29~Mafia, avec un grand M (partie 1)


Je sortis de la chambre, décidée à passer une bonne soirée et croisais Amber. Je m'arrêtais aussitôt et sifflais d'admiration.

Elle portait une robe d'un bleu royal et des talons de la même couleur avec des bijoux en diamant et un collier étincelant. Arthur, à côté d'elle, portait un costume de la même couleur et une cravate assortie, avec une chemise blanche. Ils étaient splendide, et en imposant un dress code blanc et dorée, ils étaient sûrs de se démarquer.

Elle rigola et s'approcha doucement de moi.

- Tu es prête pour ton premier gala de la mafia Piratando ?

- Je crois. Ils diffèrent des autres ?

Elle me fit un petit sourire.

- Plusieurs choses : si quelqu'un te propose une coupe de champagne, tu ne l'acceptes pas. Si quelqu'un que tu ne connais pas t'abordes alors que tu es toute seule, tu ne lui parle pas. Même si ça te coûte, essaie de rester un maximum avec Antoine, il est très respecté et saura te protéger. Ce soir c'est l'élite, la crème de la crème de la mafia Piratando. Des gens arrogants, cruels, froids, et prétentieux. Kurt Smith sera présent durant l'annonce, mais pas pendant le repas, cependant dès que tu le vois, baisse la tête en permanence et ne le regarde jamais en face. Ne t'étonnes pas de voir les serveurs se mettre au sol, ils sont d'un grade inférieur et doivent saluer plus profondément. Même chose pour Jason, le bras droit de Kurt, mais lui tu ne baisse la tête que pour le saluer et après tu peux la relever. Pour le plan de table tu seras à côté d'Antoine et de Ryan CHOWLIN. Ne discute avec lui seulement par politesse, mais évite la discussion, ce mec est un pervers sadique, il dirige le réseau de prostitution. Et même si tu ne le veux pas, ne refuse pas la main d'Antoine sur ta cuisse. C'est une manière de signifier que tu es sous sa protection, et donc, intouchable. Un seul faux pas peux te coûter la vie Jen, alors fais attention s'il te plait.

Je frémis et lui souris.

- Je vais essayer t'inquiètes. Donc je reste tout le temps collée à Antoine ?

- C'est ça. D'ailleurs le voilà.

Je levais les yeux au ciel. Je suis sûre qu'elle a manigancé ça.

Le milliardaire s'approcha de moi avec un sourire moqueur alors que je le fusillais du regard.

- Prête beauté ?

- Non.

Je grognais.

- Allez, ne t'inquiètes pas, je ne te toucherais pas ce soir.

Je grimaçais.

- Jamais tu veux dire.

- Tu me le demanderas avant poupée.

- Enfoiré.

- Sûrement. C'est l'heure d'y aller poupée.

- Et arrête de m'appeler poupée !!

Il rigola et passa sa main derrière ma taille et entra dans la salle derrière Amber et Arthur.

Du violon électronique, à la fois moderne et classique, résonnait dans l'immense pièce, conçue dans un style moderne et antique.

De grandes arabesques et de gigantesques piliers montaient jusqu'au plafond, d'un travail sans pareil, et d'un blanc pur.

Le plafond quant à lui était recouvert d'une fresque monumentale représentant le symbole de la mafia Piratando avec élégance et froideur à la fois. Le lustre était gigantesque et d'un profond noir mat qui s'accordait avec l'ambiance.

Une immense table allongée recouverte d'une nappe noire, coupait pratiquement la salle en deux , et était entièrement dressée de vaisselle, noire, les seuls détails colorés, enfin blanc, étaient les diamants qui parsemaient les couverts.

Les personnes présents se tenaient toutes droites comme des i, et affichaient un masque froid et effrayant, tout en arborant fièrement leurs bagues signifiant qu'ils faisaient partie de la mafia.

Tout ceci me fit froid dans le dos, et je resserrais ma prise sur le bras d'Antoine qui me rapprocha de lui alors que les regards se posaient sur nous.

Je vis quelques personnes chuchoter entre elles, il n'y avait pas beaucoup de femmes à part deux ou trois qui semblaient aussi froides que toute la glace de l'Antarctique.

C'était compréhensible, la place de la femme, surtout au sein de ces organisations, était souvent dénigrée, et les filles qui avaient réussie à avoir leur place dans cette pièce devait être particulièrement cruelles et fières d'elles. Elles semblaient ainsi très respectées et formaient, semblait-il, un petit groupe solide.

Antoine me guida vers un groupe d'hommes qui se tenait un peu à l'écart et j'écarquillais les yeux.

Des milliardaires. La moitié du gratin d'Hollywood et des tapis rouge était là, arborant la même bague qu'Antoine au doigt. Je lui jetais un regard interrogateur et il se pencha pour me répondre.

- C'est la bague des parrains et alliés de la mafia.

Je faillis m'étrangler. Je peux rentrer chez moi et faire mes valises, là, cette mission ne sert plus à rien.

On est tous foutu.

Je me contins cependant, consciente d'être dans la gueule du loup et pris un air assuré.

Antoine resserra sa prise avant de s'incruster littéralement dans le cercle. Ils tournèrent tous la tête vers nous et affichèrent des sourires sympathiques. Ils serrèrent la main d'Antoine avec respect avant de poser le regard sur moi, et de le détourner très vite en voyant la main du milliardaire autour de ma taille.

Je poussais un soupir inaudible, pressentant que j'allais m'ennuyer.

Des serveurs entièrement vêtus de doré circulaient tel des robots autour des invités alors qu'Antoine discutait un peu. Je le laissais faire, me désintéressant complètement de la conversation quand trois personnes débarquèrent dans la salle et je me figeais.

Jeff BEZOS, Bill Gates, et Steven Spielberg.

(N.d.a. Pardonnez moi, chers stars, je vous aime...)

Ils se dirigèrent vers nous alors que j'avais la bouche ouverte de sidération.

Je rêve sur place là ?

Antoine se retourna et fit un grand sourire à STEVEN SPIELBERG.

Il prit dans ses bras STEVEN SPIELBERG.

Il dit « Ça fait longtemps mon pote » à STEVEN SPIELBERG.

Il se tourna vers moi sans doute pour me présenter et s'étonna un instant de ma béatitude avant de comprendre et de se mettre à rigoler.

- Steve, voici Jennifer, ma petite amie, il était sérieusement obligé de me présenter comme ça ? Elle est un peu abasourdie pour le moment, mais ça va se régler.

Il me regarda et me sourit avant de me tendre la main.

- Bonjour chère Jennifer. Ravie de te rencontrer.

J'ai beugué.

- M....eu......Mhhhh....euh....

Il rigola et salua Antoine avant de se diriger vers un groupe de cinquantenaire au fond de la salle.

- Tu respires Jen ?

- Je ne sais pas.

Il rigola et me reprit par la taille pour aller saluer d'autres personnes. Je vis un nombre incalculable de personnes célèbres et de criminels recherchés, quand soudain, un gong retentit et tous les gens présents s'approchèrent doucement de la table.

Antoine me dirigea vers nos places, proches de la tête de table, donc d'Amber, mais nous ne nous assîmes pas. Ce fut à ce moment que je me rendis compte qu'un balcon surplombait la pièce quand les portes qui menaient s'ouvrirent en grand.

Amber et Arthur se plantèrent en bout de table, présidant l'assistance, au moment où Kurt Smith débarquait sur le balcon. Je suis sûr qu'il doit se sentir très puissant.

Il était vêtu d'un simple tee-shirt noir et d'un jean, rempli d'armes.

Je baissais la tête, à l'égal de toutes les personnes présentes alors que les serveurs s'agenouillaient au sol.

Antoine en profita pour me murmurer à l'oreille :

- Pendant leur annonce, si tu vois des gens s'agenouiller ou enlever leur bagues ou ce genre de chose, tu ne bouges pas, même si moi je le fais aussi. Tu restes debout la tête baissée d'accord ?

- Oui.

Il cessa de parler au moment où le plus grand criminel du monde prenait la parole.

Enfin, prendre la parole.

- Arthur, grouille toi, j'ai pas que ça à foutre.

Celui-ci hocha la tête avant de se gratter la gorge et de déclarer simplement.

- Nous allons nous marier.

Et Amber de rajouter.

- Et je suis enceinte.

La plupart des membres mirent un genoux à terre dans leur direction, dont Antoine, mais un seul releva la tête et déposa sa bague sur son assiette.

Chaque personne de l'assistance se tendit et je devinais ce qui se passait.

Amber et Arthur avait fait une déclaration, ceux avec le genoux au sol étaient d'accord, celui qui était debout était contre. C'était sans doute à Kurt de déclarer sa décision. Et elle fut implacable.

Il sortit son flingue et le pointa sur le mec avant de tirer d'un coup sec.

Il ne fit aucune autre réflexion et sortit du balcon.

Aussitôt, des serveurs vinrent nettoyer le cadavre, et la foule se précipita autour d'Amber et d'Arthur. Mais, étant située à deux places d'elle, je fus la plus rapide, en même temps qu'Antoine.

- C'est fantastique, c'est merveilleux !!! Tu vas être maman !!!

Elle rigola en me tapotant le dos et se fit assaillir par tout le gratin de mafieux enjoué.

Ce cirque dura exactement, cinq minutes, à la seconde près, quand tout le monde reprit un air froid et se dirigea vers sa place. Arthur et Amber s'assirent, nous invitant tous à faire de même.

Une fois tout le monde installé, les lumières s'éteignirent, et je sentis les serveurs passer derrière nous pour allumer les chandelles disposées sur la table.

Celles-ci n'éclairaient que ton visage et ton assiette, donnant un aspect lugubre à la situation, me faisant frissonner.

Je sentis la main d'Antoine sur ma cuisse alors que tous les bruits de la pièce s'éteignaient.

Dans le noir, le silence, et la lumière effrayante des bougies, entourée d'une cinquantaine des mafieux les plus dangereux au monde, je déglutis sévèrement en positionnant ma main sur celle d'Antoine pour me rassurer.

Cela peut paraître étrange mais... là j'ai peur.

Je le sens pas ce dîner.


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