Onze

Après discussion avec mon frère, je suis allée rejoindre Gajeela. J'ai d'ailleurs remarqué qu'il en avait profité pour fuir Jay, et se rapprocher d'un autre mec. Brun, et discret. Donc, Lutsu aime les filles blondes avec un air intelligent, et les mecs bruns et discrets. C'est précis. J'espère juste que Jay ne va pas tuer cet autre gars. Vu sa tête, il en rêve.

De mon côté, la brune ne me parle pas. Elle qui dit n'importe quoi en temps normal, pourquoi ne le fait-elle pas maintenant ? Elle remplit la feuille, mais ne parle toujours pas. Pourtant elle a accepté de se mettre avec moi...
- Gajeela ? Pourquoi tu ne dis rien ?
- Je sais que tu me caches des choses...
Elle fait la copine jalouse ? Putain.
- Ah bon ? Et je te cache quoi ?
- Tu es allée voir qui tout à l'heure ? Pendant l'heure de trou ?
- Je te l'ai dit, j'ai vu un ami.
- Vraiment ?
- Oui.
Elle lève les yeux vers mes cheveux, voir s'ils vont changer de couleur. Mais j'ai appris quelque chose de nouveau à propos de mes cheveux magiques : je rougis des qu'ils changent de couleur. Donc ça devient assez facile de le savoir, et là ils ne bougent pas. Et ce, même si je mens. Bravo moi. J'ai développé un talent quand même très vite pour ne pas me faire cramer. J'espère juste que ce pouvoir marche tout le temps, et pas que quand je ne suis pas stressée ou quelque chose dans le genre.

- Qui ça ?
- Il est dans une autre classe.
- Et c'est juste un ami ?
- Pourquoi cet interrogatoire ? Tu es jalouse ?
Gajeela soupire.
- Tu ne me considères pas comme ton amie pas vrai ?
Je ne peux pas nier. Gajeela n'est pas méchante, mais j'ai un peu du mal à la cerner. En plus, on a pas de spécialement de conversations, ni d'affinités. Quand on est toutes les deux, c'est elle qui fait la conversation. Pas moi. Elle est pas méchante mais ce n'est pas ma pote, pas mon amie. C'est une camarade de classe sympa à temps partiel.

- Dans le deal, on ne devait pas être amie. On devait faire semblant. Et c'est ce que je fais.
- Tu es horrible. Je comprends pourquoi tu n'as pas de véritables amies, Nashi.
- Peut-être parce que je ne cherche pas spécialement à me faire des amies ?
Gajeela râle.
- Notre marché est rompu. J'ai pas envie qu'on me croit proche d'une fille sans cœur !
Elle se lève de sa chaise et quitte la classe en courant.

Je la rattrape en courant aussi. J'ai pas l'habitude de m'enfuir de cours comme ca, même si je sais que mes parents le faisait régulièrement c'est pas forcément mon passe-temps préféré.
Gajeela finit par s'arrêter aux toilettes. Elle s'enferme et je l'entends pleurer. Ça me fait de la peine, mais je ne sais pas comment réconforter les gens.
- Il valait mieux que tu te rendes comptes de ca maintenant avant que tu t'attaches trop à moi.
Je l'entends pleurer d'autant plus. Ok c'était clairement pas ca qu'il fallait dire. Merde. Qu'est-ce que je peux lui dire moi ?

J'ai remarqué qu'elle est du genre à tout prendre très à cœur. Il faut que je lui dise quelque chose de mignon, tout en restant honnête. C'est très compliqué de doser.
- Je pourrais te considérer comme mon amie si tu t'ouvrais plus à moi.
Ça sonne comme un reproche, alors que ce n'est pas le but. Mais je ne connais rien de la vie de Gajeela après tout. Elle ne parle jamais d'elle. À part son prénom je connais... Rien.
- J'ai peur..
- Peur de ?

À ce moment là, ma rivale entre dans les toilettes. Elle doit avoir un talent, ou peut être une connection particuliere avec Gajeela qui fait qu'elle arrive à la retrouver même maintenant.

Mavis me sourit.
- Tu attends quelqu'un ?
- Oui.
Elle n'entend pas les sanglots de Gajeela ?
- Je peux l'attendre avec toi alors.
Je soupire.
- Non.
Elle me soûle. Laisse moi tranquille.

Mavis semble étonnée.
-

Pourquoi ?
- J'ai pas envie.
Je prie pour que Gajeela ne se fasse pas remarquer. Ça n'arrangerait pas du tout mes affaires si c'était le cas.

- Ton m'a dit que tu venais au karaoké avec nous ce week-end. On va passer un bon moment !
Elle se met à sourire. "nous". Ça veut donc dire qu'elle y va aussi. Merde. Je sais même pas quel lien elle a avec Platon, c'est vraiment juste une amie d'enfance...?
Je pensais pas m'être rapprochée de Platon au point que ça m'énerve de ne pas en savoir plus sur leur relation. Mais si je lui pose la question, ce sera bien trop direct et elle va se douter de quelque chose.

Si je veux savoir, je dois lui demander directement. À lui. Wow.  C'est certainement un des trucs qui me gênera le plus à faire...

- Un super moment...
Si je mettais du poison dans son verre est-ce qu'elle le remarquerait ? Je pense pas. Il ne me reste plus qu'a trouver du poison d'ici samedi.
Je suis certaine que je vais trouver ça dans les carnets démoniaques de ma mère. Il me faut vraiment ces carnets. Mon avenir en dépend.
Heureusement que j'ai hérité d'un peu de la gentillesse de mon père, sinon je n'imagine pas ce que Mavis aurait subi. Un bon piège à base de peinture comme ma mère m'a appris à faire quand j'étais enfant. Il serait temps de mettre cet apprentissage à exécution.

- Tu comptes attendre encore longtemps ?
- Jusqu'à ce que mon amie sorte.
- Je pense qu'à ce stade-là elle est s'est noyée dans la cuvette, lance Mavis en riant.
- Elle sait nager donc t'inquiète pas pour elle.
Mavis soupire.
- Je comprends pas pourquoi Ton s'intéresse à toi, t'as rien de bien particulier. T'es pas spécialement marrante, pas très intelligente, physiquement t'es pas mal mais t'es pas non plus un canon. Vraiment, je comprends pas.

Je la fixe. Elle a vraiment dit ça ?
- Je te laisse, je dois retourner en sport !
Je la rattrape.
- Mavis, tu vas pas t'en sortir comme ça !
- Au secours !!!!!
Je m'arrête. Cette folle a crié au secours, je ne peux pas me permettre de lui courir après. Je vais avoir des soucis.

Je retourne dans les toilettes. Gajeela est enfin sortie.
- Tu as tout entendu n'est-ce pas ?
Elle hoche la tête.
- C'est pas parce que tu m'as attendu que je pense que tu as un cœur. Même si tu es obligée d'en avoir un, tu en as besoin pour vivre.
Je lève les yeux au ciel, et quitte les toilettes.

Je n'ai pas envie de retourner en classe pour le moment, alors je fais un tour dans le lycée. Je dois trouver un moyen de me venger de Mavis.

Elle m'a dit qu'elle était en sport. A cette période de l'année, elle doit certainement faire de la course, comme nous.
Je décide de descendre au vestiaire. Peut-être que je pourrais y trouver quelque chose d'intéressant.

Mais dans mon élan j'ai failli me faire voir par ma mère. Fais gaffe Nashi, si le démon te voit tu meurs. Et je dois me venger de Mavis avant de mourir.

J'ai trouvé le plan parfait. Le cours de sport se termine dans dix minutes. Je le raconterai à Lutsu ce soir il sera impressionné de savoir ce que j'ai fait.

Le temps que j'installe tout, le cours est terminé. Je me cache dans un des casiers inoccupé (d'ailleurs bien trop grand pour accueillir une seule personne, alors je suis très libre de mes mouvements) et peut observer la scène en toute tranquillité.

Comme je m'y attendais, Mavis est la première à rentrer. Elle est tellement sûre d'elle qu'elle ne fait même pas attention à ce qu'il y a devant elle, alors elle actionne un élastique. Surprise par le petit obstacle, elle s'arrête quelques secondes, le temps au seau de se retourner sur elle.

Un seau rempli de jus de fruits et de morceaux de nourriture (que j'ai volé dans les casiers des garçons), pour faire croire à du vomi. Oui c'est dégueulasse. Elle se met à crier en comprenant ce qu'il se passe, puis court à la douche. La première douche qu'elle prend ne marche pas, et pareil pour les autres. Quand elle en trouve enfin une qui fonctionne, elle ne déverse pas de l'eau comme voulu mais de l'huile. Mavis est maintenant pleine de faux vomi et d'huile.

Je fais de mon mieux pour me retenir de rire. C'est le plus beau spectacle que j'ai pu voir.

- Les filles, vous pouvez dire aux garçons de quitter les vestiaires pour que je puisse me doucher ? Ici ça ne va pas.

Les autres filles s'en vont.

Mavis s'approche des casiers, et les ouvre tour à tour.

- Je sais que c'est toi Nashi Dragnir, tu as laissé un de tes ignobles cheveux roses par terre. Sors de ta cachette, promis je ne vais pas te faire de mal.

Oh oh. Je suis dans la barbamerde.

💛💛💛💛💛

« - J'imagine que Miss Dragnir avait des choses plus importantes a faire que suivre my lesson », peste le prof avant de jeter sa craie au sol. « A quoi ça sert de faire de longues années of study pour en arriver là ? »


On échange tous un regard déconcerté. Avec hésitation, je précise :


« - Gajeela s'est barrée aussi monsieur. »


Les narines du prof se dilatent dangereusement et un de ses yeux se met a tiquer comme s'il allait exploser sur place. Poussant un râle de vieux reptile a l'agonie, il soulève son cartable au dessus de sa tête, se rend compte que l'objet est trop lourd pour lui, le laisse tomber, shoote dedans et pousse un cri de douleur, le tout en moins de quinze secondes.


« - Je vous souhaite de tous finir caissiers in a fast-food, bande de fucking cracheurs de chewing-gums ! », hurle-il avant de prendre la fuite.


Un long silence s'étire. Puis l'un des élèves demande :


« - Je rêve ou le prof a rage quit ? »


Des hochements de tête approbatifs parcourent la classe. Personne ne prend cependant la peine de bouger : d'ici quelques minutes la sonnerie annoncera notre libération officielle du cours d'anglais.


« - Il a du oublier ses pilules », fis-je remarquer à Zeleph.

« - On dirait que le cours de sport est fini », constate-il juste.


Ce gars est vraiment dans une autre dimension.


Je me demande ou est partie ma soeur ? Ca me parait évident que Gajeela se rendait au toilettes, mais pourquoi Nashi a-t-elle pris la peine de la suivre ?


Je ne suis pas assez stupide pour m'imaginer que Nashi considère Gajeela comme son amie, alors le geste me parait assez surprenant. J'espère en tout cas qu'elle ne s'est pas fourrée dans une situation compliquée en faisant usage d'un des pièges typiques de maman. 


Bah ! Je m'inquiète sûrement pour rien.


Quand la sonnerie retentit enfin, je prends mon sac et salue Zeleph, qui rêvasse toujours en silence devant la vitre. Personne ne se trouve pourtant dans la cour.


Je fais un pas pour remonter l'allée, décidé a faire face à Jay une bonne fois pour toute pour m'excuser. Mais quand mes yeux croisent ceux de la sangsue accrochée a son bras, tout le sang froid que j'ai rassemblé s'évapore comme neige au soleil. 


Je ne sais pas pourquoi la présence de cette fille m'agace autant, surtout que je ne la connais même pas, mais cette montée soudaine de colère me fait paniquer et je fais demi tour pour sortir normalement de la salle. Avec un peu de chance personne n'aura vu ma tentative misérable pour entamer le dialogue.


Si j'avais été Nashi, j'aurais probablement été balancer la fille par la fenêtre avant de déclamer tout un discours impressionnant sur l'importance de l'espace personnel. Mais je suis Lutsu et, dans l'état actuel des choses, je n'arrive même pas a regarder mon ami dans les yeux. 


C'est tellement pathétique.


Je croise Gajeela dans les couloirs et elle n'a pas l'air en forme. Ses yeux sont rouges et enflés, son dos voûté comme si elle portait toute la misère du monde.


« - Nashi n'est pas avec toi ? », demandais-je, et elle semble sur le point de fondre en larmes.

« - N-non. Mavis l'a insulté et elle l'a plutôt mal pris. », renifle-elle.


Mavis ?


Je ne demande même pas comment les filles ont pu tomber sur la présidente des élèves en allant aux toilettes - si tant est qu'elles y soient allées - et a s'embrouiller avec elle en même temps. Nashi est un aimant a problèmes. Malheureusement, ca veut aussi dire que j'y suis souvent mêlé. Et en l'occurence, ça m'embêterait que ma soeur finisse éviscérée sur la place publique ce soir puisque j'avais prévu de l'utiliser comme couverture pour cuisiner.


Mavis était en sport tout a l'heure. Je pense qu'il est temps de courir vers les vestiaires.


« - Merci de l'info Gajeela. », la remerciais-je en me mettant en route. Je m'arrête en dérapant, sors un paquet de mouchoirs de mon sac et lui lance à la volée. « Essaie de ne pas attraper de rhume ! C'est une horreur à soigner ! »


La brune semble ne pas savoir comment réagir et je ne reste pas assez longtemps pour lui laisser le temps de se ressaisir.


Nashi est probablement dans le pétrin. 


Et en effet, en m'approchant j'entends des hurlements rageurs qui ne présagent rien de bon.


Des filles, toujours en tenue de sport, attendent devant les vestiaires. Leurs homologues masculins attendent dans une tenue semblable a l'autre bout du couloir.


Sans réfléchir je rentre dans les vestiaires des filles.


Sachez bien une chose : a cet instant, si Nashi ne s'était pas trouvée dans la salle et que j'avais fait ca pour rien, elle aurait probablement payé au décuple la honte que j'aurais subi.


Heureusement la connexion Dragnir était toujours fonctionnelle.


Je découvris un champ de bataille. 


Partout une mélasse visqueuse était éclaboussée, un seau roulée au sol. Et au centre de la pièce, une jeune fille échevelée qui ne pouvait qu'être Mavis faisait claquer les casiers un a un.


L'un d'entre eux se distinguait des autres. Par la petite grille, on discernait le reflet des cheveux de ma soeur, luisants dans la pénombre. Mais dans sa rage, Mavis ne l'avait pas encore remarqué.


S'ensuivit une rapide improvisation de ma part et je partis ouvrir le casier de ma soeur sous le nez ébahi de Mavis.


« - Nashi, est ce que ca va ? », m'écriais-je, stimulant la panique. 


Sans vouloir me vanter, mes capacités d'acteur rivalisaient avec celles de ma soeur. J'adressais a cette dernière un rapide clin d'oeil et elle saisit immédiatement, fondant en larmes.


« - Grand frère ! »


Pas mal du tout Nashi. Digne descendante d'une Heartfilia !


Mavis s'approcha a grandes enjambées, commençant :


« - Alors tu étais là espèce de petite...

 - Alors comme ça on enferme des élèves dans les casiers Mavis ? », accusais-je d'une voix forte. « La présidente des élèves manque visiblement d'honneur. 

 - Qu'est ce que- quoi ? », s'étrangla la blonde.


« - Et mettre un bazar pareil dans les vestiaires... Tu n'es pas la seule a les utiliser tu sais ? En ce moment ta propre classe attends désespérément que tu te calmes ! »


Je parle assez fort pour que ceux de dehors m'entendent. C'est un coup bas assez retors pour Mavis, mais malheureusement pour elle j'attache bien plus d'importance au sauvetage de ma soeur.


A ce stade, Mavis ne sait même plus quoi bafouiller.


« - Allez viens Nashi, on s'en va. », déclarais-je. Elle a gardé le masque de la jeune fille traumatisée et pleure a chaudes larmes ; quand nous passons devant la classe de Mavis elle hoquette :


« - T-tout ca parce que je voulais me présenter a la présidence... », dit-elle dans un sanglot, mais avec assez de netteté pour que tout le monde l'entende.


« - Tu serais une bien meilleure présidente qu'elle, c'est certain. », la rassurais-je de manière convaincante avant que nous ne passions la porte. Immédiatement toute tristesse disparaît de son visage.


« - Bien joué. C'était a un cheveu.

 - J'aimerais quand même savoir comment tu t'es fourrée dans cette situation. », ricanais-je, « La pauvre Mavis a passé un après-midi atroce. 

 - C'est... », commence-elle avant de s'interrompre. « Je te raconterais ce soir. » 


Pourquoi semble-elle si pressée tout a coup ?


Après m'avoir donné une tape dans le dos elle s'éclipse, non sans m'avoir glissé un « bonne chance » assez suspect.


« - Lutsu », demande une voix, « Est ce que ca va ? »


Je me retourne. A bout de souffle, Jay vient se planter devant moi et me scrute avec inquiétude.


« - Hein ? », bégayais-je dans toute ma splendeur, révélant mon lexique des plus développés.


Il indique la porte du gymnase dont Nashi et moi venons de ressortir. J'imagine qu'il a du entendre les cris et se dire que j'y étais mêlé de près ou de loin. Il a eu raison.


« - Tout va bien, tout va bien, j'étais juste allé aider Nashi sur un truc. », indiquais-je en fixant le sol. 


Remarquant soudain qu'il est seul, je ne peux m'empêcher de demander :


« - Elle n'est pas avec toi ta voisine d'anglais ?

 - Pourquoi elle le serait ? », réponds-il, surpris, et au fond de moi un noeud d'anxiété dont je n'avais pas connaissance se dénoue.


Du coin de l'oeil je vois Zeleph passer à côté de nous et il m'adresse un imperceptible hochement de tête. Jay reprends la parole :


« - On dirait que tu es doué pour te faire des amis. » 


Il y a une certaine amertume dans sa voix. La même que moi quand j'ai parlé de cette fille, d'ailleurs. Cependant je fronce les sourcils.


« - Qu'est ce que tu racontes ? », demandais-je, surpris. « Je n'ai qu'un seul ami au lycée et c'est toi. »


Ne lui laissant pas le temps de répondre je continue :


« - Et... Je voulais m'excuser pour la dernière fois. Quand je me suis enfui et tout... C'était pas cool. », confessais-je en regardant mes pieds.


« - Lutsu. », appelle-t-il, et je relève la tête. Ses yeux bleu marine reflètent une sorte de douceur. « Je ne t'en ai jamais voulu. T'inquiète. »


Le soulagement qui m'envahit me fait presque m'effondrer sur place. Il propose alors :


« - Si tu veux, on peut aller chez moi ce soir ? Pour jouer a la PlayBox. 

 - Ah », commencais-je, mais aussi alléchante que soit l'offre je dois refuser. « Je ne peux pas ce soir, j'ai des trucs à régler avec Nashi. Demain ? »


Il rit et mon coeur fait un bond.


« - D'accord. »

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