Chapter 5

je sais j'ai mis du temps, mais voilà la suiiiite *^*

           

Le lendemain matin, la première chose qui avait forcé mes yeux à s'ouvrir, furent les grincements rauques et répétitifs du saule Cogneur qui s'était mis à s'en prendre à un jeune oisillon. Le soleil était à peine levé, ses rayons prenant toujours une teinte rouge clair et rosée. La neige avait durci, et j'avais donc l'impression d'être allongé à même la glace d'une patinoire. Mes doigts et mes pieds étaient engourdis mais pourtant je ne mourrais pas de froid. Entre mes bras, j'avais quelque chose qui me tenait vraiment chaud, il s'agissait d'une jolie flamme rougeoyante posée au fond d'un bocal en verre. Autour du bocal, la neige avait assez fondu pour que je puisse observer les terres gorgées d'eau mais pourtant sans aucune vie végétale y grandissant. La personne qui avait glissé cette chaleur bienfaitrice devait surement être l'animal qui m'avait laissé dormir contre lui. J'avais un instant pensé qu'il puisse s'agir de mon Parrain, après tout j'avais l'impression d'être contre un chien, invisible certes, mais un chien. De plus il avait peut-être lui aussi trouvé une cape d'invisibilité et s'était changé en sont Animagus. Mais cette hypothèse ne resta pas longtemps d'actualité. Car Sirius savait qu'ici il n'allait pas être jugé ou envoyé aux Aurors, alors il n'aurait pas eu à se cacher. Je ne savais pas quoi penser mais étrangement, je pensais à Malfoy alors que je grimpais peu à peu hors du trou, grimaçant alors que mes doigts engourdis s'accrochaient avec difficulté aux rebords. Mais pourtant, j'avais réussi à monter jusqu'à la surface et tremblant de froid j'étais reparti avec ma cape invisible.

Une fois à l'intérieur, tenant toujours le bocal chauffant entre mes doigts bleuis, j'avais senti la douce odeur d'un petit déjeuner de Poudlard. Cela faisait un plaisir fou de se dire que j'allais me réchauffer le ventre et sans même réfléchir je m'étais dirigé vers la grande salle pour aller prendre mon petit déjeuner. Les grandes tables étaient de retour à l'intérieur et la table de professeur était en grande partie désertée. Il n'y avait là que le professeur Dumbledore et ce détestable Professeur Rogue qui me regarda rentrer en pyjama comme si j'étais un fou sorti tout droit d'un asile. Evidemment j'avais caché sous ma chemise de pyjama ma cape d'invisibilité, et ce même si je savais que le directeur avait connaissance de son existence. Or, Rogue était toujours un homme détestable qui aurait absolument voulu me rendre fou avec toutes ces accusations, parfois légitimes mais souvent à tort. Je devais aussi avouer que nous l'avions aussi accusés à tort et plus d'une fois mais il était si détestable, lui et son gros nez.

Alors que je prenais place derrière mon assiette habituelle, j'avais entendu le directeur s'exclamer et rire un instant. Il pointa ensuite du doigt mon pyjama et tapota l'épaule du maître des potions.

« Nous devrions faire une soirée pyjama ce soir ! tous viendraient diner en pyjamas ! Professeurs compris ! »
« Pardon, Professeur Dumbledore ? » s'offusqua Rogue en ouvrant ses yeux en grand, relevant ses paupières d'une couleur cireuse.
« Oui, c'est une très bonne idée ! » le vieil homme se leva et éleva lentement ses mains vers le plafond avant de frapper dans celles-ci « Ce soir mes chers élèves, venez diner en pyjama, ce sera très amusant, je compte sur vous. »

Tous les regards, c'est-à-dire très peu comparé à d'habitude, se tournèrent vers moi et me jugèrent. Je savais que cette idée folle venait de moi mais je n'avais qu'une seule envie ce matin et c'était de manger. Je pris donc une grosse cuillérée de porridge et comme à mon habitude j'avais ignoré les autres. Il fallait pourtant que je trouve une occupation et je me mis donc à simplement fixer la flamme qui tournoyait au creux de ce bocal de verre et de métal. Rien ne laissait deviner son origine, sa provenance, pas même une empreinte ou un seau. Rien, il n'avait ni de marque ni d'usure. Il me faisait simplement penser à l'un de ces bocaux dans lesquels Tante Pétunia mettait son sucre de canne avant de les déposer sur une étagère assez discrète et haute pour que Dudley soit découragé à y planter sa cuillère à soupe. C'était vraiment un objet qui semblait moldu. Mais connaissant cette école, cela devait simplement être un objet quelconque qu'un des élèves ou des professeurs avait dû acheter dans un marché aux puces sorciers.

Après avoir fini mon verre de jus de citrouille, je pris mon bocal entre mes bras et j'avais réajusté ma chemise de sorte à ce que la cape ne m'échappe pas. C'est ensuite sur le chemin de la sortie qu'un viole noir et fluide me boucha la vue. J'avais eu, par réflexe, un mouvement de recul alors que simplement j'avais trouvé face à moi le maître des potions et non un détraqueur qui me terrifiait tant. En réalité, je n'étais pas non plus serein. Ce professeur passait son temps à me parler d'un air hautain si assimilable à celui de Malfoy et il passait le plus clair de sa vie à me hurler dessus, jamais il ne m'avait parlé comme un professeur normal à son élève. J'étais exécrable à ses yeux et je le savais.

« Monsieur Potter, quel plaisiiir, de vous voir. »
« Bonjour Professeur Rogue. »
« Que tenez-vous entre vos mains ? »
« Un bocal avec une flamme à l'intérieur. »

Il émit un rire hautain alors même que sa bouche était fermée. Le son se manifesta alors par son nez comme un immense trompète de cire jaune et pointue. Je n'aimais pas cet air qu'il prenait et je savais qu'il essayait de me faire comprendre que j'avais fait quelque chose qui lui avait déplut.

« Vous n'avouerez donc pas ? »
« Quoi ? Que devrais-je avouer ? »
« Que vous m'avez dérobé ce bocal ! »

Je m'étais immédiatement tendu en regardant ce que je tenais entre mes doigts. Etait-il vraiment en train de me tirer les bretelles pour un vieux bocal en verre, et ce alors que je n'ai rien dérobé ? Je savais que j'aurais dû rester calme, peut-être lui rire au nez, mais j'avais toujours eu cet instant de révolte et mon sang se mis immédiatement à bouillir dans mes veines.

« Je n'ai rien volé. Ce n'est qu'un bocal ! »
« Un bocal qui m'appartient et que j'avais acheté avec mon argent Monsieur Potter. Si vous voulez des fournitures scolaires allez donc au village le plus proche vous acheter vos vieilleries, en attendant celle-ci m'appartient. »

Il me prit le bocal d'entre les bras et se hâta de disparaître de ma vue. Je me mis donc à longuement soupirer en le voyant, sa cape se gonflant derrière lui alors qu'il marchait le plus vite possible vers les cachots... les cachots que j'avais d'ailleurs visités la veille avec cette vieille fouine de Malfoy. D'ailleurs il était où le furet aujourd'hui ? Il n'était pas à la salle de petit déjeuner et je ne l'avais pas vu depuis la veille et notre dernière conversation. J'aurais voulu savoir si sa douleur persistait. D'ailleurs, j'avais beau ne pas connaître le monde sorcier, mais je savais reconnaître quelque chose de louche quand je l'avais devant les yeux. Sa douleur au genou ce n'était pas anodin et j'étais sûr qu'il avait dû se faire mordre par un loup garou ou une chose du genre. Sinon, pourquoi aurait-il si peur que les élèves l'apprennent ou alors pourquoi Hagrid lui-même prenait sa défense ? C'était forcément cela, et si j'avais tort que l'on me coupe la main ! pour une fois j'étais sûr de moi et je savais qu'avec cette information j'allais pouvoir enfin être libéré de ses moqueries incessantes.

Or, je n'étais pas encore dans une idée de vengeance et j'avais vraiment envie de sortir et de... de vivre comme un sorcier normal, ou presque. Je pris donc une rapide douche chaude qui m'aida à oublier les courbatures que m'avaient imposées le froid, je mis ensuite un vêtement chaud ainsi qu'une de mes capes les plus chaudes, bonnet et gants de rigueur évidemment. J'étais fin prêt pour aller rapidement visiter le village de Pré-au-lard et je savais que j'allais bien y trouver quelque chose. je pris en premier ma bourse, ensuite j'avais quitté le dortoir, entendant à nouveau grogner la grosse dame qui m'avait hurlé que je poussais son tableau trop fort et ce sans la prévenir. Ils auraient dû trouver un autre tableau moins casse pieds, bien que le chevalier de je-ne-sais-plus-quoi n'était pas non plus un ange et virait souvent à l'insupportable. Enfin bon, au moins j'avais pu atteindre le hall sans grands soucis.

« Potter ! » et voilà les soucis du jour. Je m'étais lentement tourné et j'avais soupiré.
« Malfoy... »
« Où-est-ce que tu vas ? »
« Pré-Au-Lard, je vais aller acheter des friandises pour Hedwige »
« Oh, ton stupide Piaf... je peux venir ? »

Le paradoxe dans ses paroles me rebuta et je me sentis presque bouillir de rage à sa demande. Or, son regard presque désemparé, ennuyé jusqu'au possible me dit soupirer et accepter. Je n'étais jamais contre un peu de compagnie et surement que lui non plus sinon il n'aurait pas demandé à venir. Nous prîmes donc la route vers le village en contre bas. D'où nous étions nous ne pouvions voir que des toits couverts de neige et quelques cheminées fumaient légèrement. J'avais en réalité vraiment envie de passer chez Honeyducks pour acheter quelques friandises. Des chocogrenouilles pour les partager avec Ron à son retour. D'ailleurs il me manquait énormément, et ce même si nos conversations ne volaient pas haut. Je voulais simplement jouer, rire, faire des batailles de boule de neige et j'avoue que nos séances d'insultes sur Malfoy me manquaient aussi. Nous essayions toujours d'être originaux et ce même si Hermione nous disait parfois d'arrêter. Dans son comportement, parfois, je croyais sincèrement qu'elle était folle de cet idiot aux cheveux peroxydés. Quand j'y pensais, j'avais le cœur qui gonflait et la poitrine également, comme si j'étais horriblement en colère contre elle. J'étais fou de rage qu'elle puisse ressentir quelque chose pour lui mais chaque fois je pensais au fait qu'elle avait osé tenter de lui briser le nez. Sa fuite à ce lâche m'avait d'ailleurs drôlement fait rire et ce même si j'avoue avoir été légèrement été inquiet pour son nez. Pas que j'avais peur qu'il n'ait le nez éclaté, j'avais juste peur d'avoir des problèmes avec son père... son père... qu'est-ce qu'il me rebutait aussi...

Je ne pouvais m'empêcher de me demander comment la vie de Malfoy avait pu être. Horrible ? je ne pensais pas. Certes il avait été élevé dans l'idée que les moldus étaient des monstres mais ses parents devaient être aimants. Il n'avait jamais manqué de rien, il avait toujours eu de l'amour de leur part, et au vu du fait qu'il adorait sa mère il avait bien dû vivre énormément de choses avec elle. Il semblait vraiment respecter son père, aimer du plus profond de son cœur sa mère, et c'est sur ce point que je me basais pour dire qu'il était un enfant heureux, dans une famille heureuse. J'aurais tellement voulu en dire de même, mais non, j'étais là à marcher aux côtés d'un blond détestable, regrettant la mort de mes parents. Comment ce monstre au visage reptilien avait-il osé penser qu'il pouvait détruire la vie de milliers de personnes ainsi ? Je ne comprendrais surement jamais comment fonctionnent les monstres cruels qui envahissaient l'humanité.

« Tu as l'air malade, Potter. »
« J'ai passé la nuit dehors. »
« C'est idiot, même de ta part. »
« Je le sais Malfoy... j'ai été pris de curiosité. »
Il resta silencieux un instant, donnant un coup de pied dans une pierre solitaire la renvoyant dans un fossé « Curieux de quoi ? »
« Hagrid hier a creusé un immense trou. Je ne savais pas à quoi il pouvait bien servir et j'ai voulu savoir quand j'ai vu du mouvement à l'intérieur. »
« Et qu'as-tu trouvé ? »
« Rien de bien intéressant. »
« Tu te moques ? Hagrid cache quelque chose dans la cour du château et tu ne t'y intéresse pas ? J'irai voir, j'espère que je trouverai de quoi le faire renvoyer ! »
« Garde tes mesquineries pour toi tant que tu es en ma présence s'il-te-plaît... »

Il pencha son visage blanc, presque émacié par surement la fatigue, et me fixa un instant. Il semblait intrigué par ma réaction. Il devait s'attendre à ce que je hurle, que je me révolte et lui dise qu'il était monstrueux, or je ne pensais pas à cela. Je me demandais si cette créature... c'était pas Malfoy...

« Pourquoi tu vas à Pré-au-lard aussi ? » avais-je demandé en plissant les yeux
« Acheter des nouvelles fournitures scolaires. »
« T'as fait quoi des autres ? »
« Cassées ou perdues... »
« Pourquoi c'est pas convainquant ? »

Il haussa les épaules et se mura dans son silence, pour ne pas changer les bonnes habitudes. Ce silence régna donc jusqu'à l'arrivée au village glacé. Les boutiques étaient à peine ouvertes en fait, les vitres étaient même gelées et certains apothicaires s'amusaient à lancer des sorts dégivrants dessus pour qu'on puisse voir l'intérieur des boutiques. Je fus donc émerveillé par cette vie si particulière que je n'avais que trop peu connue. Je me sentis donc accélérer le pas alors que j'enfonçais plus fortement mon bonnet sur mon crâne. Je m'étais immédiatement dirigé vers la boutique portant le nom 'Honeyducks' et je m'étais collé à la glace pour regarder les différents étales. Tout était si beau à l'intérieur, coloré et sucré.

« Malfoy on y va ! »
« Pourquoi j'irai là-dedans ? »
« Pour te dérider. Tu es vraiment triste à voir et puis le vert te file un teint affreux. »

Je me mis à rire avant de pousser la porte de la boutique et donc faire tinter la clochette de l'entrée. J'avais souri à ce son cristallin alors que la boutique était animée par toutes sortes de sorts qui faisaient voleter les friandises et qui les animaient dans des tressautements. Les couleurs et les odeurs de sucre me firent alors sourire et je ne pus me retenir de m'enfoncer entre les rayonnages pour lire les descriptions de toutes les friandises. Mes mains se dirigèrent alors dans toutes les boîtes de friandises pour les choisir. Or, une main blanche, couverte d'une peau diaphane, alors que les doigts fins étaient d'une pâleur comparable aux flocons de neige fraîche, vient s'accrocher à mon poignet et m'empêcha de prendre n'importe quoi entre mes doigts.

« Prend pas ça avec tes doigts nus, ça va te les brûler. C'est des sucreries que tu donnes pour faire des mauvaises blagues, par pour te faire plaisir. »
« Oh, alors je devrais prendre quoi ? »
« Des chocogrenouilles ? C'est toujours bon ! »
« Eh bien c'est que du chocolat au lait, pas de quoi faire des bonds. »
« Oui mais elles, elles en font. »

Il ria doucement avant de prendre un grand paquet en contenant trente. Il semblait hilare, fier de sa blague alors que j'avais juste esquissé un petit sourire. Je pris donc également un paquet de grenouilles chocolatées avant de choisir un paquet de Dragées Surprises, et de bonbons qui vous faisaient pousser des cris d'animaux. Je ne retenais jamais leurs noms mais cela ne comptait pas vraiment, j'aimais juste m'amuser. Je payais donc le tout avec quelques pièces d'or avant de suivre Malfoy qui était parti pour visiter un magasin qui vendait des parchemins et autres bouteilles d'encre. Il acheta donc un paquet de différents parchemins haute gamme, des plumes et enfin, il prit plusieurs bocaux de verre. Mon cœur se serra immédiatement alors que je le vis les déposer sur le comptoir et les payer. S'il manquait de bocaux... était-il celui qui m'en avait laissé un la veille au soir... je n'avais plus de doute, Malfoy cachait quelque chose de vraiment louche et je voulais savoir de quoi il s'agissait. Pourtant, lorsqu'il se mis à rire doucement et me mener vers la boutique répondant au nom de 'Zonko'. Il disait vouloir acheter des choses stupides pour piéger ses amis mais lorsqu'il prononça ce fameux mot « amis » il sembla se figer alors qu'il prenait des pétards mouillés.

« Ça va pas, Malfoy ? »
« Non rien, j'hésitais juste... et si c'était une mauvaise idée ? non je vais éviter les farces. »

Il reposa le paquet choisi plus tôt et toussota légèrement. Je sentais qu'il n'était pas dans soné tat normal et je n'avais pas envie de me moquer de cela. Je ressentais également la solitude et je savais lire sur son visage qu'il le vivait également. Depuis quand ses gorilles idiots ne lui suffisaient plus en tant qu'amis ? je suis sûr qu'ils n'avaient jamais suffi. Qui pourrait se plaire à passer son temps avec des idiots aux gros bras qui passent leurs temps à ne rien faire et à juste... vivre et respirer avec leurs grosses narines... je pris donc sa manche noire et après avoir légèrement tiré dessus il se décida à me suivre jusqu'à l'extérieur. Là, je l'avais pris avec moi jusqu'au bar le plus proche pour nous acheter à chacun une belle biérobeurre. Il ne l'avait pas refusée et la sirota lentement avant de tapoter la table de bois où nous nous étions installés avec le bout de son ongle.

« Ce soir on fait une soirée pyjama, tu le savais ? »
« Non, qui a eu cette idée stupide ? »
« Dumbledore. »
« Etonnant... »
« Ce n'est pas stupide, on pourrait rire. »
« Qui, 'on' ? »
« Tout le monde, toi, moi et les autres élèves restants. »
« Potter, personne s'amuse à Poudlard, on s'ennuie à mourir pendant les vacances, c'est un fait. »
« Je le sais mais ce n'est pas une raison pour ne pas tenter de s'amuser. Si ? »

Le grand blond haussa juste les épaules avant de se noyer dans sa boisson. Il n'avait pas l'air de m'écouter, juste de s'écraser sous les regards des autres consommateurs d'alcool dans la pièce. Je savais bien que nous étions connus pour être deux ennemis mais cela n'empêchait que nous pouvions boire ensemble. Si ? Il est vrai, si je n'étais pas seul je n'aurais simplement pas été en sa compagnie et si Ron avait été là nous nous serions moqués de « cet idiot de Malfoy qui était encore une fois horriblement seul. » Je n'avais plus le droit de me moquer de lui de la sorte. Il était détestable, mais dans un sens je détestais m'abaisser au niveau de ses deux gorilles. Tant pis, j'allais devoir mettre de côté ma haine.

« Draco... Tu sais, je ne te jugerais pas si tu me disais ce que tu as... »
« Potter, n'essaies pas de sympathiser... »
« Je veux juste t'aider... pourquoi toujours refuser ? »
« Car je ne veux pas te voir arriver avec ton rouquin me recracher au visage tout ce que je t'aurais dit. »
« Je ne parlerais à personne de ce que tu diras maintenant. »
« Très bien. Tu le sais bien je te déteste. »
« Et c'est réciproque, continue quand même. »
« Ok au moins c'est clair. Bon... » Il se gratta un instant la nuque avant de reprendre « J'ai jamais fait de soirée pyjama avec qui que ce soit. »
« C'est tout ? tu te moques de moi ? »

Il ria doucement en redressant son visage vers moi. Ses yeux mercure étaient plissés alors qu'il touillait doucement sa chope. Il devait bien se moquer de moi alors que j'avais été idiot à vouloir mettre de côté nos différences. On se détestait et ça n'allait pas changer, en tous cas pas de son côté et il s'obstinait à m'énerver.

« En réalité, Potter. J'ai l'impression d'être seul même en compagnie de qui que ce soit. Et je n'ai jamais fait de soirée pyjama non plus. »
« A quoi te servent Grabbe et Goyle ? »
« A faire peur aux binoclards balafrés. »
« Je te déteste. »

Il se mis à rire alors que je plissais doucement les yeux. Il m'énervait celui-là c'est fou mais exécutez le !

« Grabbe et Goyle sont vraiment là pour faire fuir les autres. Qu'ils n'essaient pas de me faire la vie dure. »
« C'est pas tes amis ? »
« Pas vraiment. Parfois on rit ensemble, mais c'est rare. Ils rient souvent pour t'humilier et je dois avouer que mon humour est très limité. Il se résume à des « Toujours pas de quoi te payer une nouvelle robe Ron ?! ». J'avoue que c'est puéril. »

J'étais atterré, Malfoy venait vraiment d'avouer qu'il avait un comportement affreusement puéril ?! non j'avais les oreilles sales cela ne pouvait réellement arriver.

« Non, en réalité c'est très drôle je ne peux pas dire le contraire. » il se mis à rire alors qu'étrangement soulagé j'avais soupiré.
« Et Pansy ? »
« Elle est dingue de moi mais je supporte plus ses roucoulements incessants. »
« Pourquoi tu la repousse. Ça doit être une jolie fille, enfin je suppose. Pour moi c'est une vipère. »
Il me répondit par un rire et un haussement d'épaules. « Elle m'ennuie. »

Je ne savais que répondre à cela alors j'avais juste gardé le silence en faisant tourner mon index autour de ma chope encore pleine. Je devais avouer que le silence en compagnie de Malfoy était intéressant. On n'avait plus à écouter toujours les mêmes commérages, vous pouviez juste... vivre. Je regardai alors la vie des autres qui riaient, hurlaient ou se bouffaient le nez. Il était encore tôt et un vieil homme dans le fond semblait déjà bien altéré par l'alcool. Il me faisait doucement sourire alors que le sien était troué par le manque de dents. Il chantait des chansons paillardes ce qui faisait grogner ses voisins qui tentaient de voire un verre de rhum tranquillement. Non, c'était définitivement drôle.

« Rentrons, j'ai fini moi. »
« J'ai même pas commencé ! » avais-je protesté

Pour une fois, Malfoy ne se leva pas pour me laisser tout seul. Il resta face à moi jusqu'à ce que je termine mon verre jusqu'à la dernière goutte. Ensuite, nous rentrâmes et étrangement, ce ne fut pas en silence. Il s'était mis à me raconter que souvent Rogue lui mettait des bonnes notes car il connaissait son père. Il parla souvent de son père d'ailleurs. Il me raconta sa rencontre avec sa mère, ria en pensant au fait qu'il se comportait toujours étrangement lorsqu'il aimait. Je devais bien avouer que sur ce point je comprenais son père. Face à Cho j'étais souvent le plus grands des idiots et je n'avais jamais réussi à lui dire clairement que je l'aimais. Enfin, je ne savais pas vraiment non plus si je l'aimais vraiment et depuis qu'elle ne cesse de prendre la main de Cédric j'ai une envie folle de lui hurler au visage. J'étais envieux je le sais...

« Et c'est comme cela que j'ai eu mon Hibou. »
« Je vois, c'est une drôle d'histoire mais elle nous a occupé tout le chemin du retour. »
« Certes. Bien, bonne journée Potter. A ce soir au souper. »
« Viens en pyjama hein ! »
« Moui, je porterais tout de même un peignoir. »
« Rabat-joie ! »
« Bien bien, juste le pyjama. »

Il me sourit doucement avant de disparaître dans ses cachots alors que j'avais rejoint ma partie du château. La reste de la journée passa sans grand intérêt. J'étais juste ennuyé de devoir attendre jusqu'au soir. Mais à vrai dire, après une sieste et un déjeuner à base de gâteau au chocolat j'avais vite atteins le soir. Je pris alors mon plus beau pyjama vert sombre. Je ne le portais jamais car il était aux couleurs des serpents mais je devais avouer que je voulais piéger Malfoy. Je mis ensuite au bout de mes pieds mais chaussettes rouges et or. Je voulais garder mon emblème sur moi, c'était plus appréciable. Je mis ensuite mes chaussons noirs et je pus me dire que je pouvais aller diner. Mais, avant de partir, j'avais pris avec moi mes sucreries pour me dire que peut-être nous allions jouer à table, je l'espérais juste du moins. Et enfin, j'étais parti.

La porte de la grande salle passée, un rire discret m'échappa. Face à moi, s'étendait une grande table en bois. Au bout, le professeur rogue habillé d'une grande robe noire et d'un chapeau de nuit avait les bras croisés. A ses côtés, la Professeur McGonagall ne cessait de dire au Professeur Dumbledore que son idée stupide alors qu'elle se cachait sous un grand peignoir vert olive. Le directeur lui, portait une robe bleue nuit, ses lunettes en forme de demi-lune, et il avait opté pour un superbe chapeau pointu en toile bleue. Et c'est alors, que mon regard tomba sur un Malfoy au regard amusé. Il était assis à côté du professeur Rogue et il fixait ma tenue avec intérêt. En effet, nous avions eu la même idée. Il portait un pyjama rouge sombre et ses cheveux blonds parfaitement coiffés étaient écrasés par un masque de sommeil or. Je ne pus alors que m'asseoir à ses côtés et sourire d'un air complice. Ce sourire je l'avais étrangement retrouvé sur le visage du directeur qui nous invita à nous remplir le ventre.

« Joli pyjama Potter. »
« Pareillement, Malfoy. Pourrais-tu me passer cette superbe miche de pain » avais-je répondu sur un air supérieur qui le fit doucement ricaner.
« Tiens, et t'étouffe pas avec hein. Ça serait bête, puis César serait fâché. »
« Ne t'en fais pas, je sais manger moi, Malfoy. » je ne pus m'empêcher de rire pourtant lorsque je l'entendis prononcer le nom de César. Je savais qu'il ne connaissait ni son rôle ni son existence mais sa tentative de m'imiter me fis rire doucement.

Après un repas étrangement agréable, Malfoy pointa du doigt mon sac de friandises. Il me regarda d'un air donc complice que je lui rendis rapidement.

« On se fait une soirée friandise ? j'ai une boîte personnelle dans mon dortoir. »
« Oui pourquoi pas ! »

En à peine quelques minutes nous étions donc assis sur son lit à choisir quelle friandise prendre en premier. Evidemment, les classiques grenouilles furent les premières à être déballées et les paquets jonchèrent toutes rapidement le sol en pierre sombre. Les prochaines furent les dragées qui avaient brulés, asséchés ou ravis nos palais. Je ne pouvais que rire devant le regard dégoûté ou amusé du blond platine qui faisait absolument tout pour éviter de manger les friandises.

« Tu crois que c'est un bon goût celui-là. Sens le Potter, tu as un plus gros nez. »
« Fourre le toi dans le tien non mais ! j'espère qu'il sera au sang de troll tiens ! »

Il se mis à rire et avala tout rond la dragée pour ne pas avoir à sentir le goût et la technique me fit sourire. J'allais dorénavant l'utiliser lorsque nous devions jouer avec Ron. Les prochaines, étaient les différents bonbons qui faisaient pousser des cris étranges. J'avais eu la malchance de tomber sur un qui me fit tousser le cri d'un singe en colère alors que lui, sans grande surprise, se mis à siffler comme une vipère en colère. Or, les sons étranges ne nous firent que rire jusqu'à tard dans la nuit. Nous n'avions plus que la lune comme compagnon mais cela ne comptait pas. Pour une fois pendant ces vacances j'avais ris, et je ne m'étais soucié de rien.

Lorsque nos stocks furent vides, et nos estomacs trop pleins de sucre, il m'autorisa à aller me coucher dans l'un des lits des serpents et je ne pus que sourire grandement. Je ne voulais pas à nouveau embêter cette casse pieds de grosse dame et passer la nuit chez les Serpentard n'avait pas été si désagréable. Au contraire. Le souffle de Malfoy me berça, je n'étais plus seul et cela me fit du bien et ce même si mon pire ennemi m'avait accompagné dans une nuit de fous rires. Je ne regrettais pas. Absolument rien même.

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