Premier décembre

Lily était couchée bien au chaud dans sa maison frisquette, regardant par la fenêtre les flocons qui tombaient paresseusement du lourd ciel gris. Elle savait que les planchers seraient gelés, alors elle restait bien confortablement enroulée dans sa couette, reportant le plus possible le moment où elle devrait y poser ses pieds.

Quand elle entendit de lourds pas monter les escaliers vers sa chambre, elle tourna la tête vers la porte, se demandait qui venait la déranger de si bon matin. Mais avant que celui-ci ne puisse cogner à sa porte, une voix sévère retentit à travers la maison.

— Albus ! claqua la voix de Ginny. Redescends tout de suite ! Je t'interdis de déranger ta sœur.

— Mais maman, geignit le frère de Lily. Ça fait deux heures que j'attends !

— Tu n'avais qu'à te lever plus tard. C'est à elle d'ouvrir le premier carré du calendrier de l'Avent, alors on l'attend.

Lily sourit. C'est vrai, aujourd'hui était le premier décembre, le premier jour du traditionnel calendrier de l'Avent. C'était son tour, cette année, d'ouvrir la première case de la famille, et elle était tiraillée entre deux désirs : celui de se précipiter immédiatement dans le salon pour voir les surprises qui les attendaient dans le calendrier, et celui d'embêter son grand frère en restant couchée le plus longtemps possible.

Finalement, elle opta pour l'option qui lui permettait de rester au chaud, et recala sa tête dans l'oreiller, tirant la couette jusque sous son menton. Elle souriait en entendant Albus maugréer devant sa porte.

— C'est pas juste, pourquoi je peux pas l'ouvrir moi ?

— Tu as eu ton tour l'an dernier, cette fois c'est à Lily !

— Mais je suis sûr qu'elle est réveillée et qu'elle fait ça que pour m'embêter !

Le sourire de Lily s'agrandit. Son frère la connaissait trop bien.

— Albus, c'est assez, descends tout de suite, vint la voix de leur père. Et tu ne déranges plus ta sœur ce matin.

Lily entendit son frère grommeler encore, mais il redescendit les escaliers – le plus bruyamment possible, quand même. À Grimmauld Place, on ne désobéissait pas impunément à Harry Potter.

Elle se cala dans son lit, et se donna encore quinze minutes avant de descendre. Ça lui semblait un bon compromis, entre faire patienter Albus et retarder la découverte de son premier cadeau. Fermant les yeux, elle se demanda si James avait déjà ouvert le sien, à Poudlard. Il lui avait raconté, l'année précédente, qu'il avait ouvert toutes les cases dans la salle commune de Gryffondor avec Molly. Lily avait tellement hâte d'aller à Poudlard elle aussi, d'ouvrir avec eux les cases du calendrier de l'Avent devant la cheminée à Gryffondor – où elle était déjà certaine d'aller.

La maison était tellement silencieuse, après le départ d'Albus, que Lily somnola. Quand elle ouvrit les yeux, Lily constata que, plutôt que les quinze minutes qu'elle s'était alloué, il s'était écoulé près d'une demi-heure. Elle se redressa précipitamment, glissa ses pieds dans ses pantoufles, et dévala les deux étages jusqu'au sous-sol. Avant de pousser la porte de la cuisine, elle s'arrêta un instant, bailla théâtralement et entra en se frottant les yeux.

— Bon matin, Lily ! l'accueillit Ginny.

— Pas trop tôt, grommela Albus.

— Vous m'attendiez ? demanda innocemment Lily. Pourquoi ?

— C'est le premier décembre, dit Harry. Écoute chérie, loin de moi l'idée de te presser, mais il faut que je parte au bureau et je voudrais bien vous voir ouvrir votre premier cadeau.

Lily envoya un sourire angélique à son frère en s'approchant de la table, où l'attendait une petite boîte. Albus attendit à peine qu'elle ait commencé à ouvrir la sienne avant de faire de même à celle qu'il avait posée à sa place.

— Une grenouille en chocolat ! Merci papa !

— Ouvrez-les, je veux savoir qui vous avec eu avant de partir.

Lily déballa sa grenouille, gardant une main ferme dessus pour ne pas qu'elle s'échappe, et retourna la carte.

— Ouah, trop bien ! s'exclama-t-elle. J'ai Celestina Moldubec, il me la manquait !

À côté d'elle, Albus jeta sa carte sur la table avec un soupir.

— Toute cette attente pour ça...

— Tu as eu qui ? demanda Harry en enfilant son manteau.

Albus leva vers lui un regard irrité.

— Toi.

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