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Lila n’était pas certaine de savoir si elle était prête à affronter l'été dans cette vieille maison de famille. Depuis la disparition de sa grand-tante, personne ne semblait vouloir mettre les pieds dans cet endroit. La maison était imposante, comme un vieux souvenir qu’on préférait ignorer, et elle sentait déjà la poussière de l’histoire s’accumuler dans chaque pièce. Mais sa mère insista pour qu'elle y passe ses vacances. Elle voulait lui montrer ce lieu, où elle-même avait grandi, malgré les étranges avertissements qu’elle lui donnait de temps en temps, comme "Sois prudente, Lila. Il y a des choses là-bas que tu ne comprends pas."
Arrivée là, Lila s’installa dans sa chambre, une pièce qui semblait figée dans le temps, avec des meubles anciens recouverts de draps blancs. La fenêtre donnait sur un grand jardin négligé, où les plantes sauvages avaient envahi les allées, et l'air sentait toujours un peu trop le vieux bois et l’humidité. Mais ce n'était pas la maison qui lui donnait cette sensation étrange. C’était quelque chose de plus. Un poids invisible, un secret enfoui dans chaque recoin.
Le soir venu, après un dîner silencieux avec sa mère, Lila se coucha. À peine les yeux fermés, elle sentit une froideur inhabituelle dans l’air. Le vent soufflait doucement contre la fenêtre, mais elle savait que ce n’était pas ce qui l’empêchait de dormir. C’était ce silence… Ce silence lourd, comme s’il y avait quelque chose de caché, quelque chose qu’on ne devait pas entendre.
Au bout de quelques heures d’insomnie, elle entendit un bruit. Ce n’était pas le vent ni le craquement de la vieille maison. C’était plus subtil, presque comme un murmure, un souffle. Elle se redressa brusquement dans son lit, tendant l’oreille, mais le silence revint rapidement. Peut-être l’avait-elle imaginé ? Pourtant, elle était presque certaine d’avoir entendu quelque chose. Une voix, lointaine mais distincte, chuchotait des mots incompréhensibles.
Elle se leva, allumant une lampe de poche qu’elle avait emportée dans son sac. Prudemment, elle ouvrit la porte de sa chambre. Le couloir était plongé dans l’obscurité, avec juste la lumière pâle de la lune qui filtrait à travers les fenêtres. Elle avança à pas lents, écoutant attentivement. À chaque pas, l’écho du parquet grinçait sous ses pieds, amplifiant l’intensité de son appréhension.
Les murmures étaient plus clairs maintenant. Ils semblaient provenir du fond du couloir, près de la porte de la vieille bibliothèque. Lila se dirigea vers le bruit, sa lampe tremblant légèrement dans sa main. Elle s’arrêta devant la porte de la bibliothèque, et, à son grand étonnement, elle la trouva entrouverte, comme si quelqu’un l’avait laissée ainsi pour l’attendre.
Elle poussa la porte doucement. À l’intérieur, la pièce était sombre, avec des étagères pleines de vieux livres. Mais ce n’était pas le contenu des livres qui attira son attention, c’était l’air. Il était plus frais ici, comme si une autre température régnait dans cette pièce. Les murmures étaient maintenant plus forts, presque intelligibles. Elle n’arrivait pas à comprendre les mots, mais ils semblaient l’appeler.
Le cœur battant, Lila s’avança dans la pièce et s’arrêta près d’une vieille chaise en bois, face à une grande bibliothèque. Il y avait une étagère qui semblait légèrement déplacée par rapport aux autres. Lila posa sa lampe de poche et s’approcha. D’un geste hésitant, elle repoussa l’étagère pour découvrir un petit tiroir secret caché derrière elle.
Ses mains tremblaient lorsqu’elle ouvrit le tiroir. À l’intérieur, il y avait une vieille clé en métal, usée par le temps, et une petite note déchirée. Lila prit la clé dans sa main et lut la note :
"La vérité se cache dans les murs. Ne laisse personne te détourner de ton chemin."
Elle frissonna. La clé semblait peser lourd dans sa main, et la note… Elle la mettait mal à l’aise. Qu’est-ce que cela voulait dire ? De quel chemin parlait-elle ? Et pourquoi cette clé ? Un million de questions se bousculaient dans son esprit.
Soudain, un bruit de porte se fit entendre derrière elle. Lila se retourna vivement. Il n'y avait personne. Juste le vent, soufflant à travers les fenêtres ouvertes. Pourtant, une sensation étrange persistait, comme si la pièce était plus vivante qu’elle ne l’avait cru au départ.
Elle se précipita hors de la bibliothèque, refermant la porte derrière elle avec un fracas. Sa tête bourdonnait. Elle n’arrivait pas à chasser les murmures qui s’étaient invités dans son esprit. En rentrant dans sa chambre, elle jeta la clé et la note sur son bureau, et s’effondra sur son lit, le cœur encore battant.
Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle venait de découvrir, mais quelque chose lui disait que cette maison renfermait bien plus de secrets qu’elle ne l’aurait jamais imaginé.
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