C'est bon, les présentations sont passées, à présent, on a trois jours devant nous pour nous préparer, physiquement comme psycologiquement, à passer les Hunger Games.

Je me rends compte qu'en fait, c'est dans pas si longtemps, donc il serait peut-être temps de se trouver une stratégie pour survivre.

Parce que oui, j'ai pas l'intention de crever sans me battre ! Nick et ma mère ne me le pardonneraient jamais.

Donc du coup, ce matin, je me lève, hyper-déterminée à voir le sang couler (pas dans le sens dans lequel tu penses, lecteur. Si si, je te vois !)

Mon petit snap du matin pour Nick (cette fois, je lui ai snapé ma douche — elle est tellement géniale, il y a du savon de toutes les couleurs et de toutes les senteurs ! ET TU PEUX FAIRE DES MÉLANGES !!), et je vais bouffer.

Une fois à table, je rencontre Pizza, qui, pour une fois, n'a pas le nez dans sa tablette.

« Bah alors, elle te parle plus, Maj ? » Je demande innoncemment.

Il hausse les épaules, vaincu.

« Elvis m'a surpris en train de lui envoyer des messages, dit-il. Et en fait, on n'a pas le droit. »

Je bug.

« Q... quoi ?

— Ouais ouais, normalement, t'as pas le droit d'envoyer des snaps à ton petit-frère, Louis ou je ne sais pas quoi...

— Nick », je réplique, agacée qu'il ne se souvienne même pas du prénom de mon petit-frère.

Mon cœur commence à s'affoler. Mais comment je vais faire, si je ne peux pas faire de stories de ma bouffe, le midi ? Je vais juste crever !!

Je m'assois à table, réfléchissant cette fois non pas à comment détruire mes adversaires aux Hunger Games, mais comment continuer à envoyer mes snaps à Nick sans qu'Elvis me choppe.

Pizza essaie (pitoyablement) d'engager la conversation :

« Alors, elle va bien, ta famille ?

— Beaucoup mieux depuis que tu n'es plus dedans. »

BIIIIIM, allez, prends ça !

Si j'assure pas aux Hunger Games après ce clash monumental !!!

Pizza hausse les épaules.

« Donc tu as pensé durant un instant que je ferrais parti de ta famille ? »

Ouch.

Je fais quoi, je lui fais un doigt pour conclure la conversation, histoire d'avoir le dernier mot ?

Non... Laissons le karma s'occuper de lui.

Il saura comment s'y prendre, lui.

***

On est tous dans un bâtiment, et à présent, on doit choisir une activité, ou un atelier si vous préférez, où l'on va s'entraîner.

Les gens se précipitent direct sur les armes, puis moi, comme je suis originale, je décide de ne pas les suivre.

Pizza m'interroge du regard. Je hausse les épaules, et vois un atelier un peu plus loin. Vide.

Je m'approche, et salue le type qui tient le stand.

« Wesh, fais-je respectueusement. Qu'est-ce que tu fais de beau, frère ?

— De la bouffe », répond t-il, ennuyé.

Mes pupilles (et mes papilles) s'aggrandissent immédiatement.

« De la bouffe ?

— Ouais, je t'apprends à cuisiner. Tu sais pas comment faire un McDo ? Eh bah moi, je sais. Tu sais pas comment faire cuire des pâtes ? Eh bah moi, je sais. Tu sais pas comment faire un cake à la noix de coco et au caramel ? Eh bah moi...

—... Je sais », je termine en souriant.

Il me rend mon sourire.

Hummm... Il est carrément pas mal. Je le connais pas trop, mais déjà, on a cette passion commune pour la cuisine, alors on devrait s'entendre.

« Tu t'appelles comment ? J'interroge, de mon ton le plus charismatique et le plus charmant.

— Popo.

— Ah. »

Bon, le prénom n'est pas fifou, mais bon, vu le mien, je pense que je ne peux rien dire.

« Et toi ? Me demande t-il.

— Kitkat. »

Il me dévisage quelques instants, bluffé, puis soudain, à mon grand désarroi, il éclate de rire :

« Naaaaan, Kikat ?!

— Mh... Oui, je marmonne. C'est bon, toi aussi, t'as pas un nom super...

— Ah, ça, je m'en fiche, que tu t'appelles Kitkat, t'es la fille qui a dégueulé sur son tee-shirt lors des défilés ! »

Ah.

...Je pense qu'on va oublier cette histoire de charisme, hein ?

« Je... Ouais, je crois que c'est moi... je balbutie.

— Oui, j'te reconnais ! Donc, si j'ai bien suivi l'histoire, ton ex est dans la compet', hein ?

— ...

— C'est génial. En plus, Elvis t'as carrément sortie de scène l'autre jour, c'était géant !

— Bon, oublie tout ces trucs gênants, s'il te plaît, et on commence le cours ? »

Du coup, j'ai appris à me faire une raclette en plein désert, des pâtes carbonara dans la toundra, et le fameux gâteau au caramel-noix de coco dans l'obscurité.

Ça peut toujours servir, non ?

Je crois que j'ai mes chances de gagner aux Hunger Games, hein ?

Dites que j'ai une chance.