« - Tu dessines quoi ? »

Je me penchai vers Orion, mais il se releva furtivement, comme si être aussi proches l'un de l'autre allait nous tuer. Comme si j'étais toxique. De toute façon, j'étais probablement toxique pour lui.

Il se rassit normalement et bredouilla une excuse.

« - Est ce que ça te regarde ? »

Je soufflai longuement. Il m'exaspérait. Mais bordel, je l'aimais plus que je m'aimais.

Cette nuit-là, nous regardions les étoiles. Se radoucissant, il me montra les constellations du doigt, et m'apprit leur nom.

Sa voix se brisa lorsqu'il prononça le nom « Orion ».

Me tournant vers lui, j'aperçu des larmes dans le coin de ses yeux. Et je le serrai dans mes bras. Il m'agrippait comme si sa vie en dépendait. Il enfouit sa tête dans le creux de mon épaule tandis que ses sanglots redoublaient d'intensité.

Il y avait de la pluie sur ses joues, et un ouragan dans sa tête.

Je lui murmurai à l'oreille :

« - Ça va, Orion, ça va. »

Lorsqu'il se détacha, ma vision s'était brouillée.

Je su que quelque chose clochait chez moi à partir du moment où je pleurais, simplement parce qu'Orion pleurait.