Chapitre 20
« I never wanted anything so much than drown in your love & not feel your rain. »
***
- Joyce ! s'écria la voix de mon frère.
Je sortis de ma torpeur protectrice, secouée par des mains brûlantes. Mon corps entier me tirait, ma tête était victime de maux incessants. Le simple fait d'ouvrir les yeux me faisaient mal. Mais je remarquai, grâce au plafond, que je n'étais plus au même endroit... Plus dans la chambre de Nathan mais dans la mienne.
- Joyce, est-ce que tu vas bien ? me demanda le meilleur ami de Nathan, penché au dessus de moi. Tu me vois ? Tu m'entends ?
J’acquiesçai doucement puis ses bras passèrent sous mon corps, me soulevèrent en réveillant toutes mes douleurs et me déposèrent sur mon lit. J'avais extrêmement mal au ventre et je n'osais imaginer l'apparence de ma peau à cet endroit... Il m'avait encore détruite.
- Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?
- Je vais le buter ! le coupa Nathanael.
Je baissai les yeux et le vis à l'entrée de la pièce avec un faux air en colère. Je ne comprenais plus rien, à quoi jouait-il cette fois ? De qui parlait-il ?
- Attends mec, t'es même pas sûr que ce soit ton père...
- Quoi ? Faudrait que j'attende qu'il la frappe sous mes yeux ? Et puis elle l'a dit à son copain que c'était ce connard de Kenneth.
La main de Preston caressa ma joue lancinante puis mes cheveux. Il m'observa avec inquiétude et surtout avec un sérieux qui m'étonnait... comme s'il essayait de comprendre, de déchiffrer la vérité pour la première fois.
- Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse alors ? demanda-t-il à mon grand frère.
- On va le reporter aux flics.
- Mec c'est à ta sœur de faire ça, je pense pas que ça vaudra grand chose si ça vient de nous.
- Bah on leur dira qu'elle est trop mal en point pour venir. Regarde, elle a pas dit un seul mot depuis ! souleva Nathan.
Tout semblait clair à présent. Je saisissais le sens des mots de mon frère, lorsqu'il avait dit à mon père qu'il allait « détruire sa vie». Il retournait la situation à son avantage et rejetait ses fautes sur le premier soupçonné. C'était sans doute la venue de Caleb qui lui avait donné l'idée... Les gens pensaient immédiatement au père qui battait sa fille et non au frère.
- Si on ne fait rien, il réussira à avoir sa garde et qui sait ce qu'il lui fera là-bas sur son île de sauvage, ajouta-t-il.
- Mmh... En attendant, on ne peut la laisser comme ça.
- Ouais, viens on va chercher des trucs.
Sur ce, il tourna les talons et s'en alla dans le couloir sans doute en direction de la salle de bain. Preston, lui, continuait de me regarder, les lèvres pincées.
- On vient tout juste d'arriver et on t'a trouvé comme ça, inerte sur le sol. Qu'est-ce qu'il s'est passé Joy, tu peux me le dire, m'assura-t-il d'une voix basse et apaisante.
- Tu étais avec Nathanael depuis combien de temps ?
- Une dizaine de minutes, il m'a rejoint au centre - ville comme prévu. Pourquoi ?
- Preston, ramène-toi putain ! s'écria le diable au loin.
Je tournai la tête pour éviter les yeux insistants de Preston puis je l'entendis sortir à son tour. Je fermai les yeux, essayant de ne pas craquer... L’étau se resserrait, les choses devenaient de plus en plus complexes et mon frère reprenait la situation en mains. C'était une course folle... A qui serait le plus malin ? Je ne savais pas si agir en douce me donnait une longueur d'avance ou me bloquait au contraire.
Des coups tambourinèrent en bas ce qui fit râler Nathan. La porte d'entrée claqua, une voix masculine ne cessa de m'appeler en même temps que des pas lourds se faisaient entendre dans les escaliers. Bientôt, la voix fut plus proche.
- Putain mais qu'est-ce que tu fous là toi ? l'agressa Nathan. Et c'est qui lui, la tapette avec ses tresses ?
- Dis-moi où est ma copine.
- C'est pas des tresses mais des dreadlocks attardé, répondit Hugh tout de suite.
Malgré la situation et mon stress qui grandissait, je rigolai en entendant la réplique de Hugh qui apportait beaucoup d'importance à ses cheveux. Les critiquer revenait à l'insulter lui. Néanmoins, j'avais tout de même peur que son comportement ne mette Nathanael plus en colère.
- Tu me parles à moi ? s'énerva-t-il d'ailleurs.
- Nate, calme-toi ! Ils ne t'ont rien fait, laisse les juste voir Joyce, le raisonna Preston. Les mecs allez-y, elle est dans sa chambre.
Je les entendis avancer dans ma direction et je m'enfouis dans les couvertures, couvrant légèrement mon visage là où j'avais sûrement une marque conséquente après le coup de poing que je m'étais pris. J'étais finalement contente d'avoir Caleb à mes côtés, et ses deux amis car j'avais l'impression que s'il leur faisait confiance alors je le pouvais aussi. Et qu'alors peut-être, il y avait un moyen de mettre fin au cauchemar qu'était ma vie. Peut-être. En tout cas je savais que Caleb allait m'aider. C'était sans doute mon dernier essai... Si ça ne marchait pas alors soit je me battais à la déloyale en portant plainte soit j'abandonnais.
- Hey, m'interpella Caleb qui venait de s'asseoir à mes côtés, sous mes yeux.
Il se pencha en s'appuyant doucement sur moi sans imaginer la douleur que me procurait ce simple geste. Mais je m'en fichais à ce moment, sa présence était rassurante.
- Il t'a encore tapé ? chuchota-t-il.
Je hochai la tête avant de planter mes yeux larmoyants dans les siens. Il abaissa la couverture, aussitôt son expression se durcit. Ses joues s'étaient creusées sous la pression de sa mâchoire, ses sourcils froncés... Son souffle court rebondissait sur mon visage. Il rapprocha sa bouche de mon oreille:
- Et c'est qui l'autre mec ? Il était là ?
- Non, répondis-je à voix basse. C'est son meilleur ami, il est au courant de rien... Nathanael veut lui faire croire que c'était mon père.
Il lâcha un ricanement amer en même temps que la voix de mon frère résonna dans la chambre.
- Fini les messes basses, Joy n'est pas sur son lit de mort.
- Pas encore non, rétorqua Caleb en se redressant.
Nos regards se tournèrent vers Nathan au pas de la porte, droit comme un piquet. Et Preston qui contournait le lit pour m'apporter pommades, pansements et tout ce qui allait avec. Il le déposa sur ma table basse comme venait de lui demander mon copain.
- C'est quoi alors ce bordel ? lança Hugh.
- Mais t'es qui toi ? D'où tu sors ?
Mon frère fixait le brun avec ce regard d'assassin qui ne semblait effrayer que moi. Cependant je n'avais pas envie qu'il répande sa haine sur l'ami de Caleb alors je décidai de prendre sa défense, en regardant le plafond :
- C'est mon ami, affirmai-je.
- Ton ami ? T'en as pas, ricana-t-il, t'as pas d'ami Joy.
Hugh m'adressa un regard las qui voulait à peu près signifier « Ton frère fait vraiment chier ! ». Enfin c'était ce que j'imaginais car telles étaient mes pensées.
- Qu'est-ce qui est arrivé à Joyce ? reprit-il.
- On en sait trop rien, on est arrivé et on l'a trouvé dans sa chambre, annonça Preston. Mais Joyce nous racontera mieux d'elle-même.
J'ouvris la bouche mais fus, comme d'habitude, coupée par Nathan :
- Y'a rien de plus à savoir.
- Si Nate, moi je veux en savoir plus ! dit Preston d'un ton autoritaire. Ça me semble juste bizarre que ce soit ton père le coupable alors qu'elle est tellement heureuse de le retrouver à chaque fois.
Ma bouche s'ouvrit de stupéfaction, alors lui aussi savait faire preuve d'un peu de bon sens ? Les émeraudes de Nath se focalisèrent sur le métisse en plein doute. Il se pencha vers lui, un bras tendu comme s'il s'apprêtait à le taper.
- T'insinues quoi ?
- Que c'est peut-être une autre personne.
- Comment une autre personne aurait pu lui brûler le ventre de la sorte ? s’exacerba mon tyran.
Preston plissa les yeux alors qu'une grimace déformait sa bouche. L'espace d'une seconde, les yeux de Nathan s'écarquillèrent au fur et à mesure qu'il prenait conscience de sa gaffe.
- La brûlure au ventre ? Quoi ? Comment tu...
- Je l'ai vu putain, quand tu l'as porté sur le lit ! s'empressa-t-il de crier.
- Ok, et pourquoi ce serait ton père ? Ça pourrait très bien être toi tiens, avec tout le matériel que tu as.
Mon frère fit un pas en arrière puis poussa soudainement son meilleur ami contre le mur. Ce dernier se contenta de se dégager de sa forte poigne et de lever les mains devant lui.
- Tu m'accuses ? Tu m'accuses de faire du mal à ma propre sœur ? éclata Nathan avec une certaine colère qui ne semblait plus jouée à présent.
- Non ! se défendit Preston. Te mets pas dans cet état mec, c'était un putain d'exemple !
- Ça ressemblait pas à un "putain d'exemple" mais à une putain d'accusation ok ?
- Je dis juste que tu accuses peut-être ton père un peu trop vite, alors qu'on pourrait t'accuser. Tu as trop de haine pour ton père alors ça t’arrange de croire c'est lui. Il faut que tu prennes le temps de réfléchir et pas que tu agisses sur un coup de tête parce que ça peut te retomber dessus.
- Merde ! hurla Nate. Tu me fais chier, tu sais quoi ? Je vais m'occuper de ça tout seul parce que t'es inutile mec !
Il ne nous donna pas un regard de plus et s'en alla suivi de Preston qui essayait en vain de lui parler. Nous entendîmes leur voix s'éloigner dans la chambre de mon frère puis la porte claquer alors qu'ici, je n'entendais plus que les battements fous de mon cœur.
- C'est frustrant de savoir la vérité et de le voir mentir comme ça, souffla Hugh.
Je hochai la tête. Tout de suite sa folie paraissait plus évidente. Et l'on ne comprenait pas comment les autres pouvaient être si aveugles.
- En attendant ne t'inquiètes pas pour ton père, me rassura Caleb, si ton frère décide de vraiment l'accuser, ma mère témoignera qu'il est venu te chercher et s'est montré violent.
Mon cœur s'affola encore à cette pensée. Il était hors de question que je mêle sa mère à cette histoire, on ne savait plus ce que Nathanael était capable de faire ça à présent. Il était prêt à tout, pouvait blesser n'importe qui sans même une quelconque raison...
- Non, il ne vaut mieux pas... Je ne veux pas qu'il s'en prenne aussi à ta mère ou à toi.
- Ta mère n'a pas besoin de témoigner, avança le garçon aux dreads, tu te rappelles des vandalismes de l'année dernière ? Depuis notre quartier est surveillé par quelques caméras. Il y en a une à deux maisons de chez toi, ça fait une preuve plus solide.
- Hugh, tu ferais un bon avocat ! me moquai-je.
Il me lança un superbe sourire, apparemment flatté du compliment. Caleb sourit aussi mais s'arrêta aussitôt, une idée en tête. Il jeta un regard dans le couloir puis se tourna à nouveau vers moi.
- Notre décision de cette nuit tient toujours ?
Je répondis positivement et il me dit ce que je devrais faire, une fois seule. Je leur demandais ensuite de sortir pendant quelques minutes le temps que je me soigne... Je ne voulais surtout pas qu'ils voient mon corps meurtri. Caleb en avait déjà assez vu la dernière fois et j'en avais encore honte. Quand ils refermèrent la porte derrière eux, je me redressai toutefois ma blessure m'empêchait de me plier davantage.
Habituée, je la désinfectai sans regarder et posai dessus de multiples compresses. Je relevai ensuite ma couette et criait de stupeur en voyant les endroits où ma peau était à vif. Le liquide qu'il m'avait lancé avait dû être quelque chose comme de l'acide car ma peau avait été détruite, mangée. J'avais des taches rouges plus ou moins grosses qui rendaient mes jambes encore plus ignobles. Je les soignai aussi puis attrapai un petit miroir pour regarder mon visage. Je grimaçai en voyant mon œil gauche devenu rouge et la blessure qui venait le souligner ainsi que la teinte rouge qui contournait le tout, allant même jusqu'à ma pommette. J'avais aussi des marques superficielles dans le cou, sur les bras mais de ça, je m'en fichais. J'en avais tellement l'habitude qu'elles faisaient presque partie de ma peau à présent.
Lorsque j'eus terminé et que je fus remise de mes états d'âme, je me recachai sous ma couette et appelai Hugh et Caleb. Je devinai qu'ils avaient attendu devant la porte car ils entrèrent immédiatement. Alors que le meilleur ami de mon copain décidait de retourner en cours, sous mes conseils, Caleb, lui, refusa de me laisser seul avec mon frère. Il voulut rester jusqu'au retour de l'un de mes parents, surtout de mon père.
***
Mon père était arrivé une heure et demie plus tard tandis que Nathanael et Preston avaient déjà déserté depuis un bon moment. Caleb resta un peu, le temps d'échanger quelques banalités avec mon père et partit en cours. Je n'avais pas eu envie de rester en compagnie de mon père mais je finis par apprécier l'après-midi que nous avions passé dans ma chambre. Nous avions regardé un film, fait un skype avec sa famille qu'il retrouvait dans deux jours, puis nous avions vaguement parlé. J'avais essayé d'avoir quelques réponses mais il était resté très fermé et ça n'avait fait que me rappeler que je n'étais pas prête à lui pardonner tous ces secrets. Il n'avait pas l'air de prendre conscience ou alors il s'en fichait totalement. Alors j'avais volontairement omis de lui dire ce que préparait Nathan contre lui. Il me laissait me débrouiller seule ; je ne voulais plus l'aider.
Je commençais sans doute à croire qu'il méritait toute la haine que lui vouait Nathanael.
***
Irritée, en début de soirée j'avais fait semblant de dormir pour ne plus l'avoir sur mon dos et avait finis par réellement m'endormir. Et je venais tout juste de me réveiller, me sentant un peu mieux qu'auparavant. Je sortis de ma chambre afin de prendre une douche et celle-ci dura probablement une éternité tant j'eus du mal à trouver une température qui ne me faisait pas trop mal. J'optai finalement pour une eau presque glacée, tout en essayant de me relaxer contre les carrelages froids. Cependant à chaque fois que je fermais les yeux, je revoyais les coups de Nathanael s'abattre sur moi puis je le sentais et l'entendais pleurer contre moi. Puis des souvenirs de notre enfance me revenaient... une cabane en feu, de l'essence versé sur moi, des brûlures qui m'avaient même causés des opérations de la peau. Tout me revenait en tête, dans le désordre. J'avais l'impression de devenir folle et comme je voulais arrêter ça, je sortis précipitamment de la douche.
Je ne pris pas la peine de me sécher, enfilai des vêtements confortables et repartis dans ma chambre dans l'intention de dormir à nouveau pour échapper à cette réalité. Mais c'était sans imaginer le fait que Nathanael y serait, assis à mon bureau. Quand il m'entendit, il se redressa aussi vite et je remarquai la batte qu'il avait en main. Je restai au pas de la porte, tournai ma tête vers les escaliers et m'apprêtai à appeler mon père mais quelque chose heurta mon genou, me faisant tomber au sol. Je lâchai un gémissement alors que déjà, je me mettais à pleurer de désespoir certes mais aussi d'épuisement. J'en avais marre, marre de cette vie, marre de cette douleur. Je voulais arrêter tout ça. En vérité, je n'avais jamais eu la force de lutter et je ne l'aurais jamais.
- Je comptais pas te taper mais tu m'y as forcé là, déclara-t-il d'une voix étrangement douce, rentre et t'avise pas de crier. Je veux juste te parler.
- Parle ici.
Je sentis un poids se poser dans mon dos et je compris que ce n'était rien d'autre que sa satanée batte. J'attendais encore quelques secondes de plus, je refusais d'entrer, et elle viendrait sans doute s'abattre sans pitié sur mon corps. Alors je me redressai, difficilement, et partis m'asseoir sur mon lit. Il se posta en face de moi, laissa tomber son arme à ses pieds et croisa ses bras sur son torse.
- Je ne veux plus que tu parles à Preston, m'annonça-t-il. Et ne t'avise plus de lui dire quoique ce soit, tu le regretteras.
- Je n'ai rien dit, soufflai-je.
- Ah ouais, pourquoi il a émis l'idée que c'était moi le coupable ? Comment tu l'expliques ?
- Peut-être que tu n'es pas assez discret.
Il se précipita sur moi, ferma sa poigne autour de mon cou et me plaqua contre le matelas. Ça allait recommencer... Mais cette fois, je ne me défendrais pas. Il me secoua et resserra de plus en plus ses doigts.
- Tu voudrais que je sois plus discret Joyce ? Non moi je vais te dire, il faut que tu apprennes à fermer ta gueule.
Il me bouscula quelques fois de plus puis me lâcha avec négligence, comme il lâcherait un sac de poubelle. C'était ce que j'étais pour lui après tout... Il reprit place sur la chaise de mon bureau alors que je me redressai et fixai la batte, restée devant moi. S'il me touchait, je pouvais toujours essayer de la saisir et le taper. Non c'était ridicule, je n'avais aucune force.
- Autre chose, ajouta-t-il d'un air grave. J'ai besoin que tu me suive, besoin que tu sois entièrement avec moi pour ce que je compte faire.
- Non, dis-je de but en blanc.
- Quoi ?
Je le vis se redresser du coin de l’œil aussi je sautai sur mes deux pieds, sur mes gardes. Il était toujours assis mais s'était légèrement penché dans ma direction. Je secouai la tête de gauche à droite pendant que je saisissais la batte et reculai jusqu'au fond de ma chambre. Il éclata de rire tout en se levant.
- Lâche ça, t'es ridicule.
- Alors sors de ma chambre et laisse moi tranquille pour une fois Nathan. Je suis épuisée !
- Je te laisserai quand tu m'auras dit que t'es avec moi, siffla-t-il les dents serrés, il faut que tu le dises ok ? Il faut que tu sois de mon côté.
Il avançait lentement vers moi. Ses poings serrés faisaient apparaître les veines le long de ses bras, ainsi que dans son cou. Il était tendu, moi agrippé à la batte avec laquelle je ne saurais probablement pas quoi faire au moment venu. Si je le tapais, la situation prendrait une tournure inimaginable. Mais je ne la lâchai pas pour autant. J'avais quelque chose pour me défendre et c'était un peu rassurant, juste un peu face à la menace qui arrivait.
- Tu sais, je commence à me rendre compte qu'il y a deux côtés mais qu'aucun n'est pour moi ! Tu ne penses qu'à ta gueule, à tes désirs de taré et papa, lui, ne pense qu'à garder ses secrets, qu'à la victoire et à sa parfaite famille. Alors je ne suis avec personne, Nathan.
- Oh si, laisse-moi clarifier les choses, ricana mon tyran, tu es de mon côté que tu le veuilles ou non car après tout ce que j'ai fait pour toi, tu me le dois bien !
- C'est vrai, j'oubliais merci grand frère pour toutes ces années de souffrance ! glissai-je alors que je fus prise de sanglots, merci pour toute cette violence, ces cicatrices que tu me laisses, ces mensonges. Je te suis tant reconnaissante !
Je sentais mon cœur se resserrer, comme s'il finissait par s'éteindre sous cet amont de douleur que je déballais à présent. Nathan venait de s'arrêter de marcher après qu'une lueur étrange eût traversé ses yeux. Je continuais de pleurer car de toute manière je n'étais plus en mesure de me retenir à ce moment et j'avais cette envie, au fond de moi, de tout lui dire. De sortir toute la rancœur que j'avais en moi, que j'avais enfoui tant bien que mal pour ne garder que l'amour que je lui portais. Mes yeux éteints dans ses émeraudes brillantes, je lui criai alors :
- Tout ce que tu as fait Nate, c'est non seulement attiser ta haine mais aussi faire grandir la mienne. Avant, j'étais prête à tout pour t'aider, te défendre face aux autres parce que je me disais que t'étais mon grand frère, que tu m'aimais sans doute autant que moi, que tu le méritais et maintenant... Je te déteste tellement. Et la vérité c'est que personne ne t'aime, tout le monde dans ton entourage a peur de toi. Y'a rien de bon en toi, y'a jamais rien eu de bon malgré ce que je pensais. Alors je te déteste autant qu'eux, autant que les parents. Je te déteste autant que toi tu me hais !
Je vis une larme perler contre la joue de mon frère puis une deuxième et enfin, plein d'autres. J'étais légèrement contente car cela signifiait que mes mots avaient fait leur impact, qu'il ne restait pas totalement indifférent face à mes sentiments. Mais mon petit bonheur fût vite balayé lorsqu'il se hâta vers moi ; il s'arrêta finalement à quelques pas comme retenu par quelque chose d'important, il porta ses doigts à ses yeux et les pressa.
- Tu as tous les droits de m'en vouloir Joy, avoua-t-il d'une voix gémissante, mais moi je ne te déteste pas.
Il avait articulé ces derniers mots, les rendant un peu plus forts. Mais je ne le croyais plus. J'avais encore ses mots de ce matin qui me résonnait en tête.
- Je ne déteste pas Joyce, répéta-t-il.
Je pleurais de plus en plus ; ses paroles étaient dures à entendre car je les savais fausses. Il poussa soudainement un cri de rage, brisa la distance qu'il restait entre nous deux et me plaqua sans mesure contre le mur. Sous la frayeur, je fermai les yeux et tentai de le repousser. Je l'entendais pleurer mais je ne voulais surtout pas le voir alors je fermais mes paupières de toute mes forces.
Ses mains attrapèrent durement mon visage, ses doigts se plantèrent presque dans ma peau alors qu'ils se pressaient contre ma mâchoire. Et je... sentis... ses lèvres s'accrocher aux miennes. Il m'embrassait avec bestialité tandis que de mon côté j'étais pétrifiée par l'anéantissement.
Mon frère m'embrassait.
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Hey ! C'est avec une petite joie que je poste ce chapitre car sachez que j'ai bien failli perdre ce chapitre, à cause de wattpad qui ne prenait pas en compte mes sauvegardes. J'ai frôlé la crise cardiaque et surtout pendant 5 bonnes minutes, j'étais démoralisée. Vous auriez donc dû attendre le chapitre beaucoup plus longtemps... mais heureusement j'ai réussi à trouver une copie sur mon appli. Heureusement ou pas d'ailleurs, c'est à vous de me dire si ce chapitre vous a plu ou si vous auriez préférez qu'il soit supprimé ahah :p. Selon moi le début est un peu brouillon donc je le réécrirai sans doute.
Je pense que la fin de ce chapitre plaira à certaines ( je ne vise personne, noooooon ).
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