⛄1 Décembre ⛄
_Écarte toi de cette fenêtre ! me sermonne ma mère en me tirant par le bras. Je ne veux plus t'y reprendre , d'accord ?
Je ne réponds rien
_ Je te l'ai pourtant déjà dit à mille et une fois , il ne faut pas s'approcher de la fenêtre, poursuit-elle en refermant le châssis
_Oui mère, fis je abattue
Elle s'accroupit à ma hauteur et me prends le visage en coupe.
_ Ça va aller ma chérie, je sais que tu aimerais aller au dehors mais...il vaudrait mieux que tu restes ici. Sache que je fais tout ça pour ton bien ! Crois moi !
Elle achève son monologue en m'embrassant sur le front et quitte l a chambre..
Je m'avance, toujours peinée vers mon lit et m'y jette en pleurs.
Pourquoi ? Pourquoi je ne peux pas sortir ? Pourtant j'ai cette envie irrépressible de quitter la maison.
Tout à l'heure quand j'observais dehors depuis ma fenêtre, les rues étaient magnifiquements décorés. Pas comme d'habitude. Il y avait beaucoup de guirlandes lumineuses qui ornaient les toits de certaines maisons. Malgré qu'il faisait nuit.. tout étincelait. Des personnes de tout âge... gambadaient dans les rues agréablement . J'aurais bien aimé me joindre à eux pour partager leur joie. C'est Noël au dehors. Mais chez moi , c'est la grande dépression. Ma mère a tout fermé. C'est toujours le même scénario pour les fêtes. Pas une once de lumière ne doit pénétrer dans la maison... Et pour couronner le tout...nul ne posera le pied au dehors !
Je vais m'endormir. Peut être que demain j'aurai moins mal au cœur.
J'ignore à quel moment je me suis endormie. Mais je fus réveillée par des sons de cloches. De petites cloches résonnaient au dessus de la fenêtre, attachées à l'embrasure. Je n'avais jamais vu ça auparavant.
Mon premier réflexe fut d'appeler ma mère
_ Maman ? fis je en me frottant l'oeil droit.
La fenêtre était grandement ouverte. Une brise fraîche caressait les rideaux qui s'élevaient lentement.
Je m'en approche et jette un coup d'œil dehors. L'ambiance paraît plus calme que tout à l'heure et les rues sont désertes. Au moment de me retourner , je sens mes pieds se décoller du sol.
Paniquée je bats des mains pour atteindre le sol. Mais n'y arrive pas. Le vent me me transporte hors de la chambre. Dans un dernier élan,je m'accroche à la fenêtre pour ne pas m'envoler . Mais au bout d'un moment, je lâche. Le vent me porte à travers les rues et me dépose à l'entrée d'une maison, une grande maison. Je la reconnais. C'est celle de grand mère. Je n'eus pas le temps d'effleurer le poignet de la porte qu'elle s'ouvre toute seule.
J'entre à pas hésitants. Tout est sombre. Plus j'avançais, plus la pénombre était grandissante. Les meubles ne sont pas poussiéreux et les tableaux aux murs ont conservé leur fraîcheur d'antan malgré que cela faisait près de deux ans qu'elle est morte.
Mais qu'est ce que je fais ici ? C'est tellement...... glauque pensai je en me frottant les bras..
À l'autre bout d'un couloir, se tenait une chambre et étonnamment il s'y dégage de la lumière..je m'y hâte mais mon grand désespoir, elle était vide . Au milieu de la chambre, trônait juste un violon.. Un très joli violon, posé sur un support en bois. Je n'y ai jamais joué mais je vois les gens en jouer à la télévision !
Alors je m'en approche et le prends entre les mains. J'examine ses courbes effarée, promène mes doigts sur les cordes.. c'est fascinant me dis je !
Je m'empare de l'archet et pose la caisse de résonance entre mon épaule et ma tête. Et je commence à frotter. C'est dissonant au début. Le rendue est affligeant. Comment font les musiciens pour jouer aussi bien. Je réessaye encore et encore. Après moultes tentatives infructueuses, je laisse tomber. Mais étrangement,je n'arrive pas à lâcher le violon. Mes pieds me mènent vers la fenêtre de la chambre. Le vent reviens me caresser la frimousse. Et je me mets à jouer toute seule. La symphonie est cette fois ci parfaite et entraînante. Je me laisse emporter. J'ai l'impression que j'exécute des gestes machinaux mais ça me fait quand même du bien. Je me retrouve même à sourire. Au fur et à mesure, je développe une telle aisance que je me mets à bouger les pieds, à faire danser ma tête entraîné par la mélodie.
Je n'entends même pas la porte s'ouvrir. Un fracas me fit lâcher le violon qui tombe sur le sol.
Devant moi , j'observe pantoise ma mère s'effondrer en pleurs . Vêtue d'un manteau rouge, elle était accroupie près d'un vase brisé larmoyante.. Je m'approche précautionneusement d'elle et à sa hauteur je la touche puis recule surprise. Elle est réelle ? Tout ceci n'est donc pas un rêve ?
Mère ne cessait de marmoner "désolé désolé"
_Ça va ? fis je en m'agenouillant à ses côtés
Elle me fixe, m'attire vers elle et recommence à pleurer
_ Je.... suis... désolée....m...ma chérie...je n'aurais pas dû.....dit elle en hoquetant
_Ça va aller maman, pourquoi tu t'excuses ?
Je me blottis contre elle et ferme les yeux'
Un moment de silence plus tard..
J'étais debout devant la fenêtre de ma chambre. Surprise je cligne des yeux déboussolée avant de me gratter la tête pensive. "Tout cela n'était peut-être qu'un rêve" pensai je avant de m'endormir.
J'émerge de mon sommeil suite à un toc-toc discret.
_Maman ?
Elle pénètre joyeusement ma chambre en portant un gâteau d'anniversaire sur les mains.
_Joyeux anniversaire ma chérie !
Les étoiles dans les yeux, je cours à sa rencontre. Je ne peux lui sauter au cou de peur de gâcher mon gâteau mais j'étais euphorique .
J'avais enfin un anniversaire.
Ma mère me conduit au salon et là stupeur. Il était somptueusement décorée. Même si il n'y avait que peu de guirlandes et le sapin semblait avoir été malmené, je trouvais cela magique.
Elle m'invite à m'installer près du guéridon et me pose un chapeau en carton sur la tête et nous chantâmes un Joyeux anniversaire en mon honneur. J'étais émue jusqu'aux larmes
La dernière fois que j'avais souris comme cela remontait à deux ans. Et aujourd'hui je peux librement le faire. Je repense à l'inscription sur le violon
" La magie de Noël " Noël avait elle une magie ? Je l'ignore mais cela m'a fait retrouver le sourire.
Nous passâmes l'entièreté de la nuit à discuter. De belles histoires.
Alors que le ciel étoilé éclairait encore la ville. Le Père-Noël était peut être déjà passé aujourd'hui !
Écrit par: poetrov
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