13 : Une petite virée

Avant de commencer, je voudrais vous remercier du fond du fond du coeur pour les cents ch'tites étoiles (et même plus actuellement). Joyeux Noël (en retard), bonne année (en avance) ! Bonne santé (l'hôpital, c'est mal), n'abusez pas des boissons acoolisées sous prétexte que c'est les fêtes (arrêter de vous défendre, je sais que vous êtes des ivrognes), profitez de l'année 2018, réalisez vos rêves, faîtes des rencontres et tout le blabla !

Période couverte par le chapitre : samedi 20 novembre au samedi 18 décembre 1976

Parmi les nombreux messagers du ciel, James Potter tentait d'apercevoir le hibou paternel. Le nez en l'air, le vol des volatiles le fascinait toujours autant et il se posait la même question depuis des années ; "Comment ils font pour ne pas se télescoper en plein vol ?"

- "Attention Potter ! prévint Fortescue alors que Hermès fonçait droit dans son assiette de porridge. BEURK ! Tu devrais payer des cours de vol à cet oiseau de malheur !

- Tu rigoles ?! Hermès est un hibou très capricieux, expliqua sérieusement Potter. Mon père l'a reçut de la part de mon arrière-grand-tante Ellen quand il s'est marié. Paraît qu'il faisait des acrobaties quand il était plus jeune, confia-t-il.

- Et il a quel âge maintenant ? s'enquit la petite-amie de Franck.

- Une trentaine d'années... Recurvite ! lança-t-il à la jeune fille. Désolé."

Le hibou qui avait encore du porridge autour des pattes crapahutait vers le fils de son maître. Ses ailes renversèrent au passage plusieurs verres.

- "Oiseau de malheur ! maugréa Lily Evans. Ca devrait être interdit des dangers publics pareils !

- Ce sera ça ton premier décret ministériel ? Interdire les oiseaux dangereux ? se moqua gentiment Dorcas Meadowes.

- Non, ce sera le deuxième, répliqua-t-elle sérieusement. Le premier sera d'interdire les boissons alcoolisées.

- Je ne te soutiendrai pas alors, prévint Mary Macdonalds. Il faut dire que ce champagne des nymphes est absolument divin !

- Et tu rejoindras les Alcooliques Anonymes après... compléta la préfète."

Ses amies, habituées aux références moldues de leur préfète préérée, rirent de bon coeur. Potter, toujours aux prises avec Hermès qui ne voulait pas lâcher la missive, se jeta à plat ventre sur la table et tint fermement les pattes du volatile. Alice, qui venait se reprendre une assiette de porridge, vit avec désespoir son petit-déjeuner voler droit sur les cheveux de Potter.

- "Un stupefix et le tour était joué, grommela la blonde.

- T'es malade ? Ca ne se fait pas de maltraiter les animaux !

- "Rejoins la SPA, proposa Evans avec sarcasme.

- La quoi ?

- Une société moldue de protection des animaux, expliqua Pettigrow. Ma cousine a adopté son chien là."

Hermès pinça l'oreille de James, piqua un morceau de bacon dans son assiette miraculeusement intacte et s'envola vers Godric's Hollow. Il fit sauter le cachet de cire rouge.

Salut fiston !

Comment vas-tu ? Rassure-moi, tu passes bien les vacances à la maison avec Sirius ? (Ta mère me dit qu'elle te tue si tu ne viens pas.) Invite Remus et Peter ainsi que leur famille de notre part pour passer le réveillon de Noël avec nous. Enfin, bref passons ces formalités.

Devine qui est arrivée récemment ? Ta cousine Ysatys ! Elle me dit de te dire qu'elle a bien reçu ta lettre mais qu'elle n'est arrivée que récemment car ce pauvre hibou long-courrier a fait le voyage Poudlard-Boston-Londres. Elle m'a lu ta lettre (on ne sait rien cacher à son vieux père, gamin) et m'a demandé de te répondre. Elle est assez occupée, tu sais.

Concernant nos trois élèves, ils mentent sur leur identité. Ysa' est formelle : il n'existe aucun Harry Bellay, Hermione Frostenay et Ronald Ryan dans les registres du CAM ( le Congrès et l'Assemblée magique) or chaque sorcier y est obligatoirement enregistré. Je ne sais pas comment elle a fait pour obtenir les informations si rapidement mais je pense que le secrétaire du Ministre Woodwork est sous son charme. Par pitié James, ne lui dit SUROUT PAS que j'ai dit ça !

Enfin... Concernant cette histoire de fausse identité, c'est peut-être intentionnel. Quoi qu'il en soit, c'est louche. J'ai demandé à recevoir les souvenirs de vos parcours lors de ce fameux cours de DCFM pour les faire analyser aux Aspirants Aurors et la séquence sur leur groupe est assez... impressionnante et déroutante. Ils ont l'habitude d'être ensemble, c'est clair.

Je serai là à ta prochaine sortie à Pré-au-Lard. Ne me demande pas pourquoi, ce n'est vraiment pas prudent par les temps qui courent.

Ta mère te demande aussi si tu n'as pas trop d'heures de retenues.

Bisous fiston,

Fleamont Potter

PS : Une lettre est arrivée ce matin dans la cuisine. Ysalyn et ta tante Kelly confirment qu'elles viennent bien pour la période des fêtes. Ta mère est angoissée à l'idée que Kelly critique le moindre de ses gestes. Tu sais comment elle est : calme au boulot, une pelote de nerfs à la maison.

James replia la lettre paternelle en riant franchement. Ses lointaines cousines passaient les fêtes à peu près tout les cinq ans avec eux. C'était à chaque fois un grand moment de stress pour Euphémia, une avalanche de rires et de blagues pour les enfants et une pluie de critiques de la part de la Tante Kelly (Fleamont et Euphémia insistaient toujours sur le fait que la mégère n'était de leur famille que par alliance). Ysatys avait vingt-cinq ans et était Auror à New-York. Grande farceuse, elle combattait la Magie Noire "en lançant trois blagues à la minute" selon sa propre expression. Aussi studieuse que sa cadette, elle avait réussi haut-la-main sa formation et était souvent envoyée en mission aux quatre coins du monde. Ysalyn était deux ans plus jeune et c'était une passionnée d'histoire. Elle reconnaissait volontiers qu'elle a raté une opportunité lorsqu'elle avait refusé de suivre les traces de sa soeur et de ses ancêtres. A la place de ça, elle s'était dirigée vers une filière littéraire et écrivait maintenant des articles politiques . Elle adorait son métier de reporter et il n'était pas rare qu'elle emprunte des Portoloins longs-courriers.

Physiquement, on se prêtait à dire qu'elles étaient plutôt jolies. Les deux surs avaient hérités de la chevelure des Potter sans les désagréments qui allaient avec, c'est-à-dire l'impossibilité quasi totale de les coiffer.

Les cousines idéales, en somme. Par contre, autant leur défunte mère était un modèle de gentillesse, autant sa soeur était un modèle d'hypocrisie et de méchanceté. Agée d'un petite soixantaine d'année, l'aînée de Carla O'Brien avait toujours une critique venimeuse à faire que ce soit sur la couleur des ronds de serviette ou sur la décoration de sa chambre et les plantes du jardin. Vieille fille, elle avait jalousé Carla qui s'était mariée avec l'homme qu'elle aimait qui était de surcroît Andrew Potter, l'illustre descendant d'Abraham Potter resté célèbre pour être l'un des douze premiers Aurors du MACUSA. Quand sa petite soeur a été tuée dans un incendie (elle avait aidé les autres à sortir et n'avait pas su transplaner à cause de son stress), elle avait proposé au veuf de garder ses filles âgées respectivement de trois et un an chez elle lorsqu'il travaillait. Andrew s'était plongé corps et âme dans sa fonction d'Auror et rejoignit sa belle un an et demi plus tard : un sort qui ne lui était pas destiné l'avait touché en plein coeur lors d'une intervention de routine.

oOo

Ron et ses amis étaient attablés devant leur petit-déjeuner. La Grande-Salle était seulement à moitié remplie car l'heure était plutôt tardive. Hermione se frotta frénétiquement les yeux, se mordit la joue avant de croiser et décroiser les mains plusieurs fois. Elle répéta ce petit manège plusieurs fois.

- "Un problème Hermione ? demanda Ron.

- Hein ? Quoi ?

- Je demandais s'il y avait quelque chose qui ne va pas, répéta le garçon.

- Oh, rien de spécial, répondit précipitement la jeune femme.

- Je ne te crois pas, éclara-t-il en plissant les yeux.

- Tu serais devenu psychomage ? taquina Harry.

- Quelle horreur ! trembla le concerné. Crache le morceau Hermione.

- Vous vous souvenez de notre petite discussion qu'on a eu il y a trois jours sur Voldemort ?

- Oui, répondirent à l'unisson Harry et Ron.

- J'ai fait des recherches dans la bibliothèque de Poudlard mais je n'ai rien trouvé, commença-t-elle.

- Tu as pensé à la Réserve ? coupa le Survivant.

- Ne t'inquiète pas, j'ai regardé. Et donc, comme il n'y avait rien dans la bibliothèque, j'ai demandé à la Salle sur Demande des livres correspondant à mes critères de recherches. Elle m'a fait découvrir une salle merveilleuse : des immenses bibliothèques couvraient les murs qui semblaient atteindre les cieux. Il y avait au centre des poufs, des canapés et des tables basses ainsi qu'un braséro ! décrivit la férue de littrature, des étoiles pleins les yeux. Il y avait sur une des tables un grand parchemin ainsi qu'une belle plume. J'ai inscrit mes mots-clés et j'ai eu une dizaine de livres qui sont apparus à côté. J'en ai trouvé un très intéressant.

- Tu l'as avec toi ? questionna Bellay avidement.

- Non, il a une drôle d'aura qui se dégage du livre. Alors, j'ai préféré vous en parlez et qu'on le consulte ensemble."

oOo

"Et Gryffondor mène la danse ! s'exclama une Serdaigle dans son mégaphone enchanté. Callaway récupère le souaffle et se précipite vers les buts ! Avery intercepte le souaffle et le remet en jeu... Potter semble lui couper la route et OUI IL RECUPERENT LA BALLE ET LA PASSE A MEADOWES ! Dorc' t'es la meilleure ! hurla Brownwood.

- Mademoiselle, gronda son Directeur de Maison, plus d'impartialité !"

Elle haussa les épaules et reprit son commentaire.

- "Le jeu reprend de plus belle ! Quelle rencontre ! ET GRYFFONDOR MARQUE !"

La moitié du stade éclata en applaudissement pour saluer le quatrième but des Lions. Un groupe de fans agitait une grande banderole aux couleurs de Gryffondor et on pouvait y lire "Serpentard, au placard !".

- "Waw ! s'enthousiasma la commentatrice. Pour ceux qui n'ont pas tout suivi, Potter a passé le souaffle à Callaway qui l'a lancée de dos à Meadowes qui a marqué ! Les Attrapeurs ont vu quelque chose, serait-ce le vif ou une feinte ?"

Les spectateurs retinrent leur souffle. Les deux élèves étaient au coude à coude et plongeait dans des figures de haute voltige.

- "Le vif donne du fil à retorde à Angelo et Horn... OUCH, un cognard vient de frôler l'oreille du Gryffondor."

Thomas Angelo modifia sa trajectoire et tendit la main pour attraper la petite balle qui le narguait. Un deuxième cognard le toucha en plein ventre. Sous la douleur, il se baissa et il plongea en piqué à une vitesse affolante. Après un moment qui lui parut éternel, il sentit un choc.

- "Accroche-toi bien, ordonna Callaway qui l'avait récupéré sur son Nimbus 1500.

- Humpf, fut la seule réponse qu'il était en état de donner."

La Quatrième année atterrit près de Bibine et Pomfresh qui avait accouru en urgence.

- "On a gagné, marmonna le blessé en voyant le précieux vif au creux de sa paume.

- C'est ça, répondit Ann Callaway. Dort maintenant !"

Potter s'approcha des deux membres de son équipe. Ann leva la main pour signalement qu'elle n'avait rien.

- "Ca va ? interrogea le Capitaine.

- Aussi bien que tu puisses l'être après s'être pris un cognard dans le ventre, répondit sarcastiquement la jeune fille à la place de l'Attrapeur. D'autres questions stupides ?"

oOo

- "On a un problème, annonça Potter deux jours plus tard. La mère de Thomas ne veut plus qu'il joue, trop dangereux à son goût.

- Quoi ?! s'écria Ann. On est en pleine saison et on affronte Serdaigle juste avant les vacances de Noël !

- Bellay, enfin Harry va le remplacer, répondit-il calmement. Il a juste besoin d'une petite remise en forme, intensive, précisa le garçon.

- Tu as un bon balai ? s'inquiéta la Quatrième année. Parce ceux de l'école sont vraiment...

- Pourris ? compléta obligeamment Dorcas Meadowes.

-  J'ai un Nimbus 1700, répondit Harry. 

- Le meilleur du marché, fit remarquer Dicé Robins, la Gardienne. Avec ça, on a intérêt à les écraser !"

oOo

Ron était a bout de souffle. Appuyé contre un des murs de la Salle sur Demande, il respirait bruyamment. Hermione était affalée sur un pouf et son meilleur ami couché à même le sol.

- "On y est presque, vous savez, dit ce dernier.

- On est peut-être allés trop vite ? 

- On a besoin de ça pour récupérer les horcru-bidules, répliqua Ron. Et on a sans doute pas toute la vie devant nous pour les avoir et les détruire."

Il y a quelques jours, Hermione avait découvert la raison pour laquelle Voldemort n'avait que disparu le soir d'Halloween 1981. Au fil des pages de l'horrible "Magies des plus ténébreuses et applications", elle avait appris l'existence des pires artefacts magiques qu'il existe : les horcruxes. Des heures et des centaines de bouquins plus tard, elle savait qu'il fallait détruire l'objet choisi par le Mage noir de manière à ce qu'il soit irréversiblement endommagé, que même la magie ne puisse le réparer. 

Il n'y avait pas trente-six milles solutions : du venin de basilic, un Avada bien placé ou un objet tellement imprégné de magie noire qu'il détruirait définitivement tout ce qu'il toucherait.

- "Le venin de basilic est le plus simple finalement, déclara Harry.

- Reste plus qu'a en trouver, déclara Ron.

- On a justement un basilic sous la main ! 

- Mais bien sûr, ironisa Hermione. Et ainsi tu créerais un des plus gros paradoxes temporels ! Il faut un autre basilic.

- On en trouve où ? interrogea le seul qui ait déjà affronter le roi des serpents.

- C'est hautement illégal et très rare. Poudlard doit être l'un des très rares lieux où il y en a un. Un basilic n'a pas vraiment de lieu de vie précis. Sa naissance étant majoritairement provoquée par un humain, on pourrait en trouver partout où il y aura un sorcier.

- Autant chercher une aiguille dans une botte de foin ! grommela Harry. 

- On trouvera", rassura Hermione.

Il passèrent encore deux heures dans la merveilleuse Salle va-et-vient à tenter une transformation animale.  

oOo

Les jours défilèrent à une grande vitesse. Début décembre, les premiers gros flocons de neige qui tenait au sol firent triomphalement leur apparition. Les feux allumés par les elfes de maison ronflaient allègrement dans les hautes cheminées du château. Les patins à glace, les luges et les batailles de boules de neiges magiques avaient sonné leur grand retour. 

Les Maraudeurs n'étaient pas en reste, loin de là ! Ils avaient réalisé un coup de maître lorsqu'ils avaient patiemment transformé chaque armure en un gros bonhomme rougeaud vêtu de rouge. Oh bien évidemment ils avaient perdu une cinquantaine de points, ce qui n'avait pas arrangé la relation de James Potter avec Lily Evans. De plus, les échanges Serpentard-Gryffondor étaient au paroxysme de la haine. 

Le vingt décembre, les élèves autorisés partirent en se réjouissant vers le village sorcier de Pré-au-Lard sous les regards envieux que leur lançaient leurs camarades. Les Serpentards affichaient un air supérieur qui ne plaisait vraiment au autres. 

Lily Evans se trouvait avec Mary lorsque Potter s'approcha d'elle.

- "Lily- 

- Evans, corrigea la susnommée.

- Oui, fit Potter gêné, voudrais-tu venir avec moi -

- A Pré-au-Lard ? coupa-t-elle. Je crains que ma réponse soit négative, Potter.

- Mais j'ai même pas terminé ma phrase !

- Tu es tellement prévisible... se moqua gentiment Lily.

- T'es sûre ? redemanda-t-il plein d'espoir.

- Non, je ne sortirai pas avec toi ! Tes copains t'attendent, au revoir", conclut-elle.

A quelques pas de là, le trio de "Canadiens" les regardaient, ahuris.

- "Et dire qu'ils vont se marier et avoir un gosse, commenta Ron.

- Sans blague, répondit Harry.

- Il n'y a qu'un pas entre la haine et l'amour, philosopha Hermione. Venez, les premiers élèves partent déjà."

oOo

Lord Voldemort regardait le paysage blanc qui s'étendait sous ses yeux. Il avait regagné le Royaume-Uni quelques jours plus tôt, le temps que ses fidèles Mangemorts repèrent discrètement le terrain. Voldemort avait renoué avec ses racines en occupant une partie du manoir paternel laissé à l'abandon. Seul le vieux jardinier répondant au nom de Frank Bryce entretenait un peu le domaine. Il vivait dans une maisonnette délabrée qui se situait tout au fond du parc. Régulièrement oublietté, il ne représentait pas un danger car vivant comme un ermite.

Par mesure de précaution - le vieux Dumbledore serait capable de se rappeler de sa famille paternelle et faire un tour à Little Hangleton - les Mangemorts et les recrues occupaient des pièces avec peu d'ouvertures vers l'extérieur. Quand à lui, il s'était installé dans une chambre peu lumineuse mais assez confortable.  

Il attaquait Pré-au-Lard le jour-même. L'après-midi plus précisément, au moment où il pourra toucher le plus de monde. Et demain, Harry James Potter ne sera plus qu'un agaçant souvenir dans sa conquête du monde. Il avait pour cela une petite trentaine de larbins dévoués à ses côtés, ou plutôt à ses pieds : Lord Voldemort n'est pas très partageur.

oOo

Les Maraudeurs se baladaient dans les rues de la bourgade sorcière, la seule à l'être entièrement dans tout le Royaume-Uni ! Ils avaient té tout d'abord chez Zonko, la célèbre enseigne de farces et attrapes avant de faire un brin de causette avec le père de James et un autre Auror du nom de Maugrey. Ils parcouraient la rue principale en direction des Trois Balais pour y boire une revigorante Bierraubeurre. 

Pendant ce temps-là, Lily et Mary s'était éloignée de l'affluence pour se rendre chez Kelly Silk, créatrice de mode et patronne de la boutique "L'art d'être soie-même*".

- "Tu verras, avait déclaré Mary, cette femme est aussi merveilleuse que ses tenues. Ma mère ne jure que par elle et commande toutes ses robes de soirées chez Kelly Silk.

- Je te fais confiance, avait rit Lily. Je n'y connais rien en prêt-à-porter sorcier."

Le magasin, baigné de couleurs chaudes et lumineuses, exposait ses modèles sur deux étages. Mary Macdonald avait vite déniché son bonheur : une longue robe fluide dans une délicate teinte vert anis qui allait à ravir avec sa carnation de brune. Elle ressemblait à une déesse grecque des temps modernes*. 

Une heure et des dizaines de robes plus tard, la préfète faisait le désespoir de Mary. A chaque proposition, Lily trouvait quelque chose qui n'allait pas : la rouge était trop décolletée, la vert forêt trop bariolée, celle à motif floral trop courte, la turquoise trop fendue sur le côté.

- "Lily, tu vas juste à une fête de voisinage ! rappela sa meilleure amie.

- Tu ne connais pas tout mon voisinage, ma chère. Mrs Grouchy est tout bonnement horrible dès que tu portes une tenue jugée indécente !"

Ms Silk s'approcha de ses deux clientes étant les seules à être encore dans sa boutique.

- "Que cherchez-vous mademoiselle ? demanda-t-elle aimablement. 

- Je voudrais une robe simple mais gracieuse qui serait adaptée à une fête de voisinage moldue et si possible compatible avec un bal sorcier, répondit Lily.

- Ce n'est pas la recherche la plus facile. Mais ne vous inquiétez pas, jamais une de mes clientes n'est pas ressortie satisfaite."

Elle lui montra plusieurs robes qui furent poliment refusées. Enfin, elle sortit de sa housse une longue robe bleu nuit, très sobre en matière d'ornements. La seule fantaisie se résumait aux bretelles qui prolongeaient le petit décolleté. Evasée à partir de la taille, elle ravissait la Née-Moldue.

- "C'est celle-là qu'il me faut ! s'exclama la rousse ravie. Je la prend !

- Essayez-la au moins, pria Kelly Silk."

Elle rit et obtempéra. La création lui allait parfaitement, aucune retouche n'était à prévoir.

- "La robe est à dix-huit gallions et quinze mornilles* mais pour vingt gallions vous avez la pochette assortie.

- Je prendrai alors le tout. Et en plus, ça ne dépasse pas mon budget !

- Les voulez-vous livrés à domicile ?

- Je vis dans un quartier moldu donc je préfèrerais que je la reçoive à Poudlard.

- A quel nom mademoiselle ?

- Evans, Lily Evans.

- Vous recevrez donc le tout après-demain, conclut la patronne. Bonne journée mesdemoiselles."

Les deux rouge-et-or la saluèrent en retour avant de repasser la porte de cette caverne d'Ali Baba. La ruelle était déserte mais le bruit de leur conversation animée couvrit celui du transplanage. Quelqu'un les suivait sans qu'elles ne se doutent de rien...


* Non, il n'y a pas de faute.

* Robe de Mary :

* Robe de Lily :

* 18 G et 15 M =  136,9 €

* 20 G = 145 €

Chose à part, on peut avoir l'air bourré en buvant de l'iced tea et du Coca-Cola zéro... Oui, oui, c'est possible...

BONNES FËTES !


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