Chapitre 11 - Cadavres en promotion

Coucou ! 💖💖

Non non vous ne rêvez pas, il s'agit bien d'un nouveau chapitre !

Je m'excuse sincèrement pour le manque de mises à jour. Ma vie s'est pas mal compliquée depuis le mois de mai, j'ai dû traverser pas mal de choses difficiles mais je vois enfin le bout du tunnel. J'ai repris l'écriture seulement hier, alors je m'excuse d'avance si la qualité de ce chapitre laisse à désirer par rapport aux autres, il faut que je reprenne doucement mes marques...et j'avais trop hâte de le poster 😂😂

J'espère en tout cas qu'il vous plaira ! 🙈

Rappel : Lola et Daryl ont ramené Morgan à Alexandria, Reg et Pete son morts, et Lola est partie en expédition avec Tara, Eugene, Bob, Aiden et Nicholas 😈

Musique : disturbed - down with the sickness

***

Chapitre 11 – Cadavres en promotion

LOLA

- Ça ressemble à quoi ton truc Eugene ? s'enquit Tara en renversant le contenu d'un carton sur le sol.

- Boîtier noir, rectangulaire, antenne, répliqua le scientifique d'un ton monocorde, accordant peu d'attention à la jeune femme tant il semblait fasciné par un comic book encore sous blister.

M'interrogeant vaguement sur les raisons de la présence du sauveur de l'humanité qui n'en était pas un, je farfouillais aux côtés de Bob dans la multitude d'étagères métalliques, dernières habitantes du hangar de stockage de l'ancien centre commercial. La lumière du jour filtrant timidement par les interstices des fenêtres calfeutrées conférait une ambiance étrange à l'endroit miraculeusement épargné par les pillards. Si l'on faisait abstraction des quelques rôdeurs enfermés dans une cage grillagée, le froid polaire et l'odeur de pourriture, les lieux étaient plutôt...glauques. D'ailleurs, en y réfléchissant bien, à quoi avait pu servir une cage dans un hangar de stockage ? Perplexe, je fronçai les sourcils, imaginant tout un tas de scénario plus ou moins réalistes, allant des combats clandestins à l'élevage de pokemons sauvages...là encore, de façon clandestine.

- Quelqu'un pourrait m'expliquer la présence de cette cage ? finis-je par demander en désignant le zoo de l'apocalypse d'un signe de tête.

- Ça me fait penser à celle qu'il y avait dans Buffy contre les vampires. J'ai toujours trouvé ça bizarre une cage dans une bibliothèque de lycée, renchérit Tara avant d'éternuer. Allergie à la poussière, se justifia-t-elle avec un sourire désolé.

- Peut-être qu'ils y enfermaient les employés trop dissipés ? tenta de plaisanter Bob, gardant un œil méfiant sur les cadavres qui commençaient à s'agiter.

- Ou des voleurs de petites culottes ? déclarai-je sans trop savoir pourquoi, déclenchant par la même occasion l'hilarité de mes petits camarades...excepté Eugene bien entendu.

- Mon Dieu Lola, si tu n'existais pas, il faudrait t'inventer, renifla la jeune femme brune en reprenant sa respiration.

- Concernant la Tueuse et toute sa clique, la réponse est d'une simplicité élémentaire : il s'agissait d'un moyen de tenir à distance le dénommé Oz durant la phase du cycle lunaire pendant laquelle le lycan en lui sortait de sa torpeur. C'était un loup garou, fort sympathique, sauf peut-être quand il était assoiffé de sang, chose tout à fait normale pour un lycanthrope quand on y pense. Si l'on considère l'ouvrage qui se trouve ici dans son intégralité, on remarque que la construction dans son ensemble est médiocre, preuve que c'est un travail réalisé dans l'urgence par une bande d'amateurs peu formés à l'architecture d'une telle structure. Mes conclusions sont simples, élémentaires, tout comme dans Buffy. La dite cage a été construite dans le but de tenir à l'écart une menace. Menace représentée ici par des rôdeurs et non un loup garou. Parce que les loups garous n'existent pas. En théorie. Rien à voir donc avec des employés dissipés ou des culottes.

Clignant des yeux plusieurs fois, la bouche légèrement entrouverte, je restai une nouvelle fois muette face à la capacité quasi surnaturelle du scientifique à débiter des monologues aussi soporifiques qu'inintéressants...et le tout, sans reprendre sa respiration. Ce type avait beau prétendre avoir été un chercheur ou je ne savais plus trop quoi, une carrière d'apnéiste aurait été parfaitement dans ses cordes...mais encore une fois, je m'égarais.

- J'ai toujours rêvé d'avoir un Rondoudou, soupirai-je finalement, plus enthousiaste par mes combats de pokemon clandestins que par les explications rationnelles d'Eugene.

Quelque peu grognon, je reposai un vieux transistor poussiéreux tandis que l'afro américain me dévisageait avec un sourire amusé, avant de reporter son attention sur Aiden et Bouclettes. Insistant sur le fait que quelqu'un devait monter la garde pendant nos recherches, les deux gugus de l'apocalypse s'étaient aussitôt portés volontaires. A en croire les paroles condescendantes du pseudo instructeur de l'armée, eux seuls étaient à même de nous protéger de notre « amateurisme » si les choses devaient mal tourner...encore fallait-il oublier la manière dont ils tenaient leur M16 ou leur incapacité grotesque à se montrer un tant soit peu discrets. C'était officiel, le duo qu'ils formaient m'insupportait. Je n'avais qu'une hâte, mettre la main sur le machin dont Machin avait besoin, et retrouver mon archer. Je fermai les yeux une seconde, marmonnant silencieusement un tas de noms d'oiseaux plus ou moins recommandables à l'attention du fils de Deanna tout en essayant de garder un minimum de contrôle sur la colère qui était en train de se répandre sournoisement dans mes veines.

- Demande à Monroe de t'en trouver un, plaisanta l'infirmier, me ramenant ainsi sur Terre.

- S'il pouvait se paumer en allant le chercher ça rendrait service à la communauté, gloussai-je.

- On peut savoir ce qui vous fait rire ? lança Aiden en s'approchant d'un pas vif tandis que Nicholas continuait de faire les cents pas un peu plus loin. On n'a pas toute la journée, alors magnez-vous.

- Peut-être que les recherches iraient plus vite si on s'y mettait tous, remarqua Tara.

- On couvre vos arrières, c'est déjà pas mal.

Retenant un soupir d'exaspération, je ne pus toutefois me taire plus longtemps. Son attitude de petit chef autoritaire me tapait sur les nerfs à mesure que ma patience, pourtant démesurée, s'étiolait, telle une statuette de Bouddha ayant traversé des âges fort tourmentés.

- Tu m'excuseras, mais je ne me sens pas franchement en sécurité avec vous deux en guise de gardes du corps.

- Ferme ta gueule Lola. Si t'es encore en vie c'est grâce à moi.

- Grâce à toi ?! m'écriai-je avec un sourire sarcastique, ce qui eu pour effet d'immobiliser Bouclettes dans ses allers et venues. T'as tué un malheureux rôdeur cul de jatte coincé sous un distributeur automatique, on peut pas appeler ça un exploit ! Dois-je aussi te rappeler que si tu as réussi à lui dégommer le crâne à coups de pieds c'est uniquement parce que tu t'es mis à sauter dans tous les sens à cause d'une morsure d'araignée ?

Tara se mordit la lèvre inférieure, tentant désespérément de ne pas éclater de rire au souvenir de cet acte d'héroïsme digne d'un film de série Z. Sérieusement, mêmes les zombies scatophiles de Zombie Ass étaient plus crédibles que lui.

- Fais-moi penser de laisser le prochain te déchiqueter, ça me fera des vacances.

- Sans vouloir te vexer, ta répartie était naze, répliquai-je en croisant les bras sur ma poitrine.

- Ecoute-moi bien espèce de salope, cracha-t-il en collant son front au mien, si je te tolère et si je tolère la présence de ton dégénéré de redneck, c'est uniquement à cause de ma mère et de son utopie du monde parfait, mais tu devrais faire attention à ton petit cul, un accident est vite arrivé de nos jours. Ça te va comme répartie ?

- C'est vrai que tu en connais un rayon en matière d'accident, hein Aiden ? C'est étonnant de voir que tes potes tombent tous comme des mouches alors qu'une merde comme toi est encore en vie. Tu t'y prends comment ? Tu leur tires dans les jambes pour distraire les rôdeurs pendant que tu te sauves en courant ? T'es qu'un putain de lâche, grinçai-je entre mes dents. Tu l'as toujours été et tu crèveras en lâche.

Je sursautai au contact des doigts de Tara sur mon épaule. Reprenant peu à peu conscience de la réalité, je laissai la colère parcourir chaque pore de ma peau encore quelques instants avant de détourner le regard de cet être qui avait autrefois été mon premier amour. Mettant un terme définitif à notre joute verbale, Nicholas poussa un hurlement de détresse lorsque la grille de la cage s'ouvrit dans un fracas métallique, vomissant sur lui une horde d'une quinzaine de cadavres anémiés. N'écoutant que sa bêtise, Aiden dégaina son fusil d'assaut et se mit à hurler à la mort en tirant dans le tas, anéantissant en un temps record un stock conséquent de munitions.

- Aiden ! Non ! vociféra Bob. Arrête tes conneries !

Repoussant violemment l'afro américain, le pseudo instructeur de l'armée rechargea son M16 avant d'appuyer une nouvelle fois sur la gâchette sous les hurlements de douleurs de Bouclettes en pleine séance de déchiquetage. Horrifiée, paralysée par la vitesse à laquelle les choses avaient une nouvelle fois dégénéré, je l'observai se faire arracher les yeux et la mâchoire dans un geyser d'hémoglobine. Ces scènes d'horreur, nous les connaissions par cœur. Pourtant, il était évident qu'aucun de nous n'arrivait à se faire à ce genre de spectacle...aussi insupportable l'acteur principal était-il.

Effarée, je me tournai vers mes compagnons en attrapant le glock que Daryl m'avait forcé à prendre.

- Le bureau, dans le fond ! hurla Tara.

A peine eut-elle terminé sa phrase qu'une détonation retentit, m'explosant les tympans pendant que le souffle de l'explosion m'envoyait m'écraser lourdement contre un mur bétonné. Puis...plus rien.

***

DARYL

J'suis affalé sur l'siège passager d'un vieux pick-up qui pue la bière rance et la décomposition. Ça m'rappelle vaguement celui de Merle. Quoiqu'en y r'gardant bien, ce vieux tas d'ferraille est en bien meilleur état que l'antiquité de mon connard de frangin. Un pied sur le tableau de bord, j'mate le paysage qui défile pendant que le cadavre sur le siège arrière commence à pourrir.

- Tu peux m'rappeler pourquoi on enterre cette merde ? j'marmonne en rongeant l'ongle de mon pouce.

- Je refuse que ce type soit enterré à Alexandria, et Deanna ne le souhaite pas non plus, répond mon pote. Mais par respect pour sa famille, on se doit de lui donner une sépulture décente.

- C'est sûr qu'il d'vait vachement respecter sa gonzesse quand il la cognait, je grogne.

J'me retourne vers la dépouille de ce trou du cul de chirurgien. Enculé. Si c'était que moi, j'aurais balancé cette charogne aux rôdeurs. Il mérite pas qu'on l'enterre comme un être humain. Ce qu'il a fait à sa bonne femme, à ses gosses, à Reg, ça m'fout la gerbe. Putain de merde. J'ai l'impression que peu importe où on ira, les emmerdes finiront toujours par nous trouver. A croire qu'on les attire. J'attrape mon paquet de clopes dans ma poche arrière. Rick me lance un regard en coin. Il dit rien. Sa mâchoire se crispe.

- Quoi ? j'demande. Me fait pas croire que t'as peur de crever d'un cancer du poumon.

Il s'esclaffe avant de ralentir pour se garer sur le bas côté.

- Tu sais que cette saloperie va finir par te tuer ? il réplique en coupant le contact.

J'ignore sa remarque. Je m'en tape. La façon dont on meurt a plus vraiment d'importance dans ce monde en ruines. Je r'dresse mon arbalète sur mon épaule, je chope deux pelles à l'arrière et j'aide le shérif à trimballer l'autre fils de pute un peu plus loin. Bordel de merde. J'peux pas croire qu'on s'donne autant de mal pour cet enfoiré. Foutue humanité à la con. Quand j'vois c'que des ordures comme lui font sans se poser de questions, j'me d'mande si ça vaut encore la peine de la préserver. Et je pense à Casse-Noisettes. A ses discours enflammés sur le fait qu'on doit rester humains quoiqu'il arrive. Cette gonzesse me ramollit le cerveau...et j'en redemande. J'peux pas m'empêcher de sourire en pensant à elle. Putain d'guimauve.

On s'enfonce dans les bois. En silence. Guettant le moindre bruit suspect. Je s'rais pas contre un peu d'action. On s'emmerde à Alexandria. A part les brunchs et les réunions débiles y a pas grand chose à foutre. Quoique c'était pas mal animé quand on est rentré hier soir. Ça a dû leur faire tout drôle à ces putains de privilégiés de voir le monde tel qu'il est vraiment.

- Ici, ça ira, finit par déclarer Rick.

Je hausse les épaules, ma clope toujours aux lèvres pendant qu'on laisse tomber le cadavre dans les feuilles mortes.

- On d'vrait le laisser là, je marmonne.

- On l'enterre.

Il commence à creuser. Je l'imite, pas franchement motivé.

- Au fait, on n'en a pas vraiment parlé, ça a été votre excursion à Lola et toi ?

- C'est pas tes oignons.

- Je t'ai déjà dit que j'étais heureux de vous revoir ensemble tous les deux ?

- Ferme-la.

J'le vois sourire en coin. Je l'imite en repensant à ces quelques jours passés avec elle. Mais je me rembrunis aussi vite. Ces types qu'on a croisé dans les bois me r'viennent en mémoire.

- Lola est une fille bien.

- Ouais. Je sais. Faut que j'te parle d'un truc.

J'écrase ma clope sous mon talon pendant qu'il continue de creuser.

- On est tombé sur des types louches.

L'shérif s'interrompt. Il fronce les sourcils, intrigué.

- Ils ont parlé de leur chef, un certain Negan. Ils ont l'air nombreux.

- En quoi ça nous concerne ?

- Ils avaient des armes, on devrait rester sur nos gardes.

- Ils vous ont vu ?

- Nan.

- Vous étiez à quoi, cinquante, soixante bornes d'ici ? Y a pas de quoi s'inquiéter.

J'suis pas convaincu. Mais j'acquiesce en silence pendant qu'on balance le corps dans l'trou. J'ai un mauvais pressentiment. Fais chier.

- On a un arsenal plutôt conséquent. Si ces types doivent nous attaquer, on sera en mesure de se défendre.

- Ouais, t'as sûrement raison.

- On devrait se dépêcher si on veut rentrer avant qu'il fasse nuit.

Les minutes défilent pendant qu'on enterre ce connard de chirurgien. J'pense à ma gonzesse. La savoir avec ce trou du cul d'Aiden et cet abruti de...j'sais même plus son nom, ça m'tord les entrailles. J'sais qu'elle est pas seule. Bob et Tara sont là si les choses tournent mal...faut pas compter sur l'autre débile avec sa coupe de mulet. J'sais aussi que c'est une putain de battante. Elle l'a toujours été. Mais j'peux pas m'empêcher de m'inquiéter pour elle.

- T'as entendu ? demande Rick.

- Quoi ? j'marmonne.

- Ça vient de par là, il murmure.

J'lui emboîte le pas pendant qu'il s'éloigne. J'essaye de chasser Lola de mes pensées. Peine perdue. Fais chier. Faut que j'me concentre. Je m'immobilise une seconde. Bordel de merde. J'rallume une clope. La nicotine me tuera pt'être, mais au moins elle m'aide à garder les idées claires. Et je l'entends. Ce bourdonnement. Manquait plus que ça. J'me remets en marche. J'avance, lentement, mon arbalète chargée et prête à buter ce qui va nous tomber sur la gueule. J'retrouve mon pote quelques mètres plus loin. Il bouge pas. Il regarde en contre bas. Il s'tourne vers moi. Je m'approche, mon shoot de nicotine collé aux lèvres. Une horde. Une foutue horde. Rien à voir avec celles qu'on a croisé jusqu'à présent. Y en a des milliers. Pt'être même des centaines de milliers coincés dans une carrière. J'analyse les lieux. En silence. Le souffle court. Ma clope se consume et j'réalise que j'ai arrêté de respirer.

- L'accès est bloqué par un semi remorque, chuchote Rick en m'indiquant l'engin d'un signe de tête.

Il a raison. L'camion fait barrage un peu plus haut. Mais tôt ou tard cette merde finira par se casser la gueule. Il a déjà commencé d'ailleurs. Et quand ça arrivera, ces saloperies s'dirigeront tout droit sur Alexandria.

- Ça tiendra pas longtemps, j'remarque.

Les mains sur les hanches, sa mâchoire se crispe. Il réfléchit. Ouais. Quoiqu'on fasse, les emmerdes finissent toujours par nous retrouver.

***

LOLA

- T'en penses quoi ? demandai-je à Daryl appuyé contre la porte de la salle de bain de notre hôtel New-Yorkais.

Insondable comme à son habitude, mon ami me regarda une seconde, avant de hausser les épaules en silence. Ouais. Attendre un compliment de sa part...quoi de plus ridicule ? songeai-je en reposant mon tube de mascara. Mais c'était ce qui faisait qu'il était lui, alors, au lieu de m'en offusquer, je lui offris un sourire sincère. Sa présence ici à New-York était tout ce dont j'avais besoin pour me rassurer. Avec lui à mes côtés, je me sentais prête pour cette audition qui allait peut-être changé le cours de ma vie...et pourtant, bien qu'heureuse de pouvoir échapper à l'enfer de mon quotidien, mon estomac se contracta douloureusement. Danser sur les scènes du monde entier. J'en avais toujours rêvé. Mais être séparée de celui qui me gardait en vie et saine d'esprit...serais-je seulement capable d'évoluer sans lui ? Mettant de côté mes interrogations, je soupirai mollement. Je n'étais même pas encore partie que cet imbécile renfrogné et débraillé me manquait. Nous avions toujours été très proches, cependant, depuis le suicide d'Hana trois ans plus tôt, un lien invisible semblable à un fil rouge indétectable aux yeux des vivants s'était tissé entre Daryl et moi. Il n'était pas friand des grandes déclarations, et même si à l'instant présent mon meilleur ami me trouvait belle, je savais pertinemment qu'il n'en dirait rien. Parce que c'était nous, Daryl et Lola. Je m'attardais quelques instants sur les taches blanchâtres éparpillées sur le miroir, synonymes d'une eau calcaire et soupirai à nouveau.

- Je sors fumer une clope, marmonna mon compagnon .

- Je t'accompagne, déclarai-je en lui emboîtant le pas.

- Non, toi tu restes là et tu ouvres les yeux.

- Ils sont parfaitement ouverts, remarquai-je en fronçant les sourcils.

Sans prévenir, il fonça droit sur moi pour m'attraper par les épaules en hurlant.

- Lola ! Ouvre les yeux ! Ouvre les yeux ! Ouvre les yeux !

Bordel de merde...mais pourquoi est-ce-qu'il avait la voix d'Aiden ?!

- Lola ! Putain ouvre les yeux !

- Qu'est-ce-que... ?

Je me redressai en un sursaut, nauséeuse, étourdie, voire même carrément à côté de mes pompes lorsque la réalité m'explosa à la figure, me réveillant pour de bon. La détonation, le souffle de la déflagration, l'odeur de la chair brûlée, du sang, des viscères...les rôdeurs en liberté !

- Où sont les autres ? m'écriai-je en jetant des regards affolés autour de moi.

- J'en sais rien, répliqua le fils Monroe. Tu peux te lever ? Faut pas qu'on reste là.

J'acquiesçai silencieusement, me remettant difficilement sur mes jambes avant de repérer mon glock à quelques mètres de là, sagement posé sur le sol bétonné aux côtés de Bob.

- Bob ! soufflai-je, horrifiée à la vue de son corps en lambeaux.

Je me précipitai sur lui, tentant vainement de faire abstraction de ses jambes arrachées pour me concentrer sur son visage ensanglanté.

- Bob, répétai-je d'une toute petite voix. Bob !

- Il est mort Lola ! Faut qu'on se casse ! Ces saloperies arrivent !

- On...on peut pas le laisser là...et putain où sont les autres?! Tara ! Eugene !

Je me redressai précipitamment pour récupérer mon arme, et explosai la cervelle d'un premier rôdeur un peu trop proche.

- Lola tu vas nous faire tuer avec tes conneries ! asséna Aiden en m'attrapant violemment par le poignet.

- Nous faire tuer ?! Aux dernières nouvelles ce n'est pas moi qui ai tiré sur une grenade avec mon fusil d'assaut espèce d'abruti ! Si on en là c'est uniquement à cause de TES CONNERIES ! Bob est mort par ta faute ! Mes amis ont disparu par ta faute, alors pour une fois dans ta vie, FERME LA AIDEN MONROE !

- Lola ! appela la voix lointaine de Eugene.

Repoussant la main de l'instructeur de l'armée toujours nouée autour de mon bras, je déglinguai un nouveau cadavre avant de repérer le scientifique retranché un peu plus loin dans un bureau vitré. D'un pas vif, ignorant les protestations de mon ex sur mes talons, je m'élançai dans sa direction lorsqu'une partie du plafond s'écroula devant moi dans un amas de béton et de poutres métalliques. Le mobilier de l'étage supérieur se déversa à son tour bloquant définitivement l'accès au fond du hangar. Abasourdie, je m'immobilisai de justesse. Putain de merde. C'était pas passé loin !

- T'as rien ? s'inquiéta Aiden.

- Fais chier ! m'écriai-je hors de moi, en donnant des coups de pieds rageurs dans le barrage de gravats. Putain de merde fais chier ! J'en ai ma claque que tout parte toujours en vrille ! Ça me casse les ovaires bordel de merde !

- Calme-toi Lola, tenta de m'apaiser mon ex.

- Que je me calme ?! Mais comment veux-tu que je me calme ?! explosai-je. Bob est mort, Nicholas vient de se faire bouffer, j'ai failli me retrouver à l'état de bouillie humaine, Tara et Eugene sont je ne sais où de l'autre côté de toute cette merde et moi je me retrouve coincée avec une calamité ambulante...à part ça tout va bien, je vais parfaitement bien et tout VA PARFAITEMENT BIEN ! J'en ai ras le cul de toute cette merde, de toutes ces conneries ! Putain on en serait pas là si ton connard de pote et toi nous aviez écouté !

- Ça y est ? T'as fini ? Ou tu comptes m'aider à chercher une sortie ?

Muette de stupeur face à sa réplique, je clignai des yeux plusieurs fois. J'avais dû louper un épisode.

- T'aider à trouver une sortie ? je m'esclaffai. Il est hors de question que je reste une seconde de plus avec toi. Je préfère encore me faire dévorer vivante, ajoutai-je en dégommant un rôdeur d'un tir habile.

Plutôt fière de moi, je relevai la tête dans un signe de défi, ravie de ne pas avoir perdu la main depuis les leçons que le shérif nous avait donné à la ferme Greene.

- Et moi ? Je suis censé faire quoi ?

- T'es un expert en survie, non ? C'est le moment de mettre tes capacités hors normes en œuvre, souris-je, un brin sadique.

Me prenant totalement au dépourvu, le fils Monroe s'écroula sur les genoux, en pleurs. Ahurie, je l'observai une seconde avant d'éliminer un nouveau tas de viande avariée. J'attrapai ma fidèle hachette à la ceinture de mon jean pour la planter dans le cerveau ramolli de deux autres morts-vivants et me retournai vers le pseudo instructeur de l'armée. Recroquevillé sur le sol, le corps secoués de spasmes incontrôlables, les joues inondés de larmes, il n'avait plus rien d'arrogant ni de condescendant. Il me faisait juste...pitié.

- Si tu comptes sortir d'ici va falloir te remuer un peu, sourcillai-je. Lève-toi, ordonnai-je d'une voix ferme.

- Me laisse pas s'il te plaît Lola. J'veux pas finir comme Nicholas.

Pesant le pour et le contre une seconde, je soupirai d'exaspération.

- Très bien. Mais je ne veux pas t'entendre. Et tu fais ce que je te dis sans discuter, c'est bien compris ?

Il acquiesça tout en se relevant, honteux à en juger par ses traits crispés.

- Ok. Alors on y va.

A suivre...

Voilà pour ce nouveau chapitre !

Qu'en avez-vous pensé ?🙈🙈🙈

A très vite pour la suite !💖💖💖

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