Quinze
Quand je les ai vus s'embrasser, je ne savais pas du tout comment réagir. J'étais très énervée, car je ne pensais pas que ça pourrait se produire un jour, j'étais aussi déçue de Platon, qu'il ait pu me faire ça, mais pas tant surprise que ça. C'était prévisible venant de Mavis qu'elle réagisse comme ça après ma petite chanson.
Alors j'ai fait le truc qui me paraissait à faire : leur balancer un verre à la figure. Ouais j'aurais pu faire mieux. Puis je suis partie, emmenant le PNJ avec moi. Evidemment cet idiot n'a même pas cherché à comprendre pourquoi je voulais qu'on parte ensemble, que ça avait un rapport évident avec Platon.
- Tu m'emmènes où ?
Il a enfin posé la question. On était pas encore sortis du karaoké.
- On va chez toi.
Enfin on se dirige vers chez toi. Je ne vais rien faire avec ce mec, j'ai un minimum de beauté à respecter dans mes conquêtes. Je suis une Heartfilia après tout.
- Pourquoi ?
Il est idiot ? Sérieusement, il a une jolie fille qui veut bien de lui pour la première fois dans sa vie ou bien ?
- Nashi attend !
Pile à l'heure. Je savais bien qu'il finirait par venir me récupérer. Il ne peut pas se passer de moi. Et il a compris que la blonde ne vaut rien.
- Qu'est-ce que tu veux ?
- Tu vas vraiment partir avec ce type ?
- Oui.
Je prends la main du PNJ et sors du karaoké. Au moment où je passe la porte, j'entends Mavis dire "pourquoi tu la poursuis ? Tu préfères vraiment cette mocheté ?".
J'ai hésité à rentrer et lui arracher son ignoble sourire qu'elle a toujours au coin des lèvres. Mais je ressentais juste une douleur incompréhensible au cœur, alors j'ai préféré rentrer.
Mon frère m'a consolé comme il a pu, je le remercie pour ça. Mais il aurait mieux fait de se soucier de son futur couple et de faire avancer les choses avec Jay plutôt que de prendre de son temps pour moi. Je ne peux pas lui en vouloir d'être génial. C'est bien mon frère.
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J'ai passé le reste de mon week-end à regarder des séries. J'avais envie de ne rien faire, d'être seule. C'est ce qu'on appelle un chagrin d'amour, non ? Mais dans les séries, les filles prennent leur revanche en se relookant pour faire rager l'autre. Sauf que je ne peux pas faire ça. Ma seule solution serait peut-être d'être naturelle avec tout le monde.
Mais oui ! C'est ça ! Platon est fier car il croit être le seul à réellement me connaître. Mais dès qu'il n'aura plus cette exclusivité, ce truc qui nous liait, peut-être qu'il réagira. J'espère.
Mauvaise idée. Je veux rester populaire, et ce n'est pas en étant réellement moi-même que je pourrais l'être. Alors autant continuer à être Renée.
J'ai décidé de me faire plus belle que jamais à partir d'aujourd'hui. J'ai appris les bases du maquillage (car pour le moment, je ne mettais que du mascara et c'était suffisant), je sais maintenant comment faire un teint glowy, un smokey maîtrisé, un eye-liner on fleek, un contouring parfait avant de me tartiner la gueule d'highlighter.
C'est faux. J'ai voulu apprendre grâce aux youtubeuses beautés, mais au bout du huitième "hello les filles ! j'espère que vous allez bien" j'en ai eu marre. Donc je suis juste normale. Je n'ai pas changé mon apparence, ça demande trop de travail.
Je suis en cours, en train de parler avec Gajeela (qui est redevenue normale avec moi), quand quelqu'un m'annonce que Mavis veut me parler. Au secours. Je n'ai pas envie de la voir aussi tôt. On est seulement lundi, tu aurais pu attendre un peu que je me remette de tout ça avant de te pointer, sale garce.
J'ai jamais autant détesté quelqu'un je crois. Pourtant c'est dans mes gènes de detester les gens. On va dire que c'est le côté innocent de mon père qui a primé. Bravo Papa.
Mavis m'attend dans le couloir. Elle ne paraît pas aussi sûre d'elle que d'habitude. Il se serait passé quelque chose ?
- Nashi. Même si à mes yeux tu es un immonde cafard, voir même une sangsue trop proche de mon Ton, je dois t'avouer une chose : c'est moi qui ait embrassé Platon. Volontairement, pour t'énerver. Et même si ça a eu l'effet escompté près de toi, lui n'était pas franchement ravi de la situation. Pourtant n'importe qui serait heureux d'embrasser une fille comme moi, mais passons. Je voulais juste te le dire.
Parfois je me demande si Mavis n'est pas ma sœur cachée. Vu comment elle est, ce ne serait pas du tout étonnant qu'elle soit une Heartfilia. Mais ce serait le pire plot twist possible.
- Pourquoi tu me dis tout ça ?
- Platon m'y a forcé. Je ne viendrais pas te parler si je n'y étais pas obligée, qu'est-ce que tu crois ? me répond la blonde d'un air hautain.
Je me disais aussi.
- Et alors ? Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Que je te pardonne ?
- Non. Je m'en fous. Mais c'était juste pour éviter tout malentendu entre Platon et toi. Il était déçu de voir que tu es partie avec ce gars.
- Il n'y a aucun malentendu Mavis. De toutes façons il ne se passera rien entre Platon et moi. Enfin, rien tant qu'il sera ton chien que tu traînes partout avec une laisse autour du cou.
Mavis fronce les sourcils. J'ai peur. (rires)
- Qui est un chien ? dit Platon, sortant de nul part.
J'étais certaine qu'il espionnait la conversation.
- Bah alors ? Tu parles le langage des humains maintenant ?
- Nashi .. Sérieusement ?
Je vois Mavis s'éloigner. Wow. Je ne pensais pas me retrouver seule avec Platon aussi rapidement. Je commence un peu à stresser.
- Quoi ? C'est quoi le problème ?
- Tu me détestes ?
- Oui.
Putain de cheveux magiques. C'est pas le moment de changer de couleur. Je prie intérieurement pour qu'ils ne prennent pas une autre teinte.
Platon me prend la main et m'emmène ailleurs.
- Tu m'emmènes où ?
- Dans un endroit où on sera plus tranquille.
- Cool, je pourrais te tuer sans que personne le voit du coup.
Platon me fusille de regard.
- T'as perdu ton sens de l'humour ? Mavis te l'a volé en même temps qu'elle t'a embrassé ?
Il ne répond pas. Je ne voulais pas lui parler aujourd'hui, et finalement c'est lui qui est venu me voir, même Mavis est venue s'excuser. C'était certainement la première fois de sa vie qu'elle venait voir quelqu'un d'autre que Platon pour une raison différente que des insultes.
Platon m'a conduit jusqu'au toit. Je lui ai fais une menace de mort (pour rire) il y a même pas cinq minutes, et il m'amène à l'endroit où c'est le plus facile de faire croire à un suicide ? Il ne sait pas de quoi je suis capable.
- Nashi ...
- Oui ?
Mon téléphone sonne. Un message.
- Pardon, ça doit être le mec du karaoké, je dois répondre.
C'est faux. Lutsu a du remarqué que j'étais partie, et il ne doit pas comprendre où je suis.
Platon prend mon téléphone. Merde ma blague marche pas.
- "J'ai croisé Mavis, elle a même pas essayé de me tuer ! Tu y es pour quelque chose ? D'ailleurs t'es où ? Gajeela arrête pas de me coller..." Le mec du karaoké hein ? dit Platon.
J'étais certaine que c'était mon frère.
- Je peux lui répondre ?
- Non. On doit d'abord finir notre conversation. Je te rends ton portable après.
- Quelle conversation ?
- Arrête de jouer à ce jeu-là Nash.
- Quel jeu ? Je joue pas là. Tu le vois bien.
Si je joue totalement. Je m'amuse bien. En réalité je cherche un moyen de fuir cette conversation.
- Tu es stupide ?
- Oui. Tu ne l'avais pas remarqué ?
Il sourit. C'est pas trop tôt. Lui qui était si sérieux depuis tout à l'heure, ça doit lui faire du bien de se détendre.
- Tu as fait quoi avec le type du karaoké ?
- Pleins de choses.. Il paraît timide à l'extérieur mais en réalité il est plutôt brutal...
- Tu as vraiment couché avec ce type ?
Il n'a pas apprécié ma blague je crois. Il est susceptible le petit.
- Tu étais occupé avec Mavis alors il fallait bien que je trouve de quoi m'occuper moi aussi.
- Ça veut dire quoi ça ? Que si j'avais pas été avec elle à ce moment-là, on aurait été ensemble ?
J'oublie qu'il comprend toujours mes sous-entendus. Je vais le faire tourner en bourrique c'est plus drôle.
- Non. J'aurais été avec Mavis. Je lui aurais certainement fait une farce quelconque.
- Nashi soit sérieuse.
- Pourquoi ?
- Parce que je le suis.
- Et alors ?
- Dis-moi ce que tu as fait avec ce type.
- Pourquoi ?
- Je veux savoir.
- Vous êtes allés jusqu'où avec Mavis ?
- Elle m'a juste embrassé. Je l'ai repoussé.
- Pourtant tu avais pas l'air de vouloir la repousser avant que je vous balance ce verre à la figure.
Platon soupire. Un point pour moi.
- J'avais envie de te rendre jalouse. Et toi aussi, sinon tu aurais pas été aussi proche de ce type non ? T'es quand même allé plus loin que moi puisque vous avez couché ensemble.
- Je me rabaisserai jamais à des mecs comme lui si ça peut te rassurer.
- Ça veut dire quoi ?
- J'ai rien fait avec ce gars. Je sais même pas comment il s'appelle.
Platon fait un immense sourire.
- Sérieux ?
- Ouais.
Il ne dit plus rien.
- On fait quoi du coup ? demande Platon.
- Ça te dit qu'on ait un rendez-vous ? Un vrai cette fois. Rien que tous les deux.
Je lui ai vraiment proposé ça. Il semble surpris, puis sourit.
- Ouais. Carrément.
Il est l'heure de retourner en cours.
- Ça te change les cheveux blonds. T'es mignonne, même si je les préfère au naturel.
Merde. J'ai les cheveux blonds quand je suis stressée.
- Je me demande si un jour ils vont arrêter de changer de couleur..
- Ça te donne un charme en plus.
💛💛💛💛💛💛
Ma soeur mets un certain temps à revenir et je me demande ce qu'elle est partie fabriquer.
En attendant, notre prochain cours est celui de notre mère alors elle a intérêt a se bouger les fesses si elle veut rester en vie.
Heureusement elle arrive une microseconde avant que notre mère ne pointe le bout de son nez, sauvant ainsi son futur et ses rêves.
« - T'étais ou ?
- Oh, occupée avec Platon. On va se faire un rendez-vous un de ces quatre. »
Elle déclare ca d'un ton volontairement détaché et je m'arrête net.
« - Pardon ?
- Qu'est ce qu'il y a, il faut que je répète ? »
Je n'en crois pas mes oreilles.
« - On parle bien de Platon la ? Thon pour les intimes ? Le gars qui, en plus de piquer le nom d'un homme très respectable qui n'avait rien demandé, a embrassé la psycho- Mavis devant toi ? Te poussant a mater des séries pourries tout le week end ?
- Excuse moi ? Qui t'a permis de critiquer mes séries ?
- Tout le monde sait que jamais Dean et Castiel ne finiront jamais ensemble de toutes façons, peu importe a quel point tu espères ! »
Nashi me fusille du regard.
« - Si tu t'attaques à mon ship, tu t'attaques à moi.
- Non ! Je voulais juste... »
Mais trop tard, elle a déjà tourné les talons pour aller s'asseoir avec Gajeela. Je ne voulais pas me disputer avec elle.
Sortir avec Platon ? Est ce qu'elle a bien réfléchi a ce qu'elle faisait ? Il lui a fait un truc atroce il y a même pas trois jours !
En tant que frère, je n'accepte pas qu'il arrive comme une fleur pour draguer ma soeur.
Et juste quand je pense ça, la collègue de ma mère entre en classe suivie par une file d'élèves de terminale.
« - On a décidé de faire un projet de groupe avec... Hum...
- Madame Catillon », lui rappelle l'autre prof.
« - Oui, exactement, madame... L'autre professeure de français. », annonce ma mère.
Un brouhaha joyeux s'élève dans la classe. Quand a moi, toute joie est définitivement absente quand je constate qu'il s'agit de la classe de Mavis.
Et donc Platon.
Et avant que j'aie eu le temps de comprendre ce qui se passait, on se retrouve en groupe avec Gajeela, Jay, ma soeur et moi.
« - Il faut un mélange des deux classes dans chaque groupe », précise la professeure de l'autre classe. « Sinon il n'y a pas d'intérêt a mélanger des classes. »
Alors, comme un prince, le philosophe sus-nommé se lève de sa table et vient nous rejoindre sous les protestations de Mavis.
« - Qu'est ce que tu fais Ton ?!
- On mélange les groupes. »
Il s'accoude a notre table.
« - Je pense que le destin voulait qu'on soit ensemble », susurre Platon en s'approchant de Nashi.
C'est ca. Le destin voulait surtout que tu te prennes une brique en pleine face mais il attend son heure.
« - Et moi je pense que tu devrais t'éloigner un peu de cette table. Disons, 200 mètres. », crachais-je.
Nashi me regarde d'une façon qui veut probablement dire « mais ferme la crétin », et Platon lève un sourcil.
« - Un problème ?
- Le problème c'est toi. », commençais-je. « Je refuse d'être en groupe avec toi.
- Parce que je ne t'ai pas invité au karaoké avant de manquer de choix ?
- Parce que tu t'es comporté comme un enfoiré avec ma soeur et que ca passe moyen chez moi.
- T'as un sis-con ? »
A ce stade je suis prêt a en venir aux poings mais Nashi intervient.
« - Ca suffit ! Calme toi Tortellini.
- Mais...
- Assis ! »
J'obtempère en une fraction de secondes. Platon retient un rire et je le fusille du regard.
« - Retourne dans les jupes de socrate enfoiré! »
Il se penche vers ma soeur et lui marmonne :
« - Ton frère est un idiot mais on ne peut pas lui reprocher la créativité de ses insultes. »
De mon côté, Jay pose une main sur mon bras.
« - Ca va Lutsu ? », demande-il, et je me rends compte que je suis dans un tel état que mes mains tremblent.
« - Je... Peu importe. », finis-je par décréter. « Faites ce que vous voulez. »
Le groupe est ainsi choisi.
« - Sinon, c'est bien mignon mais on le fait ou notre projet ? Réunion près de la poubelle des toilettes pour que certains se sentent comme chez eux ? »
Je jette une oeillade furieuse à Platon qui ne relève même pas.
« - Chez moi c'est mort », décrète Gajeela. « C'est un bordel total, vous ne passerez meme pas la porte d'entrée entre les livres et les morceaux de guitare cassées. »
« Guitare cassée ? » Me demandais-je, mais je ne posais aucune question.
« - Chez nous aussi ca va être assez compliqué », soupire ma sœur. Elle désigne notre mère du pouce en soupirant. « J'imagine que vous voyez pourquoi. »
« - J'imagine qu'il ne reste qu'a le faire chez moi alors », décrète Platon.
Tout le monde se met d'accord dessus et un rendez vous est organisé pour le soir même. Je finis par céder avec mauvaise humeur.
« - C'a été plus rapide que prévu. », fait-il a Nashi, qui ricane.
« - Avoue que tu crevais d'envie de l'avoir, ce rendez vous avec moi. »
Leur flirt me donnerait presque envie de supporter leur couple a nouveau.
Faux !
Je n'ai pas confiance en lui.
« - Ahah, ouais, on va tous tellement s'amuser. », ironisais-je en croisant les bras.
« - Arrête avec ta mauvaise humeur Lutsu », me reproche Nashi. « Tu veux que je te sorte des pansements pour soigner ton petit coeur blessé ? »
J'ai l'impression d'être le méchant dans l'histoire. C'est pas moi qui suis partie embrasser une gamine pour faire le malin !
Nashi devrait comprendre que c'est pas quelqu'un de fréquentable.
Elle doit le comprendre.
J'attrape Jay par l'épaule et me penche vers lui.
« - Hey. », lui soufflais-je à l'oreille.
Il rougit comme une pivoine sans raison apparente.
« - On garde un oeil sur ce gars okay ? Je l'aime pas.
- O... Ok », fait-il. Il semble désarçonné par ma demande, comme s'il attendait autre chose.
J'esquisse un sourire.
« - Bien. »
——
Nashi et moi arrivons pile à l'heure. Ayant dans nos gènes un mélange de « j'arrive dix minutes en avance pour être sur » et « je suis toujours en retard par principe », nos patrimoines se sont accordés sur un juste milieu de « je suis juste à l'heure. », ce qui n'est pas plus mal.
Nashi est nerveuse, trahie par ses cheveux et par le tressaillement de ses doigts contre son chemisier gris clair.
« - Nashi », la prévins-je, et elle corrige la couleur de ses cheveux sans trop de mal.
Elle est devenue assez douée pour maitriser ses émotions. En apparence. Le tapotement de ses doigts persiste cependant.
« - Tu l’aimes vraiment ce gars ? », demandais-je, incertain.
Elle me regarde comme si j’étais un idiot.
« - Bien sur que non. Ca ne fonctionne pas comme ca », réponds-elle en s’approchant pour sonner a la porte. « Je suis intéressée, c’est tout. »
Je reste quelques instant perplexe, puis me décide a la suivre lorsque la porte s’ouvre finalement.
Seul Jay est déjà arrivé, Gajeela est maintenant officiellement en retard puisqu’on est arrivés a la limite entre l’heure et le retard.
« - Quelque chose à boire ? », propose-t-il alors que nous nous asseyons.
Un grognement grave nous fait cependant tourner la tête vers une pièce, et Platon secoue la tête.
« - C’est Félix, faites pas gaffe. »
Justement ce qu’il ne faut pas dire pour que je fasse gaffe. Qui est ce Félix ?
« - Je pensais que tu n’avais pas de frères ?
- Je n’en ai pas », réponds-il sans élaborer.
Suspect.
Très suspect.
Je pousse Jay du coude :
« - Passage en phase A
- C’est quoi ?
- A.... Observation.
- Mais ca commence pas par...
- Shhh. », le coupais-je, posant une main sur ses lèvres. « Pas si fort !
- Quand vous aurez fini de flirter on pourra s’y mettre ? », demande Platon en roulant des yeux.
« - Et Gajeela ? », m’inquiétais-je sans relever sa remarque. « Elle en est ou ?
- Je sais pas, mais si elle arrive pas dans dix minutes on commence sans elle. »
Dix minutes ?
Exactement le temps qu’il me faut pour faire un petit tour du propriétaire.
« - Je peux aller aux toilettes ? »
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