D'la violence jusqu'au bout des lèvres ~ Jade Lavoie

"Mes souvenirs sont un peu brouillons, mais je me souviens très clairement de cette violence que tu me faisais vivre. Tu me faisais croire que sans toi, je n'étais rien. Que personne ne pourrait m'aimer, parce que le problème était moi. Tu m'enfermais comme si j'étais une chienne et que je te possédais. Pis même quand mon sang coulait sur les carreaux de la salle de bain, tu me disais au bout du fil de mourir, que j' valais rien. Ma vie n'était plus importante à tes yeux, la seule chose que tu voulais c'était garder ton emprise sur quelqu'un. Comme si tu avais besoin d'te sentir absolument supérieur à une personne sur cette foutue planète, parce que tu ne valais pas assez à tes yeux. Tu faisais ben d'croire ça.

Tes yeux reviennent me hanter dans mes souvenirs et cet amour que j'avais pour toi c'est transformer en dégout. Je vois encore ton regard quand tu me gardais prisonnière à notre appartement ou me menaçait d'partir, me lassant seule le couteau à la main, parce que j'avais osé texté ma mère sans t'le demander. Parce que la façon dons j'plaçais mes cheveux te plaisaient un peu trop. Que les regards des autres auraient pu s'posé sur moi et que ta jalousie t'fuckait ben trop pour m'laisser sortir demême. Je me souviens de bien des choses de cette relation merdique, mais je me rappelle pas pourquoi avoir resté si longtemps. D'avoir versé tant de larmes pour que tu reviennes, quand tu me déchirais l'intérieur jusqu'aux trips pis m'laissait des bleus su'l corps. J't'ai tout donné et j'en ai presque laissé la vie. J'étais prête à mourir pour que tu vois tout le mal que tu m'infligeais. Que tu katch une   fois que tu blessais une fille qui avait d'jà creuser le trou pour sa tombe. J'étais assise au fond du trou, et j'attendais. Une corde.. Une échelle.. Une main.. Mais j'avais seulement l'droit à toi en haut qui me lançait de plus en plus de terre en me regardant crever en bas, l'regard vide te suppliant de m'aider pis de t'aider également.

J'étais devenue la folle aux yeux de tous. Même s'ils voyaient tout s'que tu me privais de faire. Même si dans les soirées je devais rester assise comme une idiote à coter de toi. Même si mes amies n'avaient pas le droit de venir me voir ou que je n'avais pas le droit d'aller les voir sans toi. Que tu décidais jusqu'aux vêtements que j'allais mettre. Tu m'as menotté à ta chair. Tu m'as privé de ma liberté. T'as tout fait pour que nous soyons qu'une personne, quand tu étais très conscient qu'une relation est à deux. Puis tu m'as souillé. Tu m'as forcé. Tu m'as menacé. Tu m'as même trompé. Puis, je l'ai fait. Et j'ai consommé. Ça faisait du bien l'temps que j'buzzais. J'oubliais ta personne, j'oubliais tout l'mal que j'vivais. Je t'ai trompé et tu m'as laissé. C'est la plus belle chose que j'ai fait d'ma vie. Autant que pour certains, ils voient ça comme une chose horrible à faire. Mais, jamais je ne regretterai d'avoir mie mes lèvres sur un autre que toi. Jamais je ne regretterai de l'avoir emmené dans notre lit. De t'avoir fait ''fuck you'' d'une façon aussi sale que tout s'que t'avait pu faire. Et j'ai eu un enfant. Mon fils. Ma vie. Comment regretter tout ça? Tu peux-tu m'le dire toi?

Je me suis débarrassé d'un gars malade d'une façon inconsciente. C'était pas prévu. C'était pas calculer. J'en avais juste assez et enfin quelqu'un d'autre m'a tendu la main que j'avais besoin, seule au fond d'ma tombe. Probablement en sachant aussi, que si j'vivais une journée de plus à tes côtés, j'allais y laisser ma vie.

Tu m'as détruit mentalement et physiquement. J'ai encore la sensation d'ta main sur mon bras. Le bruit horrible des objets qui volaient dans les pièces où l'on vivait et qui s'écrasait sur nos corps. Du froid quand j'étais coincé à l'extérieur cherchant de l'aide un peu partout autour de moi. De ce besoin de t'échapper, d'te faire dos sans que tu le sache. De simplement me sentir une personne à part entière et non juste ton jouet auquel tu ne faisais pas attention. Que tu détruisais parce qu'à tes yeux, je n'avais aucune valeur. Que tu gardais quand même pour ton simple et unique plaisir personnel.

Je me demande à quel moment tu t'ai dis que t'avais le droit d'me faire ça?
À quel moment tu t'ai pris pour Dieu?
J'sais ben que j'étais pas parfaite, mais tu m'as rendue folle.
Tu m'as changé. Tes l'seul à blâmer.

Bien des choses ne me font plus mal aujourd'hui.
J'arrive même à te parler, j'ai même pu te pardonner.
Mais sache que, je n'oublierai pas.
Et que tu ne pourras jamais plus me faire de mal."

Texte de Jade Lavoie.

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