Après le petit-déjeuner, pendant que Molly envoyait tous leurs plats se laver dans l'évier, Arthur se rendit dans le salon. Il s'arrêta devant l'arbre qui lui servait de calendrier de l'Avent et, après l'avoir cherchée quelques instants, décrocha l'enveloppe qui pendait de la branche du 14. Il la décacheta rapidement et en fin glisser le contenu dans sa main ouverte.

— Un timbre !

C'était un superbe timbre orné d'une pagode au toit rouge, sur lequel un morceau de date apparaissait en encre noire – septembre 2016. Arthur passa un doigt délicat sur la bordure crénelée du timbre et retourna dans la cuisine. Il s'approcha de Molly et lui posa un baiser sonore sur la joue.

— Merci, mon amour, il ira parfaitement dans ma collection.

La femme tourna vers lui un regard pétillant.

— Je suis ravie qu'il te plaise, dit-elle. C'est Audrey qui me l'a donné, sa cousine est partie faire des études au Japon et lui a envoyé une lettre pour son anniversaire. Elle a pensé que tu aimerais.

Arthur s'assit à table, posa le timbre devant lui, et le regarda amoureusement.

— Tu te rends compte, Molly ? L'ingéniosité des Moldus ? Avec ce simple petit bout de papier, ils permettent à une lettre de traverser la moitié de la planète. C'est beaucoup moins compliqué qu'un hibou – beaucoup moins salissant aussi.

Avec un soupir, Molly se tourna vers son mari, une spatule mouillée à la main.

— Bien sûr que je me rends compte, Arthur, pour la simple et bonne raison que tu me racontes la même histoire chaque fois que tu trouves un nouveau spécimen pour ta collection.

Arthur se leva avec un sourire contrit et dit :

— Je vais le mettre dans mon cahier. Il aura la place d'honneur en Asie.

— C'est cela, répondit Molly. Et tu finiras ton discours sur l'ingéniosité des Moldus devant ton miroir.

— Non mais vraiment, il faut l'avouer, c'est tellement –

— Arthur !

— Oui, bon, j'y vais.