Chapitre 1-

Légende :

texte en gras = dialogue

*texte entre astérisque* = action vue d'un point externe

texte en italique = pensée

texte en italique et souligné = information importante

     Une nouvelle matinée commence. J'ai perdu toute envie de vivre depuis ce qu'il s'est passé il y a maintenant 4 ans jour pour jour... Mon lit double me paraît si vide à chaque fois que je me réveille. C'est si douloureux. J'aurais déjà mis fin à tout ça si mon travail n'avait pas besoin de moi.

     C'est ce qui me pousse à  me lever une fois de plus aujourd'hui. Mes vêtements sont déjà prêts, ma vie est devenue une sorte d'automatisme.

     J'examine ma chambre du regard. Tiens, ça me fait penser que je n'ai toujours pas retiré les photos de mon ex accrochées sur le mur. Je me redresse sur le bord de mon lit et m'étire. Face à moi, ma tenue est exposée sur un petit mannequin, comme d'habitude.

     Je l'enfile et me prépare promptement. Je passe dans le salon, attrape d'une main les clés posées sur la table. Un petit déjeuner ? Ce n'est pas nécessaire, je n'en ai pas envie de toute façon.

     Je ferme la porte à double tour et me mets en route vers le 'magasin' de vinyles et de livres qui est en fait le passage vers le QG où je travaille. Le temps est plutôt doux, dans la rue, les gens ont l'air joyeux. Je traverse une ruelle sombre qui fait partie de mon trajet quotidien.

     Contre l'un des murs, un jeune enfant est affalé. Il n'a que la peau sur les os. Ma gentillesse et mon ignorance m'a trahi autrefois, mais je me sens généreuse. Je m'accroupis à sa hauteur et lui offre une petite liasse de billets. 

moi : Fais-en bon usage petit chou !

L'enfant : Merci m'dame !

moi : Passe une agréable journée.

     Il me sourit. Sans le savoir, il a refait ma journée. J'arrive devant la boutique de disques. La vendeuse est une vielle dame très sympathique d'origine anglaise. Elle est au courant de ce qui se passe sous ses pieds et ça la passionne. Elle s'est installée en France grâce à son amour pour la littérature, la langue et la poésie.

moi : Hi Daisy ! What's up ?

Daisy : Everything's fine darling. You want a book about vampires, right ?

moi : Yes, like everyday !

Daisy : Go and get it.

moi : Thanks !

     'Un livre sur les vampires', c'est en quelque sorte un code pour lui signaler que je me rends au sous-sol. Je m'enfonce plus loin dans l'échoppe et tire un livre sur les vampires. L'étagère tourne et le sol avec elle. Je passe dans un couloir ou l'obscurité règne. Je connais le chemin, ce n'est pas l'absence de lumière qui va m'empêcher d'arriver à destination. 

     Je devine les marches d'escalier et les saute trois par trois. Je m'arrête net avant de me prendre la porte. Elle s'ouvre et ma partenaire m'accueille.

Honorine : T/p ! Comment tu vas ?

moi : Et bien, tu sais, comment d'habitude va-t-on dire...

Honorine : Tu penses toujours à l'autre crétin ?

moi : Oui... Mais ça finira par passer

Honorine : C'est ce que tu dis tous les matins, T/p...

moi : S-sinon, quoi de neuf ici.

Honorine : Ah oui ! La supérieure m'a demandé de te prévenir que nous attendons une attaque à la bombe d'ici 2h.

moi : Mais c'est super tout ça !

Honorine : Oui, en effet. Tu es l'agent la plus douée, elle m'a dit de te confier l'arme nucléaire car selon les recherches, c'est l'objet que convoitent les agresseurs. L'assaut à été classé comme 'inévitable' il faut déplacer tous les objets à risque.

moi : Pas de souci, je vais la récupérer.

     Il y a plusieurs unités d'espions ici. Ceux qui accomplissent des missions de première nécessité comme moi, ou ceux qui règlent des comptes de gens contre de l'argent comme Honorine. Une sorte de gang, mais un bon gang. Seulement contre des malfaiteurs. 

     Honorine et moi nous connaissons déjà depuis un petit moment. C'est avec elle et... l'autre que j'ai commencé ce boulot. Elle revête ses gants en cuir noir sur ses mains et craque ses doigts.

Honorine : Je te laisse, j'ai du travail si tu vois ce que je veux dire...

Elle me fait un clin et part rejoindre son équipe.

     Je rejoins Zélie, une autre de mes amies qui bosse ici. Elle s'occupe de la préservation et de la protection du matériel dangereux. Dont l'arme que je dois emporter avec moi. Elle est dans son bureau, sur une chaise à roulettes. Elle se déplace d'un endroit à un autre avec d'énormes lunettes dressées sur son nez. Tout en réunissant des petites pièces, elle reconstitue des objets.

Absorbée dans son activité, elle ne m'a pas vue arriver.

moi : Zélie ! Que fais-tu ?

Zélie : Je répare un truc que ton correspondant masculin a cassé au cours de sa dernière mission.

     Oui, c'est un petit détail que j'ai oublié d'évoquer. Nous sommes 'triés' selon notre sexe et selon notre niveau dans le métier. Pour ma part, je suis là première de ma division, la meilleure en d'autres termes. Et je possède un correspondant masculin, c'est à dire, un homme au même rang que moi dans la même division que moi.

Je suis curieuse de savoir qui c'est.

moi : Dis-moi, tu connais le nom de mon correspondant ?

Zélie : Tiens, prends l'arme et pars je suis concentrée là...

moi : Fais un effort !

Zélie : Chuuuuut... Pas de bruit, si je me rate là, pas de retour en arrière...

moi : D'accord

     Je saisis ce qu'elle me tends et m'éloigne pour quitter la pièce. Je vais faire un tour dans le bureau de la supérieure, ça me fera tuer du temps.

     Mme Desmaisons est une femme très autoritaire qui se suffit largement de sa propre présence. Très stricte et ordonnée, c'est une personne que tout le monde respecte. Malgré son apparence froide, elle est quelqu'un de loyal et rigoureux dans ce qu'elle fait. Dans certaines situations, il m'arrive de m'identifier à elle.

     Je m'estime heureuse de travailler pour elle car elle n'engage que ceux qu'elle qualifié d'élite. Le moindre faux pas et tu peux être sûr de te retrouver au chômage.
Je fais escale à la cantine du bâtiment pour prendre les café de la directrice et moi, comme à l'accoutumée.

     Je toque a la porte et entre. La principale est là, en train de trier de vieux documents poussiéreux dans ses tiroirs. Elle me dévisage à mon arrivée et lève un sourcil. Je ris nerveusement pour détendre l'atmosphère.

     Ce lien qui peut paraître tendu entre nous est en fait le contraire. C'est notre manière de communiquer. Je pose la boisson devant elle et lui fait signe de la boire.

Mme Desmaisons : Honorine t'a demandé de te charger de l'arme nucléaire ?

moi : Oui tout à fait.

Mme Desmaisons : Donne-la moi.

moi : Pourquoi ?

Mme Desmaisons : Les criminels qui cherchent à la trouver sont assez informés, ils te suivront jusqu'à chez toi.

moi : Qui peut me prouver que vous n'êtes pas l'un d'eux déguisé en ma patronne ?

Mme Desmaisons : Moi même figure-toi.

moi : Comment ?

Mme Desmaisons : Je connais des choses dont seules moi, Honorine et Zélie sommes au courant à ton sujet.

moi : Allez-y

Mme Desmaisons : Lee Heeseung. Un des agents présent dans la division masculine. C'est ton ex-petit-ami.

*Choc*

moi : J-je... Comment ?

Mme Desmaisons : Je ne suis pas la directrice pour rien. J'ai été espionne et je le suis toujours. J'ai été jeune moi aussi, j'ai eu ton âge. J'ai vécu ce que tu as vécu. Maintenant arrête de poser des questions ou tu es renvoyée.

C'est ce qu'elle me dit toujours, c'est ce qu'elle n'a jamais fait, c'est ce qu'elle ne fera jamais. 

Mme Desmaison : Ta réaction face à ma demande me prouve que je t'ai bien formée, tu ne me déçois p-

     Je lui remets l'arme, je m'incline et pars. Mme Desmaisons m'a regardé quitter son bureau, incrédule.

     Sans le savoir, elle a ravivé la douleur qui venait tout juste de s'éteindre en moi.

A SUIVRE :)

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