Chapitre 19 - All you need is love

Coucou !

Ouiii un nouveau chapitre avec un délai à peu près raisonnable !😅

J'espère qu'il vous plaira. On avance très doucement, mais sûrement !
Je l'ai écrit d'une traite aujourd'hui, je l'ai beaucoup relu mais j'espère qu'il ne reste pas trop de fautes, je compte sur vous pour me les signaler 😅 j'étais trop impatiente de vous le poster lol

Bonne lecture !

***

Chapitre 19 – All you need is love

DARYL

- On peut savoir ce que vous avez fait pour que les sutures aient déjà sauté ?

J'regarde Hershel qui m'recoud pour la deuxième fois d'la soirée. Et Lola. Elle s'tortille sur son tabouret. Ses joues sont roses, ses lèvres encore gonflées. Ouais. J'vais certainement pas balancer au vieux qu'on vient de s'envoyer en l'air et que dans l'feu de l'action j'ai rouvert mon bide.

- Il...a glissé dans...la douche, balance ma gonzesse en se rongeant les ongles.

Le patriarche se tourne vers elle. Il l'observe un long moment. Elle se décompose de plus en plus. Question crédibilité, on r'passera.

- Oui, elle reprend. Vous savez, le savon...la mousse...en plus...le revêtement n'est pas antidérapant alors, forcément...un accident est vite arrivé.

J'sais pas si j'dois rire ou pleurer tant son explication est minable. Mais c'est Lola. La maladresse incarnée. En général, sa connerie me rend dingue. Mais ce soir...ça m'donne juste envie de lui dire que je l'aime à en crever.

- Eh bien, déclare Hershel en retirant ses gants, lors de vos prochaines patrouilles, il pourrait être intéressant de chercher un tapis de douche...antidérapant.

Il glousse discrètement. Sérieux ? Le mec a quoi ? Soixante-cinq, soixante-dix balais ? Et il se marre comme une gamine. J'lève les yeux au ciel, soupire et finis par sourire. Toute cette histoire est ridicule. Comme si j'devais cacher au monde entier que ma gonzesse et moi on fait l'amour. Il se lève pour aller nettoyer ses instruments pendant que j'me rhabille. Elle s'approche de moi, un air désolé collé sur ses traits incroyables. Bordel de merde. Près d'un mois et j'avais réussi à oublier à quel point elle est belle.

- Quoi ? j'marmonne.

- Tu crois qu'il m'a crue ? elle murmure.

- T'es conne, j'grogne.

- Je sais...mais quand même, tu crois qu'il m'a crue ? J'ai rien trouvé de mieux.

Elle se lamente. Et moi...j'peux pas m'empêcher d'me marrer. J'finis de boutonner ma chemise et j'plante mon regard dans le sien.

- Casse-Noisette.

Elle lève ses yeux verts sur moi. Ses yeux que j'ai toujours adorés. Parce qu'ils pétillent. Parce qu'ils me rappellent que grâce à elle, ma vie à un sens. Bordel. J'suis dingue de cette gonzesse.

- On s'en branle.

- Ouais mais quand même...j'ai pas envie que papa Noël croit que je suis une débauchée qui s'envoie l'air à tout va.

- Tant que c'est avec moi, j'crois qu'le vieux s'en tape.

- Si tu le dis.

Elle soupire. Sa réaction dramatique m'arrache un nouveau sourire. Ouais. J'suis en vie grâce à elle. Et putain de merde, j'voudrais que nos existences ressemblent toujours à ça. Comme dans ces films débiles qu'elle adore, où les gugus accrocs à la guimauve se promettent amour et fidélité jusqu'à la fin des temps. Sauf que pour nous, ce sera bien au-delà de la fin des temps vu qu'le monde est déjà parti en couille depuis des lustres. Je m'interroge une seconde en l'observant du coin de l'œil. J'la vois rire avec Hershel. Et lui se marre aussi. J'sais pas quelle connerie elle vient de sortir, mais ça a l'air de bien les amuser. Une larme roule sur ma joue. Je l'écrase avant qu'elle la voie. Avant qu'elle réalise à quel point j'ai eu peur. Avant qu'elle s'inquiète encore pour moi. Et la réalité m'apparaît enfin. Elle est claire. Limpide. Et pour la première fois de ma vie, je sais où j'vais. Parce que c'est Lola. Et parce que c'est moi. Et putain de bordel de merde. J'crois que...j'veux me marier avec elle.

***

LOLA

Pour la deuxième fois de la soirée, je quittai l'infirmerie, laissant Hershel derrière moi, mais cette fois-ci, avec un sourire aux lèvres. Un coup d'œil vers le ciel m'offrit tout un tas d'étoiles, plus brillantes les unes que les autres, agglutinées au-dessus de nos têtes dans leur toile d'encre. Le cœur léger, je risquai un coup d'œil en direction de mon archer, redoutant malgré tout un nouveau changement d'humeur. Il n'en fut rien. Daryl me dévisageait, d'un regard apaisé, tendre, posé sur mon visage épuisé par ce trop plein d'émotions. Puis, sans prévenir, mon barrage lacrymal se fissura à nouveau. Sérieusement ? Avec mes crises à répétition j'allais finir par alimenter en eau toutes les communautés du coin !

- Pleure pas Lola, murmura-t-il de sa voix rocailleuse.

- Je suis...fatiguée, répliquai-je entre deux sanglots. J'ai...cru que tu me détestais...

La tête penchée sur le côté, mordillant inlassablement sa lèvre inférieure, il attrapa son paquet de cigarettes. Ses gestes étaient lents, parfaitement exécutés tant il maîtrisait cette addiction au tabac. La flamme de son briquet dansa un instant, bercée par la brise de cette fin de soirée pour rencontrer, comme à son habitude, la nicotine qui n'attendait que cette étincelle pour s'embraser dans un souffle tandis qu'il inspirait profondément en fermant les yeux.

- J'te déteste pas. C'est moi que j'déteste. Parce qu'encore une fois, j'étais pas là.

- Tu m'énerves, répliquai-je en croisant les bras, faussement agacée. On a eu cette discussion des dizaines de fois. Tu ne pourras pas toujours me protéger. Je...je ne suis pas une poupée que tu peux ranger dans un foutu placard pour qu'il ne m'arrive rien.

- Je sais. Mais j'peux pas m'en empêcher. Je t'aime trop Lola. Et ça m'rend dingue.

Incapable de trouver une réponse à cet aveu qui n'avait pourtant rien d'un scoop, je me contentai de l'attraper par le col de sa chemise pour l'attirer contre moi.

- Je t'aime, chuchotai-je contre son cou. Et je ne veux plus jamais être séparée de toi.

- On est sur la même longueur d'ondes alors.

- Comme d'habitude, souris-je en essuyant d'un revers de la main les dernières larmes de ma récente pub pour kleenex.

Un soupir quelque peu théâtral nous tira malgré nous de notre bulle tendresse.

- Adorable Lola, adorable Daryl, vous voir ainsi plus amoureux que jamais, emplit mon cœur d'une douce nostalgie, qui s'accorde parfaitement à la douceur de cette nuit d'hiver.

- La...douceur de cette nuit d'hiver ? répéta l'archer, un brin irrité. Au cas où tu l'aurais pas remarqué Shakespeare, on s'les gèle.

- J'avoue que ma métaphore n'était peut-être pas des plus appropriée, répliqua Barry en s'approchant de nous avant de nous serrer dans ses énormes bras. Je vous aime. Tous les deux.

- On t'aime aussi Barry, souris-je.

- Ouais. Parle pour toi, grogna Daryl en se dégageant de l'étreinte passionnée du poète humoriste. Bon...euh...j'rentre me pieuter. Tu m'rejoins ?

- J'arrive, acquiesçai-je.

Le chasseur s'éloigna en compagnie de la fumée de sa cigarette qui s'envolait délicatement dans le ciel d'Alexandria.

- L'adorable Daryl n'aime pas trop mes câlins.

Je pouffai, amusée par le désarroi légèrement exagéré de mon ami. Ce gros nounours m'avait tellement manqué. Sous ces airs de brute, il n'était rien de plus qu'un être humain à la beauté intérieure parfaite, mélange de sucreries acidulées et d'oursons à la guimauve. L'apocalypse n'aurait jamais été aussi supportable sans lui. Parce qu'il apportait cette touche de légèreté essentielle à nos vies ravagées par un monde devenu sordide.

- J'ai une question pour toi Lola si chère à mon cœur.

- Je t'écoute, sourcillai-je avant d'étouffer un bâillement.

- Que fait une fraise sur un cheval ?

- Une...hein ?!

- Tagada Tagada.

Ahurie, comme à chacune de ses blagues pourries, je l'observai les yeux écarquillés, la bouche grande ouverte. Un fou rire me submergea finalement, ravageant mes abdominaux tant j'avais du mal à reprendre ma respiration.

- Bordel Barry ! m'exclamai-je. Mais où t'es allé la chercher celle-là ?!

Pour toute réponse, il haussa les épaules avant de déposer un baiser sur mon front pour s'éloigner à son tour.

- Bonne nuit mon adorable Lola.

***

Le lendemain matin, après une nuit sans rêves passée dans mon lit aux côtés de mon archer, je descendis dans la cuisine en quête d'un shoot de caféine bien mérité. Peu à peu, je reprenais mes marques dans cette maison, m'appropriant à nouveau ces lieux qui, au fil du temps, étaient devenus un semblant de chez moi. Je m'étirai longuement face à la machine à café, attendant avec une patience toute relative que sa tâche ne s'accomplisse, lorsque Glenn fit son apparition. Désespéré, il s'adossa contre le frigo, un soupir monumental s'échappant de ses lèvres gercées par le froid hivernal.

- Tout va bien ? demandai-je dans un bâillement en attrapant mon mug fumant.

Mes narines se délectèrent de l'arôme puissant dégagé par ma tasse tandis que je m'installais autour de l'îlot central, mes papilles salivant d'avance à l'idée d'avaler mon premier café du matin.

- Maggie est enceinte, lâcha-t-il comme une bombe.

Brutalement mutique, je reposai mon nectar avant même d'y avoir touché.

- Euh...félicitations ou pas félicitations ? A en croire ta mine de déterré, ça n'a pas l'air de te réjouir, déclarai-je.

Le coréen jeta un coup d'œil dans la pièce principale, histoire de s'assurer que nous étions seuls puis revint vers moi avec un regard affolé.

- Tu te souviens, à la ferme d'Hershel quand tu m'avais dit que tu ne te voyais pas avoir d'enfants parce que tu te sentais incapable de t'en occuper ?

Comment oublier cet épisode de notre séjour chez les Greene ? Nous venions tout juste de découvrir que la grange était infestée de rôdeurs. Mais ce que nous ignorions à cette époque, c'était que Sofia, la fille unique de Carol, se trouvait parmi eux. Ma gorge se serra sensiblement à ce souvenir encore douloureux. Et pourtant. J'avais l'impression que des siècles s'étaient écoulés depuis cet instant funeste où la petite était apparue sous les hurlements déchirants de sa mère. Je secouai la tête, essayant tant bien que mal de chasser cette réminiscence sordide de mes pensées.

- Je t'avais répondu que j'étais à peine capable de m'occuper de moi-même, souris-je. Et ça n'a pas changé, ajoutai-je en plongeant enfin le nez dans mon café tant désiré.

- Je suis mort de trouille Lola. Un enfant, dans le monde d'aujourd'hui...j'aime Maggie...et je suis heureux mais...c'est pas comme si on allait pouvoir lui offrir une vie normale. Et si je n'étais pas capable de le protéger ? Et si on subissait l'assaut d'une nouvelle horde ? Et si on se faisait attaquer par d'autres survivants.

- Ok, ok. Tu vas commencer par respirer profondément et te détendre. Si ce bébé doit arriver, c'est qu'il y a une bonne raison à ça. Le karma ne fait pas les choses au hasard, et...pourquoi veux-tu qu'on se fasse attaquer par d'autres survivants ? Si ça peut te rassurer, les gens de La Colline ressemblent plus à des pâles copies de Charles Ingalls qu'à des tueurs enragés, pouffai-je.

- Et les rôdeurs ? Tu y as pensé ? s'exclama mon ami en me volant ma tasse pour la vider d'une traite. S'il devait arriver malheur à Maggie ou au bébé je ne pourrai jamais me le pardonner.

- Les rôdeurs ne rentrent pas dans Alexandria comme ça, répliquai-je. Quant aux hordes....ça reste quand même assez rare.

- Ouais, t'as sans doute raison, répliqua-t-il à moitié convaincu. Tu crois que je saurai m'en occuper ?

- De la horde ?

- Du bébé ! rectifia-t-il. T'as écouté ce que je t'ai dit ou quoi ?

- Je te signale que je viens de me lever, mes neurones ne sont pas encore connectés et en plus, t'as sifflé mon café, gloussai-je.

Il finit par sourire avant de commencer à se détendre sensiblement. La situation n'avait rien d'idéal, certes. Un nouveau-né dans le monde tel qu'il était devenu n'était pas chose aisée. Mais Judith et Carl étaient les preuves vivantes que les enfants avaient encore leur place sur terre. Même si le jeune Grimes avait perdu un œil, il n'en restait pas moins un survivant hors-pair.

- Quoiqu'il en soit, ce bébé s'adaptera. Et bien plus facilement que nous, parce que ce sera son monde Glenn. Il n'aura pas connu la vie d'avant. Il ne pourra jamais la regretter.

- T'as sans doute raison.

- Bien sûr que j'ai raison, n'oublie pas que je suis la sagesse incarnée.

Le jeune homme n'émit aucune objection à mon sursaut d'orgueil. Il se contenta de se lever pour replacer ma tasse dans la machine à café avant de se tourner à nouveau vers moi.

- Je vais être papa.

- Tu vas être papa. Putain ça en jette quand même, m'exclamai-je.

- Tu voudras bien être marraine ?

- Pourquoi faire ?! m'écriai-je. Je...ne changerai pas ses couches ! Et euh...je...c'est d'accord, finis-je par dire devant son air déconfit.

Avec un sourire radieux, il récupéra le mug fumant qu'il déposa devant moi.

- Au fait, avec tout ça, j'ai oublié de te dire que Rick nous attend à l'Eglise.

***

Quelques minutes plus tard, après avoir abandonné l'idée de pouvoir savourer mon breuvage salvateur, je déboulai devant l'édifice religieux, les cheveux ruisselants de la douche que je venais de prendre, mon pull à l'envers et mon jean à moitié boutonné. Une fois n'était pas coutume, mon allure n'avait rien de présentable.

- T'aurais pu faire un effort, me sermonna gentiment Michonne en contemplant ma tenue grotesque.

- Désolée, j'ai pas eu le temps d'aller faire les boutiques, grimaçai-je en fermant mon pantalon correctement avant de remonter ma chevelure en un chignon improvisé.

- Tu pourrais avoir un sac poubelle sur la tête, tu serais jolie quand même, dit-elle à voix basse pendant que Rick prenait la parole.

Je m'installai aux côtés de ma sœur de cœur et de Carol, tout en contemplant comme à mon habitude l'assemblée. Je repérai Eugene près du père Gabriel, ainsi que Rosita et Abraham. Jesus et Daryl se tenaient aux côtés de notre leader, tandis que Spencer Monroe...bordel de merde ! Je l'avais complètement zappé celui-là ! Intriguée, je ne le lâchais pas du regard, m'interrogeant sur son frère. Savait-il où il se trouvait ? Et par la même occasion ce qu'il était advenu de ma mère ? L'esprit torturé, j'avais un mal fou à me concentrer sur le discours du shérif, ce que mon amie à la peau d'ébène ne manqua pas de me faire remarquer.

- Qu'est-ce-que j'ai loupé ? demandai-je.

- Rick fait le point sur nos ressources qui commencent à manquer, déclara Carol. Un groupe va se rendre à La Colline avec ton nouvel ami pour passer un accord.

- Quel genre d'accord ?

- Il parle d'assurer une protection contre les Sauveurs, reprit Michonne.

Mon estomac se noua à l'évocation de cette communauté lorsque Jesus prit la parole à son tour.

- Je ne peux pas vous assurer que Gregory, notre euh...leader, accepte les termes de cet accord, mais...

- A quoi bon alors ? s'exclama Tobyn en lui coupant la parole. Il faut élargir nos champs de recherches !

- Elargir nos champs de recherches c'est aussi élargir les risques de tomber sur des hordes ! s'écria Olivia.

Le shérif appela au calme. En vain. J'observai sans réellement les écouter, tous ces gens qui se plaignaient de tout et de rien, et qui pourtant ne levaient pas souvent le petit doigt pour partir en ravitaillement. Exaspérée par cette discussion qui peu à peu prenait des airs de règlement de compte entre les habitants d'Alexandria, j'en regrettai presque la compagnie de nos amis putrides les morts vivants. Ils n'étaient certes pas très loquaces, et s'exprimaient la plupart du temps par des borborygmes incompréhensibles, mais ils avaient le mérite d'être toujours d'accord avec leurs congénères. Ce qui nous faisait cruellement défaut. Lasse de ces effusions de voix, et autres arguments sans queue ni tête, je décidai de quitter les lieux sous les hurlements de Rick qui tentait tant bien que mal d'apaiser les esprits.

- Ton groupe est...animé, déclara Jesus dans mon dos, me faisant sursauter au passage.

- Bordel, tu veux pas arrêter tes trucs de Ninja deux secondes, m'esclaffai-je. Et ouais...bienvenu à Alexandria, petite communauté où tout le monde est beau, gentil et aime vivre en harmonie avec autrui.

Le jeune homme à la chevelure impeccable sourit avant de se laisser tomber dans l'herbe. Il retira son bonnet pour se recoiffer du bout des doigts et posa un regard énigmatique sur mon accoutrement.

- Oui je sais, je suis sapée comme un sac, mal coiffée et en plus je n'ai pas pu boire mon café ce matin à cause d'un coréen mal luné.

Il me contempla encore un instant avant d'éclater de rire. Nous gardâmes le silence quelques instants, appréciant le calme retrouvé malgré le brouhaha étouffé provenant de l'édifice religieux.

- Le seigneur doit regretter de ne pas avoir de boules Quiès, soupirai-je.

- La Colline a aussi son lot de scandales. C'est l'essence même de la nature humaine.

- Ce qui me rend dingue, c'est qu'en l'état actuel des choses on devrait tous être soudés. Au lieu de ça, on passe notre temps à se tirer dans les pattes.

- S'il y a bien quelque chose qui n'a pas disparu depuis l'épidémie c'est la soif de pouvoir, acquiesça Raiponce. Je dirai même que c'est pire qu'avant.

Je ne répondis rien, me contentant de tirer sur les fils de mon jean. Je songeais à tout ce que nous avions vécu depuis mon départ précipité du Japon, au Gouverneur, à J.C et à tout ce que la nature humaine pouvait recéler de pire.

- Les Sauveurs, finis-je par dire, ils sont si terribles que ça ?

Jesus soupira avant de remettre son bonnet en place. Il hésita longuement, réfléchissant probablement à la meilleure explication possible. J'ignorais pourquoi je lui avais posé cette question à laquelle j'avais déjà la réponse. Mais ce dont j'étais certaine, c'était que l'éclat de nervosité que j'aperçus dans les yeux de notre nouvel allié n'avait rien de rassurant.

Rick sortit de l'Eglise à bout de nerfs, bientôt suivit par les habitants d'Alexandria. Daryl se laissa tomber à mes côtés, exaspéré lui aussi par cette réunion qui avait tourné au pugilat avant même d'avoir réellement débuté. La foule s'éparpilla, chacun y allant de son petit commentaire plus ou moins déplaisant, et, peu à peu, la rue retrouva son calme. Carol, Glenn et Maggie se joignirent à nous tandis que le shérif faisait les cent pas. A ce rythme-là, ses santiags n'allaient pas survivre à cette journée.

- Rick, lança Michonne qui arriva à son tour en compagnie de Tara, Eugene et Abraham.

- Je vais craquer, s'écria notre leader. Ces gens me rendent dingues !

- On peut dire ce qu'on veut d'elle, mais Deanna avait les couilles bien accrochées pour réussir à tenir tête à cette bande de trou du cul, s'exclama l'ancien militaire. Bordel à chiottes, comment est-ce qu'on peut avoir autant de merde dans les yeux et les oreilles ?

- C'est facile, déclara Carol, ils ne connaissent rien du monde extérieur. Depuis le début de l'épidémie ils ont vécu ici. Ils n'ont jamais manqué de rien.

- Ils en foutent pas une pendant qu'on s'casse le cul à trouver des solutions. Ça m'gonfle, marmonna l'archer.

Rick continua ses allers et venues quelques instants, incapable de décolérer pendant que le chasseur exhumait un paquet de cigarettes écrasé de la poche arrière de son pantalon troué. De mon côté, je décidai de me ronger consciencieusement les ongles, attendant bien gentiment que les tensions redescendent.

- Bon, préparez-vous, annonça le shérif, on part pour La Colline dans une heure.

- Tu reste là, m'ordonna Daryl pendant que nos amis s'éloignaient.

- Je te demande pardon ?! Depuis quand tu me donnes des ordres ?

- Depuis qu'à chaque fois qu'on part en mission tu t'attires des emmerdes !

Je me levai d'un bond, refusant de croire que toutes les discussions que nous avions eu depuis mon retour n'avaient servi à rien. Il était hors de question que je reste en retrait.

- J'espère que tu plaisantes !

- Je suis sérieux Lola, j'en ai ma claque qu'il t'arrive des bricoles !

- Et moi j'en ai ma claque que tu me traites comme une putain de gamine ! Tu passes ton temps à me rabâcher que je suis une foutue survivante et là tu veux me laisser sur la touche ? Dans tes rêves ! Je viens et t'as pas ton mot à dire ! Fin de la discussion ! hurlai-je alors qu'il allait répliquer.

Ahuri, l'archer cligna des paupières plusieurs fois, choqué par ma brusque montée de colère. Les joues brûlantes, mon sang pulsait dans mes veines à mesure que les battements de mon cœur s'intensifiaient. J'en avais marre. Marre d'être constamment considérée comme une bonne à rien.

- Tu viendras pas te plaindre s'il s'passe quoique ce soit.

- Tu sais quoi ? Vas te faire foute ! m'écriai-je avant de tourner les talons comme une furie.

***

Le trajet jusqu'à La Colline se déroula dans un calme relatif. Hormis Hershel, le Père Gabriel, Sasha et Eugene qui avaient décidé de rester à Alexandria pour tenter de ramener la paix au sein de notre communauté, nous étions tous de la partie, au grand désarroi de Daryl contre lequel ma colère n'était toujours pas retombée. Installé à l'avant aux côté de Nick, Aaron et Rick , Jesus indiquait le chemin au shérif, en profitant pour lui parler un peu plus de notre destination et de ses habitants. De mon côté, je regardais le paysage défiler par ma fenêtre, évitant volontairement les regards appuyés que ne cessait de me lancer l'archer.

- Ça va vous deux ? s'enquit Maggie.

Pour toute réponse, je haussai les épaules. Je n'avais aucune envie de parler de notre dernière dispute en date. Il avait toutes les raisons du monde de s'inquiéter pour moi, j'en convenais. Mais son côté surprotecteur avait parfois le don de m'agacer...et de m'oppresser. Je n'avais jamais été prisonnière de mes relations. Et il était hors de question que mon couple avec Daryl prenne ce chemin. Je devais m'affirmer. Me montrer forte, et indépendante. Comme je l'avais toujours été. Cependant, les prises de tête m'épuisaient. Nos vies étaient assez difficiles comme ça...alors pourquoi fallait-il se les compliquer encore plus ?

- Ça ira, finis-je par répondre. C'est juste que...j'ai l'impression d'étouffer parfois.

- Je sais ce que c'est, répliqua l'aînée des Greene. Je ne sais pas si Glenn t'en as parlé mais...

- Oui, je suis au courant, souris-je avant de la féliciter. Mais j'imagine qu'il est...

- Chiant, acquiesça-t-elle. J'ai l'impression de ne plus pouvoir faire quoique ce soit si je n'ai pas son accord.

- Bienvenue au club, m'esclaffai-je.

- Et tu verras quand tu seras enceinte, ce sera pire, dit-elle avec un soupir las.

Je ne répondis rien, troublée par ces quelques mots. Enceinte ? Moi ? Depuis ma fausse alerte, je n'y avais jamais vraiment songé. De toute façon, je ne m'imaginais pas devenir maman un jour. Mais pour une raison que j'ignorais, ma gorge se serra à cette pensée. Quelle empreinte laisserai-je derrière moi ? Mes yeux se posèrent contre mon gré sur l'archer occupé à nettoyer son arbalète. Il mordillait nerveusement sa lèvre inférieure tout en s'affairant. Ce tic que je lui connaissais depuis toujours avait le don de me rendre cinglée. Bordel de merde. Pourquoi fallait-il que je sois amoureuse d'un type aussi sexy que lui ? Ravalant ma fierté, je me levai prudemment, titubant sous les assauts de la conduite nerveuse de Rick.

- Je peux m'asseoir ? demandai-je en me triturant les doigts.

- Ça dépend, grogna-t-il. Tu comptes encore me hurler dessus ?

- Ça dépend, l'imitai-je.

- De quoi ?

- Tu comptes continuer à me traiter comme une gosse ou tu vas accepter que mes trente-trois ans ne sont plus très loin ?

- T'es conne.

- Je sais et...je suis désolée d'avoir pété un plomb.

Il me dévisagea longuement, s'acharnant un peu plus sur cette lèvre inférieure que je mourrai d'envie de capturer.

- Ecoute, je sais que j'ai un don hors du commun pour m'attirer des emmerdes...mais Daryl, j'ai besoin de vivre. Tu ne peux pas m'obliger à rester en place. Je ne suis pas une plante verte.

- T'as surtout un don pour les métaphores pourries.

- Je t'emmerde, me renfrognai-je. J'essaie de te parler et tu te fous de ma gueule, c'est agréable.

- J'ai compris, marmonna-t-il. Mais tu pourras pas m'empêcher de vouloir te protéger à tout prix.

- Je le sais, dis-je avec un petit sourire.

Le camping-car ralenti avant de s'arrêter totalement.

- On est arrivé, déclara Jesus avant de se lever pour sortir du véhicule.

Nos amis sortirent un par un, nous laissant finalement seuls Daryl et moi. Je me tournai vers lui, espérant un geste tendre de sa part, preuve que mon pétage de câble n'avait pas eu de conséquence sur nous. Les secondes s'étirèrent, se transformant lentement en minutes et...rien. Voyant qu'il ne bougeait pas, je déglutis, déçue, avant de me diriger vers l'avant lorsqu'il m'attrapa par le bras, me forçant à lui faire face. Il écrasa violemment ses lèvres sur les miennes tandis que je m'agrippais à ses épaules, grisée cette montée de température.

- Tu me rends dingue, murmura-t-il dans mon cou.

- Je sais, chuchotai-je.

- J'suis pas un grand penseur Lola, tout c'que j'veux...c'est qu'il t'arrive plus rien de mal. J'le supporterai pas.

- Je sais, répétai-je.

- Lola, Daryl ! lança Glenn depuis la portière. On vous attend !

- On arrive, répliquai-je tandis que l'archer levait les yeux au ciel.

Je me tournai vers lui avec un sourire, me perdant un instant dans ce regard tourmenté que j'aimais tant.

- Tu vas rencontrer Grégory, pouffai-je avant de m'éloigner en sautillant. J'ai tellement hâte de voir ça !

- C'est pour ça que tu voulais venir ! grogna-t-il en m'emboîtant le pas.

- C'est un événement que je ne pouvais pas manquer.

- T'es conne.

- Je sais.

A suivre...

Negan approche doucement mais sûrement, et la fin de ce tome également...plus que cinq ou six chapitres pour le clôturer, et je vous avoue qu'il m'aura donner du fil à retordre !!  La faute aux aléas de la vie, j'ai entamé son écriture à un moment où ma vie s'est beaucoup compliquée. Il est assez inégal, mais je suis quand même fière de ne pas lâcher l'affaire même, si le tome 2 reste pour moi le plus abouti lol Malgré tout ce tome 3 aura été une thérapie, j'ai transféré beaucoup de choses sur Lola, et quelque part il m'aura aidé à faire le deuil de ma vie d'avant.

Mais il y aura un tome 4 et ce n'est pas dit que je ne retravaille pas celui-là non plus lol

A très vite pour la suite...faut juste que je me replonge dans la fin de la saison 6 pour me remettre les événements en tête 😁

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