23~Surprise
Cela faisait quatre semaines que j'étais enfermée dans cette hôpital à l'odeur de désinfectant. Amber me rendait visite tous les jours et se sentait très coupable de ce qui m'était arrivée.
Nous étions jeudi, et il ne me restait plus que deux semaines dans cet enfer blanc. Je hais définitivement le blanc.
L'infirmière passa me voir, vérifia si tout allait bien, comme tous les matins, et évidemment, rien ne clochait. Manquerait plus que ça, tient.
Je jouais sur candy-crush sur ma tablette en m'ennuyant à mourir quand Antoine débarqua dans la chambre avec mon portable. Je me redressais d'un bond, en voyant son visage fermé. Il devait sûrement avoir des nouvelles de l'enlèvement d'Amy.
Il soupira et s'installa à côté de moi avant de me regarder longuement.
- Alors ?
Il me tendit l'appareil.
- La seule chose que je peux te dire, c'est que ce sont effectivement les Ikanovitzch qui ont enlevés Amy et qui t'ont tiré dessus. Mais on cherche encore. Mais une fille s'est introduite chez toi cette nuit. J'ai d'abord cru que c'était toi, sauf que tu étais toujours dans ta chambre.
Je haussais un sourcil, amusée.
- Tu as piraté les caméras de mon appartement et de ma chambre ?
Il me fit un charmant sourire et repris son sérieux.
- Tu la connais.
J'allumais l'écran et me figeais. Les cheveux, les yeux, le teint, même jusqu'aux plus fin traits. Il y a une seule chose qui me différencie de cette fille. Un élément que je reconnaitrai entres milles.
Mais c'est impossible. Ça ne se peut pas.
Je rigole nerveusement. On dirait une folle.
- Ce n'est pas possible, ce n'est pas possible, ce n'est pas possible.... je chuchote.
- Jennifer ? Tu la connais ?
On dirait une psychopathe. Réellement. An truly psychopath. Je me lève, arrache tous mes fils, et sort du lit. Il faut que je sorte d'ici.
- Jennifer ! la voix froide d'Antoine m'interpelle mais je l'ignore en rassemblant mes affaires.
- Je dois partir.
Ma voix est froide, dépourvue d'émotions. Elle ne peut pas m'avoir retrouvée. C'est littéralement impossible. Je me souviens encore de quand elle est partie. Elle m'a regardée droit dans les yeux en me jurant qu'elle me retrouverait et que l'on serait à nouveau ensemble. Que plus rien ne nous différencierait. A part ça. Ce grain de beauté en dessous du menton.
J'ai tellement peu de souvenirs.....
Et puis j'ai changé de nom, je fais partie de l'organisation la plus secrète qui est jamais existé. Il est IMPOSSIBLE, tout simplement, qu'elle est pu me retrouver.
Ce n'est peut-être qu'une simple coïncidence...
Non?
Je hèle un taxi et il me dépose jusqu'à chez moi. Je descends aussitôt à la cave et rappelle mon Boss.
- Jennifer ?
- Trois choses. Amy a été capturé par les Ikanovitzch il y a quatre semaines, on m'a également tiré dessus, autre acte des Ikanovitzch, et une fille qui me ressemble comme deux gouttes d'eau vient de s'introduire dans mon appartement.
- Je suppose que tu as chargé Antoine du cas d'Amy et de ta fusillade ?
Je hochais la tête.
- Tu as une idée de l'identité de ton sosie ?
- Je ne vois qu'une seule hypothèse.
Il fronça les sourcils et sortit de la pièce quelques minutes. Il revint dis minutes plus tard, une expression grave sur le visage.
- Ton hypothèse est confirmée. Fais attention Jennifer, et éradique-la. Tu n'es pas obligée de la tuer mais....
- Je le ferais.
Et je raccrochais, me replongeant dans mes pensées. Je remontais dans mon appartement et m'affalais sur le canapé. Il n'y avait aucun intérêt à retourner à l'hôpital maintenant.
Son come back me turlupinait.
A vrai dire, je ne savais pas si je devais sauter de joie, pleurer, trembler de rage, ou rester neutre. Après tout, nous ne nous sommes pas vus depuis nos 5 ans et la seule chose qui me restait d'elle dans ma mémoire était ce grain de beauté et ses yeux profondément identiques aux miens. Elle était un peu comme une étrangère maintenant.
Je me demandais bien où elle avait pu aller.
J'ai un peu peur de la voir en vrai après toutes ces années. Je me souviens que c'est au moment de son départ qui avait suivi la mort de Noah, que mes parents avaient commencés à sombrer. Leur couple s'est brisé et ils n'ont plus jamais été les mêmes.
Dans ma famille, j'avais toujours été la fille peu désirée, l'accident. Noah était l'ainé, c'était le garçon choyé.
Elle, elle était la petite fille dont ma mère avait rêvé, sage et obéissante.
Et moi la fille que l'on n'avait pas voulue, j'étais tout juste bonne à ramasser les poubelles.
Noah m'adorait, lui, et c'est uniquement grâce à mon frère que j'ai pu passer mes premières années dans le bonheur.
Il avait un jour réussit à convaincre ma mère de m'accorder un peu d'attention, et de ce jour, je devint " la fille de rechange".
On m'enseigna les mêmes choses qu'à elle. Et je devins plus forte, plus belle, plus épanouie. Ma mère commença alors à m'apporter l'attention que toute mère apporte normalement à son enfant.
Je crois qu'elle nous considérait, à l'époque, comme son unique source de joie, car c'est l'époque où mon père a commencé sa paranoïa, et sa violence. J'avais quatre ans. Un an après, mon frère mourut sous ses coups et elle fit une crise démentielle. Ma mère, en pleurs, l'emmena voir un médecin, tandis que moi je baignais dans le sang de mon frère.
Le lendemain, ma mère revint sans elle. Elle a parlé avec mon père et plus personne, à partir de cet instant, n'a plus jamais reparlé d'elle. Noah aussi, devint, à cette époque, un sujet tabou.
Ma mère évacua sa colère dans le sexe, mon père la délaissais, et moi, confrontée à des nuits de cauchemars à cause de ce qui c'était passé et des jours d'horreur, dus à mon asociabilité et à l'ignorance de mes parents. Ce fut l'une des périodes les plus terribles de ma vie, et elle dura trois ans, jusqu'à ce fameux jour.
Après mon intégration à l'agence, je m'aperçus bien vite que ce que j'avais pris pour de simples querelles d'écoles, était prioritairement dû à mon manque de savoir-faire dans la vie en société.
Les quelques amis que je m'étais fait ont vites déguerpis à cause de mes pensées noires que je ne cessais de ruminer chaque jour.
Mon entrainement avait commencé et j'étais doué. Très doué. On m'apprit à devenir plus froide que je ne l'étais déjà, à faire obstacle à toute formes de sentiments, à éviter les tentations, et très vite, je devins la meilleure dans mon domaine. Mon cerveau n'était branché que sur une seule fréquence : remplir la mission. Et peu importe ce que cela engendrait. Les conséquences étaient des détails minimes sur lesquels je n'avais qu'une maigre préoccupation, si non aucune.
Le contact avec les autres, et l'exposition au monde extérieur me fit récupérer l'infime humanité dont j'avais besoin pour remplir mes missions.
Je n'étais alors, ni joviale ni froide. Juste une machine souriante. Une machine pour tuer.
Toutes mes missions furent remplies avec succès, et très vite, on m'accorda le prestigieux titre de meilleur espionne de l'Amérique.
Mon existence devint alors un secret d'état, alors que même que le meurtre de mon père avait fait le tour de mon pays, et encore aujourd'hui, seules 18 personnes connaissent ma véritable identité et mon histoire. Enfin non. Car il n'y a que moi qui connaisse l'histoire entière. Je ne l'ai jamais raconté complétement.
Et c'est ainsi que je suis devenue, Jen, Jenny, ou bien Jennifer. Tueuse. Espionne.
Et surnommée D par tous les membres de l'agence. D comme Death. Mon habilité à tuer m'a fait devenir une légende, une idole pour les enfants en apprentissage, un exemple, un modèle à suivre.
Tous les enfants de l'agence qui sont en apprentissages ont un passé sombre et triste. Il s'est toujours passé quelque chose dans leurs vies qui les a propulsés ici. Sinon ils seraient encore avec leurs petites familles, heureux et bien au chaud.
Car certes, ces enfants mènent une vie hors du commun. Mais elle est remplie de tant de danger que les morts durant les entrainements sont fréquents.
C'est pour cette raison que seuls les enfants n'ayant plus rien à perdre sont choisis. De fait, ils ne manquent à personne. Cela peut paraitre macabre, mais au fond, c'est parfaitement compréhensible.
Pas de problème, de mensonges, de chantage..... Les agents sont indestructibles et n'ont aucun point faible d'ordre moral.
Ils sont formés pour ça. Comme je l'ai été.
Perdue dans mes pensées et toute à ma réflexion, je suis sortie de mon assoupissement par la sonnerie de la porte.
Je soupirais et me levais en baillant.
Je sais qu'Antoine est pressé de savoir ce qu'il m'a pris mais je n'ai pas l'intention d'accélérer lepas pour autant. Quel mensonge je vais encore devoir inventer...
J'ouvris la porte en soufflant mais me figeais aussitôt.
Sur mon palier, se trouvait une fille exactement identique à moi. Avec un grain de beauté sous le menton. Elle esquissa un rictus dans ma direction.
- Salut sœurette.
Eléonore. Ma sœur jumelle.
Hyyyyyyy
Cette fois-ci je prends le temps de vous faire une petite note d'auteure!
Première chose: le chapitre 24 arrivera dimanche prochain
Deuxième chose: je suis désolé si je n'arrive pas à répondre à tous les commentaires, mais vous êtes de plus en plus nombreux à m'écrire et les notifications arrivent par vingtaine, ce qui me complexifie la tache.
Néanmoins, je tiens à vous dire à grand merci pour votre soutient vos votes et vos commentaires.
LPT a environ 25 000 vues, on a passé le cap des 1 000 votes !!!
Alors un grand merci à tous !
Je vous dis à la semaine prochaine!
Bizz
Alex <3
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