Lila tendit la main vers l’un des objets, son cœur battant si fort qu’elle pouvait presque entendre son écho dans l’immense hall. Le silence qui suivit était assourdissant, comme si la maison entière attendait son verdict.

Ses doigts effleurèrent finalement la boîte dorée. Une chaleur douce émana de l’objet, emplissant son corps d’un réconfort qu’elle n’avait pas ressenti depuis des années. Elle sentit une larme couler sur sa joue. Elle avait fait son choix : sauver son frère, même si cela signifiait perdre son propre salut.

Mais au moment où elle referma ses doigts sur la boîte, une douleur déchirante explosa dans sa poitrine. Elle lâcha un cri de pure agonie, tombant à genoux. La boîte glissa de ses mains et s’écrasa au sol, disparaissant dans un nuage de cendres.

Son frère s’approcha lentement, un sourire triste sur son visage. « Tu pensais vraiment que c’était si simple ? »

Lila leva un regard horrifié vers lui. « Je… je t’ai choisi ! Pourquoi ?! »

Il posa une main glacée sur son épaule. « Ce n’est pas un sacrifice si tu ne perds rien. La maison voulait plus que ta volonté… Elle voulait ton âme. »

À ces mots, la marque noire revint sur son bras, s’étendant rapidement jusqu’à couvrir son corps entier. La douleur était insupportable, mais ce n’était rien comparé au sentiment de vide qui la rongeait de l’intérieur.

La voix des ombres résonna dans le hall, moqueuse et triomphante :
« Tu as donné ton cœur à un souvenir, Lila. Maintenant, tu appartiens à la maison. »

Elle tenta de crier, de résister, mais son corps était figé. Son frère recula, son visage se déformant lentement, redevenant l’ombre qu’elle avait vue auparavant. Les murs du hall commencèrent à se refermer autour d’elle, la lumière s’éteignant jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une obscurité totale.

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Lila ouvrit les yeux. Elle était debout devant la maison, le soleil brillant à travers les arbres. Tout semblait normal. La clé noire avait disparu, et son bras était à nouveau intact, sans aucune trace de la marque.

Elle vacilla, puis regarda autour d’elle. Les souvenirs de ce qui s’était passé à l’intérieur de la maison étaient flous, comme un rêve qu’on oublie au réveil. Elle pensa à son frère, mais quelque chose en elle lui disait qu’il était enfin en paix.

En reculant, elle sentit un frisson. La maison semblait différente, plus calme, presque abandonnée. Elle se retourna pour partir, mais une voix faible s’éleva derrière elle, familière et pourtant déchirante :
« Lila... viens jouer. »

Elle se retourna brusquement, mais il n’y avait rien. Juste la maison, silencieuse et immobile.

Lila secoua la tête, réprimant un sanglot. Elle tourna les talons et s’éloigna, mais à chaque pas, le poids de l’ombre qui habitait désormais son âme devenait plus lourd.

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Épilogue
La maison restait là, immobile et solitaire. Mais si on s’approchait assez près, on pouvait entendre des murmures, des rires étouffés, et un nom prononcé dans le vent. Un nom qui appartenait maintenant à la maison pour toujours : Lila.

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