Vingt et un
Je suis fière de moi. Je ne suis pas sûre de gagner, mais j'ai fait de mon mieux. Et c'est déjà super. J'ai envie de me changer les idées, de penser à autre chose en attendant les résultats. J'ai envie d'aller voir Platon, mais je ne sais pas où il est pour le moment. Je partirais à sa recherche à la fin du repas, que je passe en compagnie de mon frère, son copain, et un partisan de Mavis. L'ennemi est ici, mais il a l'air de bien s'entendre avec les garçons.
Au moment où je m'apprête à partir à la recherche de Platon, Gajeela me retient. Elle veut me parler. Je n'ai rien à lui dire. Je ne sais même pas pourquoi elle vient me parler maintenant, qu'est-ce qu'elle me veut ?
Nous quittons la cantine, et nous nous installons sur un banc à l'extérieur.
- Alors ? Tu t'es enfin rendue compte que je valais mieux que Mavis ?
- J'étais amie avec Mavis avant. C'était ma meilleure amie même.
Je manque de tomber du banc. Quoi ?? Comment c'est possible ??? Je ne comprends pas. Mavis. Gajeela. Deux mondes différents. Trop de questions se bousculent dans ma tête.
- Et il s'est passé quoi ?
- Si tu sors avec Platon, je vais enfin récuperer Mavis. Alors ne te prive pas, je serais là pour la réconforter.
- Je comptais pas me priver. Mais dis-moi, qu'est-ce qui s'est passé ?
Déjà il faut que je sorte avec Platon. Il faut que je le trouve surtout. Je ne l'ai pas vu pendant le discours, ni même après. Il est passé où encore ? A tous les coups il va apparaître à un moment bizarre, comme il le fait toujours.
- Je la mettais mal à l'aise.
- C'est super méchant de dire ça de sa meilleure pote.
- Tu as pas de meilleure amie, Nashi. Tu peux pas le savoir.
Pas faux. J'essaye juste de compatir, et d'imaginer.
- Peut-être. Mais pourquoi du coup ?
- Un soir, au voyage scolaire l'année dernière j'étais bourrée. Mavis avait ramené de l'alcool, et j'en avais trop bu. J'ai .. fait des choses embarrassantes.
- Plus embarrassante que ton look ?
Gajeela soupire. Faut pas le prendre comme ça. Je pensais juste pas que c'était possible, rien de plus.
- J'ai lu les poèmes d'amour que je lui avais écrit devant tout le monde.
Quoi ?
- Tu écris des poèmes ?
Je me mets à rire. Je ne sais pas quoi faire de cette information. Je ne m'attendais tellement pas à ça. Si elle m'avait dit qu'elle avait fait un rituel satanique, genre tuer une chèvre ou quoi j'aurais été moins surprise que ça. Mais des poèmes d'amour. Ça veut dire que ... Gajeela a des sentiments ? Qui l'eut cru. Comme quoi tout arrive.
- C'était pas ça la principale information Nashi.
Je m'arrête de rire, et repense à ce qu'elle m'a dit. Oh. Oh. Ooooooh. Wow. Ah oui. Quand même. Ok. Ça explique pas mal de choses.
- Du coup ? C'est à cause de ça que vous vous parliez plus ? C'est débile.
Même si venant de Mavis c'est pas très étonnant.
- Ouais. Tu l'as dit. Mais du coup, depuis que tu as débarqué dans sa vie, et qu'elle a vu qu'on était "potes", elle a décidé de me reprendre. Elle voulait de moi pour l'aider à te ruiner la vie.
- C'est pas sympa. Elle a pas voulu te reparler pour toi, mais juste pour ce que tu pouvais lui apporter.
- Je sais déjà ça. Mais je voulais juste que tu saches la vérité.
- Pourquoi ? On a jamais vraiment été amies, c'était la même chose pour moi.
- Pas pour moi.
Elle se relève.
- Bon, j'y vais. J'espère que tu vas perdre Nashi !
Gajeela s'éloigne, et je reste toute seule.
J'ai pas tout compris, mais je pense avoir saisi le principal. Finalement elle est retournée vers Mavis. J'espère que ça ira pour elle. Je serais curieuse de voir ce qu'elle écrit.
Les cours vont bientôt reprendre. Toujours pas de Platon à l'horizon. Alors il a vraiment disparu ? Tant pis pour lui.
Je vais dans ma salle, et m'installe à ma place. Jay et Lutsu ne sont pas encore revenus. Je suis toute seule pour le moment, et c'est rare que tout soit si calme. Mais le calme s'arrête brusquement, et quelqu'un rentre dans la salle de classe.
Il y a de la fumée et des étincelles partout, mais je sais qui est capable de ça. Et je me demande vraiment comment il fait pour se procurer tout ça (probablement de la même manière que ma mère quand elle était au lycée d'ailleurs). Vraiment rien ne va dans ce lycée. Pourquoi les élèves peuvent faire ce qu'ils veulent à ce point sans être réprimander ?
Qui suis-je pour parler ?
Bref.
JJ le seul et l'unique rentre donc en volant, après avoir été porté par les autres élèves et qu'ils l'aient éjecté, et atterrit sur la chaise à côté de la mienne. Il est applaudit par les autres élèves présents, et salue tout le monde. Il se prend pour qui ?
- Nashi Dragnir ! crie-t-il soudainement, en me pointant du doigt, debout sur la table.
Je me tourne vers lui.
- C'est malpoli de pointer les gens du doigt comme ça JJ.
Il range son doigt.
- Nashi Dragnir ! Je te défie en duel !
Les autres élèves lâchent un "oooooh". Pourquoi sont-ils aussi surpris ?
- Pourquoi ? On est déjà en compétition je te rappelle.
Il se rassoit, et les autres élèves quittent la pièce. Je me retrouve seule avec lui.
Bizarrement il n'y a plus d'explosions, rien. C'est calme à nouveau.
- J'ai failli à mon devoir de justicier Nashi. Je viens de mentir. C'était juste un prétexte pour passer du temps avec toi. Mais .. Le peuple risque de ne plus m'aimer. Alors que je me bats pour la vérité, j'ai osé commettre l'irréparable.. Puisses-tu me pardonner, chère Nashi.
Il est vraiment perdu dans sa vie. Je pense sincèrement que ce n'est pas un rôle qu'il se donne, et qu'il est convaincu d'être réellement un justicier.
- Et donc ? Qu'est-ce que tu me veux ?
Il saisit ma main. Je ne m'attendais pas à un contact physique aussi tôt. Au secours.
- Très chère Nashi, je suis dévoué corps et âme à la Sainte Justice, mais tout à l'heure ton discours m'a enchanté. Ton honnêteté m'a plu, et j'ai envie de te connaître d'avantage. Tu as un cœur pur, alors je veux que tu sois toi aussi une justicière, au nom de notre amour.
Pardon ? Il a dit quoi ?
- Ma bien-aimée, tes cheveux ont changé de couleur. Je le savais ! Cela signifie que nous sommes des âmes sœurs !
Je n'arrive plus à penser clairement. Il m'aime ? Il m'a appelé sa bien-aimée ? Hein ??? Je lui fais lâcher ma main.
- Non ! Je veux pas être ta bien-aimée. On se connaît pas, et je suis pas une justicière. J'essaye juste d'être moi, et ça prend déjà suffisamment de temps !
- Oh. Je vois. Désolé de t'avoir importuné. L'amour et la justice vaincront, et ce sont les seules valeurs acceptables en ce bas-monde. Si jamais tu changes d'avis, tu sais où me trouver, délicieuse Nashi.
Il fait une nouvelle pose de super-héros, et saute par la fenêtre. Encore.
Je regarde par la fenêtre, espérant qu'il ne soit pas mort. Mais il me regarde, me salue, et s'enfuit en volant.
J'ai beaucoup trop de questions.
J'espère que personne n'a entendu ça.
- JJ est amoureux de toi !!! lâche Lutsu.
Depuis quand il est là ?
- Tu nous as entendu ?
- Non. Il est en train de faire une chorégraphie en ton honneur, et il a demandé à ses fans de te confectionner un uniforme de justicière. Entendu quoi Nash ?
- Rien. Viens, la prof va arriver.
Nous nous asseyons.
Putain. Dans quelle situation je suis encore ? Je voulais me changer les idées après ce matin, et les résultats qui arrivent demain, et finalement voilà que Gajeela me raconte sa vie et que JJ a eu un coup de foudre pour moi.
J'avoue que ça me plaît de savoir que j'intéresse quelqu'un, mais pas comme ça. Au moins mon honnêteté a payé. J'essaye de me rassurer là, mais c'est difficile. Je n'ai pas l'impression que JJ laissera tomber si facilement. Est-ce que je serais vraiment une bonne justicière ? Je pourrais faire du mal aux autres gratuitement. Mais non, c'est pas le rôle d'une justicière ça.
Cette journée était trop bizarre. Et je m'attends au pire quand je rentre à la maison et que l'intégralité de la famille Fullbuster est présente.
💛💛💛💛💛💛
Je m'arrête net devant le palier de la porte, imité par ma sœur.
« - Qu'est ce que... ? », fis-je en apercevant mon petit ami - mon dieu j'adore ce mot - et ses parents au milieu de l'entrée.
« - Lutsu, Nash, vous n'aviez pas oublié que les Fullbusters venaient nous rendre visite aujourd'hui n'est ce pas ? », demande ma mère depuis la cuisine d'un ton indiquant qu'une autre réponse que « bien sur que non maman pour qui nous prend-tu » causerait notre mort précoce.
Pourtant je suis quasiment sûr que si j'avais su que Jay viendrait je m'en serais souvenu.
Connaissant mes parents ils ont dû oublier de nous en parler. Les Fullbusters viennent relativement souvent à la maison - même si Jay ne nous rendait jamais visite - donc on pourrait penser que nos parents sont des amis incroyablement proches, mais pour moi l'explication est plus simple : ils n'ont juste pas d'autre amis. À la limite papa pourrait inviter tata Wendy et son pédo-mari (qui n'en est plus un depuis qu'elle est majeure mais le nom est resté ). Mais très peu de gens accepteraient de passer la soirée dans la maison d'une personne aussi terrifiante que notre mère.
« - Vous vous rappelez de la raison pour laquelle ils sont invités ? », continue maman sans bouger ses fesses de la cuisine. Un instant je me dis qu'elle doit être en train de cuisiner et j'en ai la chair de poule, mais Gray constate mon effroi et me montre discrètement les tupperwares dans son sac.
« - T'inquiète petit on a pris des rations de survie.
- Oh mon dieu merci infiniment Gray. » Il m'adresse un clin d'œil.
« - Tout pour le meilleur poto de mon fils. »
Nashi me jette un regard qui signifie probablement « Excuse moi, c'est quoi cette discrétion de merde du père de ton copain ? » et je ne peux que hausser les épaules parce que la télépathie ne marche pas.
« - Arrête de flirter avec mon mari et réponds à la question de ta mère ou on va tous y passer. », me souffle Jubia.
Nous nous concertons avec Nashi.
« - Une occasion ?
- Quelqu'un est mort ?
- J'aimerais tellement mais je ne crois pas que ce soit ça
- Je sais pas moi, la crémaillère d'un oncle éloigné ?
- Pourquoi on inviterait les Fullbusters pour ca ?
- Ce sont peut être eux les oncles éloignés. »
Lentement mon nez se retrousse de dégoût et je me tourne vers Jay.
« - Je te jure que je ne suis pas ton cousin », m'assure-il, mais il jette quand même un regard inquiet vers ses parents.
« - Bon alors ca peut être quoi ? », reprends Nashi avec empressement, « On a pas beaucoup de temps la ! »
Je me rappelle soudain de l'essai culinaire de ma mère la veille, qui battait au fouet ce qui ressemblait à un pancake recouvert de coquilles d'œuf et de morceaux de cerises.
« - UN ANNIVERSAIRE ! », m'écriais-je.
« - Correct », répond notre mère, assénant un grand coup de marteau sur quelque chose qui émet un son semblable à celui d'un ballon en train de se dégonfler. Ce son n'est pas attrayant, pourtant il a été produit par notre futur dîner. « L'anniversaire de qui ? »
L'anniversaire de notre mère est en mars et nous sommes nés à Noël avec Nashi. Ça ne peut être l'anniversaire d'aucun d'entre nous. Je regarde désespérément les Fullbusters en espérant une réponse, alors que Nashi tente de se remémorer l'anniversaire de nos précédents animaux de compagnie.
« - On avait pas un poisson rouge né en octobre ? », propose-elle.
Gray lance des œillades d'un coté de la pièce avec un sourire figé. Nous suivons tous les deux la direction de son regard, pour apercevoir notre père, roulé en position fœtale dans un coin.
« - Oh non, c'est l'anniversaire de papa ! », nous rappelons nous, Nashi et moi, en même temps.
Le pauvre à l'air dévasté.
Maman sort enfin de la cuisine, une poêle fendue en deux à la main.
« - Je savais que vous alliez oublier. », rit-elle diaboliquement. « Ça m'avait manqué de faire souffrir votre père.
- Est ce que tu as vraiment arrêté à un moment ? », demande Natsu. Il est toujours roulé en boule et ne semble pas vouloir bouger.
« - La nuit de noces. », se rappelle notre mère, « Mais c'est déjà bien assez. »
Nous nous retrouvons donc attablés, prêts à subir notre funeste destin.
« - Qu'est ce qu'on mange ? », demande notre père, prouvant qu'il est déjà bien rétabli.
Maman commence fièrement :
« - J'ai fait de la...
- En fait », interromps rapidement Jubia, « Puisque vous nous avez invité j'ai ramené des lasagnes.
- Vraiment ? », s'enthousiasme Natsu, les yeux brillants « J'adore ! C'est le meilleur truc qu'on puisse cuisiner ! »
Devant son air enchanté notre mère se dégonfle - comme son dîner un peu plus tôt -, la mine déconfite. Elle devient silencieuse, et quand le plat est réchauffé et distribué dans les assiettes elle jette quelques coups d'œil à son mari qui semble aux portes du paradis.
« - Tellement bon », fait-il en s'empiffrant.
« - Bon alors les jeuns, les amours ca se passe comment ? », demande Gray en se penchant vers nous d'un air inquisiteur.
Franchement que voulez vous répondre à ça ? « Tranquille, je sors avec votre fils » ?
« - C'est compliqué », réponds Nashi, me sauvant la mise.
« - Compliqué, ca l'est ! », réponds notre mère en retrouvant soudainement l'usage de la parole, « J'attends toujours que ton dernier prétendant vienne réparer la fenêtre !
- Platon ? », demandais-je. Elle soupire.
- Oui c'est ca, le gosse au nom affreux. » Elle roule des yeux comme si elle n'avait pas eu le culot d'appeler un de ses gosses Lutsu. « Quoique, à sa décharge il était très bien roulé. C'est qu'on aime les beaux mecs dans cette famille », sourit ma mère, jetant un oeil vers mon père « En général. »
Je regarde Jay en souriant.
« - Ouais. Je sais. » Il pique un fard alors que nos parents se tournent tous simultanément vers nous, les yeux ronds.
« - J'EN ÉTAIS SUR ! », s'exclame Gray comme s'il avait eu la révélation du siècle, et je me rends compte que ma remarque n'est pas passée inaperçue. Nashi me donne un coup de coude.
« - Lutsu, tu peux aussi faire ton coming-out de manière un peu plus subtile, genre en prenant un mégaphone et en allant le hurler dans la rue. »
Papa recrache un morceau de pâte.
« - QUOI ?! »
Il fait l'aller-retour entre Jay, qui est devenu cramoisi, et moi. Lentement les rouages s'enclenchent dans sa tête, alors qu'un étrange sourire nait sur le visage de ma mère ; à voix basse, elle siffle d'un air fasciné :
« - Ohhhh. »
« - Attends attends attends », gesticule mon père, « Tu vas me dire que les Fullbuster ont déjà séduit la MOITIÉ de ma famille ?
- Est ce que tu peux leur en vouloir », réplique ma mère, « Ils sont quand même beaux gosses. »
Je n'ai aucune idée de quoi ils parlent et c'est assez effrayant.
« - Je crois que mon père et tes parents étaient dans un triangle amoureux avant », me glisse Jay. Je regarde mon père avec choc.
« - NE ME REGARDE PAS COMME CA, C'EST DE LUCY DONT ON PARLE !
- Avoue que tu l'aimais bien aussi, Gray. », souris machiavéliquement ma mère, « Je n'ai jamais pensé à vous shipper mais j'aurais peut-être dû.
- Luceeeee », gémit papa, défait. Gray fait mine de vomir.
« - Monsieur Gray est à moi », fait calmement remarquer Jubia.
La cacophonie est interrompue par un gloussement atroce en provenance de la cuisine, suivi d'un bruit de verre brisé.
« - C'est quoi ca ? », demande notre père, et maman déglutit, soudainement très pale.
« - Je crois que la dinde s'est réveillée.
- La QUOI ? »
Nous nous précipitons dans la cuisine ou tout est sans dessous dessous. Au milieu du bazar, un volatile nu, une pomme enfoncée férocement dans la bouche, se tient sur une table renversée. La dinde nous fixe avec haine. Notre mère s'empourpre, fait rare, et commence à gesticuler.
« - J'étais sure que je l'avais préparée correctement d'accord ?
- Lucy », demande mon père, les yeux brillants. « Tu l'as achetée pour moi ?
- Que-quoi ? Je... Évidemment ! », réponds notre mère. Elle est soudainement enserrée dans les bras de papa, qui lui fait un câlin monumental.
« - Merci merci merci merci ! J'ai toujours rêvé d'adopter un truc qui vole !
- Euh, en fait », me permis-je d'interrompre, « une dinde ne vole... »
Nashi me plaque la main sur la bouche.
« - Ne détourne pas son attention du fait qu'on a oublié de lui acheter un cadeau s'il te plait. »
Le repas terminé et les cadeaux déballés, (d'ailleurs si vous vous demandez papa a reçu un magasine « Sénior mag », de la part de Gray. Jubia lui a juste donné une paire de chaussettes à motifs d'algues, et ma mère une compilation photo des meilleurs canulars qu'elle lui ait fait en vingt ans), les Fullbusters se préparent à repartir. Je m'isole avec Jay.
« - Franchement je pensais pas qu'on survivrait aussi bien à cette soirée », lui fis-je remarquer.
« - J'étais vraiment nerveux, je ne voulais pas avoir l'air idiot devant tes parents.
- Crois moi si tu passe une soirée avec eux tu ne seras jamais le plus ridicule quoi que tu fasses. »
Je pose une main sur son épaule.
« - Je peux avoir un bisou d'au revoir ? « , demandais-je. « Est ce que ca ira si c'est toi qui me le donnes ? Je ne veux pas te faire saigner du nez. »
Il me fixe avec hésitation, relevant une mèche folle sur son propre front, et se penche soudainement pour m'embrasser la joue. Le contact est si innocent que je rougis.
« - Est ce que ca va ? », me demande-il.
« - Ouais », fis-je, un sourire idiot aux lèvres, « C'est parfait. »
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