Chapter 10

Trois ans plus tard

« Veuillez, si vous le voulez bien, ne pas vous précipiter, vous couper la parole et être mal polis. Ce jeune garçon a vécu beaucoup. »

Etrangement, un silence plat vint envelopper la pièce sombre dans laquelle j'avais été envoyé alors que tous les journalistes avaient simplement pris leurs plumes à papotes et patientaient que je monte sur l'estrade. Sans grandes convictions, j'avais tout de même accédé à leurs demandes et je m'étais mis devant l'assemblée. Tous semblèrent frétiller, comme des poissons hors de leurs bocaux, alors que les gardes les faisaient s'asseoir, se taire et cesser de hurler. Malheureusement cela n'y fit pas grand-chose et tous s'étaient mis à hurler à tue-tête des milliers de questions. « Donnez-nous plus de détails sur la mort de Dumbledore ! » ; « Comment s'est déroulé le combat final ?! » ; « Pouvez-vous nous expliquer comment vous avez bien put vaincre un mage si puissant du haut de vos 18 ans ?! » ; et bien d'autres du même ressort. Je n'osais qu'à peine observer l'audience alors que tout semblait s'intensifier, et que cette conférence de presse ne devienne un réel brouhaha incompréhensible, un mélimélo de questions aussi blessantes que stupides et d'ordres venant des gardes.

Finalement je n'avais pas pu en discuter avec eux, je n'avais pas même pu les saluer, qu'on m'évacua et qu'on me pria de rentrer en sécurité. Ils disaient que cette conférence de presse était finalement une mauvaise idée et que je ferais parvenir mes réponses par lettre aux différents journaux si j'en avais envie, cela semblait plus logique du point de vue des Aurors. J'étais d'accord avec eux, je n'avais aucune envie de voir qui que ce soit après cette guerre infâme. Tant de choses avaient d'ailleurs changé suite à la venue d'Ombrage, et tout s'était accéléré. Dumbledore avait été tué sous mes yeux en haut de la tour d'astronomie -même si j'essaie encore de me rassurer en me disant qu'après avoir bu un poison ce soir-là il était condamné. Mais j'avais aussi vu Draco fuir, je m'étais vu le poursuivre lui et son parrain, crachant des insultes et des sorts de magie noire contre le Prince de sang-mêlé. J'avais ensuite parcouru des dizaines de contrées perdues en Angleterre, cherché des Horcruxes immondes qui m'avaient coûté de la santé, du temps, de la vie. J'avais revu Malfoy cette dernière année, il m'avait sauvé la vie et ne m'avait pas dénoncé et ce même s'il savait qu'avec ses parents Mangemorts il en avait tout intérêts. Mais il ne l'avait pas fait malgré le fait qu'il avait été embrigadé de force dans ce courant de pensée. Il en a été libéré dès la mort du mage noir, et j'ai su qu'il était rentré dans son manoir si luxueux. Avec l'aide de ses parents, ils l'ont remis à neuf, tant de monde en parlait qu'il était devenu une aussi grosse icône que moi. Sauf que lui, c'était dans le mauvais sens. Tous jugeaient à l'unanimité que lui et ses parents méritaient une place à Askaban comme tous les Mangemorts, les loups-garous et les monstres qui ont osé tuer de très jeunes sorciers lors de la bataille de Poudlard. Entendant l'appel du peuple, le ministère a jugé qu'il était temps pour eux d'être jugés et nombre de leurs biens avaient été confisqués. Le procès était dans une semaine, et moi, des mois même après la bataille, je n'avais pu me sortir la mort et la détresse de la tête.

J'étais devenu aussi fragile que possible, même les journaux se régalaient d'images aussi tristes à voir qu'à vivre, de moi, perdu et traînant les pieds. Cela faisait grimper la sympathie des sorciers, mais je m'en fichais depuis que j'avais vu tant de morts, tant de belles personnes être tristes, perdre la vie ou simplement changer. La mort qui me brisait chaque nuit lorsque j'allais me coucher était celle du Prince de Sang-Mêlé. Je repensais chaque fois à ces souvenirs que j'avais regardé dans la pensine, que j'avais encore dans une fiole sur une étagère, brillant et voletant lentement. J'en voulais alors à mon père d'avoir été un stupide gamin sans cervelle, j'en voulais à Rogue d'avoir été stupide sur certains points, de ne m'avoir rien dit. Et parfois je me demandais s'il me détestait réellement, si mon visage trop proche de celui de James Potter le répugnait tant, ou s'il voyait en moi autre chose qu'un être puérile, incapable de voir au travers de ses yeux, de ses gestes pourtant parfois si louables. Je lui devais la vie, mais cela simplement car il aimait ma mère. Mais malgré cela je ne pouvais pas lui en vouloir, il avait tout fait pour me sauver, il s'était opposé à Dumbledore que je tenais tant en estime par amour pour feu Lily Potter. Il avait le cœur pur, et ce même s'il avait cru un instant en ce Tom Jedusor, séducteur hors pair et menteur pour son bien. Il avait été si rejeté qu'il n'avait eu que lui. Mais à présent, je me questionnais, si mon père n'avait pas été si idiot avec lui, si le monde et ses parents ne l'avaient pas détesté, aurait-il était un membre de l'Ordre du Phénix le plus pur et le plus dévoué ? J'en étais certain.

Enfin j'arrivais à mon appartement, toujours accompagné de deux Aurors responsables de ma sécurité, qui surveillaient nuit et jour la porte d'entrée de mon bâtiment, s'assurant que rien ni personne ne puisse venir me blesser. Je les remerciais donc silencieusement avant de retourner dans mon appartement. Dans un coin de l'entrée j'avais laissé traîner des dizaines de lettres de fans depuis déjà des mois, dans un autre, j'y balançais mes pompes, et étrangement j'y avais laissé les chaussures que je portais lors de cette année charnière, cette année où le monde semblait revenu en paix. Je ne les avais pas lavées et c'était très bien ainsi, elles me rappelaient que tout est éphémère, et la preuve se trouvait dans cette relation sentimentale, qui avait à peine duré quelques mois avant que tout ne change avec Malfoy. Je ne la regrettais pas, mais je savais bien qu'il s'agissait d'un passé lointain, un amour d'adolescents, des adolescents qui voulaient refaire le monde mais qui tous deux eurent le monde sur leurs épaules. Il avait dû me protéger tout en protégeant ses parents, et moi ? moi j'avais du protéger les sorciers, me sacrifier. Mais cela, comme je le disais, appartenait au passé et je ne voulais plus y penser. Je m'étais alors dirigé vers mon salon où dormait un chat errant qui savait toujours passer par ma fenêtre et que j'avais décidé d'adopter. Je l'avais donc laissé, laissant mon manteau traîner sur l'assise d'à côté avant d'aller à la cuisine. Là, patiemment, attendait une chouette à ma fenêtre. Je la voyais faire sa toilette alors que la lettre à sa patte était ornée par le seau du ministère. Soupirant donc le plus fort possible je l'avais laissé entrer. Elle était venue se poser sur la table grisée pour s'ébrouer et chiper dans un paquet de biscuits éventré. J'en avais donc profité pour prendre la lettre et la lire à la voix basse.

« Cher Monsieur Potter.
Le ministre serait très honoré de vous compter parmi les jurés lors du procès de la famille Malfoy. Nous prenons cette disposition particulière car vous le savez, le procès est bien médiatisé et si vous n'y êtes pas il est certain que les journaux en feront toutes leurs unes. Le ministre juge alors que votre présence apporterait de l'espoir à la famille ainsi qu'aux sorciers. Le jugement serait alors impartial. Veuillez recevoir, mes salutations distinguées. »

J'avais lentement replié la page et déposée sur la table. J'avais haussé les épaules. Cela ne me coûtait rien d'y aller, après tout cela donnerait peut-être une chance à cette pauvre famille de finir derrière les barreaux avec leur proche parent Black déjà parmi les Détraqueurs. Et puis, cela me permettait de revoir Malfoy et peut-être retrouver un repère après que les Weasley ne me haïssent suite à la mort de Fred et la mort du très cher Professeur Lupin et sa femme. J'étais un peu mal vu, et Hermione, elle, était partie vivre en France loin de nous. J'étais donc seul et je savais que Draco aussi. Je savais que cela ne pouvait être que positif. Ce soir-là, étrangement, j'avais été moins mélancolique, j'avais fini mon plat et j'avais même trouvé la force de prendre une bonne douche avant de dormir. J'avais lentement effacé les images de disputes de la journée, cette conférence de presse et je m'étais mis au lit. Le chat s'était roulé en boule contre mon ventre, ronronnant lentement alors qu'en contre-bas, j'entendais une boîte de nuit moldue siffler de la musique forte et dont je devinais le caractère excitant. J'avais longuement soupiré, cela faisait des années que je ne m'étais pas amusé. Je m'étais donc levé, laissant la place chauffée au chat tout mince, et je m'étais habillé. Simplement, sans chichi ni de tenues affriolantes, juste un t-shirt et un pantalon. Je m'étais ensuite dirigé vers la porte d'entrée de la boîte de nuit où patientaient déjà un bon nombre de jeunes personnes. Mais ce n'étais pas grave, de toutes manières moi j'avais ma baguette et je savais persuader les videurs avec son aide. Or, je n'eu pas même à l'utiliser que le colosse dans l'entrée me laissa entrer, zieutant mes yeux verts d'un air amusé. J'avais alors pu passer le bar, évitant tout alcool pour m'asseoir sur une banquette face au DJ, regardant le monde rire, danser, s'amuser, alors que j'étais là comme spectateur. Cela faisait un bien fou de voir des sourires, des visages qui ne se tournaient pas vers moi car j'étais le sauveur et le Survivant. Non, j'étais normal, un garçon comme un autre qui frappait la table au rythme de la musique. Mais c'est alors que mon cœur sembla se décharger de toutes substance. De l'autre côté de la salle se trouvait une touffe blonde si claire, si lisse, si longue que mon corps sembla fondre. Sur des jambes tremblantes je m'étais alors levé, m'appuyant sur la table avec le peu de force que j'avais. C'est ensuite très lentement que j'avais rejoint l'endroit où il m'avait semblé le voir, ce Malfoy si habituellement hautain et si frais. Mais je ne voyais qu'un couple de jeunes femmes s'embrassant timidement, deux jeunes garçons riant autour d'un verre, et une porte dérobée et sombre. J'y avais vu rapidement le mot « toilettes » inscrit sur la porte noire avant d'y entrer. A l'intérieur, le sol collait et les urinoirs dégageaient une odeur d'urine qui venait friser les narines. J'avais alors enfoncé mon nez au fond de mon col et j'avais marché le long des lavabos. Je l'avais cherché, j'avais même regardé sous les portes pour voir des pieds mais les cabines étaient également vides. J'avais dû rêver. C'est alors perturbé que j'étais sorti, et que j'avais décidé que je devais être trop épuisé pour être dans un bâtiment si coloré, si rempli de flashs et de musique forte. J'étais rentré.

De la semaine je n'étais pas sorti en fait, j'avais juste regardé depuis ma fenêtre si je reverrais cette touffe blonde apparaître pour entrer dans le club, mais jamais il n'avait pointé le bout de son nez. Et alors que plus le procès approchait, plus je me disais que je n'avais fait que délirer, où qu'il flash de lumière avait changé la couleur de cheveux d'un garçon au hasard dans la foule. J'étais déçu, c'était étrange mais ainsi. Il avait, après tout, était mon premier et dernier baiser, premier et dernier amour. Et grand damne, je le pense, de la Ginny que j'avais connu dans mes dernières années à Poudlard. Mais cela n'importait plus à présent, je devais simplement me présenter au ministère pour cette audience et juger Malfoy, impartialement. J'avais donc enfilé ma robe de cérémonies, c'est-à-dire celle repassée, et j'avais transplané jusqu'au ministère. J'avais immédiatement atterri dans une zone lisse du hall et j'avais pu marcher dans les couloirs, sans mes Aurors et cela faisait un bien fou. J'avais monté et dévalé des dizaines de marches en marbres, tourné dans près d'une centaine de couloirs avant d'enfin me trouver devant la bonne salle d'audience. J'avais observé longuement la porte qui affichait le numéro « 15 » et j'avais souri. C'était ici le ministère m'avait fait parvenir une missive la veille pour m'indiquer l'étage et la salle d'audience. C'est alors que j'avais entendu une exclamation dans mon dos. Lentement, sans vie, je m'étais tourné vers le son et je m'étais crispé. La mère Malfoy me fixait, les poings liés alors qu'elle n'arrivait plus à faire un pas après l'autre. Cela attira le regard d'acier de son fils, qui du haut de son mètre quatre-vingt, vint planter ses yeux dans les miens. Il avait perdu une teinte, ses doigts étaient abîmés ainsi que ses poignets, alors que ses lèvres gercées et grisée témoignaient d'une déshydratation évidente. Mon cœur se serra à cette vue mais je ne pus commenter, parler ou juste leur dire que je n'étais pas là pour les enfoncer, mais ils furent emmenés dans la salle d'audience. Je dus alors y entrer également et rejoindre mon siège. J'avais réussi à être en retard.

« Ah Monsieur Potter, je suis heureux de vous compter parmi nous. » murmura le juge avant de s'éclaircir la voix. « HUMHUM. Nous voilà prêts. Nous sommes ici pour juger Lucius Malfoy, Narcissa Malfoy et Draco Malfoy, accusés de contribution avec le Mage noir lors de la période sombre. Veuillez lire les accusations en détail s'il vous plait Minerva. »

C'est avec surprise que je vis le Professeur McGonagall réciter, la mort dans l'âme, tous les chefs d'accusations. Il s'agissait de fortes allégations et même si certaines me semblaient vraies, Draco ne vacilla pas d'un cil. Il bombait simplement le torse, me regardant de cet air maladif mais fier. Il attendait juste le verdict, et j'étais sûr de lire dans ses yeux que vif ou mort, cela ne changerait pour lui. il se fichait d'aller à Askaban ou non, il était déjà mort depuis longtemps.

Les témoins s'enchaînèrent, pas un seul n'avait apporté quelque chose en faveur des Malfoys et Narcissa pleurait déjà à chaudes larmes sur l'épaule de son mari. Leur avocat n'avait toujours pas prononcé un mot et je sentais le regard insistant du juge sur moi depuis déjà longtemps. Je ne comprenais pas ce qu'il me voulait après tout et cela il le vit. Il griffonna alors sur un papier alors qu'une femme parlait du fait que Malfoy était un loup-garou, et qu'il avait trouvé un moyen de se rendre invisible. Il me fit passer le papier et mon corps rata un battement lorsque je pus y lire ceci. « Qu'attendez-vous pour demander à témoigner, à dire des vérités, je sais que vous en avez, cela ferait avancer l'affaire. »
Je l'avais regardé dans les yeux et hoché de la tête. Je m'étais lentement levé, j'avais toussoté et murmuré lorsque la salle fut enfin silencieuse un léger « Je voudrais témoigner. ». Une exclamation prit toute l'assemblée alors que j'avais quitté mon banc pour rejoindre la barre. J'avais juré ne dire rien que la vérité et enfin on me laissa parler. Tous étaient suspendus à mes lèvres alors que je voyais que Malfoy s'était tendu. De quoi avait-il peur ?

« Malfoy... je veux dire Draco Malfoy, était mon ami. Je sais... cela surprend » avais-je légèrement ris alors que les spectateurs avaient hoqueté. « Nous étions ennemis pendant quelques années puis... nous nous sommes découverts, même si cela était inconnu de tout Poudlard, sauf du Professeur Dumbledore. Il nous soutenait et disait qu'un jour, ce serait inévitable, nous devrions être à nouveau l'un contre l'autre. Sauf qu'il s'était trompé. Lors de la guerre, Malfoy m'a protégé. Il savait sa vie en danger s'il ne se mettait pas dans les rangs de Voldemort. » une femme s'offusqua. « Il savait également sa vie et celle de ses parents en péril, il avait alors rejoint leurs rangs. Mais il était un grand allié de l'ordre du phénix. Je possède des correspondances entre lui et moi alors qu'il me renseignait, qu'il me soutenait ou me donnait la position de Voldemort lorsqu'il n'était pas dans son manoir. Il aidait également à faire fuir des familles avant que le lord n'attaque des villages. Et plus encore... » mes lèvres se pincèrent alors que j'avais honteusement baissé les yeux, sachant que cet argument faudrait pour la cour. « Il m'a sauvé la vie lorsque des Mangemorts m'ont capturé. Il était le seul qui connaissait mon physique et lorsqu'on lui demanda de me reconnaître pour me donner au Lord, il leur a menti, il m'a sauvé, et même offert sa baguette pour que je combatte, la mienne avait été brisée. »
L'avocat toussa. « Pouvez-vous prouver ce que vous avancez ? »
« Oui, Hermione Granger était présente, les parents de Malfoy également. »

La cour sembla se taire, sachant que l'appel de la chère Hermione n'était possible, et on me questionna sans répit. Le procès dura pendant près de trois heures, la délibération quatre alors que je leur jurais qu'il avait été un héros, même si j'avais inventé bien des choses. Et finalement, la sentence fut prononcée. Ils avaient été jugés non coupables à 4 contre 2. J'avais fait la différence. Ils furent alors relâchés, leurs poings déliés, et ils furent priés de partir. Ils furent tout de même jugés coupables de complicité avec le lord et ils durent payer une amende, et un peu plus de leurs biens étaient prévus pour être saisis. J'étais soulagé lorsque je sorti de la salle en dernier, insulté par le juge qui pensait que j'enfoncerais les Malfoy. Je pus alors décoiffer un peu plus mes cheveux et marcher dans les couloirs. au détour de l'un d'eux je sentis mon corps se plaquer contre un mur de marbre, ma nuque se tendre de frissons et ma main saisir ma baguette. Mais les yeux qui me fixaient l'avaient pas de dangerosité, juste un mercure superbe, cerné de rouge et de fatigue. Pourtant sa peau était encore plus belle de si près.

« Faut toujours que tu joues au héros Potter hein ?! toujours que tu viennes sauver ton petit monde ! Pourquoi il faut TOUJOURS que tu te tires de la gloire sur le malheur des autres. A présent nous seront encore plus hués car nous avons été relâchés, notre famille traînée dans la boue et mon sang répudié ! Si nous avions été condamnés au moins les journaux n'auraient pas dit que le jugement été biaisé ! Maintenant ils vont croire que tu es un menteur ! » Il me secoua. « Toi tu dois pas entrer dans ces histoires ! »
Il s'inquiétait donc pour moi ? Un sourire ourla un instant mes lèvres. « Je me fiche de leurs pensées, je ne pouvais t'imaginer mourir, tuer par la folie et la tristesse. »
« Je suis déjà mort, Potter. » il relâcha mes épaules et frotta ses poignets coupés.
« Nous sommes donc deux. » je m'étais redressé et avais fixé mes cheveux. « Tu as été dans une boîte moldue ces derniers temps ? »
Il se figea et pouffa. « Tu n'as que ça à dire après tant d'années et de mensonges ? Tu sais bien que je n'étais pas un agent double. »
« Je le sais, mais je ne pouvais que te mettre en valeur. » j'avais haussé les épaules. « Sinon ils t'auraient envoyé au trou. Et sinon à propos de la boîte ? »
Il soupira. « J'en ai fait des dizaines des boîtes ces derniers temps pour retrouver quelqu'un, alors nous nous sommes peut-être croisés. »
Je savais bien que c'était lui. Un sourire vint alors ourler mes lèvres alors que je réarrangeais mes vêtements. « Qui cherchais-tu ? »
Il devint soudainement d'un rouge carmin et ses yeux dérivèrent sur le sol bleuté de ministère. « J'y cherchais mon... mon petit ami. »

Mon sang sembla se glacer alors que mon dos s'était tendu. Lui, il s'était contenté de hausser les épaules et de vérifier que personne n'avait entendu. j'avais soudainement une douleur affreuse au fond de l'estomac alors qu'il massait légèrement sa joue. Mon regard dériva alors sur celle-ci, mon souffle devenant de plus en plus chaud et douloureux, j'avais remarqué une marque fine et blanchâtre qui la striait. Il y a des années il m'aurait laissé la toucher et le questionner, mais à présent en avais-je encore le droit ? je n'en étais pas certain, il avait décidé de refaire sa vie. Je m'étais donc tu, les doigts croisés et cachés sous ma robe. J'avais envie de pleurer, il s'agissait de l'événement de trop.

« Mais... mais tu sais je le cherchais juste pour qu'il soit présent au procès. »
« Hum... » ma gorge était nouée.
« Et car j'ai nulle part où dormir depuis que des Aurors fouillent ma maison par milliers. Maintenant ils vont confisquer le plus possible... je vais surement aller dans un hotel moldu il me reste quelques livres... »
J'avais posé mon regard sur ses doigts. « Combien il te reste ? »
« Euh... je crois 14.45 £. »
« Ce n'est pas vraiment suffisant... » j'avais soupiré, surpassé ma tristesse. « Tu peux venir chez moi, j'ai un canapé. Et tes parents ? »
« Eux ils... ils quittent l'Angleterre pour racheter leur conduite, ils partent dès ce soir. »
« Alors donc tu peux me faire confiance. »

Je savais qu'il n'avait pas d'autre choix mais j'étais tout de même un peu plus requinqué à l'idée qu'il viendrait, mon estomac s'était fait moins lourd et j'avais même réussit à marcher jusqu'à la zone de transplanage. Or, mon cœur ce faiblard, donna un grand et puissant coup lorsqu'il attrapa mon bras pour que je nous fasse transplaner. La sensation de passer dans un minuscule tube se fit encore plus forte alors qu'il se serrait à moi, et lorsque j'avais atterri dans mon salon j'avais remarqué l'absence d'une mèche sur le haut de mon crâne. Il me mettait dans un état inexplicable alors que j'avais réussi à me persuader que je ne ressentais plus rien pour lui, que j'étais heureux qu'il s'en sorte après la guerre, que je pensais être devenu égoïste. Mais j'étais incapable de mentir et de faire à nouveau du mal à ses yeux si clairs, il m'était impossible de voir ce visage si clair pâlir et se couvrir de grisaille. Non, je ne voulais que son pur bonheur. Je l'avais alors conduit jusqu'à la salle de bain, où il chercha pendant près de quinze minutes un savon et une crème décante pour sa peau fragile. Cela me vola un sourire avant qu'il ne me fasse sortir de la pièce et qu'il disparaisse sous l'eau. Le bruit, la vie, tout cela avait semblé quitté mon appartement, et comme tombé du ciel, cet ange blond m'en apportait. Même le chat s'était tendu et avait fixé la porte de la salle de bain, étonné qu'on ne soit plus seul. Il fut d'autant plus impressionné de voir le grand blond sortir, frottant ses cheveux blonds et ses oreilles, le bout de ses orteils rougis par la chaleur de l'eau. Il se glissa à mes côtés dans la cuisine et zieuta ce que je cuisinais et je savais que même s'il ne s'agissait pas d'un repas gastronomique, son estomac le réclamait.

« Je dois faire les courses alors ce soir c'est sandwich. »
« Je mangerais un bœuf si je le pouvais alors ça ira. »
Je m'en été douté. « Alors c'est parfait. tu veux un pyjama ? »

Il hocha de la tête et je m'étais pressé de lui en apporter un. Je savais qu'il avait l'habitude de dormir dans un gros pull délicat, en caleçon, mais je ne voulais pas le gêner en lui rapellant cette partie de nos vies. Il se vit alors enfiler un de mes pyjamas qui révéla son torse et ses chevilles mais cela l'importa peu lorsqu'il put enfin manger. Je ne l'avais jamais vu aussi affamé alors que peu à peu ses lèvres reprenaient de la couleur.

« Ils vont ont affamés au ministère ? »
« Non, mais ils ne nous donnaient rien de mangeable. L'eau était croupie et je les soupçonnais d'en plus nous donner du pain rance, de cracher dessus. C'est gentil de m'accueillir pour ce soir d'ailleurs Potter. »
« Tu as le temps de rester tu le sais bien, je ne te mettrais pas à la porte, c'est juste pas vraiment le luxe ici. »
« ça suffit bien comme résidence transitoire. Où iras-tu bientôt ? Le grand héros doit bien être gâté. » il avait souri sincèrement alors que je grattais ma nuque.
« Bah en fait... je vais rester ici un moment. J'ai décidé d'abandonner l'idée d'être Auror, j'ai trop subi. Je veux un métier calme, disparaître de la vie des sorciers le plus possible. Vivre une vie sans anicroches et délires de leurs parts sur mes capacités. »
Draco me fit un sourire et reposa son sandwich. « Tu as bien changé depuis nos escapades dans les toilettes de Mimi. »
Mon cœur recommença à paniquer, cela faisait si longtemps que je n'avais plus envisagé entendre ces mots dans sa bouche. « Oui euh... enfin tu veux dire quoi ? »
« Je veux dire, à cette époque tu étais tellement enclin à combattre les injustices, à hurler que tu existais. Maintenant tu es humble et... et merci d'avoir sauvé ma famille. » Il recommença à manger, timidement. « Par contre t'as pas grandit. »
Un rire prit ma poitrine, cela faisait tant de temps... « C'est vrai... ma croissance s'est stoppée il y a longtemps. »

Il me répondit par un petit son avant que je n'allume al télévision. Je l'avais sursauter sur l'instant mais il n'avait pas changé, un Malfoy n'avait pas peur, et malgré son appréhension il fixa l'écran en plissant les yeux. Il regarda avidement le Nanar qui passait sur l'écran comme s'il s'agissait du nouveau blockbuster et il passa toute la soirée à me demander de zapper avant de lui-même s'emparer de la télécommande. Il était curieux de tout, et j'étais persuadé que sans ses parents, il aurait pu adorer les moldus et leurs créations. Mais il avait trop entendu que Mr Weasley était un raté et que les moldus en étaient de plus grands. Il ne pouvait décemment pas à présent les encenser. Je dû pourtant lui voler la télécommande et le sommer d'aller se coucher dans le lit. S'en suivit une longue guérilla pour qui irait dans le lit mais finalement j'avais réussi à prendre la place dans le canapé. J'avais vérifié qu'il ne manquait d'absolument rien avant de finalement aller dormir, empêchant le chat d'aller l'agacer. Étonnemment, j'étais si heureux... qu'il soit dans la pièce d'à côté...


Hello you! Gros saut dans le temps pour expliquer une chose xD : à quinze ans je les imaginais pas vivre une relation très poussée, c'était vraiment trop jeune à mes yeux et limite malsain, c'est des gosses quand même à cet âge xD Fin bref, j'espère que ça vous à plu, à plus tard je vous embrasse!

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