Chapitre 19_1
Bien, ça fait un moment que l'on avait rien posté, une petite semaine... Voici la suite :)
Pour rappel : Ariane est coincé dans le miroir, dans lequel elle a découvert une grande maison possédant une bibliothèque contenant un livre contenant de multiples informations sur Amoni.
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Ariane
De bon matin, je me fais réveiller par un petit garçon sautant sur mon lit et criant à tue-tête : « Réveille-toi ! Réveille-toi ! ». C'est quoi encore ce délire ! Après un vieux monsieur, voilà que c'est maintenant un enfant qui fait son apparition. J'essaye dans un premier temps de faire le mort, peu motivée à sortir de mon lit. Cependant me voyant me mouvoir légèrement, le petit se jette dans mes bras tout en me demandant :
— Dit, dit, on va jouer dans le jardin ?
— Je...
— S'il te plait !
Sa petite bouille trop mignonne finit par me faire céder. Après tout, j'ai tout mon temps pour retrouver Koha et lui demander des explications. Une fois habillée, je l'accompagne chercher le ballon dans sa chambre, qui soit dit au passage ne ressemble pas du tout à une chambre d'enfant. Celle-ci très impersonnel ne possède qu'un lit avec une couverture noir et grise, un bureau tous simple et une grande armoire. Rien de plus.
Une fois dans le jardin, je remarque que comparé à celui d'hier rempli de roses, celui-ci comprend un immense saule pleureur et une petite cabane en bois. À la vue de la cabane je lui demande si c'est la sienne mais il se renferme en disant qu'il est interdit d'y aller. Je ne relève pas, me disant qu'elle doit sûrement contenir du matériel de jardinage et des produits toxiques beaucoup trop dangereux pour un enfant de son âge. Ne voulant pas le contrarier plus, je lui propose de nous faire des passes. Son visage s'illumine instantanément alors qu'il commence à taper dans le ballon. Cet enfant doit se sentir tellement seul... Je ne comprends pas pourquoi Koha ne m'a pas parlé de lui. Ça aurait été avec plaisir que j'aurais joué avec cet enfant hier soir au lieu qu'ils jouent tous les deux en secret durant le repas du soir me laissant seul avec le monsieur aigri. Ce Koha est vraiment plein de secrets.
Plusieurs heures passent durant lesquelles, nous enchaînons jeux de ballon et cache-cache, avant que mon jeune ami - Uine - ne me dise qu'il est l'heure pour lui de faire ses devoirs. J'avoue avoir trouvé cela bizarre qu'il ait des devoirs alors qu'on peut dire qu'il habite seul, mais je n'ai pas posé plus de questions, vu qu'il s'est volatilisé. Ils doivent avoir un véritable don de ninja ici, vu qu'à chaque fois ils disparaissent sans laisser de trace !
De retour dans la maison, je décide de partir à la recherche de Koha ne l'ayant pas vu depuis hier après-midi. Cependant, je ne trouve rien ! Pas une seule trace de lui ! J'ai pourtant fouillé presque de partout, les seules pièces manquantes étant ma chambre et celle de l'enfant. C'est donc bredouille que je me rends dans la salle à manger. Quelle est ma surprise quand je vois Koha attablé.
— Coucou princesse !
A l'entente de cette phrase, mon sang commence à bouillir dans mes veines. Comment peut-il être si détendu alors que cela fait bien 24h que je ne l'ai pas vu ! Et puis c'est quoi encore cette disquette. Énervée, je m'écris:
— Mais où étais tu passé depuis hier ? Je t'ai cherché partout !
Celui-ci se lève et se dirige doucement vers moi avant de tenter un rapprochement, que je lui refuse en m'écartant violemment. Comprenant ma réaction, il s'immobilise avant de répondre.
— Excuse-moi, j'ai eu quelques obligations personnelles.
Mais pour qui me prend-il ? Je suis loin d'être aussi crédule !
— A d'autres ! Il n'y a quasiment pas âme qui vive ici à part toi, moi et les deux autres dont tu ne m'avais d'ailleurs pas parlé ! Alors ne me mens pas ! lui dis-je exaspérée.
— C'est assez délicat à expliquer... Et je ne t'ai pas menti, nous sommes bien les deux seuls résidents.
— Alors explique moi comment j'ai pu passer ma matinée aux côtés d'Uine ou encore le repas d'hier soir avec le vieux grincheux ?
Je le vois tout d'abord hésitant, mais il finit par déclarer:
— Ne vois-tu pas un schéma récurrent dans tout cela?
Je tente de réfléchir. Le matin c'est un enfant, le soir le vieux monsieur et l'après-midi, Koha se manifeste enfin. C'est un peu comme un cycle, le temps qui s'écoule. Je me rappelle alors subitement que je me suis retrouvée bloquée ici justement à cause d'un voyage dans le temps. Peut être que Koha, à force d'être resté ici à vu sa condition s'altérer et s'adapter au lieu où nous nous trouvons. Peut être est-ce donc bien lui Uine et le vieux monsieur, c'est un peu comme le mythe de la déesse Hécate qu'on avait vu au collège. Contente de ma trouvaille, j'en oublie ma colère et lui explique ma théorie. Koha me félicite avant de m'expliquer tous plus en détail.
— L'enfant et le vieillard n'ont pas conscience d'être moi, ils ne me connaissent pas. Ils savent juste qu'à certaines heures, ils doivent se retrouver dans la chambre pour que le changement s'effectue mais sinon ils sont indépendants. Nous sommes séparés et en même temps une seule personne. Le temps joue sur nous, à tel point que je t'avoue ne plus savoir si j'ai un jour vécu ailleurs qu'ici.
Inquiète je lui demande :
— Va-t-il m'arriver la même chose ?
— Je ne sais pas... répond-il en haussant les épaules.
Sa réponse ne me rassure pas le moins du monde...
— Il faut que je parte au plus vite alors ! Je ne veux pas faire de vieux os ici !
— N'es-tu pas bien ? De ce que j'ai pu voir, la bibliothèque te plaisait bien.
— Mais ce n'est pas suffisant voyons, j'ai une vie qui m'attend en dehors de ce piège temporel ! Tu pourrais même m'accompagner.
Il hoche la tête avant de changer de sujet, super...
Le repas terminé, je pars me reposer dans ma chambre fatiguée des jeux de ce matin et de cette conversation. Allongée sur le lit, je n'arrive cependant pas à dormir. Trop de choses me tracassent. Quitte à ne pas dormir, autant s'informer, je décide donc de continuer ma lecture en quête d'informations sur Amoni.
« Chapitre 2 : l'apparition des derniers peuples
250 ans après l'apparition des premiers peuples, Monia décida d'en créer quatre nouveaux : les Sorn, les Walan, les Lajil et les Farur. Leur adaptation se fit très rapidement grâce à l'aide de leur prédécesseur. C'est ainsi qu'ils se développèrent et bâtirent leurs propres cités. Petit à petit, ces peuples prirent leur envol et se délaissèrent du soutien des anciens au profit de leur indépendance. Les mentalités de chaque peuple étant très différentes, cela permit de créer la richesse culturelle à laquelle Monia aspirait tant. La déesse était fière de son œuvre et il lui arrivait de temps en temps, de descendre fouler le sol et côtoyer ses créations de plus près dans le plus grand des secrets.
Peu à peu, des temples furent bâties de partout sur Amoni à l'effigie de leur déesse créatrice. Touchée par cette initiative, Monia y envoya des émissaires censés guider et protéger les différents peuples. Cela fonctionna un certain temps avant qu'un événement extrêmement particulier ne se produise, créant alors la toute première fracture menant 5000 ans plus tard, à la plus grande guerre que ce monde ait connu. Cet évènement reste assez peu connu de nos jours cependant il est véridique de dire qu'il fut le premier à déclencher l'animosité et la méfiance inter peuple. Cela se passa lors du tournoi des conquérants. Depuis le tout premier tournoi, de nombreuses règles et épreuves avaient vu le jour permettant ainsi d'intégrer toujours plus de spectacles. Ce fut d'ailleurs durant l'une de ces nouvelles épreuves que le drame mettant fin à cette compétition eut lieu. A première vue personne n'aurait pensé qu'une simple parade de chars aurait pu créer autant de conflits. En effet la veille au soir du défilé, un petit malin décida de chaparder le collier visant à animer le char du peuple Lajil. Lorsqu'ils remarquèrent sa disparition, les Lajils - situés à la deuxième place du classement - accusèrent le peuple des Walans situés eux-mêmes en troisième position à quelques points derrière eux. Blessé par ces accusations sans fondement, leur chef déclencha une pluie diluvienne dégradant au passage le seul char rangé à l'extérieur : celui des Farur. Le conflit continua de progresser, chaque peuple étant prêt à régler ses comptes avec les autres, certains frustrés de perdre et d'autres ne voulant que se défendre. À la fin de la journée plus aucun chars n'était debout et de nombreux blessés s'étaient retrouvés sur le banc de touche. Face à la tournure des événements et par peur de nouveaux conflits, le président du comité décida d'arrêter les jeux. Ce moment jusqu'à lors si convivial ne fut plus jamais réitéré de peur que tous recommencent. Amoni perdit alors l'une de ses traditions les plus enrichissantes aussi bien culturellement, relationnellement et financièrement.
L'animosité ne dura bien heureusement pas plus de deux semaines. En effet, suite à cet incident une enquête fut menée pour déterminer ce qui avait causé cette violence. Cependant ce n'était pas ce que chaque peuple pensait, ce n'était la faute que d'un jeune Lajil, frustré de n'avoir pu participer. Chaque peuple finit par s'excuser de s'être emporté et d'avoir accusé les autres à tort. Malgré ce pardon collectif et le retour à la normale, ils gardèrent tous en mémoire ce tout premier événement ayant créé un conflit. »
★
Kathlina & Jules
En choisissant ses habits le matin, avec les coutumes des Sorn en tête, Kathlina attrapa une robe. Depuis quelques jours elle avait arrêté de prêter attention aux teints de ses vêtements, peu importait si elle essayait de les accorder ou non, de toute manière, dès qu'elle les mettait, ils changeaient de couleur. Après s'être habillée, la jeune fille coupa, puis écrasa une sorte de melon au goût de banane afin de le mélanger avec quelques céréales. Pendant qu'elle engloutissait son petit-déjeuner, elle prépara un deuxième sandwich en espérant que Jules avait aimé celui d'hier. De toute façon, il n'avait pas le choix, elle ne savait pas cuisiner autre chose.
Pleine d'énergie, Kathlina se mit en route. Se rappelant vaguement des directions, l'ayant emprunté avec Eliott auparavant, elle ne dû demander son chemin qu'une seule fois. Toute fière d'être partie assez tôt, elle arriva comme convenu, juste avant l'heure d'ouverture, devant la bibliothèque. Elle aperçut Jules assis sur un banc comme un vrai jeune père, en train d'avancer et reculer la poussette avec Hirë d'un mouvement régulier. Cela donnait l'air qu'il essayait d'endormir le petit, mais l'adolescente savait qu'en réalité c'était la manifestation de son angoisse. Dès qu'il la vit, son regard s'éclaircit et le pain qu'elle lui tendit, fit apparaître un grand sourire apaisé sur le visage du jeune homme.
En trois grandes bouchées, le sandwich avait disparu et quand les portes du bâtiment fleuri s'ouvrirent, ils se dirigèrent tout de suite vers les sas de téléportation. Tendant ses dernières pièces au technicien sorn, Jules énonça leur destination :
— Deux allés pour Lothon, s'il vous plaît.
— Est-ce votre première téléportation ? Pour quelle raison voulez-vous vous rendre à Lothon ?
— Non, et nous allons rendre visite à une amie.
L'agent se contenta de cette réponse et fit ouvrir la porte en passant son trousseau de clef au-dessus d'un petit écran luminescent. Avec un peu de difficulté, ils arrivèrent à faire rentrer le landau, le sas faisant la taille d'un petit ascenseur. Heureusement, le ressortir fut plus simple. En sortant ils discutèrent :
— Tu te rappelles les règles qu'Aline nous avait apprises ?
— Mhmm...Je crois que oui ! La première c'était qu'il ne faut pas les toucher ! Puis il ne faut pas adresser la parole aux personnes du sexe opposé. Mais je ne sais plus quel est l'intervalle d'âge que nous devons éviter.
— Oh non ! s'exclama Kathlina, réalisant qu'ils devaient se séparer.
Mais un regard dans la rue commerçante dans laquelle ils étaient ressortis la fit changer de décision :
— Ah non ! Si on se sépare ici, je t'assure à cent pourcent, que je vais me perdre.
Bafouant les normes des Sorn, ils continuèrent donc leur chemin à trois à la recherche d'Aline.
À plusieurs reprises Jules s'approcha d'autres hommes pour leur demander :
— Connaissez-vous une Aline ?
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