Confiance trahie


"Les amis sont des êtres précieux. Si précieux qu'il faut craindre à chaque instant de les briser. Ils sont aussi merveilleux. Ils sont la famille que l'on a pu choisir. "

Alice pense à cela. Elle y pense si fort qu'elle craint que les passants n'entendent ses pensées.Mais les gens passent sans faire attention à la jeune fille. Elle est assise sur le banc d'un parc,seule. Enfin non. Son sac est posé à ses côtés.  Mais comme il est peu bavard, c'est comme si elle était seule. Alice reste assise, le regard fixé sur les gouttes de pluie. C'est une pluie très leger,mais pas de la neaige. La jeune fille soupire,sans doute la nostalgie. L'hiver approche et le béton reste désespérement gris. La neige n'est pas là. Emmitouflée dans sa grande veste noire, elle attend. Quoi ? Elle ne le sait pas. Sa capuche rabattue sur sa tête, ses jambes ramenées contre sa poitrine et son menton sur ses genoux. Elle attend.

Non,elle pense. Voilà,elle n'attend pas,elle pense.

C'était il y a trois jours. elle patientait devant le gymnase où elle allait avoir son cours d'escrime. Elle cherchait tout et n'importe quoi dans ses photos quand elle a reçu un messsage. C'était un garçon de sa classe qui n'avait pas voulu lui donner son numéro.Du moins,pas par l'intermédiaire de son amie. Un  garçon qu'elle aimait. Quand Alice a vu le message, son coeur a fait un bond de joie et elle a immédiatement répondu.

Comment pouvait-elle savoir ce qui se passait ?

Le garçon en question avait réussi à prouver qu'il était lui et ils parlaient . Une conversation privé qu'Alice n'aurait fait lire qu'a Estelle, sa meilleure amie. Et encore. Alice était heureuse, elle espèrait. L'espoir ne la faisait pas vivre mais répondre aux messages. Etre simplement heureuse, Alice ne demandait pas quoi. Pas la lune en tous cas. Et ils parlaient. Même si les réponses ne correspondaient pas vraiment au garçon, elle écrivait. Elle se disait qu'on était différent dans la réalité et derrière un écran. Elle espèrait. Un peu.

Puis,il y avait eu cet appel. Le son de la voix de son amie. Un canular horrible. Alice n'avait pas été triste de savoir que ce n'était pas ce garçon. Au fond d'elle même, elle n'avait qu'essayé de se persuader que c'était lui. Non, Alice n'a pas été triste. Mais déçu,oui. Terriblement, profondément, horriblement, énormément et tellement déçue. Son amie l'avait trahie. Cette amie qui savait qu'elle aimait ce garçon. Cette amie qui avait joué avec ses sentiments, qui s'était joué d'elle. Déçue.

Alice n'a pas pleuré. elle s'était résignée. L'espoir n'est qu'illusion. Elle n'était que déçue, elle n'avait que ressassé ces images. Cette voix et cette trahison. Elle n'avait pas oublié.

Des mots d'excuses de son amie, elle en avait reçu ! Une dizaine, une vingtaine ? Elle ne savait pas. Mais son amie s'était rendue compte de son erreur, de sa terrible erreur. On ne joue pas avec les sentiments des gens. Son amie avait tenté de venir. Mais face au regard noir et exaspéré d'Alice, Angelina avait fuit. Fuit sa fureur. Ou avait-elle peur de sa réaction ? De se retrouver face à son erreur ? Alice ne le saura jamais.

Mais entre lui pardonner et se venger, elle a choisit l'indifférence. Lui pardonnera-t-elle ? Elle ne sait pas.

La jeune fille soupire. Le froid rentre dans son manteau et le vent lui claque aux joues. Par des gestes lents, elle sort de sa poche de son sac une lettre. Non,un poème. Un poème pour Angelina. Pour lui expliquer qu'il faut regretter avant ses erreurs.


Ce soir-là, la profonde nuit

Tissait son voile de ténèbres

Et mon cœur de joie, partie

N'imaginait de suite si funèbre


Je me souviens de quelques gouttes de pluie

Il me revient une erreur de la vie


De grandes ailes me portaient

Et dans mon bonheur passé

Je n'avais pas vu qu'elles allaient

En devenant invisibles, oubliées


Quand j'ai su le mensonge

Déception a pris mon cœur

Même dans mes plus sombres songes

Tu ne tenais pas ce rôle, ma soeur


Je me souviens de quelques gouttes de pluie

Il me revient une erreur de la vie


Ah ! Il est bien tard pour les regrets

Tu as planté un couteau, laissé une plaie

Tes pleurs ne me feront pas céder

Comme la pâle Iris que tu étais


Alice n'en est pas fière mais ce poème reflète ses ressentis. Non, reflètait. A présent, elle a décidé de tourner la page. Elle n'est pas triste mais décue, elle n'a pas pleurer, elle s'est énervée. La jeune fille, de rage sûrement, froisse la papier et le jette à terre. Lentement, la feuille se mouille et se ramollit. Alice saisit ensuite son sac et s'éloigne. Sans se retourner.


reveuse13

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Toute personne en connaissance du sujet est priée de ne rien dire.


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