19 - REBÉLLION !
《Le village s'endort...》
Je fais mine de fermer les yeux, alors qu'en vrai, je vois parfaitement ce qui se passe autour de moi.
《Kitkat, on a dit qu'on s'endormait ! S'exclame l'autre type à moitié chauve, qui a été désigné comme narrateur ce tour-là.
— Mais je dors, là !
— Autant qu'un vampire !》
On rigole, puis je ferme les yeux pour de bon.
《Les loup-garous se réveillent !》
Ouh, ça devient croustillant ! J'ouvre les yeux.
《KITKAT ! DODO !
— OUI OUI !》
Soudain, il y a du bruit derrière nous. On se détourne, apeuré. Certains, qui on pris des armes au tout début des Hunger Games, se mettent en position d'attaque.
Des buissons qui bordent notre clairière s'agitent. Des brindilles craquent.
On retient notre respiration.
Une tête blonde émerge des ténèbres de la forêt : Pizza.
《Mais qu'est-ce que vous foutez là ? S'étonne t-il.
— On fait un loup-garou, explique tranquillement la petite rousse. Tu veux venir jouer ?
— Attendez. On est censé s'entretuer, et là, vous jouez au loup-garou ?》
On hoche la tête.
Il nous dévisage, puis jette son épée à terre.
《OK OK, parfait ! Je joue !》
On incruste Pizza à notre jeu, et on reprend la partie, au grand complet.
《Les loup-garous se réveillent...》, reprend le Narrateur de sa voix la plus lugubre.
Soudain, un grésillement parcourt l'air, et ce ne sont pas que les loup-garous qui se réveillent ; tout les joueurs ouvrent les yeux.
Une image d'un vieux bonhomme en colère apparaît dans le ciel.
Oh non.
Le Président.
Il ne semble pas plus content que la dernière fois.
《MAIS QU'EST-CE QUE VOUS FOUTEZ LES ENFANTS, ON N'EST PAS EN COLO !!!》
On se relève précipitamment, et on epoussète nos pantalons, plein de terre.
Le Président nous fusille du regard :
《UN LOUP-GAROU DURANT LES HUNGER GAMES. ET PUIS QUOI ENCORE. QUI A EU CETTE IDÉE SAUGRENUE ?》
La foule se fend brusquement en deux, et je suis soudainement toute seule, au milieu, face aux yeux du Président.
Ce dernier ricanne :
《AH, KITKAT. J'AURAIS DU M'EN DOUTER. IL N'Y A QUE TOI POUR CE GENRE DE CHOSE.》
Je grimace un sourire, parce que c'est difficile de sourire quand on a les tympans qui vibrent.
Le silence s'abat sur la clairière.
Quand une voix s'élève :
《Ne la punissez pas, M. Le Président.》
Je me détourne.
C'est Roue, qui s'avance jusqu'à moi, et me prend amicalement la main.
《Elle ajoute un peu de vie et de divertissement dans ces lugubres épreuves, continue t-elle courageusement. Parce que, honnêtement, les Hunger Games, y a mieux comme concept.》
Tout le monde hoche la tête, et ça y est, les injures partent :
《En plus, vous avez osé lui retirer des points lors de l'épreuve des Juges !
— Vous l'avez disputée quand elle a fait une raclette !
— Vous êtes vraiment un bon à rien, M. Le Président !
— Nul !
— Pourri !
— Démission ! Démission !》
C'est la rébellion !! Trop stylé !!
Je crie avec les autres pour mon propre compte.
Je deviens célèbre, les gens me défendent !
L'hologramme du Président vacille, menaçant de disparaître.
Puis elle disparaît pour de bon.
Les cris cessent d'un coup, et la peur commence à grandir entre les rangs.
《Zut ! Et si il nous envoyait des explosifs pour nous tuer ?
— Non, il ne ferrait pas ça !
— Bah pourquoi pas ? Qu'est-ce que t'en sais ?》
Tout le monde angoisse, et c'est compréhensible : on va peut-être tous crever, sans même avoir terminé notre partie de loup-garou.
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