jazz et insomnies

01.12.24


Bonsoir David,
À l'heure où je commence à t'écrire cette lettre, il est 22h28. Ouais, un dimanche, alors que je dois me lever à 5h30 demain matin pour aller au lycée. Paye la bonne idée. Je fais des recherches sur le trouble de la personnalité schizoïde et la déréalisation en écoutant du jazz – assez drôle comme activité au final, mais les informations accessibles sont très limitées. Pas très étonnant. Je ferais mieux de dormir, mais je préfère rejouer ce débat vieux de trois ans dans ma tête... l'urgence d'y trouver une conclusion ne se fait toujours pas sentir. Je suppose que c'est le moyen qu'a trouvé mon cerveau pour perdre du temps à mon insu et se reposer en redessinant des schémas qu'il connaît bien. Ouais, ça arrive, parfois. Je pense et j'analyse tout tout le temps ; je suppose que ma tête a parfois besoin de moments pour prendre un peu de repos de moi-même.

Les chansons défilent sur Spotify, David. Jazz Classics. J'aime tant cette playlist. Elle me fait penser à Midnight In Paris. Quel beau film, quand j'y repense. Merci à mon prof de français de troisième de nous l'avoir fait visionner. Quand j'habiterai en ville, l'année prochaine, il faut impérativement que je trouve des bars jazz. J'aime tellement. Il faudrait que j'en écoute plus souvent. La voix d'Ella Fitzgerald est hypnotisante, David. La musique de Louis Amstrong fait vibrer l'air. Le timbre grave de Nina Simone tient notre cœur en haleine alors que passe Love Me Or Leave Me. Le piano de Galt MacDermot me donne envie de fermer les yeux et de danser lentement, de me perdre dans les mouvements suaves et l'oubli. Les vieux enregistrements de Billie Holiday me font replonger dans une époque que je n'ai jamais connue. Duke Ellington dessine dans mes tympans les contours de la beauté.

Je te laisse sur ces jolis mots. David, dis-moi, David, qu'est-ce qui touchait ton cœur et ta sensibilité, à toi ?

Continue de vibrer sur la musique, je t'en conjure.


quelqu'un·e

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