40~me tuez pas, y a des chapitres que j'ai jamais posté


Je clignais des paupières. Quelque chose de blanc se trouvait dans mon champ de vision. Des bruits en sourdine résonnaient autour de moi. Je sentis des mouvements. Ma vue se fit plus nette.

Un bip insistant se fit entendre. Un hôpital.

Ma vue se fit plus nette. Je pris une inspiration et tentais de bouger mes doigts. Cela fonctionna parfaitement. Mes pieds. Ok aussi. Tout semblait allait correctement.

Un mal de crâne assourdissant résonna soudainement dans ma tête et je grimaçais en gémissant. Une silhouette en blouse blanche se précipita à mes côtés. C'était une femme d'une quarantaine d'années au visage sévère.

- Où as-tu mal ?

- A la tête.

Elle hocha la tête. Ma voix était pâteuse, ma gorge et ma bouche complètement desséchées, mes cordes vocales usées.

- De l'eau.

Une autre infirmière arriva et changea mes perfusions, alors que la première me tendit un verre d'eau.

- On va te donner de la morphine. Ça va calmer ton mal de tête.

Je la hochais pour montrer mon approbation et engloutis le verre d'eau.

Un silence apaisant régnait dans la pièce, seulement perturbé par le bruit des machines.

J'appuyais doucement sur mes bras, et tentais de me redresser lentement avec l'aide l'infirmière. Elle réajusta l'oreiller dans mon dos et je soufflais de soulagement en regardant autour de moi. Une machine affichait mon rythme cardiaque. Une infirmière s'occupait de ma perfusion. La porte d'entrée était bleue. Les murs étaient blancs.

Je bus un autre verre d'eau. L'infirmière me sourit.

- Je suis Anyssa. Tu as besoin de quelque chose ?

- J'ai faim.

- Le déjeuner arrivera dans une heure.

Je plissais les yeux et me les frottais. De petites crottes d'yeux s'étaient formées au coin de mes paupières.

- Quel jour somme-nous ?

Elle sourit gentiment en réajustant ma couverture. Je remarquais des bandages entourant mes bras.

- Jeudi 14 juin. Tu es ici depuis 6 jours. Repose toi.

- Qu'est-ce qui m'est arrivée ?

Elle me regarda avec un petit air compatissant.

- Tu as eu un accident de voiture. On a trouvé du GHB à forte dose dans tes veines, de l'exctasy, et différents types d'aphrodisiaques parmi les plus puissants. Egalement de la cocaïne, de la méthanphétamine, de l'héroine à petites doses, et de la majijuana, ainsi qu'une importante dose d'alcool qui aurait pu te coûter la vie. L'homme qui conduisait était saoul et semble d'après les éléments de l'enquête, responsable de ton état. Il est en prison. Les policiers viendront sûrement te poser des questions. Un homme t'as vue et t'as sauvée, un certain Mathieu AFFRA. Il est parti juste après t'avoir déposée. Une jeune fille blonde t'as rendu visite plusieurs fois et a carrément installé son sac de couchage dans la salle d'attente en attendant que tu te réveilles. Tu veux qu'on la fasse venir ?

Je hochais la tête. Elle me sourit et repartit. Amber arriva quelques minutes plus tard, les cheveux en batailles, les yeux rougis, des cernes monstres sous les yeux, et un énorme nounours serré contre elle. En me voyant réveillée elle se précipita contre moi et je la serrais dans mes bras.

Je sentis ses larmes couler dans mon cou et je la serrais plus fort, contre le gros nounours, avant qu'elle ne se recule un peu en reniflant.

Je me décalais sur mon lit, et tapotais d'une main la place ainsi formée à côté de moi.

Elle s'y précipita avant de se blottir contre moi, comme pour s'assurer que j'étais bien là. Aucun mot n'avait été dit. Aucun mot n'avait besoin d'être dit.

Je levais la tête en serrant le nounours contre moi, et vis Arthur, des cernes bleus, appuyé sur l'encadrement de la porte, qui fixait Amer avec fatigue et passion. Ce gars était complètement fou amoureux d'elle.

Amber se redressa dans le lit et me regarda alors qu'Arthur nous rejoignit. Je m'aperçue qu'ils me fixaient tous les deux et levais un sourcil interrogateur.

Elle déglutit.

- Est-ce que tu te souviens ?

- De rien. De strictement rien. Je me souviens être allée en boite avec Antoine. On s'est assis dans le quartier V.I.P., j'ai commencé à boire et puis plus rien.

Arthur me regarda avec sérieux.

- Jason et Antoine t'ont donné de l'ecstasy. De l'aphrodisiaque. Ils t'onr fait boire et fumer les pires drogues qui existent. Antoine t'a emmené dans un des quartiers d'armement de la mafia, caché sous la forme d'un chalet de montagne. Il a couché avec toi. Plusieurs fois. Il t'a emmené dans une salle de poker. Il t'a habillé comme une prostituée. Une famille entière s'est fait tuer, dans ce qu'on appelle la chambre des plaignants le véritable nom de cette salle de poker. Et tu as vomis, avant de t'évanouir. Antoine t'as porté et t'as ramené au quartier d'armement. Il t'a laissé dormir, en pensant que c'est ce que tu faisais. Il a invité des amis à lui. Des mafieux. Et tu t'es réveillée. Ils faisaient tous la fête. L'un d'eux t'as vu. Tu as demandé de l'eau. Il t'en a donné, mais avec du GHB, à l'intérieur. Et il t'a emmené. Antoine s'en est aperçu deux heures plus tard. On t'a retrouvé à l'hôpital. Le gars était trop saoul pour conduire et faire quoique ce soit. Il ne t'as rien fait d'autre.

Je hochais la tête, sans rien ajouter. Amber déglutit et je fronçais les sourcils.

- Il y a autre chose ?

Elle hocha la tête.

- C'est Eleonore. Ta sœur. Elle....

Elle jeta un regard de secours à Arthur qui poursuivit son récit.

- On a découvert qu'elle était une espionne pour le compte des Ikanovitzch. Elle est morte hier, sous la torture de Taylor.

Ma bouche s'entrouvrit de stupeur et une intense tristesse m'envahit. Eléonore était la seule personne qui me restait. La seule famille qui me restait. J'étais désormais seule au monde.

Je déglutis mais refoulais mes émotions, ce n'était pas le moment.

- Le conseil s'est réunit à ton sujet. Tu es trop impliquée, et trop fragile. Soit tu meurs, soit tu intègres la mafia. C'est ton choix.

Je chuchotais doucement.

- Je ne veux pas mourir.

Il leva un sourcil.

- Donc tu choisis la deuxième option ?

Je baissais le regard vers Amber. Elle me suppliait du regard de dire oui. Alors je hochais la tête. Je n'avais plus rien à perdre dans cette histoire. Au contraire, j'avais tout à gagner.

- Bien. Tu passeras les tests d'intégration dès que tu seras rétablie. Si tu réussis tu iras à l'Imprégnation en septembre. Trois mois d'entraînement intensifs avant de pouvoir porter notre insigne.

- Et si j'échoue ?

- Tu mourras.

Je déglutis. Ca paraissait à la fois facile et impossible.

Arthur sortit son téléphone et sortit pour téléphoner. Amber me regarda.

- Je suis contente que tu aies dit oui. Tu vas faire partie de la famille.

Je ricanais.

- Plutôt sanglant entre eux les frères et sœurs.

Elle pouffa.

- Ce sont leurs hormones !

Nous rigolâmes vraiment cette fois-ci. Et puis très vite le calme revint. Amber resta à mes côtés, et Arthur revint l'embrasser pour lui dire qu'il repartait. Mon affaire avait visiblement remué toute la haute sphère de leur chère mafia.

Le médecin arriva et m'expliqua que mon bras gauche avait été sévèrement brûlé durant l'accident et que j'en garderai sûrement une cicatrice conséquente. J'avais quelques côtes cassées, et une énorme fracture à la jambe. Mon corps était couvert de bleus et de blessures superficielles, ou plutôt profondes mais sans danger, qui me faisaient horriblement souffrir.

Mon repas arriva et je dévorais tout le plat en quelques minutes.

La nuit finit par tomber. Je n'étais pas parvenue à fermer l'œil. Amber s'endormit sur mon épaule. Les infirmières passèrent s'assurer que tout allait bien avant la nuit.

Je jetais un coup d'œil à la fenêtre. Les étoiles semblaient me narguer.

Les images repassaient en boucle dans ma tête. L'hôpital était silencieux. Obscur.

On pouvait entre le bruit des grillons à l'extérieur. Amber émit un petit ronflement.

La lune était pleine. Blanche. On aurait dit du nacre. On aurait dit qu'elle se moquait.

Tu n'arrives pas à dormir n'est-ce pas ? et tu sais pourquoi... Ça ne partira pas Jen. Ça te hantera toute ta vie.

Je fis taire cette voix et changeais de position pour trouver le sommeil, sans succès. Mon regard tomba sur le réveil.

Deux heures et demi du matin.

Les yeux grands ouverts je regardais le plafond.

N'importe qui à ma place n'aurait eu aucune difficulté à dormir.

Si seulement je n'étais pas entraînée à résister à ces produits.

Evidemment, qu'ils ont fait effet. Aucun entraînement ne peut contrer ce qu'on m'a donnée.

Mais il a contré autre chose.

J'aurais pu m'endormir tranquillement si ce que j'avais dit à Arthur et Amber était vrai.

SI j'étais parfaitement programmée pour ne rien ressortir.

Quelque chose cloche dans ces deux cas.

Je pourrais fermer les yeux. Je pourrais dormir en paix.

Si seulement je ne me souvenais pas. 

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