15 - On reprend le jeu !

Le Président me regarde d'un air consterné, puis l'hologramme disparaît.

Avec les autres, on se regarde, sans trop savoir quoi faire.

《On se sépare ? Propose quelqu'un.

— Ça me semble ingénieux, acquiesce un autre. Sinon le Président va lâcher ses explosifs sur nous.

— Dommage, je m'amusais bien, là...》

Tout le monde paraît déçu, et je peux les comprendre, parce que je le suis moi-même : non seuleument on interrompt une soirée raclette, mais en plus, mon jogging est souillé de sang, et c'est pas agréable du tout.

On éteint le feu, on se check, se souhaitant bonne chance, puis on se disperse dans la nuit.

***

Ça doit faire cinq minutes que je marche, et je suis juste exténuée : je m'assois entre les racines d'un arbre, réfléchissant à la situation.

Je n'ai pas d'armes. Je n'ai pas de tactique ni de stratégie. J'ai mes règles. Je ne sais pas me défendre. Je ne connais pas l'endroit.

Mais au moins, je n'ai pas faim, c'est déjà un bon point.

... quand-même...

Le Président ne semble pas beaucoup m'aimer.

Pourquoi donc ?

Si seuleument j'avais ma tablette avec moi, je pourrais poser la question par Snap à Nick...

Mais là...

Je repère au loin une caméra, qui volette dans ma direction.

Je lui fais un doigt.

Elle repart.

Je réfléchis.
Puis je m'endors.

***

C'est le matin, et j'ai encore un matin de Jean-Jacques Goldman dans la tête, et c'est pas franchement agréable, m'voyez.

Je me lève, j'ai les fesses totalement endolories parce que dormir contre un arbre, c'est pas super confortable.

Bon. Y a t-il un ruisseau où je pourrais nettoyer mon pantalon ?

Je pars donc à na recherche d'un quelconque point d'eau, tout en chantonnant 《Encore un matin, un matin pour rien, une argile au creux de mes maiiiiins...

Y a mieux, comme chanson, quand-même.

***

J'ai faim.
Toujours pas de ruisseau, je vais peut-être aller me chercher de quoi manger.

Je me remémore les leçons de Popo, et je décide de me faire son fameux gâteau au caramel et à la noix de coco.

***

Je marche.
Toujours pas de ruisseau.
Toujours Jean-Jacques Goldman dans la tête.

***

Ah, c'est plus Goldman, maintenant, c'est du Patrick Sébastien.

You-hou.

***

... On s'ennuie quand-même pas mal, en fait.

Comment les gens peuvent-ils apprécier de regarder les Hunger Games à la télé ?

On s'ennuie à mourir...

***

Bon, j'ai compris, y a pas d'eau ici.
Je vais plutôt aller me chercher des amis, parce que s'ils ont aimé ma raclette, on devrait bien s'entendre.

Du coup, je hurle :

《Y'A QUELQU'UN ICI ??? YOU-HOUUUUUUUUUUUUUU !!》

Le vide me répond.
Yes, ça fait plaisir.

Tiens, une caméra.

...

...

...

JE ME PROPULSE CONTRE UN ARBRE, JE L'ATTRAPE, ET CRACHE DE TOUTES MES FORCES :

《PAR PITIÉ, LES SPONSORS, ELVIS, HEY MICHTO, NICK, MA MÈRE, QUE QUELQU'UN PUISSE ME TROUVER UNE ACTIVITÉ, CAR JE M'ENNUIE !!!!》

La caméra s'échappe de mes mains, et continue de papillonner de droite à gauche sans me calculer d'avantage.

Je me demande si ces images seront rediffusées à la télé.

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