Manou,
Je viens de me réveiller et j'ai qu'une envie c'est de te rejoindre. Rien ne va. Je ne fais que me disputer avec ma famille d'accueil. Elle ne me laisse plus de liberté. J'ai cassé sans faire exprès ma gourde d'eau. Elle m'a dit " alors pour ta gouverne la gymnastique c'est fini". Elle m'enlève mon seul moyen d'échapper à ma triste réalité. J'en ai tellement pleurer. Comment faire sans? Je me serais tourné vers toi si tu étais encore de ce monde. C'est à peu près 2 ans après ta mort que j'ai commencé à me mutiler. C'était peut être peu profond mais je voulais me faire mal. Je me disais en faisant ça que je le méritais que je méritais cette souffrance. Je n'osais pas en parler à ma famille d'accueil. Je faisais désinfecter mes scarifications par l'infirmière du lycée. Je lui parlais beaucoup. Je lui raconter qu'après ce que mon géniteur avait fait à mes sœurs que j'avais peur qu'il me suive à la sortie du collège. Je lui en parlais beaucoup de cette peur là. Elle me comprenait parce que à chaque fois que j'allais la voir elle me pose la question. Je ne lui parlais pas de mes cauchemars. Je n'en parlais à personne. Pourtant ma famille d'accueil savait que je faisais des cauchemars parce que je hurlais et que je m'agitais beaucoup. Je ne lui disais pas ce que je voyais dedans. Je ne voulais pas l'inquiéter. Mais je rêvais du vi** de ma sœur.  J'étais dans le salon de mon père et il demande à ma sœur de le rejoindre dans la chambre de mon autre sœur. Il voulait prendre des photos d'elle en sous-vêtements. Je ne savais pas que c'était interdit du coup j'en ai pas parler à l'éducatrice. Je ne sais même plus quel âge j'avais à ce moment-là. Mais j'étais encore toute petite. Je me sens quand-même terriblement coupable de ne pas avoir pu protéger ma sœur. Tu m'aurais dit que je ne devrais pas me sentir coupable parce que j'étais trop jeune pour savoir ce qu'un père ne devait pas faire à son enfant.