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Nous voyageons tous en bande serrée comme des sardines, chacun appréhende : « ouahou ça fait déjà une demi-journée que je nage, j'ai les nageoires en feux et la bouche pâteuse... »
Ils se plaignent, on se plaint tous. Seulement, elle non, c'est ce qui me fascina le plus au premier abord.
Aussi ce fut son calme divin, la créature écarlate qui se tenait face à moi semblait connaitre ces lieux depuis toujours.
Je fus stupéfait par son regard désintéressé qui a chaque battement de cils habillait le mien d'une joie émerveillée. Oh comme je voudrais pouvoir décrire splendeur pareille !
Je l'ai dessinée par la suite de nombreuses fois sans jamais parvenir à capter l'essence réelle qui se dégageait de ce tout petit corps.
Vous me prenez surement pour un fou mais ma fascination alla jusqu'à acheter un poisson identique, mais il tournait sans cesse, ça ne vit pas longtemps ces choses-là...
Sa manière de m'aborder fut la même à chaque fois, condamné au supplice de Tantale, j'étais continuellement et irrésistiblement attiré par elle.
Ce que je vous dis peut premièrement vous paraitre flou mais vous verrez, il y a chez cette douceur un appelle à l'espoir que les autres aussi n'ont pas su ignorer.
Elle a réussi à maintenir autour d'elle à cet instant de peur générale, une joie et une grande euphorie, j'entends encore sa voix fluette et amusé :
« Regardez-vous, grelotant et suffocant, vous avez peur ! Vous êtes tous tiraillés par la peur ! ». Elle ne se moquait pas, je crois plutôt qu'elle était attendrie.
J'étais pris d'une grande assurance :
- Alors dites-moi mademoiselle je-sais-tout, d'où vous viennent ces propos ? Personne n'a peur ici.
- Vous avez de la chance, le rouge à vos joues est presque imperceptible sur votre tête de poisson !
- Euh...vous faites erreur...je ne rougis pas !
- Oh voilà que vous rougissez encore !
Elle me défiait du regard de la contredire, elle savait drôlement amuser la galerie.
Cette demoiselle avait raison, une chose me terrifiait. Le compteur ne cessait de baisser et je me sentais comme impuissant, presque résolu à mon sort : esclave du temps...quelle veine !
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