23 : Plan de table et d'avenir

Période couverte par le chapitre : mercredi 29 décembre au vendredi 31 décembre 1976

Qu'est-ce qu'elle foutait dans une boutique de robes de soirée, hein ? 

La réponse ? Sa gentille maman avec son irrésistible air tout mignon ! 

- Alors, Pet-Pet a enfin trouvé ?demanda Lily à Violett Evans.

Elle s'ennuyait ferme depuis une heure, trente-six minutes et quarante-huit secondes, c'est-à-dire depuis le début de cette séance de shopping impromptue. 

- Voyons mon nénuphar, laisse ta soeur choisir sa robe en paix. Et puis, ça ne fait pas si longtemps que nous sommes ici.

- Juste le temps que la vendeuse ait envie de se jeter dans la Tamise, railla sa fille.

Lily jeta un coup d'oeil à Pétunia.

- On lui a déjà dit que les gâteaux à la crème c'était plus à la mode ?

- Lily ! réprimanda sa mère. Laisse ta soeur et ses choix tranquilles !

- Je plains son copain qui va avoir une indigestion de rose au réveillon.

- Lily !

L'intéressée regarda sa chère petite maman et lui serra la main.

- Allez, dans une heure et demie Pet-Pet aura fait son choix, relativisa Lily. Tu veux que j'aille chercher des pancakes ? Ou des glaces ?

- C'est bon, ma puce, il y a des petites pâtisseries à notre disposition.

oOo  

Robe longue ou courte ? 

Manches ou pas ? 

Dentelles ou broderies ? 

Bouffant ou lisse ? 

Vert ou bleu ? 

Boucles d'oreilles longues ou courtes ? 

Escarpins ou ballerines ? 

Fermeture éclair ou boutons ?

Pétunia Evans hésitait sur tout afin de ne pas commettre le "fashion faux-pas". Elle dodelinait la tête, admirant le reflet de la jeune femme trop mince que lui renvoyait le psyché de la cabine d'essayage. La future Mrs Dursley faisait rouler le tissu d'une des robes entre ses doigts fins, palpant l'étoffe pour s'assurer de sa qualité, soupesant le vêtement comme si c'était de l'or pour finir par la remettre sur son cintre.

L'invitation des Dursley au meilleur restaurant ne pouvait se solder que par une demande en mariage, c'était O-BLI-GÉ !

"Je dois être parfaite", se répéta Pétunia. 

La robe suivante était cintrée sous la poitrine, une robe taille empire, et retombait juste sous de son genou. Elle pinça les lèvres, elle haïssait la couleur bleu criard du bustier. 

- Vous n'avez pas la même en jaune ? s'enquit la capricieuse aînée des Evans.

- Non, malheureusement, répondit la vendeuse. 

- Serait-il possible de faire coudre une robe semblable à celle que je porte ? demanda-t-elle avec une voix hautaine. 

Pétunia s'assura que sa mère était occupée avec sa benjamine plus loin avant de rajouter : 

- Je paierai plus, bien entendu. 

La vendeuse se raidit. 

- Il nous est impossible, Miss Evans, de coudre une robe pareille dans d'aussi courts délais. Les périodes de Noël et de Nouvel An sont des périodes où la majorité des employés prennent congé pour passer du temps avec leur prochain. Habituellement, nos clientes passent leurs commandes plus tôt dans le mois pour les recevoir à temps. 

- Il doit bien rester une couturière pour faire ce travail ! Je dois absolument avoir cette robe pour le soir du réveillon ! s'emporta la cliente. 

- Les deux employés restés sont occupés avec une grosse commande jusqu'au réveillon. 

La vendeuse réfréna ses envies meurtrières. 

- Mademoiselle, je comprends parfaitement la nécessité pour vous d'avoir ce modèle-ci. Malheureusement, comme je vous l'ai déjà dit précédemment, il nous est impossible d'assurer cette... commande inopinée. 

oOo

Lily n'en pouvait plus et fusillait sa mère du regard dès qu'elle le pouvait. Quelle idée de l'emmener faire du shopping avec sa maudite sœur !

"Pour choisir vos tenues que vous porterez au Nouvel An.", avait dit Violett Evans puis avait rajouté " Ça vous amusera ! "

Quelle corvée ! Et Tunie avec ses airs de diva ; Merlin soit loué !

- Ma Lilounette, tu as trouvé ? demanda affectueusement Violett à sa fille cadette.

- Oui m'man. Elle est bleue avec des motifs de flocons blancs, pour rappeler la neige, précisa la rousse. 

- Et tes chaussures ? s'enquit-elle.

- Bleues et blanches. Si tu veux tout savoir, mon sac est assorti et j'irai demain acheter une cape et mes derniers cadeaux.

- Es-tu sûre que cela convienne ? Avec ce que j'ai vu des parents de ton ami, ils sont plutôt aisés... 

- Très aisés même, dit Lily. En même temps, avec les salaires de Directeurs qu'ils ont... Mais, ne t'inquiète pas maman ! Potter, enfin James, n'a franchement pas le genre de petit bourgeois riche et coincé. 

Violett sourit, se remémorant de la fille qu'un quelconque magnat de l'industrie qu'elle avait côtoyée et qui se comportait comme une princesse de sang royal.

- Parfait ! Je vais aller voir ta sœur et m'excuser auprès de la patronne pour tous ses caprices de diva.

- Je rentre à la maison m'man, dit Lily en reprenant toutes ses affaires qu'elle avait déposées sur une table basse. Et ma tenue est déjà payée.

oOo

- Alors ma chérie, cette séance de shopping ? demanda Mr Evans, confortablement assis avec sur les genoux, des livres de compte.

- Horrible papa, horrible, gémit-elle.

- Pétunia a encore fait des siennes ? demanda Donald Evans sans lever les yeux de ses lignes de calcul.

- Oh oui. D'ailleurs, elle était en train d'essayer une robe hideuse qui lui donnait l'air d'être un énorme gâteau à la crème.

Lily grimaça rien que d'y penser.

- Je suis désolé de ne pas savoir venir ma Lilounette, pour rencontrer les parents de ce garçon.

- Ce n'est rien papa, répondit-elle en soupirant. Tu pourras les voir une autre fois.

- Tu sais que tu ne m'as même pas dit son nom, jeune demoiselle ?

- James, marmonna sa fille.

- Tu ne t'énervais pas toujours sur un garçon nommé James Potter ?

- Si si, c'est lui. Et papa, arrête de faire cette tête et de rire ! Il a changé ! réprimanda l'adolescente.

- Si tu le dis... répondit Mr Evans pour ne pas vexer outre mesure sa petite princesse.

oOo

Le trente et un décembre arriva doucement mais sûrement. Les températures extérieures avaient fortement chuté la veille. Le Royaume-Uni subit jusqu'à -20°C en Écosse.

Dans le salon des Evans, la famille en tenue de soirée s'était réunie avant de partir chacun de leur côté.

Pétunia s'était décidée pour une robe sirène rose et parme avec des fanfreluches vaporeuses. Elle avait bouclé ses cheveux et avait posé par-dessus un ridicule petit chapeau assorti rempli de fausses fleurs roses. Pour faire encore plus tarte, elle avait orné son cou et ses poignets de divers bijoux d'inspiration florale. Elle détonnait par rapport à son père qui avait revêtu un simple costume brun, élégant et classique. 

Pétunia harcelait littéralement son paternel de recommandations diverses concernant aussi bien les salutations que la manière de plier sa serviette ou encore de s'adresser à la mère de Vernon Dursley. 

Violett Evans portait une robe bleu océan qui lui allait à ravir, des escarpins assortis et un discret pendentif en saphir offert à son mariage. Ses cheveux tressés et disposés en couronne complétait le tout. Elle enfilerait par la suite une cape sorcière bleu nuit à la demande de sa fille cadette.

- Papa, dit sèchement Pétunia, on doit partir maintenant. On ne peut pas faire attendre des gens comme Mr et Mrs Dursley !

- Pétunia, tu ne vas pas mourir si tu arrives une seconde en retard ! fit remarquer Lily d'un ton acerbe. 

L'aînée pinça ses lèvres fines si fort que son père capitula et souhaita une agréable soirée aux deux autres femmes de la famille.

Seule dans la jolie pièce meublée de chêne, la mère de Lily regardait fixement une fleur dans un vase.

- Une question, maman ?

Elle éclata de rire et répondit :

- Tu me connais par cœur ma puce ! Effectivement, il ne serait pas l'heure de partir ? C'est loin, non ? Et quel transport tu vas me faire prendre ?

- Et bien c'est au Pays de Galles. Je n'ai pas encore le permis pour transplaner donc, on prendra le Magicobus !

- Le... quoi ?

- Le Magicobus est le bus sorcier. Il suffit de jeter un lumos et il arrive, expliqua sa cadette. 

- Et c'est sécurisé ? demanda Mrs Evans légèrement inquiète pour sa vie.

- Il n'y a jamais eu d'accident, déclara-t-elle évasivement.

Elle fronça les sourcils peu contente de sa réponse très vague.

- Il est temps d'y aller, dit la sorcière après avoir jeté un coup d'oeil à la pendule.

Lily et sa mère sortirent sur le perron et la sorcière agita sa baguette.

Un bus impérial violet arriva dans un crissement de pneus, assourdissant, pour la pauvre Moldue qu'était Mrs Evans. Elle avait toujours été fascinée par la magie et rêvait d'en apprendre plus, bien qu'elle ne pouvait pas voir certaines choses, dixit sa benjamine. Mais le Magicobus était peut-être la chose la plus extraordinaire qu'une personne comme elle pouvait voir de ses propres yeux.

- Dames en détresse ? Je suis Harold Demelza et je vous souhaite un excellent voyage ! déclara d'un ton jovial et exagéré le jeune homme.

- Nous voudrions nous rendre à Godric's Hollow, boulevard des Aventuriers, numéro 17.

- Pas de problème Damoiselle et Dame. Cette jolie excursion vous coûtera quatre gallions, deux mornilles et une noise*. Mais pour...

Il fut coupé par une Lily impatiente qui lui fourra dans sa main la somme demandée extraite de son sac à main.

oOo

L'air mordant et mortellement glacial ne décourageait par les preux chevaliers, bien au contraire ! C'est ainsi que, grelottant de froid en robe de soirée, James Potter attendait sa douce dulcinée, l'impétueuse Lily Evans, et - il osait espérer - sa future belle-mère.

- James, tu vas être malade, prévint une de ses cousines. 

Il haussa les épaules. Que ne pouvait-il pas faire pour sa Lily ?

Enfin, le célèbre bus sorcier fit son apparition le temps que les deux personnes attendues descendaient en titubant légèrement. Violett Evans, celle qu'il pourrait sans doute un jour appeler belle-maman, se passa une main dans les cheveux pour les remettre à leur place tout en marmonnant des paroles incompréhensibles - mais hostiles - à l'égard de sa cadette.

- Enchanté Madame. Bienvenue au Manoir Potter, dit chaleureusement le Gryffondor en lui serrant la main.

- Manoir typiquement anglais de style classique avec une pointe de baroque et de gothique, commenta Mrs Evans sans autre forme de préambule. Mais il y a aussi une touche d'un petit quelque chose mystérieux avec cette demeure.

Elle remarqua enfin l'air ahuri du charmant hôte se tenant devant elle.

- Excuse-moi, déformation professionnelle, confia l'invitée. Violett Evans, et tu dois être ce fameux James Potter. Ravie de faire ta connaissance.

- Moi de même, Madame.

- Violett, coupa-t-elle. Pas de Madame et tout le tralala.

- Lily, bienvenue chez moi.

En guise de réponse, elle lui sourit et l'embrassa...

- Sur la bouche ! hurla Sirius Black qui venait de débouler comme un diable sorti de sa boîte. 

- Sur la joue, objecta Remus Lupin. 

En effet, Lily avait posé ses lèvres sur la joue du fils des propriétaires de la demeure.

- Gamin, tu me dois deux gallions ! s'exclama Fleamont Potter un peu plus loin, un sourire amusé aux lèvres.

Dire que Lily était nerveuse était un euphémisme. Elle se sentait mal à l'aise d'être invitée à la dernière minute chez les parents du garçon qu'elle avait rembarré pendant des années.

oOo

- Alors comme ça vous êtes Moldue, commenta Kelly O'Brien d'un ton acerbe.

Ils se trouvaient tous dans le vaste salon principal du Manoir. Les adultes s'étaient regroupés autour de la table basse tandis que les ados parlaient - complotaient, aurait dit Mme Lupin si elle était là - à l'opposé.

- Si vous entendez par là que je peux pas produire de sorts et autres, oui je le suis, répliqua calmement Mrs Evans.

Les conversations des invités baissa d'un ton. 

- Et comment avez-vous réagi à la découverte des dons de votre fille ?

- J'estime que j'ai eu une réaction parfaitement normale quand on apprend que votre cadette possède des pouvoirs magiques et va étudier neuf mois par an en internat au fin fond des paysages écossais. Ajoutez après la menace de ce psychopathe dangereux qui sévit.

- Comprenez-vous notre monde ?  

- Est-ce un interrogatoire ? susurra la mère des sœurs Evans.

- Non, non. Bien sûr que non, se défendit mollement la tante des sœurs Potter.

- Alors cela ne regarde que moi, conclut-elle. Et je ne suis peut-être pas sorcière, mais je ne suis pas sourde ! 

Il y eu un silence gêné : personne n'avait perdu une miette des répliques des deux femmes.

- Alors comme ça tous les Potter sont allés à Poudlard ? s'enquit Violett pour redémarrer la conversation.

- Pas tous, contredit une jeune femme aux cheveux châtains étrangement plus lisse que les autres membres de sa famille.

- Il existe donc beaucoup d'école, si je comprends bien. Les livres de Lily ne sont pas très causant sur ce sujet. 

- Oh oui, il en existe ! Elles ont chacune leur enseignement propres et leur type de magie spécifique.

- C'est à dire ?

- Par exemple, les Potter du Royaume-Uni sont passés par Poudlard où ils ont appris la magie telle que les occidentaux la connaissent. L'essentiel se pratique avec une baguette magique. Poudlard forme d'excellents Aurors et de talentueux botaniste tels que Mrs Fortescue pour les plantes ou encore Mrs Maugrey pour les Aurors. En France, à Beaubâtons, l'enseignement est beaucoup plus axé sur les duels et les potions de soins.

- Durmstrang est reconnu pour la qualité des enseignements de la Magie plus sombre et forme des potionnistes offensifs de génie, continua une autre assise à l'eau droite que Violett devinait comme étant la petite sœur de la dernière. Uagadou, en Afrique, enseigne les pratiques ancestrales sans baguettes magiques.

- Donc chaque école a ses propres traditions ? Ca ressemble beaucoup aux écoles moldues.  

- Tout à fait, confirma une des sœurs. L'école qui nous a accueille marque à jamais nos vies tant sur le plan politique, familial et de travail.

- Et vous alors ? Quelle était votre école si vous n'avez pas appris à Poudlard ?

- Ysalyn et moi-même, étant issues toutes deux de la branche des Potter d'Amérique, avons été scolarisées à Ilvermorny, une des meilleurs écoles au monde si ce n'est la meilleure, se vanta Ysatys en se regorgeant comme un paon.

Des regards indignés fusèrent autour de la table, ils se sentaient blessés dans leur amour propre. 

Poudlard était une fierté nationale, signe de l'excellence anglaise et de son niveau d'éducation renommé partout autour du globe. Il ne fallait pas non plus négliger le fait que les générations futures de politiques et de dirigeants se retrouvaient ensemble.

-Tout le monde sait que la meilleure école est Poudlard ! s'étouffa James. En plus, nous, on a Dumbledore comme directeur ! 

- Ouais, répliqua Ysatys à son cousin, un vieillard obnubilé par le citron. Il va finir malade et obèse s'il continue à ce rythme là. 

- Et vous, quelle était votre école avant Poudlard ? demanda Violett au trio d'or qui avait été convié par Fleamont Potter et qui se faisait discret dans l'assemblée.

Hermione releva la tête et la dévisagea pas très discrètement.

- Nous étions dans une petite école canadienne malheureusement disparue dans une attaque, murmura Hermione.

- Toutes mes condoléances, s'excusa la Moldue.

- Ce n'est rien, répondit un brun à côté d'elle. Vous ne saviez pas.

- L'uniforme est toujours obligatoire ?

- Oui. À Ilvermorny, nous devons porter un ensemble bleu marine et le dessin de notre maison est brodé sur le dos de notre cape. A Poudlard, le blason est brodé à l'arrière antenne de la cape et l'uniforme est noir et gris, répondit Ysatys 

- Et vous, Violett, quel est votre parcours académique dans le monde moldu ? s'intéressa la maîtresse de maison après avoir invité tout le monde à passer à table. 

- Il est un peu spécial, répondit-elle. J'ai fait mes premières années dans une petite école de quartier. Ensuite, quand la guerre a éclaté, mes parents ont tenu à nous faire vivre, ma soeur et moi, une vie pseudo normale. J'ai continué mes études jusqu'à... un évènement tragique. 

Elle retint une petite larme. 

- Qu'était cet évènement tragique ? demanda doucement Remus. Si ce n'est pas trop indiscret, bien évidemment. 

- Je préfère ne pas en parler. Enfin, quoi qu'il en soit, mon père m'a juré qu'il accepterait que je m'engage activement dans la Résistance si mes notes remontaient. Alors, je me suis mise à travailler d'arrache pied pour faire plaisir à mon père. Vous avez un mage noir, Voldemort, qui sévit, et des groupes qui le combattent, non ? 

Tous les sorciers confirmèrent. 

- Hitler était un peu comme lui, déclara Violett Evans. Et la SOE recrutait et entrainait des femmes pour les envoyer ensuite dans les réseaux de résistance français. Elles recevaient une formation pour transmettre des messages codés par radio. Elles avaient aussi une formation pour pouvoir être parachutée, se rappela la mère de Lily. 

- C'étaient des espionnes, des agents secrets au service de la patrie, comprit Ysalyn Potter. Dans le monde magique, ce sont les Aurors qui effectuent ce genre de missions risquées. 

- Je confirme, intervint sa soeur. Mais le contexte était différend, n'est-ce pas ? 

- En effet. Enfin... dire que c'était très dangereux est un euphémisme. Je pense qu'une seule d'entre elle a survécut. Malheureusement pour moi mais heureusement pour mon père, il me manquait la connaissance du français. 

- J'ai fréquenté des infirmières qui ont intégré la "First Aid Nursing Yeomanry", intervint Euphémia Potter, songeuse. Elles étaient nées dans le monde moldu. 

- Si je ne m'abuse, un mage noir du nom de Grindelwald sévissait à cette époque... 

- Oui, comment le savez-vous ? s'étonna la vénérable Bathilda Tourdesac, leur voisine habitant deux maisons plus loin. 

- Il faut bien que je me renseigne sur l'histoire du monde où ma Lily s'en va neuf mois sur l'année ! D'ailleurs, j'ai trouvé que l'auteur de "L'Histoire de la Magie" avait un humour remarquable pour comparer les guerres de trolls à des "joutes médiévales pendant lesquelles de preux chevaliers aux attitudes barbares s'entretuaient pour la main de la jeune fille convoitée qui n'avait qu'une seule envie : jeter un sort à ces mal élevés" !

- Vraiment, murmura l'auteure, touchée. Mais je crains que vous vous êtes égarées dans votre histoire. Continuez, je vous prie. 

Violett capta le regard bienveillant ? affectueux ? amusé ? de la vieille femme. 

- Oui, donc je me suis engagée en quarante-cinq dans la FANY en mentant sur mon âge. La guerre s'est finie un mois et demie plus tard et j'ai repris mes études. J'ai été ensuite à l'Université de Londres où j'ai suivi un cursus en histoire de l'art, mais ce n'est pas pour ça que je n'ai aucune connaissance en histoire... disons... pure et dure. 

- Nous avons donc trois historiennes à table, murmura Fleamont. Il y a ma cousine Ysalyn, Bathilda et vous, Violett !

oOo

Les conversations parfois animées des convives égayaient la soirée. Les adolescents, assis à une autre table, s'étaient faits plutôt discrets jusqu'à ce que Sirius Black ne se lève.

- C'est l'heure des cadeaux ! s'exclama le Gryffondor en battant des mains.

- On dirait un gosse de trois ans, commenta une Lily désespérée.

Quelques rires discrets se firent entendre.

- Mais il a trois ans, rit Ysalyn dans le salon du Manoir. Je compatis, Lily, surtout si tu épouses Jamesie. 

- Je... quoi ?! Hé ! Je ne vais pas survivre jusqu'à la fin de l'année scolaire avec lui , alors déjà penser à un mariage ! s'écria-t-elle en pointant ledit Jamesie. 

La distribution des nombreux cadeaux dura longtemps malgré Noël qui venait de passer. Lily reçut de James un pendentif représentant une fleur de lys en cristal, des livres de Medicomagie du trio, "Comment déstresser" par Gilbert Jestrèss de Sirius, des boucles d'oreilles par sa mère et un livre sur les écoles dans le monde de la famille Potter.

- Il ne fallait pas, vous savez. Chez les moldus, on ne s'offre pas de cadeaux à Nouvel An. 

- Ne dis pas de bêtise ma chérie, s'exclama la mère de James. 

- En plus, tu as bien apporté des cadeaux, non ? dit James. 

- Parce que c'est poli d'apporter un petit quelque chose à ses hôtes, rétorqua la rousse. Merci beaucoup pour tous les cadeaux. 

Harry reçut un vif d'or miniature de la part des Maraudeurs, de nouveaux livres de métamorphose par la famille Potter, "L'histoire de Poidlard" par les Evans et un kit de blagues sorcières par ses amis.

Ron eut le plaisir de découvrir l'encyclopédie du Quidditch au grand complet composé de sept tomes de la part de tous les convives.

Chacun découvrit ainsi à tour de rôle leurs présents pouvant parfois réserver de mauvaises surprises comme le vif d'or de James de la part des Maraudeurs. 

- Pour énerver Lily, souffla à voix basse Sirius.

- Mais pas trop quand même, contra Remus tout aussi bas, après que la jeune rousses leur ait lancé un regard rempli de soupçons.

oOo

Une grosse horloge sonna les douze coups de minuit, marquant ainsi la nouvelle année.

- Bonne année 1977 ! s'écrièrent en coeur tout le monde.

La tradition voulait qu'on s'embrasse sous le gui, chose faite. Et étrangement, Sirius et Rémus poussèrent malencontreusement James et Lily sous le gui.

- On est vraiment...

- Désolés, ricana Sirius.  

Lily et James, deux ados qui avaient nié pendant des années s'aimer, s'embrassaient sous le gui, près de la terrasse du Manoir. Le village en contre-bas déployait de fins traits lumineux correspondant aux habitations moldues. Des lumières çà et là les complétaient à la perfection pour offrir aux deux amoureux un cadre romantique.

- C'est terriblement niais, déclara Lily à James. 

- Tu n'es pas une personne très romantique, comprit Potter. D'habitude, les filles adorent les situations hyper romantiques ! 

- Et alors ? rétorqua sa petite-amie. Tu es avec une Evans, une famille réputée pour n'être pas comme les autres !

- Sans blague, marmonna James dans sa barbe inexistante.

Revenue chez elle au beau milieu de la nuit, Lily s'interrogeait intérieurement. Leur relation pourrait-elle durer plus de deux mois ? Arriverait-elle à voir que James n'est plus si immature ? Avait-elle fait le bon choix ?

* 4G, 2M, 1N = 29.87€


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