17 : L'air de Noël
Dites-vous que j'ai bossé dessus au lieu d'étudier pour mon exposé de vendredi. Oui, , tu peux me décapiter, me défenestrer, pointer un sabre sur la veine jugulaire, me couper en petits morceaux et cacher mon corps dans ton jardin, mea culpa.
Période couverte par le chapitre : lundi 20 décembre 1976
Il y a des gosses qui, en rentrant chez eux, découvrent une maison décorée pour Noël et de succulentes pâtisseries qui embaument toute la cuisine. Mais Remus Lupin, lui, n'avait que très rarement eu cette chance.
Il se souvenait d'avoir été parfaitement heureux et insouciant jusqu'à ses quatre ans et demi. Il se revoyait gambader joyeusement dans sa jolie maison du sud de l'Écosse en trainant à sa suite une grosse peluche représentant un lièvre. Un jour, il avait vu rentrer son père qui titubait. Espérance Lupin s'était approchée et très vite le ton était monté. Il avait été envoyé dans sa chambre immédiatement mais il entendait parfaitement ses parents se disputer violemment. Le soir, Espérance avait préparé son repas et était partie se coucher juste après.
"N'en veux pas à ta mère, petit", lui avait son père. "Tout est de ma faute..."
Il n'avait pas compris quelle "faute" son père, ce super-héros, avait commis. Le lendemain qui était un mardi, Lyall Lupin resta à la maison. Les jours se succédèrent ainsi au plus grand bonheur du petit Remus qui allait sur ses cinq ans. Ses parents ne s'étaient plus disputé jusqu'au douze février mille-neuf-cent-soixante-cinq. Ce jour, il s'en souviendrait toute sa vie. Espérance qui était d'habitude si calme fracassa le vase de Mamy Kalu (de son vrai nom Kate Lupin) sur un des murs de la cuisine.
"Ne traine pas dans la cuisine, c'es dangereux !" avait-elle intimé à son fils. "Allez, va !"
Les mots volèrent dans la cuisine et Remus se coucha sans avoir pu serrer ses parents. Puis, sa fenêtre entrebâillée avait émis un craquement sinistre. Un monstre poilu s'était introduit dans sa chambre et s'était approché du petit corps tremblant de Remus.
- "Ton père était inconscient de traiter affaires avec moi. Il m'a trompé et il doit en subir les conséquences... Ce ne serait pas si cruel si je m'en prenais directement à lui ! Sa progéniture doit payer le prix de ses erreurs !
Le petit garçon, mort de peur, ferma les yeux et attendit. Il hurla de douleur lorsque des crocs de loups s'enfoncèrent dans sa chair, la faisant abondement saigner. Ses cris attirèrent dans sa chambre ses parents.
Le lendemain, Lyall et Espérance lui avaient tout expliqué. Ils avaient déménagé deux mois plus tard dans une région bien lointaine.
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A présent, Remus ne comptait plus les déménagements successifs. Huit en six ans s'il comptait bien. Lui et sa famille avait arpenté les quatre coins du Royaume-Uni allant même jusqu'en Irlande du Nord !
Les cartons s'amoncelaient devant la porte d'entrée et il était obligé de les transporter sans l'aide de la magie à cause de la présence moldue. Il transpirait à grosse gouttes alors que la température de l'air n'avoisinait pas les cinq degrés Celsius.
Il en avait marre ! Marre de devoir tout le temps déménager à cause de Greyback ! Fenrir Greyback était un loup garou, le pire sûrement, pensa avec rage le jeune homme.
Tout à ses idées noires, il jeta avec violence les caisses en carton dans le petit hall miteux. Sa mère malade - elle avait une sorte de dragoncelle qui, heureusement pour son fils, n'était pas contagieuse - était assise dans un rocking-chair. Elle le regardait avec son regard empreint de tristesse et de douceur à travers la porte du salon ouverte.
- "Tu es encore en rogne contre lui, n'est-ce pas ?" lui dit Espérance Lupin.
Il hocha la tête de haut en bas.
- "C'est injuste maman, dit Remus la voix étranglée par l'émotion. Il n'avait pas le droit ! Ils n'ont pas le droit. Pourquoi tuer ? Surtout Dorcas, elle était la plus gentille !
- Je sais mon ange, répondit calmement la femme d'âge mûr, je sais. Les Mangemorts n'ont pas le droit de tuer sans raison, et pourtant ils le font. Greyback est le pire des loups garous. Sache le mon chéri, tu ne peut rien y faire si ce n'est que montrer à la société actuelle que loup garou ne rime pas avec assassin.
- Plus tard j'ai envie d'enseigner, répondit Remus. J'ai envie d'enseigner pour changer les mentalités, convaincre les parents qu'ils doivent laisser aller leur enfant loup-garou à Poudlard. Qu'ils ne doivent pas l'isoler des autres excepté une fois par moi.
- Ton père et moi sommes désolés pour ta petite enfance... Tellement désolés. Mais tu t'es fait des amis merveilleux. Ce qui a compensé ce manque dans tes jeunes années.
- Je sais maman, je sais.
- Veux-tu que. Je t'aide à porter en haut les cartons ? proposa-t-elle avec sollicitude.
- C'est gentil mais les Medicomages ont dit que tu devais te reposer.
- Peu m'importe les Medicomages ! Ils ne savent rien de notre situation ! Quand je ne serai plus là, pardonne ton père je t'en prie. Il est tellement malheureux, il s'en veut énormément."
Remus ne répondit pas. Il n'avait jamais vraiment haï son père pour des paroles malheureuses mais il lui en voulait surtout pour le fait qu'il est à la base de "l'exclusion" de son fils de la société. Sa mère n'avait que suivre son époux.
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Une jeune fille, yeux gris et chevelure châtain mordoré, attendait impatiemment dans sa chambre de la très vieille bâtisse millénaire. Elle attendait depuis longtemps quelqu'un... Le Lord Noir devait passer au manoir Malefoy, près de sa maison, pour un dîner suivi d'un bal où sa famille avait été conviée. Pour l'occasion inestimable offerte à sa fille sur un plateau en argent, sa mère, Cassandre, lui avait fait faire une somptueuse robe de bal dans différents tons de gris et de vert. Les manches avaient des reflets irisés vert émeraude du plus bel effet sur sa carnation claire.
Elle avait été chouchoutée comme une princesse, comme dans les contes moldus, mais maintenant tous leurs elfes s'occupaient de ses parents, vêtus de leur plus beaux atours. Elle s'ennuyait à mourir, assise délicatement pour ne pas froisser sa robe, sur son lit à baldaquin vert forêt. Elle se perdit dans la contemplation des murs et du plafond. Les lambris arborant une couleur vert pomme rappelait à quiconque entrait ici l'appartenance de la jeune fille à la très noble maison de Serpentard.
N'y tenant plus, elle se leva précautionneusement et prit un petit carnet, aussi vert que mousse, et nota de sa plus belle plume les récents événements.
Cher toi,
Lors de la sortie à Pré-au-Lard, il y eut une attaque. Une fille est morte. Quelques stupides Gryffondors ont été enlevés mais on été miraculeusement sauvés.
Le vieux fou en a prit un coup ! Le lendemain, les journaux ont publiés quelques articles le discréditant aux yeux des sorciers.
Elle mordilla la coûteuse plume d'aigle servant à son journal. Elle hésitait, devrait-elle en parler et coucher ses doutes et ses questions sur le papier ? Noémie Brouck se tâta encore puis se résolut à écrire ses interrogations.
C'est bizarre depuis quelques temps. J'ai des rêves de plus en plus étranges. Hier, j'ai rêvé que j'allais avoir une robe grise et verte. Elle était exactement comme celle que je porte à l'instant présent. Pourtant, je ne ai vu pour la première fois seulement aujourd'hui. Aussi, Eleanor m'a déjà dit qu'au réveil, mes yeux prenaient une légère teinte lilas. J'ai déjà entendu parler de femmes aux yeux lilas mais je ne me souviens plus ce qu'ils disaient.
Suis-je comme elles ? Je vérifierai demain dans notre bibliothèque.
Noémie Brouck, de la Très Ancienne Maison issue des Black
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L'eau frémissante dans la casserole incita fortement Lily à revenir dans le monde réel. Elle jeta négligemment des pâtes dans l'eau salée puis, tourna un peu dans sa sauce bolognaise. Elle était seule ce soir là, ces parents et sa soeur ayant été invités chez la famille du petit-ami de cette dernière. Sa très chère sur avait oublié que Lily rentrait pendant les vacances de Noël.
La convocation émanant du Bureau des Aurors l'invitant à passer le lendemain au Ministère pour y être entendue sur les récents évènements trainait toujours sur la table de la cuisine, entre une assiette et une carafe d'eau. Il y avait pardessus la lettre de Potter qu'elle n'avait même pas pris la peine d'ouvrir.
Une chouette tapa à la fenêtre que la Gryffondor s'empressa de faire entrer. Isis, voltigea quelques instants avant de se poser délicatement sur un tabouret de cuisine. Elle détacha soigneusement la lettre et lut l'expéditeur. Elle rit un instant en le voyant : Mary Cassandre McDonald !
Son adresse était restée soigneusement écrite sur l'enveloppe couleur crème. Le seau familial bleu pervenche déployait fièrement les ailes de son blason. Lily fit sauter avec un petit couteau de cuisine le cachet de cire. Elle déplia la missive qu'elle parcourut des yeux.
Ma très chère Lily,
Je suis actuellement en vacances en Grèce, sur l'île de Crête ! Il y fait relativement plus chaud, le soleil brille. C'est génial ! J'apprends tellement de choses sur les prémices de la sorcellerie, c'est passionnant !
Je rentre normalement le matin avant l'enterrement de notre chère Dorcas. le 26 décembre. Et toi ? Comment sont tes vacances ? Ta soeur est toujours aussi horrible ?
Bisous,
Mary Cassandre McDonald
PS : On se voit sur le chemin de Traverse le 2 janvier ?
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Si pour certains, les vacances s'annonçaient mornes et fatiguantes, pour d'autres, elles s'annonçaient joyeuses et pleines de blagues.
Les vacances à la mode "Potter" étaient pour le moins... explosives. La mère de James avait déja eu pleusieurs prises de bec avec Kelly O'Brien critiquant tout sur tout, le duo Ysaline-Ysatys rivalisaient avec James et Sirius en matière de blagues et tours de magie et Fleamont avait envie de chasser à coup de pied dans le derrière la soeur d'une cousine par alliance : Kelly encore une fois ! Et au milieu de tout cela, il y avait Kitty, l'elfe appartenant à famille.
- "Ca alors ! se moqua Ysatys. Ca paresse en vacances ?
- Je ne suis pas paresseuse, je me remets de mes émotions !" répliqua sa soeur.
En effet, elle était partie avec son collègue et petit-ami en reportage au Liban couvrir la guerre civile s'y déroulant. Leur supérieur les avait ensuite mandaté à Londres étant donné que des sommets internationaux y étaient organisés au début de l'année nouvelle.
- "Pour une fois que les portoloins long-courriers n'ont pas de retard ! fit remarquer Chris à sa petite-amie.
- Ce jour est à marquer d'une pierre blacnhe !"
Ils s'approchèrent du comptoir des arrivées.
- "Papiers d'identitésé", grogna l'employé.
Ils se regardèrent : ils les avaient sûrement glissés au fin fond de leurs bagages vu que dans nonante-neuf pourcents des cas leurs badges de presse leur suffisaient.
- "Pas de papiers, pas d'entrée sur le territoire britannique", répéta l'employé.
Ysaline prit la parole.
- "Nous les avons avec nous mais ils sont au fin fond de nos bagages. Nos badges ne suffisent-ils pas ?
- Pas de document valable, pas d'entrée."
Elle soupira, visiblement elle avait à faire avec un emplyé borné.
- "Nous ne pouvons décemment pas déballer nos bagages dans ce... cagibi."
La pièce n'excédait pas les dix mètres carrés.
- "Je peux vous laissez entrer mais débrouillez-vous avec les Aurors tout seuls alors.
- Ce n'est pas un problème pour nous.
- Ils ne sont pas tendres avec les résidents illégaux, ricana le sorcier.
- Je sais et je répète que ce n'est pas un problème. Pouvons-nous passer, oui ou non ?
- Ecrivez-moi le nom de deux personnes se portant garantes de vous et vous pourrez aller et venir comme l'air", marmonna-t-il.
Elle prit le registre et inscrit le nom de sa tante et de son oncle.
- "Ce ne sont pas n'importe qui, siffla avec admiration l'homme. Vous êtes sûrs de vous ? Parce que s'ils m'assurent que vous n'êtes que des inconnus, direction le tribunal.
- Oui, on est sûrs", affirma Chris avec une légère pointe d'agacement.
- Cela n'arrive qu'a toi, rit Ysatys. Du cake ?
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Le trio d'or s'était d'abord rendu au Chaudron Baveur y passer la première nuit des vacances. Puis ils se rendirent le lundi matin prendre trois places en portoloin moyen-courrier pour Paris.
Hermione pestant contre l'administration des portoloins internationaux, jeta avec fureur sa sacoche remplie d'outils et de Potions à terre. Les fioles roulèrent dans un bruit sourd. Elle grimaça et vérifia tout de même qu'il n'y avait pas de casse.
- "On n'y arrivera jamais ! s'exclama Harry, plume en main. 'Citer la raison du voyage'! Non mais quoi encore ?"
Ron ne put qu'acquiescer. De plus, après toute la paperasse on leur apprit qu'ils devaient être sous la responsabilité d'un adulte.
- "Mais enfin ! On a plus de famille ! On va juste voir un vieil ami de mes parents en France !"
Ça c'était ce que Hermione disait à la bonne femme. La vérité était toute autre. L'employée pinca encore plus ses lèvres rouges vermeille et extirpa un document d'une farde poussiéreuse.
- "L'arrêté ministériel 254 bis concernant les voyages internationaux en portoloin stipule que les sorciers mineurs non accompagné par un sorcier majeur ou un sorcier désigné tuteur ou responsable ne peuvent franchir les frontières. L'article 2 bis stipule aussi que toute sortie du territoire doit être justifiée et bonne due forme.
Hermione réfléchit quelques instants et déclara victorieusement :
- "L'arrêté ministériel dit bien qu'il faut un sorcier majeur n'est-ce pas ?"
La femme, de plus en plus agacée, opina simplement du chef.
- Très bien, continua Hermione, je me porte garante du groupe. J'ai eu dix-sept ans en septembre", précisa-t-elle.
La fonctionnaire marmonna à contre coeur que le prix était de 4 gallions, 5 mornilles et 2 noises ainsi que le portoloin partait dans dix minutes.
Ils sortirent chacun la somme demandée et se dirigèrent vers un long couloir percé de portes uniformes où s'inscrivaient en lettres de bronze les différentes destinations.
- "Rio de Janeiro, Bruxelles, Moscou, Tokyo , New York, Washington, Boston, Las Vegas, Atlanta, Stockholm, Copenhague, Toronto, Montreal, Québec, Berlin, Rome, lut Harry. C'est fou comme les transports internationaux sont bien développés !
- Les liaisons internationales se sont fortement développées après la chute de Grindelwald, apprit Hemione.
- Ici ! dit Ron en poussant une porte.
Il y avait déjà quelques familles, des couples et des amis patientant pour le portoloin.
- "Raison de votre voyage", déclara un employé en uniforme.
Hermione fourra dans sa main tendue les trois formulaires complétés qu'il lut rapidement. Puis, il les invita à s'asseoir sur des banquettes violettes moelleuses.
Après cinq minutes d'attente, la banquette se mit à scintiller d'une jolie lueur bleutée avant de les entraîner vers Paris, tiré par le nombril.
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James était trempé de la tête aux pieds, tout comme Sirius et ses cousines, lorsqu'il entra dans la véranda du Manoir. Ils venaient de disputer une partie de Quidditch et une bataille de boules de neige endiablée.
Ils virent leur "tante" Kelly les attendre de pied ferme dans celle-ci, une face de Carême collée sur son visage, les lèvres pincées jusqu'à en disparaître.
- "Quand Euphemia m'a dit que vous étiez sortis vous défouler, j'ai failli avoir une attaque ! Vous me décevez, surtout vous deux, dit-elle en désignant les deux jeunes femmes. Ne vous ai-je pas élevé dans la plus haute sphère américaine ? Vous portez un nom avec une grande portée historique ! Quand ma soeur a épousé votre père, çe fut l'union de deux grandes et anciennes familles, se rengorgea Kelly, les Potter et les O'Brien.
Ysalyn, l'aînée, cacha du mieux qu'elle pu son rire. Sa petite soeur la regarda, puis James et Sirius et ils partirent ensemble dans un énorme fou rire. Kelly parut vexée, surtout quand elle vit les maîtres de maison rire à pleins poumons Elle quitta dans un semblant de dignité la pièce.
- Ma chère Euphemia, je vais dans mes appaaaaaaaartements. Veuillez m'appeler lorsque le souper sera servi.
Euphemia secoua la tête en riant de plus en plus fort alors que l'insupportable femme claquait la porte.
- Elle a cru qu'elle était l'hôtel ? remarqua la mère de James. Vous voulez du quatre-quarts aux pommes ?
Ils acquiescèrent tous ensembles et se ruèrent dans la salle à manger.
"Des gamins, vraiment des gamins", pensa Euphémia. "Je me demande si je n'ai pas eu trois gosses à la maison..."
La présence de ses "nièces" lui mettait du baume sur son coeur encore meurtri par ses fausses-couches. Elle savait qu'elle les gâtait plus que nécessaire mais sa part maternelle lui soufflait de les chérir comme l'aurait fait leur propre mère.
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Arrivés à Paris de bonne heure, ils se rendirent à l'auberge que leur "chère" Alys leur avait indiqué. Un petit bout de parchemin était apparu dans la main d'Hermione avec une énigmatique adresse : Hôtel Fate, avenue des Champs Elysées 154, 7000 Paris.
L'Auberge de la Barbe de Merlin accueillait beaucoup de jeunes en visite dans la capitale française. Les deux chambres qui leur avaient été allouées communiquaient entre elles par une double porte. Les meubles en bois clairs étaient certes vieillots mais tout était en bon tat et sentait le propre.
Hermione, au fil de ses lectures, avait reconstitué une chronologie sommaire des Fate pour "mieux savoir à quoi s'attendre", selon ses propres mots.
- Venez, appela-t-elle, et regardez ce que j'ai trouvé.
Ron et Harry s'approchèrent du petit bureau croulant sous les livres, coincé entre la fenêtre et la pendrie.
L'histoire des Fate est empreinte de mystère. Tour à tour nobles chevaliers au service de la France, espions au service du Royaume d'Angleterre, charlatans, troubadours, médecins, mécènes, explorateurs, inventeurs fous, les Fate est une famille des plus étrange. Elle acquiert des quartiers de noblesse en l'an 1453 lorsque Jacques Henry Fate épouse Alinor de Montserrat issue d'une famille française des Pyrénées exilée à Londres. Une série de morts subites donne toute la fortune familiale à la jeune Alinor (elle a dix-sept ans alors). Son père, ses deux oncles et ses cinq frères trouveront la mort dans des accidents divers : le père se suicidera en sautant du haut d'un pic rocheux, ses deux oncles s'entre-tueront deux jours plus tard à une partie de chasse, ses frères sont respectivement décédés d'un arrêt cardiaque, d'une pneumonie, d'un coup d'épée en plein coeur lors d'un duel, d'une chute de cheval et d'une collision avec un linteau de porte en pierre.
Jacques Henry prend alors le contrôle sur les richesses de son épouse et agrandira considérablement les terres et la fortune de la famille. Il devient un important négociant d'épices et de produits venant du Nouveau Monde les décennies suivantes. Sa première femme meurt en couche en 1458 en donnant naissance à sa deuxième fille. Il se remarie trois mois plus tard avec Lady Elizabeth Ann Housetown (quinze ans) qui lui donnera trois fils.
En 1470, il marie sa première fille Louisa May au baron Armand d'Oiron et sa seconde fille du nom de Mary Margaret au baron Louis de Pont-Audemer. Dix ans plus tard, il déshérite celles-ci à sa mort et réparti les richesses et les terres en ses deux fils survivants.
Le destin le plus intéressant est nul doute celui du cadet Henry Fate, baron de Montserrat. Il épouse en première noce une de ses cousines éloignée et repart en France vers 1500 avec cette dernière et ses enfants âgés de cinq et trois ans. Il installe confortablement sa famille dans un très bel hôtel à Beauté-sur-Marne et part servir comme chevalier la France. Il participe à la bataille de Marignan en 1515 et revient couvert de gloire chez lui quelques temps plus tard. Encore auréolé de son courage militaire devenu légendaire, il marie son unique fille Jeanne à un grand seigneur de Normandie. Elle a dix-sept ans et lui en a vingt. Quant à son fils, il perpétue la lignée des Fate et devient un formidable escroc.
Quelques générations plus tard, la Révolution Française fait fuir la famille entière qui se réfugie à Southampton pour échapper au massacre. Elle perd la grande majorité de ses richesses mais la vente aux enchères des bijoux des femmes de la famille comble largement le manque de revenus. Mélanie Fate qui est en âge de se marier convolera en justes noces avec un riche seigneur des environs malgré sa dot insignifiante. La rumeur coure qu'elle aurait drogué son mari pendant des années avec un philtre d'amour. Leur descendance sera connue pour avoir un coeur de pierre, insensible aux événements extérieurs.
Deux générations plus tard, Amélie Fate devient l'épouse de Pollux Scabior réputé pour sa tendance à la psychopathie. Les conflits et les maladies vont décimer la famille et les Fate n'auront plus que quelques représentants à l'issue du 19ème siècle. Le dernier mariage connu est celui d'Isabel Fate avec Thomas Jedusor le dix-neuf février 1902. Ils auront un fils Thomas Junior qui épouse à l'âge de vingt-trois ans Mérope Gaunt. A la mort d'Isabel en 1943, la famille des Fate s'éteint.
Leur hôtel particulier construit sur les abords des Champs Elysées vers 1750 reste à l'abandon depuis la disparition de la famille.
- Tu t'imagines Harry ! Ce sont les cousins des Jedusor ! De Voldemort ! On doit y aller !
- Du calme, Hermione, je ne pense pas qu'on soit prêt à tenter une aventure de ce type ! Attendons encore quelques jours et prenons le temps de nous entraîner un peu, proposa Ron.
Les yeux fiévreux, Hermione répétait sans cesse :
- On y est presque ! On y est presque !
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Alys qui les observait depuis le ciel hochait doucement la tête, faisait balancer ses boucles d'oreilles de haut en bas.
- Oui, vous y êtes presque, mais la route est encore longue mes amis...
Oh et ne cherchez aucun fait historique dans l'histoire des Fate, c'est tout inventé sauf la ville de Beauté-sur-Marne, la bataille de Marignan en 1515 et la Révolution Française en 1789.
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