l'amour c'est de la merde

13.11.24


Salut David,
It's been a year. J'espère que tu ne m'en voudras pas trop pour ce titre volontairement provocateur auquel je ne crois pas. Il est vingt-deux heures treize et je viens à peine de m'en rendre compte, c'est pour dire à quel point je m'en fous. Enfin, si je m'en foutais, je serais pas en train de t'écrire une lettre pour t'en parler alors qu'y songer me donne la gerbe (et que je suis censé·e me réveiller à cinq heures et demie demain), mais j'y porte pas l'attention que tu pourrais croire.

Il y a un an tout pile commençait ce que j'ai cru être ma première histoire d'amour. Bon. C'était pas le cas, David, j'étais pas amoureux·euse de cette personne, j'étais amoureux·euse de mes illusions et de ses mensonges éhontés. Je l'ai compris trop tard, mais l'essentiel c'est que je l'aie compris (enfin, je suppose). Ça ne fait que confirmer ce que je savais déjà : je ne tombe pas amoureux·euse des gens, uniquement de l'immatériel et des métaphores. Uniquement d'idées, de représentations.

De cette relation factice, je n'en retire que deux choses : la connaissance de mes limites puisque celles-ci ont été maintes fois dépassées, et la découverte de quelques chansons ma foi pas trop trop dégueu mais sans plus. Je trouve que j'ai payé un peu cher pour juste ça, je te mens pas.

Désolé·e au moi d'il y a un an. T'étais trop con·ne purée, y avait tous les voyants au rouge avant même que ça commence, tous les signaux qu'il fallait fuir le plus loin possible, mais t'y es allé·e quand même avec un grand sourire et des illusions ridicules plein la tête. Tu t'es maintes et maintes fois oublié·e, t'as piétiné ton respect pour toi-même pour ne récolter que des reproches, t'étais persuadé·e de connaître exactement tes limites et les signes de toxicité mais tu t'es gavé·e d'aveuglement parce que ça t'arrangeait. Qu'est-ce que tu veux que je te dise ?

Tu t'attends sûrement à ce que je déclare l'inverse, mais t'as probablement pris la bonne décision, il y a un an. Certes, ça t'a amené à une tonne d'emmerdes, de moments franchement pas agréables, et à te faire manipuler et malmener émotionnellement huit mois durant avant d'avoir le déclic d'arrêter définitivement les frais, mais c'était peut-être un moyen efficace pour apprendre à comment te respecter toi-même. Me fais pas dire ce que j'ai pas dit, j'aurais aimé l'apprendre autrement, mais ce qui est fait est fait, et le résultat est là. Je sais que c'est complètement débile comme façon de réfléchir David, mais au moins, c'est cool d'essayer de trouver quelque chose de positif à toute cette merde. Au moi d'il y a un an, j'assure que je ferai de mon mieux pour ne pas répéter deux fois la même erreur.

Bon, j'aurais des trucs à ajouter, mais cette histoire ne mérite même pas que j'y repense ou que je lui laisse une place pour exister. Rien que cette lettre, je devrais la brûler. Mais je ne brûlerai pas de lettre adressée à toi, David. Je ne crois absolument pas à ce concept, et pourtant je suis sûr·e que t'es l'amour de ma vie.

Mes propos deviennent de plus en plus incohérents (l'ont-ils déjà été ?), il est probablement temps que je te laisse tranquille pour cette nuit. Fous pas trop la merde en mon absence, ne retourne pas le monde sans moi. En attendant, je vais tâcher de faire pousser des fleurs sur la tombe de mes souvenirs. Ça m'apaisera sans doute. Ça donnera des couleurs au fantôme.


quelqu'un·e

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