Chapitre 6 - Honest
Mardi 27 Octobre 2015, Londres, Chambre des filles.
« Barbara » Dit Ella sévèrement quand je rentre dans la chambre.
Elle est assise sur notre lit. De l'autre coté, Alexia ronfle, un sourire heureux sur les lèvres. Moi aussi je souris, un peu trop au vu de la réaction d'Ella. Elle me toise, me faisant comprendre très clairement qu'elle veut que je me dépêche de lui expliquer où je me trouvais. Il est vingt-trois heures. Nous n'étions pas au diner, ni au « moment » de groupe.
Comme une enfant qui a fait une bêtise, je rejoins la rousse sur le lit, faisant bien attention de ne pas réveiller mon amie.
« -J'espère que tu as une bonne excuse, murmure t'elle comme une matrone en colére.
-Je vais tout t'expliquer !
-T'as intérêt à avoir une bonne excuse ! On était mort d'inquiétude, et Alexy à vraiment eu du mal à faire lâcher l'affaire aux pions.
Au fond, je sais que je devrais baisser la tête, m'excuser de les avoir inquiété, ou au moins faire comme si je m'en voulais vraiment. Mais j'en suis incapable. Non, je continue de sourire. Parce que ce soir je me suis vraiment senti vivante, et de la plus belle des manières.
-La ville m'a inspiré, j'ai commencer à composé, je n'ai pas vu le temps passer.
-Moi qui pensais que tu avais confiance en moi. Elle souffle. Ça te tuerais de me dire la vérité ?
Je ne pensais pas être aussi prévisible que ça. En réalité, j'ai envie de crier ma joie à qui passerait par là. Le dire à tous le monde. Que j'ai un copain. Qu'il est beau et gentil, et qu'il joue comme un dieu. Mais c'est faux. Sur ce toit, ce n'est qu'un baiser, ou plusieurs, et ça ne nous enchaînent en rien. Agir comme une hystérique rendrait ce beau moment comme un début d'histoire à la Alexy n°2, et j'aimerais vraiment l'éviter. Je soupire. Peut-être que si je le raconte à Ella elle voudra bien m'aider à garder le secret ?
-Si je te dis la vérité, tu promets de ne pas en parler ? Elle hoche la tête. Bon...J'étais avec Ethan.
-Ethan ? Elle demande moins surprise que je ne le pensais. C'est donc là qu'il était passé, murmure t'elle.
-Hein ?
-Non non rien. Continue. Vous faisiez quoi sur ce toit ? »
Et je lui raconte tout, en omettant certain passage. De son arrivé à l'improviste sur ce toit jusqu'au léger baiser qu'il à déposer sur ma joue avant de rejoindre sa chambre. Ella, elle ne me coupe pas. Même pas quand elle tique un peu en apprenant qu'il avait ce cocard. Un sourire bienveillant, enfantin sur le visage. Moi je la remercie de tout mon cœur. D'être ce genre de meilleure amie. Et ca même si elle avait toute les raisons de m'en vouloir au début.
Je m'en rappelle comme si c 'était hier. C'était au début de la « réconciliation » comme j'aime l'appeler. Je prenais mes marques avec les jumeaux, et me réjouissant de cette relation platonique mais ambiguë avec Alexy. Lui, il n'avait pas de copine, et n'avait pas vraiment l'air d'en vouloir une. Alexia et moi étions les « seules » filles de sa vie après sa mère. Les premières semaines ont les a passées chez l'un ou l'autre à regarder des films, danser, et rire de tout. C'était un de meilleures périodes de ma vie. Je me sentais bien mieux que maintenant. L'amitié qu'il m'offrait ne laisser aucun moment de doute. Puis, un jour, Alexy à dit qu'il voulait nous présenter quelqu'un. Il nous a invité à venir avec lui et sa sœur dans un parc de Paris où je n'étais encore jamais allé. Et il nous a présenté Ella. Je me rappelle exactement de la phrase que m'a murmurée Alexia quand on les a vu s'embrasser :
« C'est qui celle-là ? »
Le truc, c'est que je pensais exactement la même chose. C'est qui cette fille ? Qu'Alexy regarde comme si elle était la septième merveille du monde. Qu'il puisse l'embrasser aussi facilement, me rendait folle. La jalousie s'embrasait dans chaque parcelle inflammable de mon cœur. La douleur de n'être, plus la préférer, la regarder. J'en suis venue au point de rentrer dans le jeu mal-saint d'Alexia, déterminé à la faire disparaître de nos vies. À l'époque, je m'étais persuadée qu'elle n'était pas saine pour lui, qu'il serait bien mieux avec quelqu'un d'autre. Je me cherchais tout simplement une excuse pour les horreurs que nous prévoyons de lui faire. Je dois au moins admettre qu'Alexia était plutôt inventive. Shampoing plein de sable, méchanceté colportée par des autres, fausse haine de la part de leur mère. Pourtant rien ne lui enlevait ce sourire du visage. Non, Ella aimait clairement Alexy, et faire comme si rien ne l'atteignait n'était qu'un piètre sacrifice à côté de l'amour qu'elle lui portait. Pourtant, un jour, j'eus l'idée qui prouva une fois de plus l'amour que je portais à Alexy, même si je ne l'avais assumé pour rien au monde.
J'ai envoyé un message très tendancieux à Alexy en numéro masqué tout en faisant en sorte qu'elle tombe dessus.
Alexia m'a félicité, un peu trop. Et Alexy arrêta de nous parler, dégoûter par nos actes. Ella, elle, elle coupa les ponts, finissant par se dire qu'il était clair que nous ne voulions pas d'elle.
Ma fierté à tenue, le coup pendant une bonne semaine, et la culpabilité maladive à prix le relais ensuite. J'ai envoyé des messages, et des messages. Et puis j'ai fini par aller chez elle, le cœur battant de m'en vouloir par la suite.
J'ai bataillé, attendant plusieurs fois à chaque claquement de porte et de « dégage » de sa part. Et puis j'ai réussi à lui parler, à lui expliquer combien j'aimais toujours ce garçon, mais que je savais au plus profond que ce n'était pas son cas et que ça ne le serait jamais. Qu'elle ne pouvait pas le laisser tomber à cause des coups bas de gamine égoïste et jalouse alors que ça crevé les yeux qu'elle l'aimait.
Maintenant, ma vie, sans elle, lui ou Alexia. Elle n'est rien qu'un ramassis de moment fichu en l'air pour des gens qui n'en valent pas la peine. J'ai besoin d'eux pour être moi, et peut être qu'ils ont besoin de moi pour être eux après tout.
« Est-ce que tu l'aimes ? »
Je sors de ma rêverie quand les yeux de mon amie se posent sur mes joues rosées.
Est-ce que je l'aime ? Non Est-ce que j'aimerais l'aimer ? Passionnément.
« -Non. Je ne pense pas. Je ponctue ma phrase d'un petit soupir en repensant aux deux années de souffrance quand j'étais amoureuse d'Alexy.
-Fais attention, d'accord ? Les yeux de mon ami se posent dans les miens, analysant chaque parcelle de doute qui s'immisce peu à peu.
-J'ai confiance en lui, Ella. Ne t'inquiète pas. »
Je lui embrasse la joue avant de l'enlacer. Avec ce câlin, je la remercie, je m'excuse, j'oublie un peu plus l'amour à sens unique qui m'a fait mal pendant tout ce temps.
**
Le lendemain, un léger grincement de porte me réveille. Autour de moi, je ne vois rien, juste une légère silhouette qui ne peut être qu'un de mes deux amis. Pourtant, quand ma vue s'adapte et que l'heure tardive affichée sur mon cellulaire m'affole, je remarque enfin qui se tiens réellement devant mon armoire, à la recherche d'un de mes biens.
« -Mon dieu qu'est-ce que tu fous là ? Dis-je en resserrant les pans de mon draps.
Ethan me regarde amuser, la même marque violacée plus légère que la veille sur le visage, avant de sortir devant mes yeux un de mes soutiens-gorge.
-Hum. Très jolie. Dit-il, l'examinant sous toutes les coutures du bout des doigts, un sourire pervers aux lèvres.
-Oh mon dieu, Ethan, lâche ça.
Il n'en fait rien, et bien que gênée, je finis par me lever pour enfiler un tee-shirt qui laisse voir mes jambes disgracieuses. Rapidement, j'attrape mon haut de sous-vêtement de son regard amusé pour le jeter dans l'armoire et lui en bloqué le passage.
-Recule ! Je dis, fermement.
-Du calme colonel. Il met ces mains devant comme pour se défendre, amusé de ma réaction.
Moi, je respire fortement, les joues rouges, et les cheveux en bataille. Je dois ressembler à un zombie.
-Maintenant que tu es réveillé, tu as le droit de me dire bonjour Barb'. »
Tandis qu'il approche, je ne peux m'empêcher de rougir. J'aime la façon dont il roule de le « r » de Barb'. Comment il me regarde, quand je deviens rouge. Moi, je trouve ça horrible, mais je crois qu'il trouve ça mignon, et je ne peux m'empêcher de rougir encore plus.
Doucement, le plus naturellement du monde, il vient poser ses mains sur mes hanches et me rapproche de lui avant de m'embrasser. Je crois que je ne m'y ferais jamais. Mais je ne me fais pas prier, et l'embrasse à mon tour tout de suite après.
-Bonjour Barbara.
-Bonjour Ethan.
Un sourire s'affiche sur mon visage, tandis que j'oublis le reste. Il finit par discrètement enlever ses mains, et je sens comme un manque même si proche de lui.
« -J'espère que tu vas mieux. Ça serait dommage de passer ce voyage malade, tu ne crois pas ? Dit-il, en me dévorant du regard.
Je suis un peu perdu avant de me rappeler l'excuse qu'à utiliser Ella pour les pions. Je ris et lui donne une petite tape sur le nez, le laissant m'expliquer la raison pour laquelle il est ici.
Il a croisé Ella ce matin quand elle s'est assis en face de lui, donnant pour excuse ma pseudo-maladie à tout ceux qui se demandait où je pouvais bien être passé. Il a fini par venir me voir, quelques petites choses dans les poches pour m'assurer au moins quelque chose qui fera l'affaire de petit-déj. Je souris et l'embrasse sur la joue pour le remercier, trop gênée pour l'embrasser.
La perspective qu'il n'est pas compris qu'Ella est au courant de tout me rassure. Je finis par manger les gâteaux qu'il m'a ramené. J'attrape quelques affaires, et m'enferme dans la salle de bain.
Et tandis que l'eau chaude coule sur mes épaules, je le remercie de l'avoir mis sur mon chemin, car en ce moment, le poids des complexes s'enlève quelques peu de mes frêles épaule.
Quand on finit par descendre, je remarque une différence. Légère, peut être bénigne. Mais une différence. Quand j'essaye de lui tenir la main, il la retire comme si de rien était et quand on rejoins tous les autres, le regard pesant de Charlotte et amical d'Ella sur nous. Ethan est comme ailleurs.
Oh oui Barbara, il aime surement t'embrasser. Il n'aime juste pas que les autres le sachent.
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