Chapitre 18_1


Résumé :

Eliott et Kath sont dans la maison des jumeaux sur Mirina.
Jules et Harvé sont allés au rendez-vous d'Ariane. Celle-ci est entrée dans le temple et a été poussée par son reflet dans le miroir.

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Jules

Jules avait l'impression que l'attente devant le temple de Théamina était interminable. D'habitude il était bien plus patient, mais aujourd'hui il s'était mis à faire les cent pas dès qu'Ariane était rentrée dans la construction. Ne tenant plus, il commença à grimper les marches du temple, puis hésitant il s'arrêta devant la grande porte d'entrée. Harvé comprenant son conflit intérieur suspecta lui rappela :

— Ariane a dit qu'on n'avait pas le droit d'entrer sans l'accord de Théamina ! Laisse-lui le temps de revenir.

Face au grommellement de Jules il ajouta :

— Viens t'asseoir avec moi, on ne ferait que la déranger là-dedans.

Jules redescendit les marches puis se laissa tomber à côté de son ami. Fâché, il s'exclama :

— Mais elle ne nous a même pas dit ce qu'elle avait en tête ! Elle nous a juste amené à ce temple, puis elle nous a laissé en plan ! Rahh elle m'énerve ! Pourquoi avait-elle besoin de créer un mystère autour de sa découverte ?

Ne sachant quoi répondre, le Walan haussa ses épaules, garda le silence et attendit qu'il se calme. Heureusement, ce ne fut pas bien long avant qu'il l'interroge de nouveau :

— Ehm Harvé, je sais que tu n'as pas envie d'en parler, mais as-tu une idée de ce qu'il s'est passé la nuit au port ?

— J'ai peut-être une idée, admit-il.

— Vraiment ? Oh, pourquoi ne m'as-tu rien dit alors ?

— Parce que ce n'est qu'un soupçon, et dans l'auberge nous n'avons jamais le temps, en plus toutes nos pensées devraient tourner autour de la source infinie. Il faut absolument qu'on la retrouve !

— Tu as raison, mais j'aimerais tout de même beaucoup savoir ce qui a causé notre asphyxie !

— Moi aussi ! Du coup, à mon avis c'est en lien avec la qualité de ...

Boum !

Au milieu de sa phrase, Harvé fut interrompu par Ariane faisant son grand retour : elle sortit du temple en faisant claquer la porte une première fois pour l'ouvrir. Puis en la refermant d'un coup, un deuxième Clac se fit entendre. Au lieu de rejoindre les garçons, elle s'arrêta sur la plateforme du temple et observa ses alentours.

En captant son regard triomphant, Jules sauta de joie : elle devait avoir découvert quelque chose !

Cependant, elle ne regarda que très rapidement dans leur direction. Jules se rendant compte qu'elle ne s'apprêtait pas à descendre à leur niveau, monta alors les marches deux à deux. Essoufflé il s'exclama :

— Alors ?

— Alors quoi ? Tu me veux quoi ?

Étonné, le jeune garçon se mit à balbutier :

— D...de quoi ? Que...qu'est-ce que je...je te veux ? Tu te...te moques de moi ?

— Absolument pas !

Et sur ces mots, elle se dépêcha de commencer à descendre. Pris de court, l'adolescent la regarda dévaler les premières marches avant de se reprendre et de la suivre. Faisant presque deux têtes de plus que sa camarade de classe, il n'eut aucun mal à la rattraper. Saisissant son bras menu, il la força alors à s'arrêter. D'un mouvement brusque, elle se retourna, le fusilla du regard, puis le poussa. Vu sa taille, la bourrade n'était pas très forte, mais elle suffit à déconcerter le terrien qui perdit pied et chuta.

Ayant suivi la scène du bas, Harvé accouru et essaya de ralentir sa descente, réussissant à l'arrêter en amortissant la chute avec son propre corps. Couché au sol, le Walan entendit qu'Ariane fuyait à toutes jambes, mais il ne pouvait rien faire pour l'en empêcher. Secoué, il se remit sur pied avant d'aider Jules à se remettre sur les siens.

Les deux jeunes hommes eurent à peine le temps de retrouver leurs sens, qu'ils furent attaqués par un oiseau multicolore. L'animal laissait échapper des cris perçants et déchirait les vêtements des garçons avec son bec. Désigner son comportement comme une attaque était peut-être exagéré, mais au vu de ce qu'ils venaient de vivre, les aventuriers prirent leurs jambes à leur cou et coururent en direction de la mer. Juste avant d'arriver à la petite baie où ils avaient accosté, Jules vit quelque chose d'imposant lui foncer dessus.

C'était l'oiseau.

La tête la première, il lui fondit dessus.

Déséquilibré par le poids important sur sa poitrine l'adolescent retomba. Décidément ce n'était pas son jour ! Suivant la bête du regard, il la vit chanceler et se cacher dans un buisson. Sidéré par ce qui venait de se passer, Jules secoua la tête. Le jeune garçon ne put s'empêcher de penser que le monde voulait sa peau aujourd'hui. D'abord Ariane et maintenant cet oiseau ! Qui était le prochain à le faire tomber ? Harvé ? Il n'avait plus qu'une chose en tête : partir de cette île de malheur !

Alors qu'il voulait monter dans la bulle, il ne put s'empêcher de jeter un dernier coup d'œil sur l'île. Et c'est là qu'il le vit. Un livre se trouvait à l'endroit où il était tombé juste avant. Ce n'était donc pas seulement le poids du frêle oiseau qui l'avait fait chuter, mais l'objet lourd que celui-ci avait porté. En trois enjambées, il retourna sur ses pas, ramassa le livre, puis il rejoignit Harvé, lui passa le tome et le somma de le mettre dans son sac en bandoulière étanche afin de le protéger d'éventuelles éclaboussures. Et enfin, ils quittèrent l'île maudite.

Pendant le trajet en bulle, Jules eut le temps de réfléchir à la dernière heure et aux choses surprenantes qui s'étaient passées.

Lors du trajet aller, Ariane avait été bizarre, elle semblait être ailleurs et assez inquiète. Toutefois, l'adolescent trop impatient d'avancer dans sa quête n'y avait pas prêté beaucoup d'attention. Comme lors de leur attente devant le temple, il se rendit compte qu'elle les avait entraînés avec elle, sans leur dévoiler son plan. Maintenant qu'elle semblait les fuir sans raison évidente, le terrien était au point mort : il ne savait pas où continuer sa recherche pour la source infinie. Ah, si, il s'avisa. Il y avait bien un changement dans sa situation : désormais il n'était plus seulement à la poursuite de deux filles, mais de trois de ses amies.

Alors que Jules broyait du noir, Harvé de son côté essaya d'en apprendre plus sur le livre que le mystérieux oiseau leur avait livré en chute libre. Ne pouvant le lire, il abandonna rapidement son occupation et le tendit à Jules.

Après la malheureuse rencontre que son torse avait faite avec le dos du livre, celui-ci n'en voulait pas. L'adolescent préféra écouter et regarder la mer d'en haut. Il n'était pas capable de dire s'il aimait bien la sensation qu'il éprouvait à voler au-dessus de l'eau ou pas. Toutefois, il était incapable de fermer les yeux, peu importe que ce soit de fascination ou d'angoisse.

D'ennui, Harvé se résolut à feuilleter le livre à la recherche d'illustrations colorées. En examinant les pages, il tomba sur un petit bout de papier sur lequel il arriva à distinguer des traits de crayon avec difficulté. Excité, il demanda à Jules de le lui décrire. Celui-ci lu :

42 rue Demetrio Joya.

En dessous de l'adresse était un croquis avec le nom de plusieurs rues. Dont celle de l'adresse. Ils en conclurent que c'était un plan, mais pour aller où ?

En prêtant enfin attention au livre, le terrien se rendit compte qu'il était ouvert sur une page montrant un bosquet d'arbres. Et parmi eux, on distinguait des fleurs, puis à l'arrière plan, caché par la verdure, une source. Instinctivement le garçon savait que c'était une photo de la source infinie. C'était donc ça, l'indice qu'Ariane avait trouvé ! Et la petite note devait être un plan pour la trouver. L'adolescent était toutefois surpris, puisque l'image ne laissait pas penser que la source se trouvait au milieu d'une ville. Ignorant ses doutes, il savait où ils se rendraient en premier, de retour sur la terre ferme. Et s'il n'existait pas de rue Joya à Mirina, ils iraient voir sur la prochaine île, puis la prochaine, puis la prochaine. Peu lui importait, il fallait  absolument qu'il trouve cette source ! Et même s'il craignait de ne pas la trouver à cette adresse-là, il avait besoin de faire confiance à Ariane pour cet indice : c'était la dernière piste qu'il lui restait !

Dès que les deux jeunes hommes arrivèrent sur Mirina, ils se mirent donc à questionner les marins, les commerçants, les voyageurs, les passants, les écoliers, en bref : tous ceux qui croisèrent leur chemin.

— Où se trouve le numéro 42 rue Demetrio Joya ?



Ariane


Je me sens bête ! Se faire piéger par son propre reflet, je n'appelle clairement pas cela une réussite. Et puis d'ailleurs comment est-ce possible que je me retrouve coincée ici ? Je suis censée pouvoir repartir vu que ce n'est qu'un voyage dans le temps. La plus grande question reste cependant ce qu'elle va faire dans notre monde. Je crains le pire... Il ne manquerait plus qu'elle mette le bazar dans ma vie... Il me faut sortir d'ici au plus vite !

L'intérieur du miroir est vide. A part moi il n'y a strictement rien. J'essaye d'avancer au cas où il y aurait quelque chose plus loin mais rien. Je n'ai réussi qu'à me perdre ne retrouvant plus la lumière donnant sur l'extérieur. Perdu pour perdu, je décide néanmoins de continuer ma progression prudemment. Au bout de ce qui me semble être une éternité, je vois un banc blanc, contrastant totalement avec l'obscurité environnante. Fatiguée par la marche, je décide de m'y asseoir. Cependant, l'instant d'après l'obscurité laisse place à un immense jardin de roses blanches et à un magnifique ciel bleu. Je me lève subitement et parcourt du regard mon nouvel environnement. Comment se fait-il que je me retrouve ici alors que l'instant d'avant je n'étais qu'entouré de vide ? Et puis si je me suis « téléportée » ici, comment vais-je retrouver le chemin vers l'extérieur du miroir ? Note à moi-même ne plus jamais s'asseoir sur un banc au milieu de nulle part !

Cessant mes enfantillages, je décide de faire un tour du jardin pour mieux comprendre mon nouvel environnement. Ces roses sont vraiment magnifiques ! Pas une seule n'est fanée ou même mal en point. Ce jardin me semble beaucoup trop entretenu pour être sauvage. Il doit donc bien y avoir quelqu'un d'autre dans ce foutu miroir à moins que ce soit l'œuvre de l'autre folle. Si c'est le cas, il faut avouer qu'elle a la main sacrement verte, chose qui nous différencie très clairement...

Un peu trop dans la lune, je finis par trébucher et m'écraser la tête la première par terre.

— Vous devriez faire plus attention à vous demoiselle.

Je sursaute, ne m'attendant pas du tout à entendre quelqu'un. Cependant en me retournant, je ne vois personne. Mais d'où peut bien venir cette voix. Peut-être ai-je rêvé ? Rester ici n'est clairement pas bon pour moi, ni pour ma santé mentale.

— Il ne fallait pas venir ici si tu ne voulais pas te retrouver piégée.

Je cherche autour de moi la présence d'un potentiel habitant. Toujours personne. Je cris alors :

— Montrez-vous au lieu de parler !

Un jeune homme en costume trois pièces apparaît soudainement devant moi.

— Enchanté je m'appelle Koha, me dit-il tout en exécutant une révérence.

— Ariane.

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Merci de nous avoir lu ! On espère que l'histoire vous plaît toujours :D
Aujourd'hui le chapitre n'est pas très long... le prochain rattrapera :)

Encore merci de nous lire ! À bientôt :)

N'hésitez pas à nous laisser un commentaire ou une étoile si vous avez aimé ou si vous avez des suggestions :)

Becky, Candy, Yaya

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