On s'en rendra compte
Elle s'était enfermée.Jamais dans sa vie elle n'avait voulu voir trop de monde mais là,s'en était trop.Trop d'émotions étaient gravées en elle.Plus jamais elle ne s'attacherait a quelqu'un,plus jamais.Jamais plus elle ne regarderait quelqu'un,jamais plus elle ne parlerai à quelqu'un,jamais plus elle n'aimerai quelqu'un.L'amour tuait,il s'amusait avec vous.C'était une drogue.Mais quand l'objet de la drogue disparaissait,le retour sur terre était trop brutal.Et ça,Aimée le savait.Elle l'avait découvert il y avait un mois.Un mois qu'elle n'était plus que désespoir et regret.Un mois qu'elle s'était enfermée dans son monde.Un mois qu'elle se laissait mourir de chagrin.Un mois qu'elle n'avait plus goût à la vie.Un mois qu'elle était partie.Aimée était orpheline.Mais à ses huit ans,elle avait quitté l'orphelinat où elle avait grandi.Une femme à peine majeur l'avait adoptée.Cette femme s'appelait Valérie et elle était charpentier.Elle avait toujours une salopette en jean.Une travailleuse grognon mais aimante qui était devenue la grande soeur d'Aimée.Alors monter un lit,défaire une armoire,réparer une porte,remettre en état une voiture,se balader sur une charpente,planter un clou,Aimée savait le faire.Quant aux études,elle avait appris à lire et écrire à l'orphelinat.Mais plus le temps passait,plus elle oubliait.Un jour,elle s'était rendu compte qu'elle n'était plus capable de lire ou écrire.En apprenant cette sinistre nouvelle,Valérie avait juste trouvé matière à rire."Les études c'est pour les riches!Nous,on en a pas besoin!".L'aînée elle-même était analphabète.Pourtant,elle avait réussi à avoir un travail.Aimée s'en était alors moqué aussi.Mais il y avait un mois,on lui avait pris sa raison de vivre,son fil d'existence.Dans un accident de voiture,Valérie était partie laissant derrière elle une jeune fille de quinze ans détruite.Aimée avait commencée à tout envoyer valser.Dans l'appartement,elle avait tout cassé.Puis,son coeur s'était figé avant d'exploser.Rage et désespoir.Des sentiments négatifs qui lui avaient enserrés le coeur.Les larmes avaient dévalées ses joues et un cri avait retenti.Seulement l'amertume et la dévastation résonnait dans ce cri du coeur.Un coeur détruit.Aimée avait voulu de la famille.Un être à serrer dans ses bras,avec qui partager sa peine,mais sa seule famille était elle-même la cause de ces pleurs.Alors elle s'était retrouvée seule avec le regret et la tristesse comme amies.Des amies qui ne la quittaient plus,lui rappelant chaque jour celle qui était parti.La tuant un peu plus chaque jour,l'affaiblissant un peu plus chaque instant.Aimée ne voulait plus que mourir.Elle n'en pouvait plu.S'en était trop.Cette douleur était insupportable et le tenaillait chaque instant.Les larmes roulaient sans cesse et les cris revenaient.Même si elle avait déménagé à l'aide de ses dernières économies,tout lui rappelait sa soeur.Un parfum,un bijou,une habitude.Alors Aimée ne voulait plus que mourir pour oublier sa peine.Pour oublier que l'être qui comptait le plus au monde avait disparu.Mais ce matin là,alors qu'elle allait chercher ses courses devant sa porte,une surprise l'attendait.Avec ses courses seules,parce qu'elle n'avait pas le courage d'ouvrir au livreur ou même la force de le voir,se trouvait une enveloppe.Le visage lasse,Aimée rentra tout dans son studio.Quand elle remarqua enfin le bout de papier,une émotion oublier ressurgit.Pendant ces quelques secondes,elle revivait.Elle ne ressentait ni lien,ni haine, ni regret et encore moins tristesse.L'étonnement.Une émotion oubliée qui lui semblait à présent la plus belle de toutes.Fébrilement,elle s'assit près de la table basse avec la lettre.En tremblant,elle déchira le papier,Mais quand elle déplia le support,la réalité la frappa.Que ce soit écrit en chinois ou en français,elle ne comprendrait rien.Elle ne savait pas.Elle ne savait plus.Ni lire,ni écrire.Le désespoir la guettait de nouveau quand la voix de Valérie lui parvint."Aimée,arrête de baisser les bras,dans la vie,il fait se battre".Sa grande soeur s'était toujours battue.Sauf ce jour là parce qu'un combat contre la mort était inutile.La faucheuse gagnait toujours.Déterminée,Aimée posa la lettre sur la table.Puis,elle fit ce qu'elle ne se serait jamais cru capable de faire.Elle prit un livre et l'ouvrit en retournant près de la lettre.Elle allait réapprendre à lire et à écrire.Elle allait trouver un sens à sa vie et à ces mots.Elle avait perdue le plus précieux de ses trésors:Valéria.Celui-ci ne lui échapperai pas.C'est pourquoi elle ouvrit le livre,le visage baigné de larmes,décidée.
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