15 Décembre : Un noël etoilé


•15 décembre :
Un noël étoilé écrit par @1bluestuff

« Un Noël Étoilé »

J'avais toujours rêvé de connaître le grand et véritable amour, celui décrit par tous les auteurs et mis en scène par des milliers de films romantiques. Je m'étais toujours posé la question quand est-ce qu'il allait venir et dans quelles circonstances. Alors quand j'avais vu ce garçon brun portant un bonnet rouge et un gros sweat-shirt de la même couleur débarqué dans ce café qui était mon refuge, je n'imaginais pas une seule seconde que l'amour avait pointé le bout de son nez. Sous ses traits rougis par le froid, l'amour avait frappé et je ne m'étais relevé de suite, tout épaté.

— Bonjour. Je peux m'asseoir ici ?

Sa douce voix m'était adressé et je paniquai, hochant frénétiquement la tête, poussant mon gros manteau sur une autre chaise. Après quelques minutes de silence, il me demanda quel livre je lisais et je lui dis le titre sans aucune hésitation. Et c'est comme ça que j'avais rencontré Louis Tomlinson, mon petit ami depuis un an.

Louis avait changé ma vie et il continuait à le faire chaque jour, chaque minute que je passais avec lui. Son aisance me rendait admiratif, son humour me tordait de bonheur, sa beauté me laissait sans voix. Louis m'épatait à chaque geste qu'il faisait, même le geste le plus simple, il le rendait si gracieux. Je contemplais ses mains lorsqu'il mangeait, je m'attardais sur ses jambes lorsqu'il marchait jusqu'au canapé dans sa chambre, je regardais attentivement chacun de ses membres se détendre lorsqu'il décidait de prendre une sieste à dix-sept heures trente en pleine semaine de révision d'examens. J'aimais le détailler.

Et c'était sûrement pour ça qu'il avait décidé de partir. Il avait pris sa décision et c'était ainsi. L'amour véritable devait partir.

— Harry. Je suis tellement navré. Je suis tellement, tellement désolé mais je n'y arrive plus. C'est tellement dur...

Sa voix brisé me fendait le cœur en deux et je voulais mourir dix fois plutôt que de continuer à entendre sa douleur à travers sa voix et ses paroles. Le monde nous séparait et j'en voulais à l'univers entier.

— Je ne supporte plus toutes ces critiques. C'est dur. C'est trop dur, tu comprends ?

Bien sûr que je comprenais. Il recevait des insultes et il s'était fait agressé dans la rue, il y avait à peine deux semaines. Je le comprenais mieux que quiconque. Je détestais ces Parisiens qui rendaient mal mon copain, je leur en voulait de le séparer de moi.

— Si un jour tout va mieux, si je vais mieux, je te promets de revenir te voir parce que je t'aime réellement. J'ai de réels sentiments pour toi, aussi forts et puissants qu'un éclair qui foudroie. Tu seras prêt à attendre ?

— Je te promets d'attendre. Je t'attendrai, Louis.

Je voulais lui faire savoir que j'allais l'attendre toute ma vie s'il le fallait. Je voulais qu'il devienne fort seul mais qu'il sache que j'étais là pour lui. Je n'allais jamais l'abandonner car c'était exactement la promesse que je lui avais faite dès le début. Alors je le lui avais rappelé.

— Je ne t'abandonnerai pas, Louis. Jamais.

On avait fini par se serrer si fort que j'en avais perdu mon cœur et mes poumons.

Alors, après un an et demi d'attente, oui, je suis étonné de revoir mon ex, l'homme que j'aime, marcher en ma direction dans ce parc enneigé le jour de son anniversaire. Je suis encore plus étonné car je ne pensais pas que le cadeau que je lui avais acheté plus tôt dans la journée, allait pouvoir finir dans ses mains. Je suis d'autant plus étonné lorsque je le vois porter ce bonnet rouge et ce foutu sweat-shirt, la tenue identique qu'il portait lors de notre première rencontre. Je ne me suis pas levé pour autant. J'ai juste passé une main dans mes cheveux, gardé ma bouche grande ouverte, et fini par claquer des dents dû au froid.

Il est si beau. Il paraît changer. Je le reconnais mais je sais que ce n'est plus tout à fait le même qu'avant. Il vient s'asseoir à mes côtés. Le banc bouge légèrement et je réalise qu'il est là. Je me tourne brusquement vers lui. J'ai envie de sauter dans ses bras mais je n'ose pas. Est-il seulement réel ?

— Tu es là pour de vrai ?

Il se mit à rire. Il se touche les jambes, les bras, le visage avant d'hocher la tête.

— J'ai effectivement bien l'air réel.

Je me mis à sourire et à rire a mon tour. Il est là devant moi. Je n'en reviens pas. Il me jette un coup d'œil avant de pencher la tête.

— Tu n'as pas beaucoup changé. Tu es juste un tout petit peu plus beau. Et plus grand aussi.

— Pareil pour toi. Ça fait quoi d'avoir vingt-cinq ans ?

— Eh bien, pas grand chose.

Il hoche la tête en souriant. Je réalise que je ne lui ai même pas souhaité joyeux anniversaire et je rajoute au plus vite :

— Au fait, joyeux anniversaire !

Je fouille ma poche avant de sortir la boîte que je suis allé chercher à la bijouterie. Je la lui tend et son visage s'illumine.

— Tu m'as offert quelque chose ?

Je hoche la tête. Je me devais de lui offrir quelque chose. Je voulais fêter son anniversaire, avec ou sans lui. La neige tombe sur nous, elle tombe au ralenti et j'aimerai que le temps ralentisse à son tour pour que je puisse savourer encore plus ce moment.

— Harry... Tu te doutais que j'allais venir ?

— Pas du tout mais j'avais l'espoir de ta venue. Je t'attendais sans trop savoir si tu allais venir. Et miracle, tu es là !

Je le regarde dans les yeux. Il semble gêné, pas très à l'aise. Je ne dis plus rien, attendant qu'il fasse quelque chose. Il retire son bonnet et secoue la neige dessus avant de le replacer. Son geste est lent et esthétique, je me perds dans ses mouvements et je retombe amoureux. Il pince ses lèvres avant de se tourner vers moi.

— Ça te dit une bataille de boule de neige pour ces retrouvailles ?

Je pointe de mon doigt gelé mon cadeau et lui sourit sincèrement. Il grimace avant de l'attraper fermement.

— Tu ouvres d'abord ton cadeau et après on fera une bonne bataille.

Il soupire avant de lever un sourcil.

— J'espère que ce n'est pas une capote au moins.

Je me redresse sur le coup de la surprise avant que nous explosions de rire face à cette remarque. Je lui tape l'épaule avant de lui répondre :

— Nous ne sommes pas encore à ce stade.

Il secoue la tête avant de sortir la boîte noire et argentée de son sac. Il fait une tête étonné et sourit. Il défait les rubans argentés avec une délicatesse précieuse et je meurs d'impatience de voir sa réaction. Je suis même étonné que tout paraisse normal alors que je ne l'avais pas vu depuis plus d'un an. Tout parait irréel et pourtant bien vrai à la fois. Le sourire de Louis s'agrandit à la vue du bracelet noir que je lui avais offert.

— Tu aimes ?

Il hoche la tête avant de le mettre à son poignet.

— Je l'aime vraiment beaucoup ! Merci énormément, Harry !

Je hoche la tête. Je suis gêné quand on me remercie. Je lui propose de l'attacher et il accepte sans hésiter. Il me tend son poignet et j'enroule le fil cuiré autour de sa peau. C'est le premier contact que l'on a depuis plus d'un an et demi et je sens mes doigts trembler, de froid mais pas que. Je croise son regard et j'ai l'impression de le retrouver pour de vrai. De la joie se lit sur son doux visage, et j'imagine que le mien reflète la même chose.

— Bon, on la fait cette bataille de neige ?

Louis se lève, un sourire malicieux sur les lèvres. Je fronce les sourcils. Je me demande pourquoi il est si déterminé à vouloir faire cette bataille de neige tandis que moi, je veux juste savoir s'il reste pour de bon cette fois. Perdu dans mes pensées, c'est une boule de froid dans la nuque qui me réveille. Louis explose de rire lorsque je saute du banc.

— Louis ! Alors crois-moi, tu vas regretter ça.

Je me baisse, construit une assez grosse boule de neige. Louis commence à courir dans le parc, je l'imite avant de lancer de toutes mes forces. La boule s'écrase sur son dos et il crit en rigolant. Il se baisse et je cours jusqu'à un buisson pour m'y cacher. J'aperçois Louis se retourner et me chercher, l'air suspicieux, une boule de neige à la main. Je fais la mienne avant de crier en me redressant, la boule de neige menaçante à la main :

— Lâche ta boule et je fais de même !

Il rit avant de lâcher la boule. Surpris qu'il le fasse, je lui lance quand même la mienne. Il fait une mine offusquée.

— Ce n'est pas juste ! Tu as dit que tu allais la lâcher à ton tour.

Je me rapproche de lui, un sourire taquin aux lèvres. Je hausse les épaules et par surprise, je reçois de la poussière de neige sur le visage : Louis vient de souffler sur ses mains enneigées sur mon visage ! Je tousse légèrement avant de grogner et de rouler les yeux au ciel, toujours un sourire aux lèvres. Il s'exclame soudainement :

— Je suis fatigué. Je vais m'asseoir.

Je le regarde, l'air amusé, joyeux. Louis est devant moi, après tant de temps sans le voir, il est enfin là. Il est rayonnant ce soir et je suis heureux d'assister à ça. Je suis heureux qu'il est choisi de passer son anniversaire avec moi. Je me demande encore comment il m'a retrouvé ou même s'il compte rester avec moi mais en attendant d'avoir des réponses, je profite de chaque instant joyeux que nous passons, aussi courts et futiles soient-ils.

— J'aimerai bien me poser au chaud maintenant, je te l'avoue.

Je ris avant de regarder autour de nous. C'est son anniversaire et j'aimerai l'emmener quelque part qui lui fait plaisir pour qu'il en profite. Il n'est que vingt heures, on peut encore se balader ou dîner. Dîner paraît être une bonne idée là tout de suite

— Un dîner, ça te dit ?

— Quoi ? Je pensais aller à mon appartement, il faut qu'on parle un peu...

Soudain, un air sérieux prend place sur ses doux traits. Il semble vraiment troublé et je ne sais pas quoi penser. Je devrais sûrement insisté, ça lui ferait plaisir de dîner.

— Tu ne veux pas qu'on dîne dehors ? Ça nous permettra de parler un peu, comme tu dis.

Je lui souris pour essayer de le convaincre. Il hésite longuement mais entre plusieurs « s'il te plaît » et « ce n'est pas la mer à boire », il finit par accepter. Je saute presque de joie et ça le fait rire. Sous le coup de la surprise, je le serre contre moi. Réalisant mon geste, je le repousse immédiatement. Il fait une drôle de tête et je m'en veux de gâcher le moment. Je ne sais pas du tout comme réagir. Imaginez-vous devant l'amour de votre vie après un an et demi d'absence et ne pas pouvoir simplement le toucher de peur qu'il disparaisse de nouveau ? C'est totalement frustrant.

— Je suis désolé. C'est arrivé tout seul.

Je commence à marcher vers le bas et j'entend les pas de Louis me suivrent. Nous ne parlons pas et je ne sais que dire. C'est tellement confus tout ça... On s'assoit en silence.

— On peut parler maintenant, s'il te plaît, Harry ?C'est mieux si on met tout au clair maintenant et je suppose que tu as pleins de questions à me poser...

Je hoche la tête. Je me tourne vers lui. Il semble vachement anxieux. Puis je réalise que je suis pareil, dans le même état. Mon ventre se tord et j'aimerai juste retrouver la joie que nous abordions quelques minutes plus tôt. Je me lance alors dans l'interrogatoire. Je lui demande comment il m'a retrouvé, ce que j'ai raté en un an et demi et il me répond qu'il a juste demandé à ma sœur qui lui a évidemment dit où j'étais, qu'il n'a rien fait de spécial cette année à part se concentrer sur lui-même et sur ce qu'il voulait vraiment faire. Il m'a avoué qu'il écrit des chansons et que la musique l'aide beaucoup dans sa vie de tous les jours.

— Je pourrai t'écouter chanter ? Ça me donne l'eau à la bouche rien que d'en parler.

— Oh, tu sais, ce n'est pas fameux. C'est juste un gros passe-temps pour moi.

Je le regarde dans les yeux brusquement. Il parle de sa passion comme d'un vulgaire truc qu'il fait comme ça ! Si je ne le connaissais pas, je pourrai croire qu'il blague. Mais je le connais et je sais qu'il est juste atrocement gêné de parler de ses passions. On a la même façon de réagir alors...

— Tu me montreras quand même.

— Si tu insistes...

Je hoche la tête pour lui montrer que oui, j'insiste. Je finis par détourner le regard vers le ciel noir et étoilé. Le vent et la neige se sont calmés mais il fait toujours aussi froid. Je pose alors la question fatale :

— Est-ce que tu es revenu parce que tu m'aimes... et pour de bon ?

Pendant quelques secondes, seules les glissements de pneus sur la route à côté de nous font échos et je panique face à la réponse que Louis est capable de donner. Il peut me détruire en quelques mots, quelques secondes et je sais qu'il en est conscient.

— Je n'ai jamais été aussi sûr de mes sentiments, Harry. Je suis revenu parce que je t'aime et que j'ai réalisé que toutes les insultes au monde ne seront jamais assez puissantes pour me séparer éternellement de toi. L'amour que je te porte est plus fort que toute cette haine. L'homophobie a réussi à détruire ma vie mais c'est terminé, elle ne le fera plus. Alors oui, je t'aime et c'est la raison pour laquelle j'ai décidé de venir. Je suis venu pour rester pour de bon.

Je suis sous le choc. Je retrouve mon Louis après tant de mois loin de lui et loin de tout ce que je désirais le plus.

— Louis... Je suis fier de toi, je veux que tu le saches.

Je le regarde furtivement mais lorsque j'aperçois des larmes aux coins de ses yeux, je ne peux m'empêcher de le serrer dans mes bras. Cet homme ne mérite aucune douleur et j'aimerai lui enlever toute douleur possible. Mon étreinte est sincère et j'espère qu'il le ressent. Je prends mon courage à deux mains et l'embrasse. Il répond à mon baiser et j'en suis soulagé. Je me décale lentement pour le rassurer.

— Tout va aller pour le mieux, je te le promets. Maintenant que nous sommes réunis, tu verras que ça ira mieux.

Louis pleure à chaudes larmes sur mes épaules. J'ai le cœur en miettes et je me demande bien ce qui ne va pas chez lui. J'aimerai réparer tout ce qui est cassé pour le rendre encore plus solide qu'il ne l'est déjà, pour le rendre le plus heureux des garçons sur cette Terre.

Après cinq bonnes minutes serrés l'un contre l'autre, nous sommes gelés et je sens Louis grelotter de tout son corps. Je lui secoue mon écharpe avant de la lui donner. Je l'entend murmurer un remerciement et je lui dis que ce n'est rien. Je prend mon téléphone et cherche un bon restaurant le plus proche. Heureusement que nous vivons à Paris, si je vivais en campagne, je n'aurai pas du tout assumer de marcher trente minutes dans le froid pour un restaurant. Après avoir trouver, je demande à Louis de se lever puis en le voyant tout fébrile, j'ai un déclic.

— Tu sais quoi ? Au diable le restaurant, on file chez moi.

Il sourit faiblement et me remercie de nouveau. Je lui assure que ce n'est rien. On arrive alors chez moi vingt minutes après. Je dis à Louis que mon appartement est le sien maintenant donc qu'il peut faire tout ce qu'il veut. Il me sourit, la tête rougit et les yeux bouffis. Il retire ses chaussures et va s'asseoir dans le canapé. Je l'imite, puis lui jette un plaid avant de filer dans la cuisine.

— Il me reste une pizza congelée. Si tu veux je la chauffe ?

Ma tête passe dans le salon et je le vois acquiescer. Une fois la pizza au four, je reviens et il a les yeux fermés. Je me dis qu'il s'est endormi mais non, il me demande de venir m'asseoir près de lui.

— Si tu es fatigué, tu peux aller dormir. Il faut juste que j'aille à la douche avant.

— Non, je veux jouer à la console. Tu as la PlayStation 4 à ce que je vois ?

Son regard se pose sur ma télé. J'acquiesce avant de lui jeter une manette et d'allumer la console. Un sourire apparaît sur son visage. Ça me réchauffe le cœur. Je viens le rejoindre de nouveau pour pouvoir être près de lui. Il choisit un jeu parmi ceux que j'ai et il y joue.

On passe alors la soirée à parler, lui à jouer et moi à manger en même temps. Louis reprend vie, il rit, il sourit, il me taquine et se moque même de moi. Lorsque je ressors de la douche, il somnole. Il a éteint la console et je lui dis de venir me suivre dans la chambre, ce qu'il fait sans broncher.

— Alors, ma chambre est en bazar mais je la rangerais demain. Promis.

— Ne te rappelles-tu pas de l'état de ma chambre ?

Je le regarde avant de rire.

— Ta chambre était un boxon sans nom, c'est vrai.

— Voila, alors crois-moi je m'en fous que tu ne ramasses pas tes fringues ou que tu laisses tomber des feuilles au sol.

Je tire la couette et je m'y glisse. Louis me rejoint puis je réalise qu'il porte encore ses vêtements de dehors alors je me relève et vais chercher un t-shirt et un pantalon à lui donner. Je les jette sur le lit, et sur sa tête au passage. Il ronchonne en me gueulant dessus.

— Tu as un lit double mais c'est sur ma tête que tu décides de balancer ton bordel !

— C'est ton pyjama nounouille.

Je reviens m'envelopper dans mes draps. Il se change, devant moi et je l'admire sans gêne. Ça m'avait énormément manqué de faire ce genre de choses anodines avec lui. Il m'avait manqué tout simplement.

Il revient dans le lit et se colle à moi. J'éteins ma lampe de chevet avant de me tourner de nouveau vers Louis. Même dans le noir, je vois que ses yeux sont déjà fermés grâce à la proximité que l'on entretient. Louis finit par marmonner :

— Merci pour tout, Harry. Je t'aime de tout mon cœur. Vraiment, beaucoup, beaucoup, beau...

Il s'endort ainsi, sur ces mots, la bouche entrouverte et le souffle très léger et lent. Je lui dépose un baiser sur le front avant de caresser ses cheveux.

— Je t'aime vraiment beaucoup, beaucoup aussi, Louis.

Je finis par m'endormir paisiblement après cette journée remplie d'émotions. Une journée qui fût ma préféré de toute l'année.

~

— Non, non, non, non. C'est impossible.

Je panique. J'ai fait une crise d'angoisse et je suis au téléphone avec ma sœur. Je ne peux plus bouger. Je suis assis, les genoux arrivant au menton, le téléphone posé au sol en mode haut-parleur, collé au mur dans un coin de la chambre. Cela ne peut pas se produire. Pas maintenant. Pas comme ça.

— Non, non, non, non, non...

— Harry, je suis sur la route. Respire lentement et répète les nombres après moi. Un, deux, cinq, vingt-et-un, douze...

J'ai arrêté d'écouter et donc de répéter lorsque mes yeux ont rencontré de nouveau son corps inerte. Je sens mon coeur se comprimer et je n'arrive plus à respirer. Je me mets à tousser violemment, la tête penchant face au sol.

— Harry, respire ! Calmement. Je suis bientôt arrivé, je descend de la voiture. Je vais sonner. Tu peux m'ouvrir la porte ?

— Non, non, non, non, non... C'est impossible.

Je ne sais pas trop si je lui répond à elle ou à moi-même. Je repense à hier et j'en veux à l'univers de m'avoir enlevé la seule personne qui me rendait pleinement heureux. J'en veux au monde de m'avoir fait goûter au paradis et de me le reprendre aussi rapidement.

J'entends au loin une clé frotter une serrure. J'entends des pas précipités mais je ne vois que du flou et du noir. J'ouvre de nouveau les yeux et j'aperçois ma sœur Gemma courir vers moi.

— Harry...

Mon prénom n'est qu'un murmure parmi toute la pagaille de la situation. Mon corps ne réagit pas normalement. Et le sien non plus. Putain, son corps ne réagit pas du tout.

— Louis.

Gemma me prend dans ses bras. Elle me serre fort. Elle répète en continu le mot « chut » mais je recommence à paniquer après quelques secondes.

— L'ambulance arrive. Tout va bien se passer.

— Non, non, non, non.

Elle m'aide à me relever mais je retombe. Mes jambes sont flageolantes. Je ne sais même pas si je vais pouvoir me relever un jour. Puis je tourne ma tête et je le vois, lui, allongé et d'une pâleur sans nom. Je me mets à hurler parce que je suis déchiré, je suis détruit de l'intérieur et je ne fonctionne plus correctement. Je pousse alors violemment ma sœur. Je saute sur le lit et je le secoue. Je le secoue et je hurle.

— Réveille-toi bordel, réveille-toi. Réveille-toi, réveille-toi, réveille-toi, réveille-toi...

— L'ambulance arrive Harry.

Gemma agrippe mon bras et me sors de force de la chambre. Je me remet à hurler, mes larmes me brûlent mais c'est mon cœur qui me fait le plus mal. Ce n'est pas un incendie que je ressens, c'est bien plus. L'enfer a ouvert ses portes en moi. Je meurs à grand feu. Je secoue la tête avant de taper sur la porte en bois.

— Non, il n'a pas le droit ! Il n'a pas le droit de me laisser comme ça ! Louis ! Réveille-toi, ce n'est plus drôle ! Louis !

~

Nous sommes à l'hôpital. Gemma a réussi à le canaliser. Ma mère est dans les bouchons sur l'autoroute. J'essaie de continuer à respirer pour garder l'espoir qui sommeille en moi. Il est impossible qu'il meurt. Pas maintenant. Pas après l'avoir de nouveau retrouvé. Pas après ne l'avoir embrassé qu'une seule fois. Pas quand je ne lui ai pas assez dit qu'il méritait le monde et qu'il allait vivre heureux. Il est supposé vivre heureux. Il est censé vivre pleinement.

— Il n'est pas censé croupir sur un lit d'hôpital ou n'importe quel lit d'ailleurs !

Je réalise que mes pensées me rendent fou quand je vois Gemma se lever de la chaise dans la salle d'attente et d'attraper mes mains.

— Calme-toi, Harry. Ça va aller. On trouvera une solution.

Je la regarde brièvement. Je me demande si elle croit qu'il va s'en sortir. Je me demande si elle a de l'espoir comme j'en ai.

— Il mérite de vivre alors il vivra.

Cette phrase chuchotée rend Gemma toute bizarre, si on peut être plus bizarre à l'heure actuelle. Elle me serre fort dans ses bras avant de me dire de venir m'asseoir à côté d'elle. Je mets quelques secondes avant d'accepter. Je devais juste attendre que les médecins me disent qu'il est sauvé. Juste ça.

~

— Nous sommes vraiment désolés. Nous avons tenté maintes techniques mais rien ne peut y faire. Il est trop tard malheureusement...

— Il n'est jamais trop tard. Faites votre boulot correctement, espèce d'enfoiré ! Essayez d'autres techniques, faites...

Gemma me tire violemment en arrière. Elle s'excuse auprès du médecin calmement.

— Arrête de jouer la grande sœur toute sage ! Ce mec n'est même pas capable de sauver quelqu'un, espèce de nulle ! Tu m'entends j'espère ?

Je hurle, je me donne en spectacle mais putain, je suis en rogne. Je veux l'étriper. Louis n'est pas mort mais bientôt, ce sera ce médecin à la con qui le sera. Je m'avance à grands pas vers lui.

— Louis Tomlinson ne mourra pas aujourd'hui ni dans les prochains jours à venir alors dépêchez-vous de le remettre sur pieds et vite.

Le médecin semble affreusement triste et pendant un instant, j'ai l'espoir que tout ça soit une vaste blague. Le blond devant moi grimace.

— Je suis vraiment navré. Toutes mes condoléances.

Il hoche la tête avant de poser une main sur mon épaule. Je ne bouge plus. Je ne ressens plus rien durant une seconde. Tout vient de s'arrêter et seuls les battements de mon cœur sont audibles.

— Vous pouvez faire vos adieux dès maintenant.

— Non, non, non, non... C'est impossible. Ce n'est pas possible, ok ?!

Gemma m'agrippe le bras et j'en ai plus que marre. Je sens ses bras enroulés mon corps et me diriger vers la sortie de l'hôpital. Je l'entend vaguement demander l'emplacement de la salle pour voir Louis. Je finis par dérailler complément. Je sens mes jambes trembler et pas qu'à cause de la neige qui tombe sur nous mais aussi parce qu'une partie de moi vient d'être officiellement retirer de mon corps.

Je ne fonctionnerai jamais de la même façon. Je m'effondre au sol. Mes genoux cognent le béton, mon cœur tombe dans le néant. Gemma vient enrouler ses bras autour de moi. Je l'entend sangloter mais je ne peux rien faire.

— Je suis tellement désolée, Harry.

— Il n'avait pas le droit de mourir.

Après de longues minutes, je renifle. On se relève et je m'essuie le visage de la manche de mon gilet. Je vois que le monde continue de vivre tandis que le monde meurt progressivement. Je me sens mort.

— On va aller le voir.

Gemma me prend la main et je suis soulagé qu'elle soit là. Je réalise que je n'ai réagi que de façon excessivement envers elle alors je m'excuse auprès d'elle, sincèrement. Elle me dit qu'on en reparlera plus tard et que je n'ai pas à m'excuser. Arrivés devant la salle où le corps de Louis se trouve, je commence à paniquer de nouveau.

— J'y vais la première et je viens te chercher dans cinq minutes ?

Je hoche la tête. Elle me sourit tendrement, le visage complètement rougi par le froid et les larmes. Elle enclenche la poignée.

— Tu es sûr de vouloir attendre seul ?

Je hoche la tête et essaie de sourire, ce qui est un échec. Elle soupire légèrement avant d'entrer et de refermer derrière elle.

Je peux le faire. Je peux entrer et lui dire adieu. Je peux dire à Louis au revoir à tout jamais. Je hoquette avant de compter calmement pour éviter de pleurer de nouveau. Je peux aller voir Louis et lui dire adieu. Je peux aller voir Louis et lui dire. Je peux le faire. Moi, Harry Styles peut aller voir Louis Tomlinson et lui dire adieu.

La porte s'ouvre de nouveau. Gemma me fait un petit sourire avant de m'inviter à entrer. Je hoche la tête.

— Harry, je serai juste derrière la porte. Au moindre problème vient me voir.

— D'accord.

Sur ce dernier mot prononcé, j'entre. Je marche au ralenti. La première chose que je vois, c'est une masse enveloppé dans une couverture. Plus je m'approche, plus je reconnais le visage de Louis et le début de ses épaules. Ma vue se brouille. J'ai le cœur lourd et chaque pas est de plus en plus dur à faire. Je m'assois sur la chaise en face du lit. Louis paraît apaisé. On visage pâle et tous ses traits sont doux.

— Louis, je suis tellement désolé si tu savais.

J'explose en sanglots. Mes mots sont presque inaudibles. Je pose une main sur son corps et il est si dur, si froid, si différent de la veille.

Le petit mot de la fin :

Quel fin !!!! Il est génial même si je sais que cette fin va soulever le coeur de certain et certaine ...
Merciiiiiiiiiii ma belle pour ce bel os  🥰
PARDONNNN DU RETARDDDDD
Je suis avec une copine 😭❤️

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J-10 before Christmas 🎄
A demain:)

XxxL

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