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Lila s’efforçait de rester calme. La marque noircie sur son bras semblait pulser, comme si elle avait sa propre vie. Chaque battement envoyait une vague de douleur brûlante jusque dans son épaule. Elle avait quitté la pièce, mais les couloirs semblaient avoir changé. Ce n’était plus le même chemin.
Les murs suintaient une sorte de liquide sombre, presque noir, et l’odeur de cendre s’était intensifiée. La lumière vacillante des ampoules suspendues au plafond s’éteignait une à une derrière elle, comme si la maison voulait la pousser vers une destination qu’elle ne maîtrisait pas.
Un son résonna soudain : un rire, clair, enfantin, mais terriblement déplacé dans cet environnement. Lila s’arrêta net.
« Viens jouer avec moi… »
Elle tourna la tête. Dans l’ombre au bout du couloir, une silhouette floue apparut. Petite, frêle, comme celle d’un enfant. Mais quelque chose clochait. Lila ne distinguait pas de visage. Juste un vide où auraient dû se trouver les traits.
La silhouette fit un pas vers elle. Puis un autre. Chaque mouvement semblait étirer son ombre contre les murs, transformant sa forme en une chose monstrueuse. Lila recula instinctivement, mais ses jambes rencontrèrent une porte qui s’ouvrit toute seule derrière elle.
Elle bascula en arrière dans une pièce qui n’aurait jamais dû exister. Les murs étaient tapissés de miroirs, chacun reflétant une version différente d’elle-même. Certains reflets pleuraient. D’autres souriaient de manière tordue. Et puis il y avait un reflet qui n’était pas elle du tout.
Au centre, une version sombre d’elle-même se tenait immobile. Ses yeux étaient vides, sa peau presque translucide, et son sourire cruel. Lila se tourna, cherchant une issue, mais les miroirs la cernèrent soudain, formant une prison hermétique.
« Pourquoi es-tu là ? » demanda une voix, basse et gutturale, qui semblait émaner de tous les reflets à la fois.
Lila hurla, mais aucun son ne sortit de sa bouche. La version sombre d’elle-même dans le miroir brisa le silence en éclatant de rire. D’un coup, tous les miroirs se fissurèrent, et une force invisible la projeta contre le sol.
Quand elle ouvrit les yeux, la pièce était à nouveau vide. Mais cette fois, l’empreinte noire sur son bras s’était étendue, couvrant presque tout son avant-bras. Et dans sa tête, une phrase résonnait encore et encore, comme une vérité qu’elle ne pouvait plus ignorer :
« La maison te veut. »
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