a spate of bloodshed
-L'état de Taekwoon ne s'arrange pas ?
Wonsik posa sa tasse de café en soupirant et se tourna vers Hongbin, et celui-ci vit avec effarement que ses cernes semblaient avoir encore augmentées.
-Non... Il ne cesse de se réveiller la nuit en hurlant, réclamant Hakyeon, et met beaucoup de temps à se rendormir. De plus, il refuse de manger, me répétant qu'il attend Hakyeon. Pour lui le temps s'est arrêté, il se réveille tous les matins, persuadé que Hakyeon est parti un peu plus tôt, et il l'attend jusqu'au soir. Quand j'essaye de lui expliquer, il se met à hurler, à pleurer, à trembler et à casser tout ce qui lui passe sous la main...
Hongbin se leva et s'assit à côté de Wonsik, lui entourant les épaules de son bras.
-Wonsik... Je sais que tu ne veux pas t'en séparer, mais regarde-toi... Tu n'en peux plus, avec Hyuk on s'inquiète, chaque jour tu parais un peu plus épuisé, stressé et inquiet. Tu ne vas pas tenir longtemps comme ça. Tu sais, les médecins t'ont déjà conseillé un établissement très bien ou des personnes spécialisé s'en occuperont...
Son ami lui jeta un sourire triste, avant de baisser les yeux vers le sol.
-Je... Je ne peux pas, Hongbin. Il est tout ce qu'il me reste. Quand mes parents sont morts, il s'est occupé de moi et est toujours resté à mes côtés, je veux lui rendre la pareille...
Hongbin retira son bras en soupirant. Wonsik ne voulait rien entendre. Il fallait s'y attendre.
-Et... Et Hyuk ? Comment va-t-il ?
-Il n'était aussi proche de Hakyeon que nous, mais cela lui a fait un choc, d'autant plus qu'il est jeune et qu'il venait juste de commencer dans le métier... Mais il s'en remettra, il a juste besoin de temps.
Il furent interrompus par la porte du bureau qui s'ouvrit dans un bruit épouvantable.
-Hyuk, je t'ai déjà dit d'y aller doucement avec cette...
-CHEF VENEZ VITE, ON A DES NOUVELLES DE KEN !!!
Wonsik écarquilla les yeux et se leva brutalement, faisant tomber sa chaise en même temps.
-Comment ça ???
Hyuk, à bout de souffle, semblait avoir parcouru tout le bâtiment au pas de course, il transpirait et avait du mal à reprendre son souffle. Hongbin vint le soutenir, et il grimaça quand il sentit le poids de son cadet sur ses épaules. Il avait beau être plus jeune, il était beaucoup plus grand et musclé.
-Il y a un... Témoin... D'un meurtre... En Chine...
-c'est là qu'il se planquait l'enfoiré... Il a réussi malgré tout à quitter le pays... Vous deux faites vos bagages, on part ce soir!
Il partit en ne prenant même pas la peine de fermer la porte, laissant ses deux collègues en plan. Hyuk jeta un regard inquiet à son supérieur.
-Hyung... Ça va aller, pour lui ? Tu as vu ses cernes ? C'est déjà incroyable qu'il tienne encore debout... Tu lui as parlé ?
-Oui... Il ne veut rien entendre. Taekwoon est tout ce qu'il lui reste, il a peur de se retrouver seul. Alors il s'y accroche, mais au fond de lui il sait très bien que son frère ne retrouvera jamais la raison ...
Hyuk hocha la tête tristement. Il n'était pas très proche de son chef, mais assez pour être touché par son état actuel. Il appréhendait ce voyage en Chine...
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Wonsik se mit à courir dans la ruelle mal éclairée. La silhouette devant lui s'éloignait de plus en plus, mais il ne devait pas la perdre de vue. À aucun prix. Dans un ultime effort, il accéléra encore, et sentit son sang battre dans ses tempes, et un bourdonnement lui envahit les tympans en même temps que sa vue se brouillait.
Pas maintenant... Tiens encore un peu...
Il s'arrêta brutalement. La rue était en fait un cul de sac, et il débouchait dans un hangar abandonné. Une ampoule suspendue à un fil se balançait, diffusant une faible lumière et faisant danser les ombres sur les murs de taules rouillées, où venaient s'ajouter de longues giclures maronnasses. Wonsik eut un haut-le-coeur quand il les identifia.
Du sang séché.
Il pivota sur ses talons, tous ses sens en alerte. Ken devait être là, quelque part. En train de l'épier. Comme un fauve guette sa proie. Mais cette nuit, il ne serait pas la proie. Il ne laissera pas la même chose se reproduire. Il avait laissé Hyuk et Hongbin derrière délibérément : il voulait tuer de ses propres mains cet homme, ce monstre. Il n'était pas censé le faire. Il devait juste enquêter et donner des renseignements pour mener à son arrestation. Mais si il l'attaquait, il ne pouvait que se défendre...n'est-ce pas ? Il l'avait provoqué. Il lui avait fait savoir qu'il était là. Il savait que pour une raison qu'il ignorait, l'assassin lui vouait une haine incontestable. Son piège avait fonctionné... Peu de temps après son arrivée, des meurtres de plus en plus violents avaient éclaté et, suivant cette macabre piste de cadavres, il avait fini par le retrouver.
Il entendit un claquement de langue qui résonna dans le hangar silencieux, où parvenaient tout juste le bruit étouffé de la rue et des voitures.
Lentement, il regarda autour de lui, et chargea son arme. Il ne pouvait pas louper. Il n'avait pas deux chances. C'était lui ou cet enfoiré. Mais il n'avait plus rien à perdre, désormais. Il était près à risquer le tout pour le tout...
-Content de te revoir, Wonsik...
Un rire aigu, glaçant le sang de Wonsik, ponctua la fin de la phrase. Le jeune policier se retourna et braqua son arme sur la silhouette qui émergeait lentement de l'obscurité. Il n'attendit pas qu'elle se rapproche d'avantage. Il fit feu à plusieurs reprises, mais l'homme en face de lui semblait se jouer des balles, les évitant avec une aisance presque surhumaine, continuant d'avancer. Le coeur de Wonsik s'emballa, et il recula.
-N'approche pas !
L'homme sourit, et Wonsik vit enfin son visage qu'éclaira furtivement la lampe. Il blêmit en le reconnaissant, et sa main, crispée sur la gâchette, se mit à trembler. Son assaillant avait des cheveux blonds/châtains, un long nez, des lèvres pulpeuses, une mâchoire fine et bien dessinée, un menton pointu, et un tatouage en forme d'origami dans le cou, que laissait apparaître une chemise ample éclatante de blancheur. Il leva ses mains aux longs doigts fins, ornés de bagues en argent.
Wonsik ne pouvait pas se tromper. Il n'y avait pas d'erreur possible.
-T... Tu es...
-Tu en as mis, du temps. Pour venir jusqu'à moi.
Évidement. C'était lui qui lui avait tendu un piège. Pas l'inverse.
-Hakyeon ne m'a pas reconnu... Enfin pas tout de suite... Le temps qu'il comprenne, il était déjà mort... Que c'est triste... Et tout ça, c'est de TA faute, Wonsik. C'est TOI qui m'a rendu comme ça .
-A...arrête... Tu mens...
Mais les souvenirs de Wonsik ne mentaient pas. Ils revinrent le hanter, et dans un flash violent les images lui revinrent en tête.
-Arrêtez !
Wonsik se retourna, énervé.
-Quoi, Jaehwan ? Tu ne vas pas me dire que tu es de son côté ?
Le jeune garçon, à terre, cachait son visage entre ses bras en pleurant.
-Wonsik, c'est mon meilleur ami, je ne peux pas lui faire ça, et je t'ai déjà dit que tu allais trop loin ! Calme-toi!
L'adolescent aux cheveux blond prit le bras de son ami, mais celui-ci le repoussa brutalement.
-Si tu ne veux plus faire ça, alors dégage, Jaehwan. Quitte la bande.
-Wonsik !
-Quoi, Hakyeon ? Si il se met du côté de ces faibles, il n'a qu'à les rejoindre!
- Très bien, c'est ce que je vais faire.
-Attends, t'es sérieux là ?
-Laisse-le faire, Hongbin... Si c'est ce qu'il veut...
Jaehwan lui jeta un regard noir et passa devant lui pour aider le jeune garçon à terre à se relever.
-Ça va aller... Viens. Tout va bien se passer. Je te protégerai, je te jure.
Wonsik regarda la scène en serrant les poings. Non, il s'en foutait. Lui, il était du côté des forts. Oui, il persécutait les faibles. Mais c'est ainsi que les lois de ce monde sont régies, non ? Les plus forts dominent les plus faibles...
Mais Jaehwan faillit à sa promesse. On retrouva la corps sans vie de son meilleur ami, au fond de l'eau. Il avait laissé une lettre de suicide, expliquant de ne plus pouvoir supporter le harcèlement constant qu'il subissait.
Jaehwan quitta le lycée. Il n'avait même pas fini sa première année. Personne ne le revit, et Wonsik, Hakyeon et Hongbin finirent par l'oublier.
Jusqu'à ce jour.
Wonsik sentit les larmes couler le long de ses joues. Alors... C'était pour ça ?
-Oeil pour oeil,dent pour dent... Tu m'as pris ce que j'avais de plus précieux, quoi de plus naturel que je fasse de même... C'est la loi, Wonsik. Si tu prends quelque chose, tu dois en perdre une autre.
-Arrête.
Wonsik avait repris un semblant d'assurance. Son passé était revenu le hanter, mais il avait fait page blanche depuis longtemps. Depuis qu'il avait poussé quelqu'un au suicide. Depuis ce jour là, il s'était juré de défendre les plus faibles, et de ne laisser aucun criminel en liberté. Et Jaehwan en faisait partit.
-Je reconnais que je suis en faute. Ce que j'ai fait est impardonnable. Mais qui es tu pour me juger? Toi qui as pris tant d'autres vies innocentes... Tu es un monstre,Jaehwan. C'est tout ce que tu es. Alors ne me compare pas à toi.
Jaehwan émit un petit ricanement sinistre.
-Tu n'as pas changé... Je ne t'ai pas connus pendant longtemps, mais je reconnais bien là ton arrogance.
Il continua à avancer , et Wonsik ,soudainement paralysé, manqua de laisser tomber son arme.
-je... Je t'ai dit de ne pas t'approcher! Ne t'approche pas ou je tire!
- Tu tira de toutes façons... Pour moi le jeux est fini, Wonsik.
Et avant qu'il n'ai pu l'en empêcher, Jaehwan l'enlaca.
Le bruit résonna dans le hangar. L'empoule s'arrêta de vaciller.
Au début, Wonsik n'entendit que le silence, oppressant. Puis, un léger bruit de goutte atteint ses oreilles. Il baissa les yeux, et vit la marre de sang qui se formait à ses pieds. Il la fixa et ouvrit la bouche, mais aucun son ne sortit.
-La partie est finie, Wonsik...
La main de Wonsik se mit à trembler, et il lâcha son arme, qui tomba au sol dans un tintement métallique.
-Jaehwan... Pourquoi...
-Parce que je suis un monstre...
Jaehwan chancela, et ses jambes se dérobèrent sous lui. Wonsik le soutenu alors qu'il s'apprêtait à tomber, et s'accroupis près de lui, l'aidant à s'allonger.
-Je... Je vais appeler une ambulance ...
Jaehwan eut un faible sourire .
-Pourquoi voudrais tu sauver un monstre.... La partie est finie pour moi, Wonsik. Je te l'ai dit.
Wonsik n'avait pas appuyé sur la détente. Jaehwan, en l'enlaçant, avait posé sa main sur la sienne, appuyant sur la gâchette. Avant qu'il n'ai pu reculer, le coup était partit.
-Je suis désolé, Jaehwan, tellement désolé, tout est de ma faute...
-Non, c'est moi. Je suis un fou. Les fou méritent de mourir , n'est ce pas? Ils sont un poids pour la société. Tu n'as fait qu'accélérer le processus. Je suis heureux... Que ce soit toi...
Les larmes de Wonsik ne semblaient pas vouloir s'arrêter. Elles coulaient, silencieuses, laissant des sillages brillants le long de ses joues. Jaehwan leva une main tremblante, et de son doigt essuya une de ces gouttes brillantes dans la pénombre.
-Pourquoi tu pleure....
Puis sa main retomba, inerte, sur son torse. Son sourire ne s'évanouis pas. Ses yeux se fermèrent, lentement, alors que les battements de son coeur ralentissaient. Wonsik eut l'impression que son propre coeur s'arrêtait en même temps. Il resta de longues minutes à côté du corps sans vie, les yeux dans le vague. Il se sentait vide. Il avait l'impression que c'était lui qui était mort.
Il prit ma main de Jaehwan et la porta jusqu'à ses lèvres.
-Pardon, Jaehwan...
Pourquoi se sentait il si vide? Dénué de toutes émotions ? Il était étrangement calme. Plus rien ne semblait pouvoir lui faire peur, pleurer, sourire, ou juste vivre.
Quel était l'intérêt de continuer cette existence morne et insipide...
Ses parents étaient morts.
Son frère ne le reconnaissait plus .
Sa raison d'exister venait de mourir devant ses yeux impuissants.
Maintenant qu'il avait accomplis sa vengeance... Il avait achevé ce pour quoi il se battait. Maintenant, un manque indescriptible s'était formé dans son âme.
Du coin de l'oeil, il avisa l'arme qui gisait, baignée dans le sang de Jaehwan.
Il restait une balle.
Il allongea le bras, et, toujours en tenant la main de l'homme sans vie, leva l'objet au niveau de sa tête. Il appuya le canon contre sa tempe et sourit.
-Jaehwan... Rendez-vous dans une autre vie... J'espère que nous aurons plus de chance, cette fois. Hongbin, Hyuk, désolé...
Hongbin s'appuya contre un mur pour reprendre son souffle. Ou était passé Wonsik ??? Il l'avait vu partir en courant, et depuis des heures lui et Hyuk le cherchait. Le plus jeune était d'ailleurs à la traîne. Il se retourna, mais ne le vit pas. Il devrait l'attendre, ce serait plus sur. Il ne pouvait pas imaginer de le perdre a cause d'une simple innatention. Il ne le supporterait pas.
Soudain, une déflagration retentit, le faisant sursauter. D'où venait le coup de feu? Son sang se glaca. Et si... Et si il arrivait trop tard?
Tant pis, Hyuk saurait le rejoindre. Il devait trouver Wonsik en priorité. Il entendit alors un deuxième coup de feu, qui semblait provenir d'un vieux hangar. Le coeur battant, il poussa la porte, qui s'ouvrit avec un affreux crissement. Un silence étouffant l'accueillit, seulement troublé par un léger grincement provenant de l'ampoule vacillante au plafond.
Hongbin fut pris d'une violente nausée. Il détourna les yeux, et tomba, un genoux à terre,pour rendre son dernier repas. Il se releva en vacillant, blême.
Étendu par terre, il reconnut le corps de Wonsik, baigant dans un bain de sang écarlate, l'arme encore fumante et un trou au niveau de la tête. Il tenait la main d'un autre homme, qui lui avait le ventre perforé.
-Oh non merde... Jaehwan...
Il ne fallut pas longtemps à Hongbin pour faire les liens. Pour comprendre pourquoi Hakyeon avait été sacrifié.
Soudain , il entendit une voix appeler son nom.
Hyuk.
Il fit volte face et, avant que le jeune garçon puisse pénétrer dans le hangar, il le prit par les epaules et le tourna dos au sinistre bâtiment.
Les larmes ruisselants sur son visage, il se laissa aller dans les bras de son apprentit, qui, ahurit, ne comprenait pas ce qu'il se passait. D'une main hésitante, il vint resserrer ses bras autour de la taille de son supérieur.
-Hyung.. Qu'est ce qui...
-Hyuk...viens... partons loin d'ici... Tu as toujours rêvé de voyager, n'est ce pas?
Hyuk ne sut jamais quelle scène atroce avait découvert Hongbin. Celui-ci lui répondit juste que Wonsik était partit avec le sourire.
Hongbin démissionna de la police, écœuré par tout ce qu'il avait vu et vécu. Hyuk le suivit peu de temps après. Ils placèrent Taekwoon dans un établissement spécialisé, et partirent tous les deux pour essayer de se reconstruire, oublier ce cauchemar et redémarrer une nouvelle vie.
L'État de Taekwoon ne s'améliora pas. Drogué et dans un état végétatif par les médecins qui n'avaient pas le choix, submergés par le comportement de plus en plus violent du jeune homme, dont les crises se faisaient de plus en plus fréquentes.
Hongbin , les deux mains posées sur la rembarde en bambou, bomba le torse et rejeta la tête en arrière pour inspirer l'air pur, pourtant chaud et humide. Hyuk s'approcha de lui par derrière, et posa son menton sur son épaule et posa ses mains sur les siennes. Hongbin revint à la réalité et baissa la tête.
-Hyung... Tout va bien?
-Hyuk, dit moi... Pourquoi moi?
-Coment ça ?
- Parmis les autres... Nous étions une bande d'amis, aoldescents, jeunes et insouciants, plein de vie. La tête pleine de rêves et d'avenir. Et puis ils sont partis les uns après les autres... Hakyeon, Taekwoon, Wonsik et Jaehwan.... Pourquoi suis-je le seul , le dernier qu'il reste? Qu'ai je fait pour mériter cette grace ?
Hyuk soupira et déposa un baiser dans le cou de Hongbin, le faisant sursauter et rougir.
-Hyung, on avait dit qu'on en reparlerait plus... Je suis là, avec toi, c'est le plus important, non?
-Hyuk ... Ça fait un petit bout de temps qu'on se connaît, je me demandais si...
-Oui, je t'aime. Oui, je veux sortir avec toi. Et oui, je veux passer ce qu'il me reste à vivre, même si la vie nous à démontrer que cela pouvait être un court laps de temps, avec toi.
Hongbin ouvrit de grands yeux et sentit son coeur battre a toute vitesse.
-Je suis ... Si prévisible que ça ?
Hyuk rit et cacha sa tête dans le cou de Hongbin.
- Je peux lire en toi comme dans un livre ouvert....
Hongbin se retourna, et prit le plus jeune par le col, pour l'attirer à lui et l'embrasser avec douceur.
-Alors vivons ensemble... La chance que n'ont pas pu avoir les autres.... Vivons la pour eux.
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