28~mafia avec un petit m


- FAN-TA-STIQUE !!

Nous nous laissâmes retomber sur le canapé du milliardaire, entourées de nos sacs, et essoufflées.

- Il n'y a pas d'autres mots ! Arthur va m'engueuler pour avoir grillé sa carte mais bon...

Nous éclatâmes de rire, en contemplant les sacs autour de nous. Prada, Gucci, Chanel, Dior, Guess, Lou Boutin, Mickael Kors, Louis Vuitton, Karl Lagerfeld, Kelvin Klein.....

Des dizaines de marques, une cinquantaine, si pas une centaine, d'achats à nous deux. On s'était défoulée.

- Tu restes dormir ce soir ?

Dormir ici signifie revoir Antoine. C'est bon pour la mission, mais après la scène du début d'après-midi , j'avais plutôt envie de l'éviter.

Dans le pire des cas, il ne se passe rien, et dans le meilleur, tu couches avec lui.

C'est marrant, moi j'aurais plutôt dis l'inverse.

- Yap, si tu veux !! Mais je dois prévenir Thomas.

- C'est ça ! Vas-y, appelle ton sex-friend avec ambiguïté, mais évite les conversations gênantes devant moi s'il te plait !

Je levais les yeux au ciel et sortis mon téléphone de ma poche avant de composer le numéro de mon coéquipier.

- Jen ?

- Salut ! Je rentre pas ce soir, je dors chez une amie.

- Mais il n'y avait pas Koh-Lanta ce soir ?

Traduction : tu es chez Antoine ?

- Si, mais je l'enregistrerais.

Traduction : Oui et tu ne dois pas déranger.

- Okay , à plus !

- A toute !

Je raccrochais et reportais mon attention sur Amber qui me regardait avec une petite moue déçue.

- T'es vraiment pas drôle ! Aucun mot d'amour rien !

Je levais les yeux au ciel.

- On est pas en couple en Amber et je suis pas amoureuse de lui. C'est juste....

Je marquais un temps d'hésitation.

- On se connaît depuis tout petits, on a traversé toute notre adolescence ensemble, la mort de mes tuteurs aussi... Fin bref, il est un peu comme mon pilier, mon port d'attache tu vois ? Et puis on a grandi, et c'est devenu un peu plus bizarre parce qu'on ne se quittait pas, on était super proches, et il nous est souvent arrivés de coucher ensemble, en faisant semblant de tout oublier le lendemain. Mais je n'ai pas de sentiments pour lui. C'est juste... étrange, une attirance sexuelle je dirais.

- Pour toi peut-être, mais lui il est amoureux de toi. Je l'ai vu à l'aéroport, la façon dont il t'a regardé... On aurait dit qu'il venait de voir la septième merveille du monde.

Je fis la moue mais à l'intérieur de moi c'était le délire.

De un, qu'il soit amoureux de moi ne fait pas parti de sa couverture. Alors, et si il l'était vraiment ? Mais ça n'est pas possible car il est un agent non ? Je sais bien qu'il n'a pas subi ma formation anti-sentiments, mais tout de même... Il a dû apprendre à ne pas en ressentir non ?

Je suis très mal placée pour ce genre de choses en tout cas. J'en parlerais au boss.

Oui sauf que si tu lui en parles, il va retirer Thomas de la mission.

Pas con. Le retirer serait vraiment suspect mais...

Pfff, ça se trouve Amber se trompe, et a mal vu c'est tout.

Je me fais des films pour rien.

- Je ne pense pas. Il me l'aurait dit non ?

- Sauf si il avait peur d'essuyer un refus, ce qui aurait effectivement été le cas.

Je soupirais avant de me décider à changer de sujet, mal à l'aise avec la conversation.

- Sinon, toi et Arthur tout roule ?

Elle eut un petit sourire en coin avant de se mordre la lèvre et de secouer la tête.

- Oui, oui. Ce soir par contre, on fait une grosse soirée avec la famille et les gens important du milieu parce qu'Arthur a une annonce à faire. Tu es évidemment invitée. Le dress code c'est blanc et doré.

Je sifflais en regardant ma montre.

- C'est à quel heure ?

- 20h.

- Tu as conscience qu'il est 17h ?

Elle se figea avant de se précipiter à l'étage.

- Fouille dans ma penderie et va t'habiller dans la chambre d'amis !! Il y a tous les produits qu'il faut là-bas !!

Et elle claqua la porte de sa salle de bains, me laissant abasourdie dans sa chambre.

Je repris mes esprits et choisis dans son dressing une petite robe blanc moulante avec une grosse ceinture dorée, des escarpins dorés et une paire de bracelet de la même couleur.

Je me dirigeais ensuite vers la chambre qu'elle m'avait désignée et commençais à me préparer.

Je me colorais quelques mèches en doré, couleur que j'enlèverais demain, et me fis un soin du corps. Je m'épilais avec soin, hors de question d'avoir des poils, et passais un vernis doré vêtu d'un design blanc sur mes ongles.

Je me maquillais ensuite d'un fin trait de crayon brun pour souligner mes yeux et mes cils, et d'un fard à paupière blanc qui se dégradait doré. Je passais un fond de teint assez pâle, ne voulant pas être trop bronzée et un blush frais et rosé. Je colorais ma bouche d'un doré pétillant et brillant et rassemblait mes cheveux en chignon avec des rubans dorés, laissant mes mèches colorés encadrer mon visage .

Je me contemplais dans le miroir en souriant avant de placer un bracelet de paume en diamant quand je sentis quelqu'un entrer dans ma chambre.

Je me retournais et vis Antoine, vêtu d'un costume blanc époustouflant, d'une cravate et de chaussures dorés, adossé à l'embrasure de la porte.

Son regard lourd passa sur mon corps, et j'eu soudain un peu chaud avant de le contempler à mon tour.

Il avait légèrement dompté ses cheveux fous, ne le rendant que plus sexy et je dus me faire violence pour ne pas me mordre la lèvre devant cette beauté.

- Salut beauté.

Je haussais un sourcil à l'entente de ce surnom en enfilant mes chaussures.

- Bonjour connard, qui t'as permis de m'appeler comme ça ?

- Je me le suis permis moi-même. J'ai tous les droits, tu es ici, chez moi Jen, tâche de t'en souvenir.

Je levais les yeux au ciel.

- Amber n'a jamais songé à déménager ? Ça m'éviterait de croiser ta gueule de connard tous les jours.

Il rigola et s'approcha de moi en dépliant son poing. A l'intérieur se trouvait un magnifique collier, dont la chaine était une branche de feuilles en argent, et le pendentif un immense joyau doré.

Je levais les yeux sur lui, surprise.

- Amber veut que tu le portes.

J'acquiesçais et allais le prendre mais il m'en empêcha et se mis dos à moi. Il fit passer le collier autour de mon cou, en prenant soin d'effleurer ma clavicule de ses doigts, me faisant légèrement frissonner et me l'attacha derrière ma nuque, alors qu'un tremblement parcourait ma colonne vertébrale jusqu'à mon bas-ventre. Vu le sourire mesquin qu'il afficha, il dut s'en rendre compte et en profita, comme toujours pour me le faire remarquer.

- Bah alors, il est n'est pas là Thomas ?

- T'es jaloux ?

Je fis un sourire joueur à son encontre et il me le rendit.

- Non, mais c'est avec moi que tu trembles de plaisir, pas avec lui.

Et il sortit d'un seul coup de la pièce, me laissant là, désemparé dans la pièce.

- Pauvre con, murmurais-je pour moi-même, mais il n'avait pas tort.

Les sensations que Thomas et Antoine me faisaient ressentir étaient très différentes l'une de l'autre. D'un côté, c'était doux et protecteur, de l'autre charnel et dangereux.

L'exacte opposé l'une de l'autre.

Je soupirais et me regardais dans la glace.

Belle, brillante, enflammée.

Tout ce que Jennifer WALLES est. Tout ce que j'aurais aimé VRAIMENT être.

Et pour la première fois depuis le début de ma carrière, je regrettais d'être une espionne.

La plupart des gens de mon âge, vont à l'université, s'amusent, font leurs première fois en tant qu'adultes, bossent leurs exams, vont à des fêtes, se saoulent, connaissent l'amour, fêtent Noël avec leurs proches, organisent des fêtes, ont un petit job pour payer leurs études...

Pour la plupart, leur plus grosse préoccupation est de savoir si Charles machin truc voudrait bien sortir avec eux, ou de savoir si ils ont réussis leur dernier examen.

Pour la plupart, la chose la plus importante à laquelle ils pensent sans cesse c'est de savoir s'ils sont bien coiffés.

Pour la plupart, ils ont chien, un frère, ou une sœur, des parents aimants mais qu'ils considèrent comme relous, des amis par milliers.

Pour la plupart, ils sont peut-être même en train de s'organiser le voyage de leur vie.

Pour la plupart ils profitent de leur jeunesse, sans même se rendre compte des danger extérieurs.

Ma mère et mon père ne m'ont jamais aimés, préférant pour je en sais quelle raison Eléonore. Quand ils ont commencé à devenir fous, ma sœur les a suivi dans un délire psychotique, qui après la mort de Noah, s'est transformé en tendances schizophrènes. Elle a du être interné, et je me suis retrouvé seul au milieu de deux parents malsains et tordus qui se fichaient royalement de moi.

Quand j'ai été recruté par l'agence, j'ai vu cela comme une seconde chance, une seconde chance d'être heureuse.

Je me suis laissé faire, le boss m'a dit que tout irait bien.

J'ai fait exactement ce qu'ils m'ont dit de faire, plaçant toute ma confiance en eux.

Moi, je les voyait comme des sauveurs, eux comme un atout de choix. Avec du potentiel.

Alors ils m'ont transformée. Ils m'ont enlevé mes émotions, mes sentiments, mes peurs, tout, tout ce qui pouvait être une faiblesse.

Ils m'ont changé en monstre et je me suis laissé faire.

Mon regard se porta encore une fois sur le miroir en face de moi.

Belle, brillante, enflammée, fougueuse.

Ce que j'aurais voulu être.

Ce que je ne serais jamais.

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