Vingt-six
Cette journée était incroyablement longue. Je suis épuisée et dépassée par les événements. Lutsu lui est un vrai cadavre. Il m'a raconté que David l'avait collé pendant toute l'activé ski alors qu'il voulait profiter de ce temps pour être avec Jay. Mais ils ont quand même fait quelque chose de romantique tous les deux. Le sauvetage de l'ex relou de Jay, c'est un bon date. Pas sûr que c'était ce que mon frère avait en tête.
Il s'est endormi sur la table, après avoir aidé le chef Yajima a préparé le repas. Il devrait arrêter de faire ça, c'est trop épuisant. Il n'est même pas payé, et n'a pas le temps de profiter.
- Tu m'aides à le ramener dans votre chambre ?
Jay porte son copain avec moi. On va avoir du mal à monter les escaliers avec ce zombie mais on a pas le choix.
- Ça s'est arrangé entre vous ?
- Je crois.
- Tant mieux.
Jay est toujours aussi froid avec moi. Je suis sa belle-sœur, il pourrait faire un effort.
- Vous vous êtes enfin embrassés ?
Lutsu me tuerait s'il avait entendu ma question. Mais je m'en fous, je veux savoir. Peut-être que Jay ne réalise même pas que Lutsu attend ? Et Lustucru est pas du genre à lui dire. Donc ça stagne.
Jay ne me répond pas. Je prends ça pour un non.
- Bah alors Nash ? pourquoi tu embêtes Jay sur ça alors que tu as rien fait non plus avec ton copain ? se moque Platon.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- Je vais dans ma chambre. J'ai pas le droit ?
Il s'en va, fier de lui.
- Il est toujours comme ça ? demande Jay.
- Ouais.
On arrive enfin dans leur chambre, et on dépose Lutsu sur son lit. Je laisse Jay avec mon frère.
Je n'ai même pas réagit sur ce qu'à dit Platon tout à l'heure. C'est pas mon copain. Et on a rien fait, c'est vrai. Mais je veux prendre mon temps. Je crois.
J'ai besoin de dormir, alors je vais me poser dans ma chambre. C'était une journée fatigante. Je croise Lix et Gajeela en train de parler sur la route, mais ce n'est pas mes affaires alors je les laisse.
Je m'installe dans mon lit. On a quartier libre ce soir, et beaucoup d'entre nous ont décidé de dormir. C'est une super activité, surtout après la journée qu'on a passé. Quelqu'un toque à la porte. J'ai la flemme, alors je réponds pas.
- Tu dors ? demande Platon en entrant.
- Oui.
Il rit, et ferme la porte après être entré.
- Tu boudes ?
Il vient s'installer à côté de moi dans mon lit. Il s'arrête jamais.
- Non.
- Alors qu'est-ce que tu as ? Pourquoi tu me fuis maintenant alors que tu as passé la journée à vouloir qu'on parle ?
- T'es le premier mec qui insiste autant. Les autres ont tous abandonné.
- Et ? Je m'en fous des autres.
Je me retourne vers lui, et nos visages se font face.
- Je suis contente que tu sois là.
Il semble surpris, puis se met à sourire.
- C'est rare que tu dises ce genre de choses.
Je sens que ça lui fait plaisir.
- Ouais. Je sais.
- Tu as enfin réalisé à quel point j'étais génial c'est ça ?
- C'est plutôt toi qui devrait réaliser ce genre de choses. Regarde-moi, puis regarde-toi, tu verras à quel point je suis supérieure.
Petit tips pour faire honneur à ma mère : toujours vous placer au-dessus des autres, et toujours tourner la situation à votre avantage. C'est comme ça que vous serez une vraie Heartfilia.
- Ça je le savais déjà.
Je souris à mon tour.
Je passe mon temps à le faire attendre, et lui il continue de me courir après. Surtout qu'au début, c'était pas gagné. Mais à force de l'avoir auprès de moi, je réalise que je l'apprécie vraiment.
- Tu te décides enfin à sortir avec moi ou tu vas continuer de me faire poireauter ? demande Platon en passant d'une position allongée à assise.
- C'est marrant comme mot poireauter.
Je m'assois à côté de lui.
- Tu fuis encore, comme tout à l'heure avec le bâton.
- Je l'ai vraiment fait tombé. C'était un accident.
- Si ça en avait été un tu aurais pas vérifié s'il y avait quelqu'un ou non en bas.
Il marque un point.
- Il n'empêche que c'était pas un vrai baiser.
Platon sourit.
- Tu devais me montrer ce que c'est un vrai baiser si je me souviens bien, mademoiselle Nashi.
Il se tourne vers moi, fier de lui. Il ne m'aura pas comme ça.
- Tu crois que je vais t'embrasser juste parce t'es mignon ? Tu rêves !
- C'est bien ce que je vais faire avec toi.
Il m'énerve à détourner toutes mes phrases. Pourquoi toutes nos conversations n'ont aucun sens comme ça ? On ne se dit jamais vraiment les choses.
- Est-ce que t'es amoureux de moi ?
Platon se met à rougir, et détourne le regard.
- T'es cheveux ont verdi.
Merde. Il n'a pas répondu à ma question, ça m'a déjà assez gêné de la poser. J'ai besoin d'une réponse. Je remarque qu'il a les oreilles rouges aussi. C'est adorable.
Je m'approche de lui, j'ai envie de lui faire un bisou (sur la joue hein). Sauf qu'évidemment, il tourne la tête à ce moment là, alors nos lèvres se touchent à nouveau. Je recule automatiquement. Il n'a pas besoin de me le dire, je sais que mes cheveux sont vert pomme.
- Désolé, j'aurais pas du tourner ma tête.
L'ambiance devient pesante. Il n'a toujours pas répondu à ma question, et la situation est pire maintenant. On ose pas se regarder, et personne ne parle. Comment débloquer les choses ?
Je dois écouter mes envies. Je ne sais pas encore ce que je ressens précisément, mais tant pis. Il me plaît.
- On peut.. s'embrasser ? Réellement cette fois.
Platon se tourne vers moi.
- Sérieux ?
Sa question me fait rire, alors la situation se détend.
- Oui, Platon. Sérieux.
Il sourit, et s'approche de moi.
C'est la première fois que j'embrasse quelqu'un qui me plait vraiment, et ce que je ressens est complètement différent des autres fois. La, c'était notre premier vrai baiser. Et même si la situation était pas très romantique, je changerai ça pour rien au monde.
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Je suis de bonne humeur ce matin. Après le baiser avec Platon hier soir, il est retourné dans sa chambre, puis Lix m'a posé tout un tas de questions avant de me sauter dessus tellement elle était heureuse que notre relation avance enfin. Puis je me suis endormie, heureuse que ça se soit bien passé.
Nous nous retrouvons tous à la cantine, après que mon frère se soit levé tôt pour préparer le petit-déjeuner. Je n'ose pas regarder Platon, et pareil pour lui.
- Bon, je sais que vous étiez tous inquiet pour David, et il va bien. Il se repose actuellement, et pourra reprendre du service dès demain ! annonce JJ avec fierté.
Personne ne s'inquiétait pour David, mais tant pis.
- Aujourd'hui on devait faire une nouvelle journée ski, mais vu que David n'est pas là on va faire autre chose ! Je vous propose une sortie au musée ! On va visiter le musée de la luge du village ! Puis après on ira traire des chèvres ! poursuit JJ avec bien plus d'entrain qu'il n'en faut pour cette activité plus que moyenne.
- J'ai tellement la flemme..Je veux juste dormir.. dit Lutsu.
- Ça a l'air vraiment pourri. Eh JJ on peut pas faire autre chose ? Parce que tes activités là elles craignent sa mère ! crie Lix.
- Je déteste dire ça, mais je suis d'accord avec la fille qui parle mal ! ajoute Mavis. On peut faire une journée libre, parce qu'honnêtement le musée de la luge tout le monde s'en fiche.
Chacun rajoute son petit commentaire, et JJ n'arrive plus à suivre et à répondre à tout le monde. Quand les gens ne sont pas satisfaits, ce n'est pas en parlant de justice et d'amour que ça va s'arranger. Mais JJ est vraiment perdu.
Je décide de me lever, et d'imposer le silence à ma manière. Bizarrement tout le monde m'écoute.
- Bon les nuls, plutôt que de râler et de faire chier le monde vous aviez qu'à organiser le voyage vous-même.
- Pardon ? Nashi ça va pas la tête ? Comment tu nous parles ? Tu te penses supérieure à nous pour nous donner des ordres ? Supérieure à moi ? lance Mavis.
- T'es vraiment chiante Mavis.
La blonde se lève, prête à en découdre avec moi, mais elle se fait interrompre par Platon et Lix.
- Laisse tomber Vis.
- Tu l'as enfin pécho donc maintenant tu la défends, c'est ça ?
- T'es jalouse ?
Putain. Est-ce qu'en répondant ça Platon vient de faire comprendre à tout le monde qu'il s'est passé quelque chose entre nous ? Vu les regards qu'ont les gens, c'est oui.
Je vois Lutsu et Jay qui ne savent plus où se mettre, et je veux me cacher aussi. Si JJ pouvait user de sa sorcellerie pour me faire disparaître là tout de suite maintenant je veux bien.
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Mavis prends plusieurs teintes de rouge violacées assez tendance avant de partir en gesticulant. Gajeela la suit tel un caniche bien dressé.
Personne ne sait vraiment quoi dire et il y a un genre de silence malaisant avant que Platon ne reprenne la parole.
« - Oui, j'ai pécho Nashi. Si quelqu'un est intéressé par plus de détails il peut m'envoyer ses questions par voie postale, j'y répondrais lors du prochain meeting.
- Platon ! », proteste ma soeur, dont les joues rouges contrastent étonnamment avec ses cheveux verdâtres.
« - Q-q-quoi qu'il en soit », bégaie JJ, « Tout bien considéré je me range de l'avis du petit peuple. Aujourd'hui vous aurez quartier libre.
- Euh, ouech, tu m'appelles encore une fois petit peuple et je t'enfonce mon poing aussi profond qu'il le faut pour que ton égo ressorte de l'autre côté. », fait Lix.
JJ, avec un effort visible, ignore sa remarque. Platon étouffe un rire avant de se rasseoir.
« - Je vous demanderais juste deux choses. Premièrement, n'allez pas plus loin que le centre ville du village d'a côté, et deuxièmement, rentrez avant dix huit heures. Les vrais héros rentrent toujours avant le couvre feu ! », conclut-il joyeusement. Le groupe se disperse peu a peu et je me rends compte que je fixais un sapin depuis au moins cinq bonnes minutes.
« - Qu'est ce que tu veux faire ? », me demande Jay.
Mon cerveau est si vide qu'aucune idée ne me vient.
« - Je te laisse choisir. »
Il hésite.
« - On pourrait aller voir ta soeur ? Ou bien JJ. Je pense que les deux doivent être un peu secoués après toute cette histoire. »
J'acquiesce en silence.
Ma soeur a eu son premier baiser avant moi alors que je suis l'ainé, quel seum.
« - Ouais. Nashi. », soupirais-je en posant ma tête sur son épaule. Il me tapote les cheveux d'un geste rassurant.
« - Allez Lutsu, tu peux le faire. »
En chemin nous passons a côté de la plaine ou se déroulent les batailles de boules de neige. Gajeela et Lix, étrange duo, y sont déjà.
« - Écoute c'est hyper simple », explique Lix, « tu charges le canon et tu dégommes ton adversaire le plus de fois possible. Celui qui s'est pris le plus de boules de neige a la fin a perdu !
- Ca me parait un peu dangereux », remarque Gajeela en levant ce qui semble être un de ces canons a balles de tennis. A la place des balles, le canon a été rempli de neige.
Lix lui adresse une moue inquiète.
« - Comment tu arrives a marcher avec un balais comme ca dans ton cul ?
- Je n'ai PAS un balais dans le cul ! », s'énerve Gajeela en levant son canon. Elle tire une rafale sur Lix, qui s'écroule dans un éclat de rire.
« - Eh ben voila ! C'est comme ca qu'on fait ! »
Mavis n'a pas l'air d'être là pour une raison quelconque. Peut être est elle partie s'aventurer dans la forêt en espérant être abductée par des fées.
« - Lutsu, tu viens ? »
Je laisse Jay m'entrainer par la main. Je suis si fatigué et pourtant mon cerveau pense a tant de choses en même temps. Qu'est ce qu'on était censés faire déjà ? La main de Jay est chaude. Ce qui est surprenant vu qu'il pourrait facilement passer pour un mec glacial au premier abord. Qu'est ce qu'on mange ce soir ?
« - Dis, est ce que tu vas te décider a m'embrasser un jour ? », demandais-je sur un coup de tête. Mon petit ami s'arrête net. Quand il se retourne, ses yeux sont arrondis par la surprise.
« - H-hein ? » bégaie-il.
« - On a jamais essayé parce que j’étais sur que ca allait te mettre en danger. Mais en fait on ne peut pas savoir. Ca pourrait bien se passer.
- Ou pas. » Il fronce les sourcils.
« - Le problème c’est que tu paniques quand on se rapproche trop non ? » J’amène nos mains entrelacées contre ma joue, levant les yeux vers lui. « Peut être qu’il faudrait juste que je te fasse oublier la peur. »
Il garde les yeux rivés sur moi alors que ses joues prennent une teinte rosée. Une minuscule goutte de sang s’échappe de son nez et je l’essuie du revers du pouce, passant ma main dans ses cheveux ondulés.
« - Alors ?
- Je, je ne sais pas Lutsu... Peut être ? » Je sens sa nervosité se décupler, et il détourne ostensiblement le regard.
« - Super. » Je le tire vers moi, attirant sa tête contre la mienne. Nos nez butent l’uns contre l’autre et nos fronts se collent. Il prend une courte inspiration laborieuse. « Une autre fois par contre parce que je suis vraiment crevé là. » Je ferme les yeux, profitant simplement de ce doux contact entre nous. « Je veux que ce soit une occasion spéciale. »
Il hoche simplement la tête sans rien dire.
Quelques minutes plus tard, nous sommes de nouveau en route pour rejoindre ma soeur. Malheureusement nous la retrouvons en train d’embrasser Platon derrière les toilettes comme si sa vie en dépendait.
Mon seum n’en fut pas moindre mais j’imagine qu’on règlera ca plus tard. Si elle veut peloter un beau mec seule dans son coin je ne vais pas l’en empêcher.
« - Bon... On fait quoi ? », demande Jay. Je sens encore la pulsation rapide de son coeur a travers sa main. Il a l’air bien plus essoufflé qu’en cours de sport étonnamment.
« - Jay chaaaaan ! Haiiiiiii ! », s’écrie une voix. Nous nous retournons d’un geste. Une de nos camarades de classe, Miliana, nous rejoint en courant.
Je ne lui ai jamais vraiment parlé personnellement, mais c’est une otaku d’une impressionnante force de conviction. La légende raconte qu’elle a déjà fait un marathon d’animés d’une semaine entière ou elle n’a pas dormi et s’est nourrie exclusivement de nouilles instantanées. Qui sait quel genre de pouvoirs ce type de personne peut avoir.
« - Tu as vu le dernier épisode de One Piece ? Luffy était- OHHHH Est ce que tu es en train de tenir la main de Lutsu ?? MON OTP !! »
Elle saute sur place, surexcitée au point que les larmes lui montent aux yeux.
« - Yatta desu ne ! Le yaoi c’est genre le meilleur truc de ma life, j’en reviens paaaaaasss !
- On... On sort ensemble depuis plusieurs mois Miliana.
- Tu ne le savais pas ? », demandais-je a la jeune fille. Elle secoue la tête. Son casque à oreilles de chat suit le mouvement.
« - J’ai du manquer l’info en complétant mon dernier otome game. Tu sais que c’est important de ne manquer aucune réplique, sinon certaines fins cachées ne se débloquent pas ! »
Je me racle la gorge.
« - Oui, évidemment.
- Il n’y a presque pas de wifi ici ! », se plaint-elle. « C’est une torture d’attendre que les épisodes chargent ! J’ai déjà pris tellement de retard !
- Tu voulais quelque chose Miliana ?
- Oh, je voulais juste parler du dernier scan de... Vous étiez occupés ? Je ne veux pas me mettre en travers de vos moments yaoi ! »
Je jette un regard triste vers les toilettes ou ma soeur doit probablement encore être en ce moment.
« - Non, t’inquiète pas.
- On allait voir JJ en fait », fait Jay. « Tu veux venir ?
- Oh oui ! », s’exclame-elle. « Je veux que ce Power Ranger de malheur se rende compte qu’il ne peut pas négliger une partie aussi indispensable de la vie que le Wifi sans conséquences !
- Ce n’est pas facile pour lui de tout organiser », lui rappelle Jay. « Ne lui en veux pas. »
Contre toute attente JJ n’est pas en train de traire des chèvres comme prévu. Nous le retrouvons en pls sur le sol, tapotant la neige comme pour chercher quelque chose.
« - Elles sont ouuuuu....
- Ca va ? », demandais-je. Il se tourne vers nous dans un sursaut.
« - Lutsu ? Et... Les deux autres a côté de lui ? Attends, est ce que c’est un chat géant ? »
Nous jetons un oeil vers Miliana.
« - Euhhh... Pas vraiment ? Tu vas bien JJ ?
- A vrai dire... Non. La justice en a pris un grand coup aujourd’hui. J’ai perdu mes lentilles.
- Les deux ? D’un coup ?
- Pas de questions inutiles. Est ce que quelqu’un pourrait m’aider a retrouver mon sac ? Mes lunettes de secours sont dedans. »
Dans ma vision périphérique un mouvement rapide me fait tourner la tête. Miliana a sauté dans un arbre, d’ou elle décroche une sacoche rose. Ca doit être celle de JJ. Après, pourquoi est elle rose et pourquoi était elle accrochée a une branche, c’est une autre question.
Que branlait-il pour se retrouver dans cette situation ?
« - Tiens », lui dit-elle en lui tendant une grosse paire de lunettes noires « Ca doit être celles la. »
JJ les enfile et la regarde. Soudain quelque chose s’illumine dans son regard ; il tombe a genoux et saisit sa main.
« - Je n'ai jamais rencontré de personne aussi héroïque que toi. Tu es un pur être de justice.
- OwO ? », réponds la jeune fille.
Toutes les têtes se tournent vers elle. Un silence angoissant passe, pendant lequel une même question pèse dans tous nos esprits.
Comment a-elle pu produire ce son a voix haute ?
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