Chapitre 17_4

résumé :
Eliott lit à voix haute, les livres ramenés de la bibliothèque, pour Kathlina et son frère.

Eliott & Kathlina 

Ils avaient ensuite commencé à lire les livres sur l'homosexualité. Mais Eliott n'eut pas le temps de finir la première page que Tiago avait soupiré et lui avait demandé de passer à un nouveau livre. Cette chose -car on ne pouvait pas appeler ça un livre- était un ramassis d'idioties homophobes et il en entendait déjà assez pour supporter le fait d'entendre son frère dire ce genre de chose. Eliott avait essayé de négocier en lui disant qu'il fallait comprendre pourquoi cela faisait peur aux autres, pourquoi il y avait autant de haine.

* Eliott ! Arrête de chercher, tu ne trouveras aucune "raison" !* s'énerva Tiago.

* Mais... le type qui te torturait avait bien une raison ! Pourquoi pas les autres ? *

— * C'était un cas à part. Arrête de croire que tous les homophobes sont des homo refoulés ! Ce n'est pas vrai ! Ce serait trop simple... On dirait que tu veux les excuser... que tu leur donnes une raison de faire ce qu'ils font et d'y croire ! *

— * Alors explique moi ! Pourquoi ils pensent ça ? J'y ai beaucoup réfléchi, mais aucune de mes hypothèses ne tient la route : ce n'est pas logique ! *

— * Il n'y a aucune logique dans leurs idées ! On les a bassiné depuis la naissance avec ces idées et ils y croient. C'est tout ! Ils sont juste conditionnés, incapable de réfléchir par eux-même...*

— * Donc il suffit juste de leur faire ouvrir les yeux ! Pourquoi personne n'a essayé ? *

— * Si c'était si facile...* soupira le prisonnier.

Eliott se tut un temps, et Tiago pensa qu'il avait réussi à avoir le dernier mot, mais c'était sans compter l'obstination de son frangin.

— * Pourquoi personne n'en parle ? Je veux dire, la dame de la bibliothèque avait l'air surprise que l'on connaisse ça ? Pourquoi ? C'est pas si rare que ça ! Et puis si on est conditionné par le gouvernement, alors tout le monde devrait connaître ça... Alors pourquoi tout le monde fait comme si ça n'existait pas ? *

— * Parce que le gouvernement pense que si personne n'est au courant, alors personne deviendra homo. *

Eliott réfléchit un temps.

—* Ça se tient... mais pourquoi...*

— * Pourquoi quoi ?* soupira Tiago.

— * Pourquoi dire que c'est une maladie ? *

— * Parce que comme ça personne ne se pose de questions ! Ils peuvent faire disparaître les gens sous prétexte qu'ils sont en train de les soigner ! Ils ont créé une sorte de fausse maladie très rare dont peu de gens peuvent guérir... *

— * Ok... Ça me dégoûte tellement ! Les pauvres gens ! Si je résume : les gens normaux ne savent pas ce qu'est l'homosexualité, ils pensent que c'est une maladie mortelle et personne n'en parle. Et les gens qui savent ce que c'est, on leur a dit depuis la naissance que c'était mal et tout et tout. C'est ça ? *

— * T'as pigé. *

Une minute passa sans qu'Eliott ne parle, et son frère le laissa digérer les informations. Puis le garçon se remit à l'interroger.

— * Comment ça se fait, que nous, on ne soit pas homophobes ? *

— * Parce que papa et mama ne nous ont pas mis ces idées dans la tête, parce qu'ils nous ont appris la tolérance ? Qu'ils ne nous ont pas dit des conneries dès la naissance ? *

— * Ok, ok, soit, mais eux du coup comment ils ont fait pour ne pas le devenir ? *

— * Que cherches-tu ? *

— * Bah si on nous a conditionné mais que sur nous ça ne marche pas ça veut dire que pour les autres c'est pareil... Il y a encore de l'espoir ! On peut encore leur ouvrir les yeux... Comme ça ils arrêteront de penser n'importe quoi ! *

— * Tu crois que personne n'a essayé ? Tu penses que les gens vont croire un gamin - recherché par la police en plus ? Tous les livres ont été écrits par des pseudo scientifiques du gouvernement... Tu penses que les gens vont croire un enfant par rapport à des scientifiques ? Même si ceux-ci ont tort, personne ne remettra en cause leurs paroles ! Réfléchis un peu ! * s'emporta Tiago qui commençait à en avoir assez.

Kathlina qui suivait le dialogue avec attention, se tint prête à intervenir au cas où les deux frères se disputeraient trop violemment à son goût.

— * Si tu réponds à ma dernière question, j'arrête d'en parler et on passe à un autre sujet. * s'exclama Eliott qui avait senti que la discussion lui échappait.

— * Vas-y... * répliqua, dans un soupir, son jumeau.

— * Tu... tu as dit que le gouvernement mettait des idées dans la tête des gens. Mais les gens sont quand même un minimum intelligents. Comment ça se fait qu'ils ne se soient pas rendu compte que ce qu'on leur disait c'est des mensonges ? Et puis si tous les gens sont conditionnés, les personnes qui sont homosexuelles, comment font-elles pour le savoir et l'accepter du coup ? Je ne comprends pas ...*

— * Je n'ai pas la réponse Eli... Je pense que pour les gens c'est plus facile de croire ce qu'on leur dit plutôt que de vérifier par eux-même. C'est difficile d'accepter que les gens en qui on a une confiance absolue n'en sont pas dignes... * expliqua platement Tiago. * Allez, lis nous vos autres trouvailles au lieu de plomber l'ambiance ! * reprit-il avec un enthousiasme feint.

C'est dans une ambiance froide, qu'ils s'étaient attaqués aux livres sur la télépathie mais ils n'apprirent pas grand chose. Seulement que c'était bien Eliott qui avec sa télépathie établissait le lien avec son frère. Cela se réalisait à chaque fois que celui-ci pensait à son jumeau de manière intentionnelle ou non. Tiago quant à lui pouvait choisir de répondre ou non au lien. Et tant que le lien n'était pas coupé - par Eliott -, il pouvait choisir quand il communiquait et quand il s'effaçait. A leur grand désarroi, les livres étaient peu renseignés et contenaient aucune information qu'ils ne connaissaient pas déjà.

Lorsqu'Eliott arrêta de lire, la nuit était tombée et les estomacs criaient famine.

Ariane  

La journée de cours finie, je me rends directement sur Mirina pour retrouver Jules et nous rendre au temple. Durant deux jours, j'ai ignoré Lydia ne voulant pas écouter ses excuses bidon. Après tout, comment pourrait-elle justifier le fait de l'avoir abandonné là-bas sans même me le dire ? En plus qui me dit qu'elle ne m'a pas menti sur autre chose ? Raaaaaaaah faut que je me la sorte de la tête ! Essayant de l'oublier, je me focalise alors sur Jules et sur l'image de la fontaine. Trop concentrée, je sursaute quand Jules me tape sur l'épaule.

— Tu aurais pu t'annoncer quand même, tu m'as fait super peur !

— Je l'ai fait justement. Mais ne te voyant pas réagir je me suis dit que c'était la meilleure façon pour que tu me remarques. dit-il avec un sourire espiègle.

— Pardon j'étais un peu dans la lune, je n'arrive pas à comprendre pourquoi Lydia à fait cela puis j'angoisse un peu pour tout à l'heure.

Il pose alors sa main sur mon épaule, se voulant rassurant :

— Je suis là pour t'aider ne t'en fait pas. Et puis Harvé est aussi avec nous ! Tout ira bien je te le promets.

— J'espère... Après il nous faut encore convaincre Théa d'accepter que j'utilise le livre, ce que je vous le dit, n'est pas gagné. Mais bon allons-y !

Après un long trajet en bulle puis à pied, nous arrivons au temple. Je leur demande d'attendre dehors ne pouvant les faire entrer sans l'accord de Théa. Une fois à l'intérieur, je remarque que l'intérieur du temple a de nouveau changé. Cette fois ce n'est ni un jardin ni un tatami d'entraînement mais une pièce vide contenant uniquement le livre posé sur un piédestal. Me sentant irrémédiablement attirée, je m'approche et pose mes mains sur sa couverture. Le livre s'ouvre directement avant de me transporter devant la source dessinée dans le livre de la bibliothèque que j'ai emprunté. Surprise, je ne réagis pas tout de suite avant de sauter de joie. J'y suis arrivée ! Je ne sais pas par quel moyen le livre m'a tout de suite transporté au bon endroit. Enfin, devant le supposé bon endroit, puisque rien ne me prouve que c'est le bon.

Tout en avançant, j'observe le paysage composé essentiellement de verdure : que ce soient les grands arbres feuillus, les nombreuses fleurs blanches ou alors les fougères ou autres plantes m'étant inconnus, tout était tellement coloré. Les fleurs sont tellement blanches qu'on dirait qu'elles émettent de la lumière. Toutes les couleurs de ce paysage sont tellement vifs, que ça en paraît surréaliste.
Me reposant sur mon ouïe, je m'approche du gazouillement de l'eau. Doucement je laisse balader mon regard sur mes alentours pour pouvoir les décrire à Jules plus tard. Toutefois, je ne vois point de repère important. Alors que je ne dois plus être loin de la source, mon attention se pose sur un miroitement à ma gauche. Ça doit être l'eau ! Devant me frayer un chemin à travers le sous-bois, je me rends compte que c'est plus loin que ce que je pensais.

En enlevant les derniers feuillages me séparant du scintillement, j'aperçois mon sourire dans un miroir couché sur le sol forestier. Ce n'est donc pas ce que je cherche. Me concentrant sur les bruits, je me rends compte que je n'entends plus le clapotis de l'eau. Avant de retourner sur mes pas, je jette un dernier regard dans le miroir : je vois mon reflet sourire. Le problème, c'est que ce n'est clairement pas mon cas. Me dévisageant son sourire se fait encore plus grand.

— Je sais qui tu es mais le sais-tu ?

Voyant que je ne réagis pas, elle continue de sourire de plus belle. Puis soudain elle sort du miroir délicatement, ses pieds ne touchant pas le sol. En cet instant je crois rêver, la voyant tournoyer et rigoler à pleins poumons. Un frisson parcourt mon échine. Après de nombreux tours elle se fige, puis me fixe à nouveau.

— Je suis toi alors qui es-tu ?

Elle se rapproche pas à pas pendant que je recule petit à petit vers le miroir.

— Tu fuis maintenant.

Son sourire jusque-là bienveillant, se fait alors carnassier. Je commence à avoir peur. Qui est-elle donc et que me veut-elle ?

— C'est ta vie que je veux, ta place, MA place!

Brusquement, elle me pousse dans le miroir où je me retrouve enfermée. Je cogne tout en criant de me laisser sortir mais c'est comme si aucun son ne sortait. Me voyant totalement vulnérable, elle sourit.

— A moi le vrai monde !

Elle disparaît ensuite me laissant seule dans le miroir...


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Héhéhéhé ! Oui, oui, le chapitre se termine bien ainsi  ^^ *Mouahahahahah nous sommes machiavéliques ! x) *

On espère qu'il vous aura quand même plu ! :)

La semaine prochaine épisode spéciale sur les fêtes de Mai ^^

N'hésitez pas à laisser un commentaire ou une étoile si le chapitre vous a plu !

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