Chapitre 3 : La révolte
L'homme entra dans la pièce et s'approcha du lit après avoir posé un plateau de nourriture sur le bureau, prêt à faire ce qui devenait un rituel.
« Pourquoi on est là, Loan ?
- Je sais pas. »
Une semaine qu'elle était dans cette pièce, elle avait bien comprit qu'il ne la blesserait plus. Peut être avait-il peur qu'un coup ne la fasse saigner et lui permette d'enfin voir une couleur ? Du rouge qui contrasterait si bien avec le blanc de la pièce.
Ayant la certitude qu'elle ne risquait physiquement rien, elle n'avait plus peur et se permettait de lui tenir tête.
« Quel âge as-tu ? Demanda-t'il avec une exaspération marquée.
- 12 ans. »
Il marcha un peu dans la pièce en soupirant. Il semblait chercher ses mots. Loan ne comprenait pas le problème. Elle avait 12 ans. Voulait-il qu'elle lui mente ?
Il ne parlait plus, ne semblait pas savoir quoi faire. Il avait besoin de réponses qu'elle ne donnait pas. L'enfant fut prise d'une envie soudaine : Il était temps qu'elle soit celle qui pose les questions.
« Comment connaîs-tu mon frère ? »
Il ne répondit pas.
« Pourquoi tu m'enfermes ? Pourquoi ici ? Pourquoi tu as changé de méthode pour m'interroger ? »
Toujours pas de réponse.
« On est où, ici ? »
Il ne répondit toujours pas et, cette fois ci, sortit carrément de la pièce. Il ferma la porte à clef.
En entendant le déclic indiquant qu'elle ne pouvait plus ouvrir, Loan se sentit perdre la tête. Elle n'en pouvait plus. Une semaine. Une semaine sans sortir de ce monde blanc.
Elle devait voir son frère, s'assurer qu'il allait bien, sinon, elle allait devenir complètement folle. Elle se leva de son lit et se mit à frapper sur la porte comme une dingue.
« LAISSE MOI SORTIR !!!! »
Pas de réponse, pas de réaction.
« LAISSE MOI SORTIR !!!! »
Elle frappait la porte à s'en faire saigner les poings.
« LAISSE MOI SORTIR !!!!! »
Elle n'en pouvait plus. Elle se jetait contre la porte pour la défoncer.
« LAISSE MOI SORTIR !!!! »
Et puis... Qui sait pourquoi ces mots franchirent ses lèvres ? Peut être en avait-elle besoin pour s'assurer qu'au moins un instant, il avait existé ?
« LESLIE !!!! LESLIE !!!! »
La porte s'ouvrit enfin. Loan tomba à genoux, exténuée. La manière dont il serait les poings indiquait la fureur de l'homme. L'aura qu'il dégageait était un message suffisant, il voulait la tuer. Elle sentit un frisson la parcourir ? Allait-elle mourir ici ? Maintenant ?
« Ne prononce pas ce nom. »
L'ordre était sans appel. Il agrippa la jeune fille par le col et la balança dans la pièce. Elle se recroquevilla sur elle même. Il sortit quelques minutes. Loan ne bougea pas. L'homme revint et attacha les mains de la petite avec des menottes. Il lui retira sa chaîne.
L'homme attrapa Loan par le bras et l'entraîna dans une pièce qu'elle connaissait : celle où il lui avait infligé plusieurs punitions, déjà...
« Je ne peux plus attendre que tu reprennes tes esprits, Loan. »
Il l'assis sur la chaise et lui fit subir le châtiment de l'électricité auquel elle avait eu le droit, une semaine avant.
* * *
Loan était derrière son frère qui s'affairait sur une machine qu'il devait améliorer. Elle se tordait les doigts, gênée.
« Leslie ? »
Le jeune homme sursauta et se retourna, remarquant la présence de sa petite sœur dans la pièce.
« Oui, Loan ?
- Je peux te demander quelque chose ?
- Bien sûr, Lolette !
- Je dois faire un exposé avec un camarade de classe... Il peut venir ici ?
- C'est qui ?
- Mathéo Bolivier.
- Oui bien sûr ! »
Loan soupira de soulagement. Elle sortit de la pièce pour téléphoner à son ami.
Le lendemain, Mathéo et Loan travaillaient leur exposé installés à la table de la cuisine. Leslie les rejoint.
« Alors, ça avance ?
- Oui. Répondirent les deux enfants d'une même voix. »
Leslie s'assit en face de Mathéo avec un grand sourire. Il le regarda écrire quelques minutes puis se racla la gorge.
« Et sinon, Mathéo, tu vis dans Limoges ?
- Non, je vis à Bosmie l'aiguille. Vous connaissez ?
- Oui, c'est un village pas loin, c'est bien ça ? Tu peux me dire « tu », au fait !
- Ok ! »
Mathéo se remit à écrire jusqu'à ce que Leslie ne l'interrompe à nouveau.
« Et tes parents, ils font quoi ?
- Bon, frérot ! Tu veux bien nous laisser bosser ? Lui dit Loan avec agacement.
- Ma mère, Sophia, est juge et directrice d'une association. Mon père, Hippolyte, est éducateur jeunes enfants. Répondit tout de même Mathéo.
- C'est quoi comme association ?
- C'est « à nos petits papillons ».
- Celle pour aider les enfants atteint du cancer ?
- Oui.
- Bon, Leslie ! s'énerva Loan. »
Leslie quitta la pièce avec un sourire fier. Il adorait faire enrager sa petite sœur.
* * *
Loan se réveilla. Elle était toujours assise sur la chaise. L'homme avait retiré ses engins de torture. Ce souvenir... Quelque chose clochait... Si elle avait parlé à Mathéo pour la première fois le jour du kidnapping, d'où venait cette scène avec Leslie et lui ?
Comment savait-elle ces choses à son propos ? Sophia, Hippolyte... Ces prénoms ne s'inventent pas dans un rêve... Que ce passait-il ?
« Je te repose la question, Loan ! Quel âge as-tu ? »
Le choc la prit soudain. Mais oui, quel âge avait-elle ?
« Il est temps que j'ai des réponses, Loan. Tant pis si j'en dit trop et si ça gâche tout ! »
Il releva son tee shirt. Là, sur son torse, il y avait un tatouage.
« Antoine ?
- Tu en as mis, du temps ! »
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Hey! Merci d'avoir lu!!! On se retrouve jeudi prochain pour l'avant dernier chapitre!!
Bisous!
Tom Prince
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