6

Lila se réveilla, allongée sur le sol froid et poussiéreux de la maison. Son corps était lourd, comme si chaque mouvement lui coûtait un effort surhumain. Elle ouvrit les yeux avec difficulté, mais ce qu’elle vit la glaça.

Le plafond s’était transformé. Des visages y étaient sculptés, distordus, hurlant silencieusement, leurs bouches grandes ouvertes, comme si toute la douleur du monde y était enfermée. Elle détourna rapidement le regard et réalisa que la marque noire avait envahi son cou et ses doigts.

Elle entendit un rire, faible mais cruel, résonner dans la pièce. Lila se redressa lentement et vit un homme, assis dans un fauteuil au fond de la pièce. Il était vêtu d’un costume usé par le temps, et sa tête était penchée comme s’il observait quelque chose d’invisible.

« Enfin, tu es là, » dit-il d’une voix rauque, sans même la regarder.

Lila recula instinctivement. « Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que cette maison ? »

L’homme leva une main, fine et osseuse, comme pour lui demander de se taire. « La question n’est pas ce que je suis, mais pourquoi toi, tu es ici. »

Lila déglutit difficilement, sentant une terreur viscérale grandir en elle. « Je ne sais pas… Je voulais juste comprendre… »

Le visage de l’homme s’étira en un sourire, mais il n’avait rien de chaleureux. « Comprendre ? Chaque personne qui passe cette porte cherche quelque chose. Mais toi… toi, tu as quelque chose à offrir. »

Elle fronça les sourcils, son cœur battant à tout rompre. « Offrir ? Qu’est-ce que vous voulez dire ? »

Il se leva lentement, sa silhouette semblant s’allonger démesurément, remplissant la pièce d’une présence écrasante. « La maison prend toujours ce qu’on cache. Ton silence… ton mensonge… il a un prix. »

Les souvenirs de son frère jaillirent brutalement dans son esprit, comme si la maison s’en nourrissait. Lila vit des flashs de cet accident. Elle revit le moment où elle avait couru, laissant son frère derrière elle. Les larmes inondèrent ses joues.

« Ce n’était pas ma faute ! Je ne pouvais rien faire ! » cria-t-elle, la voix tremblante.

L’homme la fixa, son sourire s’élargissant davantage. « La maison sait. Mais elle ne pardonne pas. »

La pièce se mit à trembler, et des fissures noires se formèrent sur les murs, s’étendant jusqu’au sol. Une voix, celle de son frère, résonna à nouveau, douce mais brisée :
« Pourquoi tu es partie ? »

Lila hurla, se recroquevillant au sol. La marque noire, désormais brûlante, semblait se répandre dans tout son corps. Une douleur indescriptible la submergea, et elle sentit la maison aspirer quelque chose en elle – sa force, sa volonté, peut-être même son âme.

Quand la douleur cessa enfin, Lila ouvrit les yeux. La pièce était vide. L’homme avait disparu, tout comme les murs fissurés. Mais au creux de sa paume, une petite clé noire reposait, lourde et froide.

Et une voix, venant de nulle part, murmura :
« Tu as ouvert la porte. Maintenant, termine ce qui a été commencé. »

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