utilises à chaque fois que tu pénètres dans le monde de l'existence.

Je suis en train de me rendre compte d'une chose. Je n'y avais jamais prêté attention. A l'école, je suis constamment dans mon personnage. Je souris. Je ris. Même s'il m'arrive que mon masque tombe. Je le laisse à terre quelques instants et le reprends en me mettant une baffe intérieurement en me disant que ça ne doit plus se reproduire.

Je t'aime,

Nadia

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Hello, les amis ! Je poste ce chapitre un peu (beaucoup) en retard et je m'en excuse sincèrement. Je suis tombée malade et je n'ai pu sortir de mon lit. Mieux vaut tard que jamais comme on dit ^^ Sur ce, j'espère que ce chapitre vous a plu et si c'est le cas n'hésitez pas à lâcher une petite étoile et à commenter.