Pression atmosphérique


Mon cher frère,

je vous remercie.Simplement le fait que vous puissiez lire ce que ma plume trace me fait espérer une chance extraordinaire.Je souhaite plus que tout au monde que vous n'avez pas pris au hasard cette lettre parmi toutes celles qui vous sont adressées mais que vous l'avez bel et bien choisi pour son expéditeur.

Je sens que vous vous lassez déjà.Vous en avez marre des idioties et formalités.Je vous les épargne donc et tente d'en venir au vif du sujet.

Notre mère.

Je vous pris de ne pas froisser cette lettre et de la jeter au coin d'une pièce où elle restera sans doute des années mais de poursuivre votre lecture.Je sais fort bien que tout cela va vous ennuyez mais je ne peux laisser cette situation comme elle est.

Mère est au plus mal de sa maladie.N'étant plus très jeune,je crains pour sa vie.Son vœux le plus cher étant de voir une dernière fois tous ses enfants réunis à son chevet pour qu'elle puisse les chérir une dernière fois,je tente à l'accomplir.

Oh!Je ne me fais pas de fausse illusion.Je sais très bien qu'arriver à ce stade de cette missive,votre agacement atteindra son apogée et que l'envie de jeter ce papier à terre vous démangera.

Mais malgré tout,vous lirez.

Quoi?Vous me trouver insolent de soutenir ceci?Et bien non.Car je sais que vous n'êtes pas un monstre.Une part de vous-même souhaite revenir en arrière et cessez cette mascarade.Nous savons en effet aussi bien que l'autre que votre subconscient rêve à nouveau de la chaleur d'une famille.Et,soyons honnêtes,ce ne sont pas vos bureaux noirs et étroits qui vous apporteront cette chaleur.

Alors je vous prie de venir.Oui,je vous prie.Et si vous ne voulez pas le faire pour moi,accomplissez le voyage pour votre mère.Pour réaliser le dernier souhait d'une mère aimante.Car quoi que vous disiez,elle à toujours pris soin de nous.Même au péril de sa santé.

Je vous passerais bien évidement le passage des reproches.Nous savons l'un comme l'autre que son état est en partie de votre faute.Si vous aviez daigné lui prêter de l'argent,elle ne se serait pas démenée et serait en bien meilleur état.

Mais je vous épargne les reproches,ne l'ai-je pas écrit tantôt?

Comme moi,vous vous doutez que peu de personnes seraient heureuses de votre retour.Mais je pense malgré tout que pour voir sourire une dernière notre mère,nous pouvons faire un effort.Chacun l'a fait.

Et vous,seriez vous l'exception qui confirme la règle?

Dans l'attente de votre réponse ou de votre présence,

Damien,votre frère cadet

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