moi : Tu ne vas pas plus loin Ambre, cessons immédiatement cette rivalité inutile entre nous je t'en supplie !

Ambre : ...

Heeseung arrive essoufflé

Ambre : Depuis quand tu t'es mise à t'inquiéter pour moi 

     Elle m'adresse la parole comme un serpent cracherait son venin. Ce n'est jamais avec douceur et complicité que nous discutons malheureusement...

moi : Arrêtes un peu ton cirque, je ne t'ai jamais fait de mal, ni mise de côté !

Ambre : Et alors ? Tu es LA source de ce manque d'affection de la part de nos parents envers moi. C'est de ta faute s'ils ne m'aiment pas !

moi : Mais enfin, MOI je t'aime Ambre. Pourquoi ne pas chérir le seul membre de ta famille qui tient à toi ?

Ambre : Je te l'ai déjà dit tellement de fois, à croire que tu ne veux pas comprendre...

moi : Oui je ne veux pas le comprendre ! Est-ce que ça t'étonne réellement ? Tu pourrais faire un effort !

Ambre : Pourquoi faire ?

moi : On ne peut pas réparer le passé, mais on peut changer l'avenir !

Ambre : J'aurais préféré que ce soit l'inverse tiens !

moi : Et puis quoi encore ? Dis que ma naissance fut une erreur et que tu aurais préféré que je ne vienne jamais au monde !

Ambre : Oui, très clairement. Et sache que tous les pauvres petits mots que tu emploieras pour tenter de me faire changer d'avis ne serviront à rien. Tout comme ton blabla, je m'en contrefiche. 

moi : Laisse-moi m'expliquer !

Ambre : NON, JE TE HAIS ! TU N'Y CHANGERAS RIEN !

C'est donc ce qu'a ressenti Heeseung ? 

     Il a tant essayé de se justifier pour laisser éclater la vérité et toutes ces années, j'ai rejeté ce qui aurait pu tout régler entre nous. Rien que d'y songer, la boule présente dans mon ventre laisse place à une culpabilité profonde.

De toute façon, il n'y a qu'à en terminer avec cette mission et nous pourrons parler de ce sujet.

     Je fais un léger signe de main à Heeseung pour lui faire comprendre que ce qui va suivre ne le regarde pas. Il hoche la tête. Je lui offre un beau sourire pour le remercier puis il part un peu plus loin.

moi : Tu n'as jamais rêvé de posséder ce lien si spécial avec ta grande sœur, ou même avec une meilleure amie ?

Ambre : Si... Tellement de fois...

moi : Tu n'as jamais songé à ce que je t'emmène en France, vivre avec moi, découvrir de nouvelles choses, changer d'air, peut-être même trouver l'amour de ta vie ?

Ambre : Je...

     Ce sentiment de compassion qui fait battre mon cœur, je ne sais pas par quel miracle il arrive encore à prendre le dessus après toutes ces choses que j'ai vécu. 

     Habituellement, c'est à cause de cette émotion que je me fais piétiner par des insolents sans pitié mais en fin de compte, elle m'est enfin utile aujourd'hui, non ?

moi : Viens, viens dans mes bras...

Elle hésite, s'accroupit puis s'y jette.

J'en étais sûre !

     Après une bonne heure à essayer de faire comprendre à ma sœur que ce conflit n'a ni queue ni tête, j'arrive finalement à lui faire entendre la voix de la raison. Nous ne sommes pas obligées d'être ennemies.

Tout en caressant son dos frêle, je l'éloigne du gouffre.

Elle se met à pleurer, toutes les larmes de son corps.

moi : A-ambre, est-ce toi qui détient une... une arme extrêmement dangereuse ?

Non, ce n'est pas le moment de la presser je préfère la laisser se lâcher.

moi : Laisse tomber, nous évoquerons le sujet plus tard.

Ambre : M-merci T/p

Heeseung : Attention !

Je lève la tête, interloquée par ce cri. 

Je remarque également qu'Heeseung n'est plus apercevable de l'endroit où il se trouve.

moi : T-tu as entendu ?

Ambre : Entendu quoi ?

moi : Heeseung, il vient d'hurler, non ?

Ambre : Il y a des flaques d'eau plus bas à cause de la pluie récente, il a simplement dû tomber dedans !

Mon instinct me supplie de m'enfuir pour une raison que j'ignore.

     Le temps est sec depuis notre arrivée, je ne vois pas comment des flaques auraient pu se former. Et si la pluie avait balayé l'Ecosse avant notre arrivée, le vent aurait déjà séché la moindre goutte d'eau sur le sol.

Heeseung : T/P !

     Ok, il se passe quelque chose d'anormal. Sans trop paniquer, j'écarte doucement Ambre de moi. Je ne cherche pas à l'inquiéter ni à lui faire comprendre ce que je viens de réaliser. 

Ces propos ne tiennent pas la route, Heeseung crie, je dois me méfier sans alerter ma sœur.

Elle est dos au ravin et moi dos à la civilisation.

moi : Tu m'as remercié il me semble ?

Ambre : En effet.

moi : En quel honneur ?

Ambre : Celui-ci !

     Et contre toute attente, je n'ai pas le temps de me retourner qu'une masse s'abat sur l'arrière de mon crâne. Je me sens tomber.

Une douleur affreuse traverse ma tête.

Malgré tout, je suis encore éveillée.

Mais ce n'est que là que mon cerveau se souviens d'un truc;

     Nous sommes sur une falaise et le sol et composé de terre comme de roche et de cailloux plus massifs les uns que les autres.

J'en heurte un de plein fouet et cett-...

Ellipse ??? temps

...

1, 2, 1, 2

...

...

...

...

...

...

...

...

...

T/P !

...

...

...

DEBOUT !
...

...

...

...

...

...

AÏE !

     Je me réveille affolée, sans pour autant ouvrir les yeux. Mon cœur tambourine contre ma poitrine. 

Où suis-je ? 

Que c'est-il passé ?

Où est ma sœur ?

Et Hesseung ?

HEESEUNG ?

     Je me calme et tâte comme à mon habitude les alentours avant même de donner le moindre signe de ma reprise de conscience. 

     Ce que je touche en premier est un corps, je dois savoir à qui il appartient même si cela signifie 'palper le corps d'un potentiel inconnu'.

     En un lent et discret mouvement, mes mains se posent d'abord sur ce qui me semble être le cou de cette personne.

J'y déniche un objet enfoui sous une couche de vêtements.

Un objet trop douloureusement familier pour mon toucher.

C'est une chaîne.

     Je cherche dessus un élément avec lequel je pourrais déterminer l'identité de la personne que tâtonne.

Et je le trouve.

Le pendentif de ce collier que je devine très facilement sans même le voir.

Deux cœurs fusionnés l'un dans l'autre.

Je porte moi aussi ce bijou.

C'EST HEESEUNG !

Je ne peux pas rester une seconde de plus sans bouger et je me lève d'un coup.

Il est là, les yeux clos, comme... mort... ?

     Je ne prends pas la peine de regarder ma sœur, je sais qu'elle est là, c'est tout. J'attrape Heeseung par les épaules et le secoue.

...

Il ne répond pas.

Des larmes se mettent à couler le lond de mes joues.

moi : HEESEUNG !!! RÉPONDS !!!

...

Toujours rien.

A SUIVRE :(