Lila se réveilla encore une fois, mais cette fois, quelque chose avait changé. Le vide en elle, bien qu’il persiste, ne la paralysait plus comme avant. C’était comme si, au fond, elle avait décidé qu’elle ne resterait pas là, à attendre que la maison la dévore. Elle ne voulait plus se contenter de subir. Il fallait qu’elle trouve une sortie, une façon de briser ce cercle infernal.

Elle se leva précipitamment, un frisson la parcourant alors qu’elle observait la pièce autour d’elle. Toujours la même pièce. Toujours cette sensation d’enfermement. Mais aujourd’hui, ses yeux n’étaient pas les mêmes. Il y avait une lueur dans son regard, une détermination nouvelle qui s’était allumée, aussi étrange que cela puisse paraître dans ce monde qui défiait toute logique.

Lila n’avait plus confiance en la maison. Chaque bruit, chaque souffle d’air devenait suspect. Elle savait que quelque part, au cœur de ce piège, une faille existait. Un point d’entrée, ou de sortie. Il fallait juste qu’elle le trouve. Elle avait bien compris qu’elle ne pouvait pas fuir comme elle le pensait au début. La maison n’était pas seulement un lieu. Elle était un piège mental, une prison dans l’esprit.

Elle s’assit sur le sol froid, fermant les yeux, comme pour mieux écouter l’écho de la maison dans son esprit. Des bruits sourds, des murmures presque imperceptibles, envahissaient l’espace. La maison respirait. Elle était vivante, ou du moins, elle agissait comme si elle l’était. Et si cette respiration était la clé ? Si elle pouvait capter le rythme de cette entité, peut-être pourrait-elle trouver la brèche qu’elle cherchait.

Lila se souvint alors de la clé noire. Elle l’avait serrée dans sa main, ce dernier lien avec l’extérieur, et pourtant, elle n’avait jamais pris le temps de l’examiner vraiment. C’était une clé étrange, plus lourde qu’une clé ordinaire, et ses bords étaient marqués de motifs qu’elle n’avait jamais remarqués auparavant. Elle la sortit de sa poche et la tourna dans sa main, comme une arme secrète.

Et soudain, une idée jaillit, claire comme le jour. Elle avait entendu des rumeurs, des histoires sur des objets magiques, des artefacts possédant un pouvoir secret. Et si la clé était l’artefact dont elle avait besoin ? Mais pour quoi ? Pour ouvrir quoi ? Elle ne savait pas encore, mais elle sentait qu’il y avait un lien avec ce qu’elle cherchait.

Elle se releva brusquement. « Il faut que je trouve ce qui peut l’ouvrir. » dit-elle à voix basse, comme pour se convaincre elle-même. C’était ça, son plan : la clé. Mais il lui manquait encore une pièce du puzzle. Elle devait explorer les recoins de la maison, scruter chaque repli, chaque ombre, à la recherche d’une serrure, d’un indice. Une serrure qui pourrait l’aider à déverrouiller la sortie, ou peut-être à changer les règles du jeu.

Elle se rendit d’abord dans la cuisine. C’était l’endroit où tout semblait toujours commencer dans ses souvenirs. La table, les chaises, les couteaux… tout était en place, mais tout semblait irréel. Une tension palpable flottait dans l’air. Lila s’approcha des placards et les ouvrit un à un, fouillant à la recherche de quelque chose qui pourrait lui offrir une piste. Mais tout semblait vide, figé.

Un bruit derrière elle la fit sursauter. Elle se tourna brusquement, mais il n’y avait rien. Pourtant, elle n’avait pas rêvé ce bruit. C’était comme si quelqu’un ou quelque chose l’observait, l’épiait dans l’ombre. Un instant, Lila hésita. Elle avait l’impression d’être dans un mauvais film d’horreur. Mais elle savait qu’il n’y avait personne d’autre. Juste elle et la maison.

Elle se redressa, déterminée. "Il faut que je pense différemment", murmura-t-elle. Elle se souvint alors des murmures qu’elle avait entendus plus tôt, ces bruits sourds qui semblaient venir de loin. Elle savait que la maison elle-même était un piège, mais elle n’avait pas encore compris comment l’utiliser à son avantage. Elle se concentra, cherchant à capter ce rythme, cette respiration.

Soudain, un bruit différent se fit entendre. Un léger crissement, presque imperceptible, venant de sous la porte du salon. Lila s’approcha lentement, son cœur battant la chamade. Elle posa son oreille contre la porte, essayant de discerner le moindre son. Il y avait quelque chose derrière, quelque chose qui voulait lui parler. Ou quelque chose qu'elle devait absolument comprendre.

Sans réfléchir, elle tourna la poignée, un frisson glacial parcourant son échine. La porte s'ouvrit dans un grincement, et elle se retrouva face à une pièce qu’elle n’avait jamais vue. Un long couloir, éclairé par une lumière pâle, presque spectral. Il semblait s'étirer à l'infini. Lila hésita une fraction de seconde. Ce couloir ne faisait pas partie de la maison telle qu’elle la connaissait, mais quelque chose en elle l’appelait, l’invitait à y pénétrer.

Elle entra dans le couloir, la clé noire serrée dans sa main. Ses pas résonnaient contre les murs, et à chaque pas, elle se sentait un peu plus proche de comprendre. De découvrir ce qu’elle devait faire, et peut-être, enfin, de se délivrer de cette maison.

Lila s’arrêta un instant, regardant autour d’elle. Ce couloir n’avait pas l’air réel. Il semblait… en dehors du temps, comme un espace suspendu. Et pourtant, elle savait que si elle voulait s’échapper, c’était ici qu’elle devrait commencer.