Chapitre 3_2

Kathlina & Jules

Quand Jules se réveilla le lendemain, le soleil brillait déjà fort. Il ne savait pas trop quoi faire : réveiller ou laisser dormir Kathlina. Mais tout comme elle l'avait fait au milieu de la nuit, il lui frôla l'épaule pour vérifier si elle était toujours là. Contrairement à lui, elle se réveilla d'un bond et se mit à le regarder avec des grands yeux. L'étonnement passé elle répéta mot pour mot ce que Jules avait dit la dernière fois qu'ils s'étaient réveillés :

— Donc ce n'était pas un rêve ! Je suis tellement contente que tu sois toujours là !

— Moi aussi, mais je ne comprends toujours pas où on est et j'aimerais vraiment bien le savoir !

Durant la nuit, Kathlina s'était réveillée une fois, ne sachant quoi faire, elle avait réveillé Jules pour savoir où elle était et pour savoir si elle n'était pas en train de rêver. Les deux avaient réfléchi à leur situation : bien sûr ils voulaient sortir de cette forêt inconnue, mais vu qu'ils n'avaient pas la moindre idée de leur environnement, ils ne pouvaient pas se permettre de marcher dans le noir.

— Maintenant il fait jour et on peut voir ce qu'il y a autour de nous ! Alors on va bien trouver quelqu'un qui sait où on est, annonça Kathlina d'un air très enjoué.

Ils semblaient avoir de la chance : non seulement il faisait très beau, mais en plus ils entendirent des voix qui ne paraissaient pas être bien loin. Résolus, ils se dirigèrent dans la direction d'où semblait provenir ces bruits. Parfois ils avaient l'impression de se rapprocher de ces chuchotements puis à nouveau de s'en éloigner. Ils ne savaient plus trop quoi penser, car ils ne croisèrent jamais personne. Peut-être était-ce à cause de leur décision de rester sur le chemin ? Ils ne voulaient pas s'en éloigner de peur de perdre le seul repère qu'ils avaient et tout le monde sait bien qu'à la fin d'un chemin se trouve quelque chose. C'était bien le cas de ce chemin : arrivés à la fin de la forêt ils se trouvèrent face à la mer.

Contrairement à Jules, qui avait l'habitude de sentir la mer et qui avait perçu l'odeur du sel mélangée à celle de la forêt, Kathlina n'avait pas humé le parfum de la mer depuis longtemps, la dernière fois ayant été lors de ses vacances d'avant la sixième. Elle fut ainsi submergée par le vent frais et toutes les odeurs qu'il apportait. Jules remarqua son malaise et prit sa main pour lui donner un appui. Kathlina se reprit rapidement et en réfléchissant un peu à son état, elle ne pouvait s'empêcher de sourire et de se sentir heureuse. Elle se sentait bien, il faisait beau, elle pouvait faire ce qu'elle voulait, son meilleur ami était juste à côté d'elle et devant elle se trouvait un monde entier à découvrir. Que pouvait-elle vouloir de plus ?

Main dans la main, ils continuèrent leur marche le long de la plage, ne se lâchant plus de peur de se perdre dans la foule. Cependant, personne ne semblait vraiment leur prêter attention, leur laissant ainsi la liberté de regarder de plus près ces gens. Aucune des personnes autour d'eux ne ressemblait à ce que les amis avaient l'habitude de voir car tous avaient des cheveux de couleurs étranges allant du plus clair au plus sombre, du plus pâle au plus vif.

À leur gauche se trouvait une famille aux cheveux très clairs -presque blancs- qui pique-niquait. A leur droite il y avait un couple où la fille avait les cheveux d'un vert qui contrastaient avec les cheveux mauves de son compagnon. Là, devant eux se trouvait une jeune fille rousse qui jouait avec un garçonnet qui arrivait à peine à marcher. Il y avait vraiment des gens de partout et tout le monde était en train de bouger, parler ou manger ce qui créait un brouhaha en total opposition avec le calme qu'ils avaient eu dans la forêt. Maintenant ils savaient bien que c'était une forêt et non une serre, puisque ça n'existe pas les serres ouvertes.

En voyant plusieurs couples s'embrasser et se tenir les mains, Kathlina retira abruptement sa main de celle de Jules et se dirigea d'un pas en direction du port qu'elle venait d'apercevoir, car elle voulait voir les bateaux. Elle savait que Jules adorait les navires et puisque de toute façon ils n'avaient rien d'autre à faire c'était un choix aussi bien qu'un autre. Mais quelle fut leur surprise quand arrivés au havre, ils ne virent aucun vaisseau, il y avait seulement d'énormes bulles transparentes et quelques petits vestiaires ou toilettes. Ils n'arrivaient pas à s'imaginer à quoi ces bulles pouvaient servir, pas comme bateaux tout de même ? Ou si ? Les cabinets laissant moins de mystère, Kathlina voulait en profiter pour se rafraîchir. Elle aurait bien aimé se changer puisque sa robe était un peu incommode pour se baigner.

Attendez ! Depuis quand portait-elle une robe ? Elle se rappelait qu'elle était en chemise de nuit lorsqu'elle avait appelé Jules le soir d'avant ! Et maintenant elle portait une longue tunique très colorée. Elle n'avait pas de tels habits chez elle. Comment se faisait-il qu'elle en portait une alors ? En s'interrogeant sur ses vêtements, elle remarqua que Jules aussi portait une tenue un peu étrange : il était habillé tout en bleu. Ainsi non seulement ses yeux et ses cheveux étaient azur, mais ses habits aussi, chacun ayant une teinte différente : cyan, pétrole, turquoise... Cela créait un drôle de mélange, mais pas désagréable !

Encore une fois Kathlina fut confrontée au fait que dans ce monde rien n'était comme ce qu'elle connaissait : lorsqu'elle entra dans l'un des cabinets de toilettes il n'y avait rien à l'intérieur : pas de toilette ni de robinet. Rien. Juste une deuxième porte en face de celle par laquelle elle était rentrée. Désarçonnée, elle appela Jules. Celui-ci refusa de rentrer, et lui rappela :

— Kathlina on est en public ! Ça ne se fait pas qu'un garçon rentre dans le même cabinet qu'une fille ! Fais ce dont tu as besoin et ressors ! Moi aussi j'ai une envie donc dépêche toi s'il te plaît !

La jeune fille ne sachant pas quoi lui répondre, rouvrit la porte, attrapa son ami au coude et le tira à l'intérieur. Celui-ci ne s'attendant pas à cette réaction, fut d'autant plus surpris en voyant ce qu'elle essayait de lui dire. Mais il trouva très vite une explication cohérente : c'était un vestiaire, et il voulait à tout prix en ressortir avant que l'un des vacanciers remarque qu'ils étaient à deux dans un vestiaire ! Il se dépêcha donc de sortir par la porte d'en face. Toutefois il ne ressortit pas sur le port, ni même en vue de la mer.

✧------- Tournoi magique merci de vous arrêtez ici s'il vous plaît ! ------- 


Ariane

Après un court instant allongée sur le lit, j'ai fini par m'endormir fatiguée de ma journée.

Cette nuit-là encore, je fais un drôle de rêve. Je suis dans une ville toute en verre, où le soleil brille d'une puissance sans égale. Je marche le long d'une grande rue en cherchant quelque chose ou plutôt quelqu'un. Cette personne semble très importante, je le sens au fond de mon être. Mais qui est-ce ? Je n'arrive pas à mettre un nom ou un visage et plus je réfléchis, plus ma tête me fait mal ! C'est comme si je n'avais pas le droit de m'en souvenir. Comme si ce souvenir était bloqué. Soudain, une personne me fonce dessus et je me réveille en sursaut.

Au même moment, le garçon roux entre dans la chambre et me dépose un bol rempli d'une bouillie d'avoine. Avant qu'il ne franchisse la porte je l'arrête et lui demande :

— Tu sais s'il y a une ville en verre ici ?

— Oui, il y en a une sur l'île de Vlamali. Pourquoi ?

— Pour rien...

Alors qu'il va repartir, je l'arrête :

— Tu saurais comment y aller par hasard ?

— Oui il faut prendre les bulles. Si tu veux je t'y emmène dès que tu as mangé.

— Oui je veux bien. Merci !

Le garçon ouvre la porte puis sort pour me laisser manger tranquillement. Je prends le bol et me dépêche de manger. La bouillie d'avoine est parfumée à la vanille ce qui la rend vraiment délicieuse. Après avoir fini, je prends le bol et sors retrouver le garçon pour me rendre au plus vite sur l'île. En suivant le couloir que j'avais emprunté hier je débouche dans une salle très accueillante, qui semble leur servir de salon. Le garçon est tranquillement assis sur une chaise et lit un livre écrit dans une langue qui m'est totalement inconnue.

— Je le pose où, dis-je en montrant mon bol.

En entendant ma voix, le garçon sursaute puis tourne ses yeux oranges vers moi.

— Pardon je ne t'avais pas entendue ! Pose-le sur la table je m'en occuperai plus tard.

Une fois le bol posé, il me propose :

— Veux-tu que l'on parte maintenant ?

J'acquiesce, ne voulant pas lui causer plus d'ennuis. Une fois dehors, il me conduit vers des bulles géantes et me montre celle que je dois emprunter. Depuis quand des bulles servent de transport ? Ils sont vraiment bizarres ici ! Perplexe je monte dans la bulle et lui fais un signe de la main avant que celle-ci ne décolle dans le ciel.

— Je vole, je vole ! Mais c'est trop génial ici !

Durant tout le trajet, je suis comme une enfant. Je regarde partout et saute presque de joie tellement cette expérience dans les airs est incroyable ! Au bout d'environ une heure, la bulle accoste sur la terre ferme. Je descends tout en admirant une nouvelle fois le paysage autour de moi. Mes yeux sont tout de suite attirés par une sorte d'immense soleil en verre contenant des habitations. C'est comme dans mon rêve en beaucoup plus impressionnant. Je m'engouffre alors dans la ruelle menant au grand soleil. Celle-ci est remplie de boutiques contenant des objets brillants de mille feux. Je croise de nombreuses personnes qui parcourent les lieux. Ces habitants sont aussi lumineux que le soleil. Leurs cheveux blonds brillent et leurs bijoux renforcent cet éclat.

Je continue mon chemin jusqu'à l'intersection de mon rêve. Une fois arrivée devant la bifurcation, une vague de sentiments me submerge. Je choisis la ruelle qui me conduit vers l'aile Est du soleil de verre. Quand j'arrive en face de l'entrée, je ne sais plus quoi faire. Mon rêve s'était arrêté juste avant que je ne voie le soleil. Et mince ! Dépitée j'allais faire demi-tour, quand une personne m'interpelle :

— Eléa ?

Ne voyant personne d'autre dans la rue, je me retourne et lui demande :

— C'est moi que vous appelez ?

— Tu ne me reconnais pas ?

— Non je ne sais pas qui vous êtes et je ne m'appelle pas non plus Eléa.

— Pardon je vous ai pris pour une ancienne connaissance.

— Ce n'est pas grave.

La femme devant moi me sourit. Elle a de magnifiques cheveux blonds et semble avoir la quarantaine. Elle me semble si familière... C'est une drôle de situation. Elle me propose, interrompant mes pensées, de venir chez elle pour boire le thé et pour que je rencontre sa fille qui a le même âge que moi. J'accepte son offre sans aucune crainte. Cette femme m'inspire tellement confiance que c'en est bizarre.

Quand j'entre dans la maison de l'inconnu, je comprends instantanément la terrible erreur que je viens de faire. Mon corps ne me répond plus. Je lui hurle de faire demi-tour mais celui-ci se dirige vers une chaise. Cette chaise ne m'inspire rien de bon ! Je suis effrayée. J'ai envie de hurler, de crier ma détresse mais rien ne sort mis à part quelques larmes qui commencent à perler le long de mes joues. Mon corps se rapproche dangereusement de la chaise. Celle-ci semble avoir servi grand nombre de fois de par sa saleté et ses pieds tachés... Attends...des tâches ? Et mince ! Ces tâches ne sont pas de simples tâches, c'est du sang ! Quelle imbécile je fais : depuis que je suis petite on me répète de ne pas faire confiance aux inconnus et je suis tombée droit dans le piège de cette femme.

Cependant je ne semble pas être la seule à m'être fait piéger. Une autre fille se trouve assise sur une chaise juste derrière la mienne. Je suis terrifiée ! Moi qui voulais juste rentrer chez moi ! Suite à cette pensée, mon pendentif se met à briller comme dans la forêt ! Je comprends alors instantanément que je ne vais pas tarder à me téléporter chez moi. Puisant dans mes ressources, j'attrape la main de la jeune prisonnière en espérant que celle-ci se téléporte avec moi.

Quand je rouvre les yeux, je suis de retour chez moi, dans ma forêt de pins. En tournant la tête, je remarque quelques mètres plus loin le corps inerte de la jeune fille. Je me dirige vers elle pour savoir si elle va bien. En posant mes doigts au niveau de son cou, j'entends un faible battement. Elle est vivante ! Je reste ainsi quelques minutes le temps qu'elle émerge. A son réveil, son premier réflexe est de m'attaquer ! Cependant en voyant mon visage, elle se calme instantanément avant de s'excuser. Elle semble si désorientée... Je me mets donc à lui expliquer où nous nous trouvons avant de lui proposer d'aller chez moi pour prendre une bonne douche et un bon repas. La jeune fille hoche simplement la tête avant de se relever.

Arrivées chez moi, nous nous cognons à Charlotte, qui me saute dessus.

— Tu étais passée où ?! Je t'ai cherchée partout ! Tu te rends compte que j'étais à deux doigts d'aller voir la police !

— Attends quoi ?

— On est samedi bon sang ! Hier soir tu t'es comme volatilisée ! Euh... c'est qui la fille derrière toi ?

Avant que je puisse répondre quoi que ce soit, la jeune fille m'interrompt.

— Je m'appelle Lydia. Je viens de Filaën une ville située dans un monde parallèle au vôtre qui s'appelle Amoni.

Charlotte explose de rire face à sa déclaration.

— Et puis quoi encore ? Non plus sérieusement, pourquoi as tu ramené cette fille bizarre ici ?

— Déjà je ne suis pas bizarre ok ! Et crois ce que tu veux, après tout tu n'es qu'une humaine débile.

Ne pouvant pas encaisser cette remarque sans réagir, Charlotte s'écrie :

— Tu as dit quoi ? Que je sache la seule personne ici qui est folle c'est toi Lydia !

J'interviens pour mettre fin à leur querelle insignifiante :

— Stop ! Arrêtez vos enfantillages toutes les deux !

— C'est elle qui a commencé en racontant n'importe quoi...

— Elle te dit la vérité Charlotte ! Je l'ai ramenée d'un autre monde.

— Toi aussi tu deviens folle ? Bon je vais vous laisser je crois... D'ailleurs Tyara est dans son box je me suis occupée d'elle mais ne me remercie surtout pas !

Elle claque la porte et sort de ma maison sans que je ne puisse répliquer quoi que ce soit.

— Elle est un peu caractérielle ton amie, dis donc.

— Disons surtout que c'est une scientifique et que tout ce qui ne s'explique pas par la science la dérange et vu que là on est toutes les deux « contre » elle, je crois qu'elle l'a mal pris. Elle pense vraiment qu'on lui raconte n'importe quoi je pense.

— Si tu le dis, n'empêche je ne comprends pas pourquoi elle se met dans un tel état.


J'explose de rire face à sa réponse. Son franc parler est rafraîchissant ! Me doutant qu'elle doit être affamée, je me rends à la cuisine après lui avoir montré la salle de bain. Une bonne douche lui permettra de se débarrasser du sang qui la recouvre. Elle a dû passer un mauvais quart d'heure là-bas. Heureusement que je n'y suis restée que quelques instants.


Kathlina & Jules

D'abord ils furent simplement surpris, par le fait que derrière cette porte, il n'y avait pas la plage ou le port attendu. Puis en faisant plus attention à leur environnement ils furent complètement ébahis : ils se trouvaient dans un magasin. En allant tout droit pour en sortir, ils découvrirent qu'ils se trouvaient dans un énorme centre commercial. C'était impossible : derrière le cabinet par lequel ils étaient arrivés, il y avait un énorme bâtiment qui accueillait plein de boutiques. Ils découvrirent d'innombrables magasins au fur et à mesure qu'ils avançaient. À leur gauche il y avait une boutique dont le slogan était : "tout pour vous, du colorant pour toute fourrure au vernis à griffes", cela les étonna mais pas plus que ce qui était écrit au-dessus du magasin duquel ils venaient de sortir : "Agence de Voyage" et " Isil à deux secondes d'ici, visitez cette île extraordinaire !".

Kathlina envoya un regard interrogateur à Jules, mais avant que celui-ci puisse lui répondre une jeune fille énervée trébucha sur son pied. Jules la rattrapa de justesse. Reconnaissante elle s'excusa tout de suite et leur proposa son aide. Kathlina se demanda comment elle savait qu'ils avaient besoin d'aide, mais après un coup d'œil sur son ami elle comprit pourquoi : il avait l'air complètement désorienté ! En quelques mots, les amis expliquèrent à l'inconnue qu'ils n'avaient aucune idée de l'endroit où ils se situaient. La jeune fille, Aline, leur expliqua qu'ils se trouvaient dans l'Ato, cependant cela n'aida point les deux compagnons. Outrée, Aline leur demanda :

— Vous ne savez pas ce qu'est l'ACCL : l'Ato Centre Commercial de Lothon ? Je pensais que vous vous étiez juste trompés de destination...

Jules lui répondit sans détour :

— Bien sûr qu'on ne sait pas ce que c'est, pourquoi tu penses qu'on demande ? Si on savait où on était, on ne serait pas perdus ! D'ailleurs c'est quoi Lothon ? et Isil ? Je n'en ai jamais entendu parler.

— Tu te moques de moi ! Même si tu viens d'une autre île, tu devrais quand même savoir où habite notre peuple !

Kathlina pensa qu'il était temps d'intervenir avant que ce dialogue, qui était parti d'une simple discussion polie, ne finisse en dispute :

— Excuse-nous Aline, nous ne sommes pas d'ici et nous n'avons aucune idée de comment nous sommes arrivés ici. Tu pourrais nous en dire plus sur cet endroit ?

— C'est très simple, vous êtes arrivés ici en prenant un sas de téléportation non ? Vous ne venez pas de sortir de l'agence de voyage ? Mais si vous ne connaissez rien de notre peuple -des Sorn -et de nos habitudes, d'où venez-vous ?

Dans les deux têtes des amis il n'y avait qu'un seul mot qui se répéta en boucle téléportation. Toute leur vie on leur avait dit que ce n'était pas possible de se téléporter et en particulier Kathlina, qui avait souvent espéré pouvoir s'échapper à l'emprise de sa mère en se téléportant à l'autre bout de la planète. Et maintenant cette étrangère parlait de la téléportation comme si c'était quelque chose de banal ? Où avaient-ils donc atterri ? Cela existait-il réellement ? Comment expliquer autrement qu'il y a une minute ils se trouvaient à la plage et la minute suivante ils étaient dans cet énorme centre commercial ? Et comment répondre à la question d'Aline ?

Mais avant qu'ils aient eu le temps de répondre à Aline une autre personne fit son apparition : un policier. Celui-ci commença à les interroger :

— Comment vous appelez vous ? Quel âge avez-vous ? De quelle maison êtes-vous ? Comment pensez-vous payer votre voyage à Isil ?

Jules et Kathlina essayèrent de répondre le mieux possible aux questions de l'agent. Cependant, ils se rendirent vite compte que leurs réponses ne lui suffisaient pas. Qu'attendait-il donc d'eux ? Et entre toutes ces questions Aline qui essayait de faire comprendre au policier qu'elle ne les connaissait pas. De plus elle leur demandait sans cesse d'un ton apeuré :

— Mais qu'avez-vous donc fait ? Vous n'êtes pas bien dans vos têtes !

Kathlina n'avait plus aucune idée de ce qui se passait autour d'elle, à un moment elle crut voir Aline rapetisser mais lorsqu'elle regarda à l'endroit où il y avait la jeune fille, elle ne vit plus qu'un petit lapin rose qui ressemblait à celui qu'elle avait vu dans la forêt auparavant. Plus rien n'était logique. Et pourquoi ce policier n'acceptait-il pas l'argent que Jules lui tendait en dédommagement ? Tout son argent de poche devait pourtant suffire pour payer leur voyage involontaire ! Le garçon était même prêt à donner son collier si cela pouvait leur permettre de sortir de cette situation. Toutefois, Jules était parvenu à cerner le caractère du policier : celui-ci ne courait pas après l'argent et son but n'était pas de rendre justice, c'était autre chose.

Malheureusement il ne trouva pas l'intérêt qu'avait l'agent dans cette situation. Ainsi les deux amis ne purent rien faire lorsque le gendarme les poussa à retourner dans l'agence de voyage de laquelle ils étaient sortis il y avait seulement quelques minutes. Le policier choisit une autre porte, donna un ordre sec au propriétaire, et comme par magie les trois jeunes se trouvèrent encerclés d'agents et d'animaux menaçants. Tous grognaient et montraient les dents. C'était vraiment à faire peur ! Quand le policier qui les avait arrêtés -car c'est de cela qu'il s'agissait- les emmena dans une petite salle, Jules et Kathlina ne se rendirent pas tout de suite compte que c'était une cellule. Ils étaient juste contents de ne plus être entourés d'animaux carnivores. L'agent leur lança un petit bravo hautain et lorsque Jules eut le courage de lui demander pourquoi il lui répondit :

— D'avoir gardé le calme les jeunes. J'ai hâte de savoir en quoi vous allez vous transformer ! Allez, tenez-vous prêt ça va commencer dans trente minutes.

Les deux prisonniers n'avaient aucune idée de quoi il parlait. Il s'attendait à ce qu'ils se transforment en quoi ? Et surtout qu'est-ce qui allait commencer dans trente minutes ? Alors que Kathlina tremblait encore de peur mais aussi d'excitation due aux animaux qu'elle avait vus avant, Jules essaya de comprendre ce qu'il se passait et un moyen rapide de sortir d'ici, il n'aimait vraiment pas être enfermé ! Il remarqua une deuxième porte dans leur cellule et se demanda à quoi elle pouvait servir car pour lui c'était illogique d'avoir deux portes dans un cachot ? Ne sachant pas quoi faire d'autre, il tenta de l'ouvrir : miracle, elle s'ouvrait. Mais cela n'avait aucun sens ! Pourquoi les avoir enfermés dans une cellule et laisser la porte ouverte ? À moins qu'ils ne soient pas prisonniers Jules ne voyait pas pourquoi.

Pour la deuxième fois dans la journée, les amis ne trouvèrent pas derrière cette porte ce à quoi ils s'attendaient. Il faut ajouter que cette fois-ci ils ne s'attendaient à rien de spécial, mais ce que l'on peut dire pour sûr, c'est qu'ils ne s'attendaient pas à se trouver dans une énorme arène avec une foule de spectateurs. Toutefois c'était le cas, et les combattants n'étaient autre qu'eux. C'est en entrant dans l'arène que Jules comprit enfin ce que voulait le policier : des combattants pour cette attraction. C'était à un combat qu'ils étaient censés se préparer. Mais un combat contre qui ou quoi ? Pas les animaux de toute à l'heure, si ?



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