j'ai été malhonnête, david
24.11.24
Salut David,
Ce soir, j'ai relu les lettres que je t'avais déjà écrites, et putain, je me trouve dramatique et méprisant·e quand j'écris en pleine nuit en étant crevé·e. Whoa, la vache, redescends de ton piédestal et apprends à apprécier un peu la vie, non ? C'est si triste, on dirait que je porte tout le poids du monde sur mes épaules, alors que franchement, vraiment pas. Je ne vais pas mal, hein. Pour tout dire, ça faisait quelques temps que je ne m'étais pas senti·e aussi bien. Pourquoi faut toujours que je sois si intense, à ce point dans l'exagération ? Je ne voulais pas que tu t'inquiètes pour moi, David, mettons ça au clair. Je ne le voulais pas, car il n'y a aucune raison pour ça.
Après, peut-être que je dis ça uniquement parce que je sors d'un week-end. Ça en fait deux d'affilée que je passe à ne rien faire mis à part mater des séries (et faire des lessives et quelques devoirs, quand même, c'est le minimum), c'est si reposant (promis, le prochain, j'écrirai de façon plus sérieuse. Après tout, je suis censé·e avoir repris l'écriture de mon roman). Je me perds dans les mondes imaginaires et les histoires de personnages qui m'ont l'air bien plus intéressants que les gens réels. Je n'ai envoyé de message à personne, je crois bien. C'était si agréable.
Pour être honnête, David, j'ai l'impression que les seules personnes que je trouve vraiment intéressantes, ce sont ces quelques amitiés que j'ai tissées ici, sur l'écran blafard, sur l'internet mondial comme disent beaucoup d'adultes qui ne l'utilisent presque pas. Alors oui, je peux brandir mes grands discours sur comment les réseaux sociaux broient l'humanité autant que je veux, on peut aussi y faire de jolies rencontres. Et trouver des gens avec qui on s'entend, qui nous ressemblent sur plein de points, et parfois moins sur d'autres, et apprendre à les découvrir, c'est si bien. On est trop nombreux·euses dans ce monde pour pouvoir être entièrement seul·e, David. Et ici, dans cette phrase, quand je dis seul·e, je veux dire lonely, pas alone. Pour une fois que la langue anglaise a plus de mots et de nuances que la langue française pour un seul concept, c'est chouette. En tout, elle contient moins de mots. Bref, tu m'as compris.
Et non, tu ne m'entendras pas parler des langues de Shakespeare et de Molière, quand bien même leurs écrits sont excellents. Oui, ce sont d'immenses symboles, non, ils n'ont pas le monopole de leur langue. Je sais qu'il ne s'agit que d'une association d'idées, mais je trouve ces expressions trop réductrices, voilà tout. Tout comme il serait réducteur d'affirmer que les réseaux sociaux ne sont que des broyeurs d'humanité, même si ça représente environ quatre-vingt-dix-neuf pourcent de ce qu'ils sont. Ah, tu vois. Un peu plus de nuance, sur quelques trucs, ça me ferait visiblement pas de mal.
Passe une bonne journée/après-midi/soirée/nuit (à priori, il t'appartient de choisir l'option qui convient selon l'heure à laquelle tu liras cette lettre, tu peux rayer les mentions inutiles),
quelqu'un·e
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